Le président Ali Bongo, ses partisans et courtisans soutiennent que la marche du pays vers l’émergence est en bonne voie et que la situation politique du pays est apaisée. Malgré ces discours rassurants, les acteurs ou les observateurs politiques, économiques nationaux et internationaux conviennent que la situation politique au Gabon n’est pas conviviale. Les conditions économiques et les conditions sociales sont moribondes. Certains analystes parlent d’un état de crise politique l qui maintiendrait le pays dans une torpeur.
De nombreux communiqués de presse des collaborateurs du chef de l’État démentent cet état de fait. Ils ne cessent de claironner que les Gabonais soutiennent vigoureusement la politique d’émergence du président Ali Bongo.
Pourtant, le chef du gouvernement vient de lancer une tournée du pays. Il veut cerner les priorités des gabonais au regard de la situation politique, économique et sociale du pays. Seulement, le programme de l’émergence a été mis au verdict de la population lors de l’élection présidentielle anticipée, il y a à peine trois ans. De plus, il y a huit mois, le gouvernement est allé aux élections législatives avec le même programme, dit-on construit par rapport au besoin des Gabonais. Pourquoi consulter une nouvelle fois la population.
À l’évidence, cette tournée du premier ministre, inédite pour un chef du gouvernement gabonais, est une recherche de sortie du contexte de la stagnation politique et économique du pays. L’appel lancé maladroitement, il y a une semaine pour une concertation politique nationale, n’est pas étranger à cette entreprise.
Paradoxalement, en faisant faire le tour du pays au premier ministre, Ali Bongo tente de se préserver de la tenue d’une conférence ou d’une autre forme de réunion politique nationale similaire qui aurait pour objet de remettre les compteurs politiques et économiques du pays à zéro. Qu’il le veuille ou non, maintenant ou plus tard, la conférence ou une réunion politique nationale se tiendra au Gabon pour remettre les compteurs politiques et économique à plat.
En quoi une telle réunion est-elle inéluctable?
Depuis le coup d’État militaire manqué au Gabon en février 1964 et l’instauration du parti unique qui s’en est suivi, les citoyens n’ont jamais choisi les personnes qui gouvernent le Gabon comme leurs gouvernants. Les institutions corrompues qui organisent la vie politique ont toujours validé des faux résultats des urnes pour maintenir le parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir. Ce tour de passe- passe a entraîné une gouvernance qui a plongé le pays dans l’appauvrissement et les citoyens dans la promiscuité de la misère.
Malgré « les bonnes intentions » d’Ali Bongo de faire émerger le Gabon et sortir les Gabonais des conditions misérables, le pays ne peut évoluer positivement. Les institutions corrompues de la république en sont l’obstacle d’une évolution démocratique et de bonne gouvernance. Il faut, pour faire émerger le pays préalablement effectuer une remise en cause du cadre institutionnel actuel. Une telle remise en cause ne peut t se faire que dans un débat national réunissant l’ensemble des Gabonais autour d’une table de discussion.
En effet, la conférence nationale apparaît le forum approprié. Elle est un entretien que plusieurs personnes tiennent relativement à un dilemme pour en résoudre la difficulté. Les interlocuteurs présentent les différents aspects du dilemme en vue proposer des solutions salutaires et conviendraient par conséquent des mécanismes de résorption du problème de la gestion démocratique et de la bonne gouvernance.
Au lieu d’aller à la confrontation, la conférence nationale sera une forme de justice politique participative pour faire valoir ses droits par des représentants et faciliter un processus qui conduit au respect des droits de tous tout en préservant chacun de l’arbitraire politique des autres. Car la conférence nationale est une discussion qui englobe des modes de prévention et de résolution de conflits et la vengeance par la négociation, la collaboration, la médiation, l’arbitrage et le consensus. Tenir ou prendre part à une conférence nationale c’est participer à trouver la meilleure solution à une situation de crise ou d’impasse politique.
Pourquoi la Conférence nationale au Gabon n’a pas réglé le problème du déficit démocratique?
Pour qu’une Conférence nationale parvienne à atteindre les objectifs de sa tenue, il faut que les acteurs prenant part à cette réunion s’engagent et respectent scrupuleusement les recommandations qu’elle émet. Pour ce faire, il faut un rapport de force ou un équilibre de force entre les participants.
L’échec de la conférence nationale de 1989 s’explique par le fait qu’une partie des participants à la conférence nationale étaient partisans du statuquo politique. L’absence d’un rapport de force entre les tenants du pouvoir et ceux qui désiraient des changements politiques en profondeur n’a pas permis d’aboutir aux changements attendus. La maitrise des institutions politiques par le PDG au sortir de la conférence nationale est la cause de l’échec de cette Conférence nationale.
L’équilibre des forces politiques légèrement en faveur de ceux qui souhaitent les changements politiques convoités oblige à tenir une conférence nationale souveraine. Une Conférence nationale souveraine est détentrice de tous les pouvoirs de la puissance publique. Les décisions qui en émanent ne sont pas limitées ou contrôlées par aucun autre pouvoir.
De fait, en mettant en place des instruments neutres de régulation de l’organisation politique et du fonctionnement de l’État, la Conférence nationale met en place les instruments de la démocratie qui permettent aux souverains de choisir librement ses gouvernants et les politiques qu’ils souhaitent voir mis en œuvre. Les institutions la Conférence nationale souveraine garantissent la validité d’un tel choix.
Dans le contexte actuel du Gabon, la tenue d’une Conférence nationale est en soi un coup d’État constitutionnel parce qu’il entraine le renversement des institutions politiques existantes et la mise en place d’un autre cadre institutionnel. En acceptant la tenue de la Conférence nationale, souveraine Ali Bongo accepterait en fait de se saborder. Pourquoi Ali Bongo fera-t-il une telle chose, après les morts de Port-Gentil?
Lors de son dernier séjour en France, les autorités politiques françaises après avoir été édifiées sur la situation de crise politique et socio-économique au Gabon ont enjoint Ali Bongo à favoriser la démocratisation du pays et la bonne gouvernance. Un chronogramme établi par la diaspora, l’opposition politique et la société civile lui a été remis. Les autorités politiques françaises ont fortement encouragé Ali Bongo à mettre ce chronogramme en œuvre.
Dans la discrétion de certaines discussions, il semble que deux options s’offrent à Ali Bongo. Conduire volontairement à la tenue de la Conférence nationale ou y être forcé. Le connaissant entêté, de quelle manière sera-t-il forcé de tenir cette Conférence? Existe-t-il des manières ou instruments de contrainte? Si de tels instruments existent, peut-on en dire autant de la capacité de l’utiliser de la part de la France, de la diaspora, des partis politiques de l’opposition et de la société civile gabonaise?
Joel Mbiamany-N’tchoreret
De nombreux communiqués de presse des collaborateurs du chef de l’État démentent cet état de fait. Ils ne cessent de claironner que les Gabonais soutiennent vigoureusement la politique d’émergence du président Ali Bongo.
Pourtant, le chef du gouvernement vient de lancer une tournée du pays. Il veut cerner les priorités des gabonais au regard de la situation politique, économique et sociale du pays. Seulement, le programme de l’émergence a été mis au verdict de la population lors de l’élection présidentielle anticipée, il y a à peine trois ans. De plus, il y a huit mois, le gouvernement est allé aux élections législatives avec le même programme, dit-on construit par rapport au besoin des Gabonais. Pourquoi consulter une nouvelle fois la population.
À l’évidence, cette tournée du premier ministre, inédite pour un chef du gouvernement gabonais, est une recherche de sortie du contexte de la stagnation politique et économique du pays. L’appel lancé maladroitement, il y a une semaine pour une concertation politique nationale, n’est pas étranger à cette entreprise.
Paradoxalement, en faisant faire le tour du pays au premier ministre, Ali Bongo tente de se préserver de la tenue d’une conférence ou d’une autre forme de réunion politique nationale similaire qui aurait pour objet de remettre les compteurs politiques et économiques du pays à zéro. Qu’il le veuille ou non, maintenant ou plus tard, la conférence ou une réunion politique nationale se tiendra au Gabon pour remettre les compteurs politiques et économique à plat.
En quoi une telle réunion est-elle inéluctable?
Depuis le coup d’État militaire manqué au Gabon en février 1964 et l’instauration du parti unique qui s’en est suivi, les citoyens n’ont jamais choisi les personnes qui gouvernent le Gabon comme leurs gouvernants. Les institutions corrompues qui organisent la vie politique ont toujours validé des faux résultats des urnes pour maintenir le parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir. Ce tour de passe- passe a entraîné une gouvernance qui a plongé le pays dans l’appauvrissement et les citoyens dans la promiscuité de la misère.
Malgré « les bonnes intentions » d’Ali Bongo de faire émerger le Gabon et sortir les Gabonais des conditions misérables, le pays ne peut évoluer positivement. Les institutions corrompues de la république en sont l’obstacle d’une évolution démocratique et de bonne gouvernance. Il faut, pour faire émerger le pays préalablement effectuer une remise en cause du cadre institutionnel actuel. Une telle remise en cause ne peut t se faire que dans un débat national réunissant l’ensemble des Gabonais autour d’une table de discussion.
En effet, la conférence nationale apparaît le forum approprié. Elle est un entretien que plusieurs personnes tiennent relativement à un dilemme pour en résoudre la difficulté. Les interlocuteurs présentent les différents aspects du dilemme en vue proposer des solutions salutaires et conviendraient par conséquent des mécanismes de résorption du problème de la gestion démocratique et de la bonne gouvernance.
Au lieu d’aller à la confrontation, la conférence nationale sera une forme de justice politique participative pour faire valoir ses droits par des représentants et faciliter un processus qui conduit au respect des droits de tous tout en préservant chacun de l’arbitraire politique des autres. Car la conférence nationale est une discussion qui englobe des modes de prévention et de résolution de conflits et la vengeance par la négociation, la collaboration, la médiation, l’arbitrage et le consensus. Tenir ou prendre part à une conférence nationale c’est participer à trouver la meilleure solution à une situation de crise ou d’impasse politique.
Pourquoi la Conférence nationale au Gabon n’a pas réglé le problème du déficit démocratique?
Pour qu’une Conférence nationale parvienne à atteindre les objectifs de sa tenue, il faut que les acteurs prenant part à cette réunion s’engagent et respectent scrupuleusement les recommandations qu’elle émet. Pour ce faire, il faut un rapport de force ou un équilibre de force entre les participants.
L’échec de la conférence nationale de 1989 s’explique par le fait qu’une partie des participants à la conférence nationale étaient partisans du statuquo politique. L’absence d’un rapport de force entre les tenants du pouvoir et ceux qui désiraient des changements politiques en profondeur n’a pas permis d’aboutir aux changements attendus. La maitrise des institutions politiques par le PDG au sortir de la conférence nationale est la cause de l’échec de cette Conférence nationale.
L’équilibre des forces politiques légèrement en faveur de ceux qui souhaitent les changements politiques convoités oblige à tenir une conférence nationale souveraine. Une Conférence nationale souveraine est détentrice de tous les pouvoirs de la puissance publique. Les décisions qui en émanent ne sont pas limitées ou contrôlées par aucun autre pouvoir.
De fait, en mettant en place des instruments neutres de régulation de l’organisation politique et du fonctionnement de l’État, la Conférence nationale met en place les instruments de la démocratie qui permettent aux souverains de choisir librement ses gouvernants et les politiques qu’ils souhaitent voir mis en œuvre. Les institutions la Conférence nationale souveraine garantissent la validité d’un tel choix.
Dans le contexte actuel du Gabon, la tenue d’une Conférence nationale est en soi un coup d’État constitutionnel parce qu’il entraine le renversement des institutions politiques existantes et la mise en place d’un autre cadre institutionnel. En acceptant la tenue de la Conférence nationale, souveraine Ali Bongo accepterait en fait de se saborder. Pourquoi Ali Bongo fera-t-il une telle chose, après les morts de Port-Gentil?
Lors de son dernier séjour en France, les autorités politiques françaises après avoir été édifiées sur la situation de crise politique et socio-économique au Gabon ont enjoint Ali Bongo à favoriser la démocratisation du pays et la bonne gouvernance. Un chronogramme établi par la diaspora, l’opposition politique et la société civile lui a été remis. Les autorités politiques françaises ont fortement encouragé Ali Bongo à mettre ce chronogramme en œuvre.
Dans la discrétion de certaines discussions, il semble que deux options s’offrent à Ali Bongo. Conduire volontairement à la tenue de la Conférence nationale ou y être forcé. Le connaissant entêté, de quelle manière sera-t-il forcé de tenir cette Conférence? Existe-t-il des manières ou instruments de contrainte? Si de tels instruments existent, peut-on en dire autant de la capacité de l’utiliser de la part de la France, de la diaspora, des partis politiques de l’opposition et de la société civile gabonaise?
Joel Mbiamany-N’tchoreret
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