vendredi 7 décembre 2012

Si je n’avais été vilipendé à tort, j’aurais gardé le silence.


Dans mon travail, en tant que secrétaire exécutif de la CDG, j’ai été commandé de produire des scénarios de travailler pour examiner les différentes options du changement politique au Gabon. Dans le texte ci-dessous un de ces scénarios est présenté. Il avait été envoyé par courriel à cinq membres de la CDG comme élément de discussion à l’interne entre ces cinq personnes avant le proposer à l’ensemble des membres de la CDG. Depuis, celui-ci a été transféré à quelques compatriotes et aux autorités politiques françaises du ministère des affaires étrangères et à l’Élysée, la cellule Afrique, dans le but de me présenter comme une personne qui veut entrainer la violence au Gabon. Il est même dit que j’avais sollicité de l’argent pour aller mener une insurrection à partir d’une des frontières gabonaises. La gabonitude c’est quelque chose.

Pourtant, il a été fait signification, à ceux qui furent reçus au quai d'Orsay sur la rive gauche de la Seine dans le VII arrondissement de Paris dernièrement, que la France pas plus que les États-Unis d’Amérique et la communauté internationale ne soutiendront l’idée de la CNS. Lors de mon séjour au Gabon à la demande de la CDG, le conseiller politique de l’ambassade des États-Unis d’Amérique avait également été formel sur le non-soutien des États-Unis d’Amérique à ce projet. De la même façon injonction avait été donnée à quelques compatriotes d’un certain parti politique de prendre leur responsabilité au regard de l’ultimatum donné à Ali Bongo par rapport à l’objet de la CNS. Voilà pourquoi le mot d’ordre attendu de l’affrontement n’avait pas été donné aux militants assoiffés d’en découdre avec le système Bongo-PDG. D’ailleurs, dans son allocution d’inauguration de la nouvelle embrassade des États-Unis d’Amérique au Gabon, l’ambassadeur a été très clair en disant que son pays ne travaillera qu’avec une opposition responsable.

Dans le premier cas comme dans le troisième, les injonctions de la communauté internationale et de leur non-soutien à l’objet de la CNS n’ont pas fait écho. Malgré ces faits bien connus, certains font-ils leur vedettariat dans les médias et les réseaux sociaux pour annoncer des choses dont ils savent d’avance qu’elles ne se feront pas. Une autre façon de tuer un peu plus les espoirs des Gabonais. Je publie donc ce texte non pas pour faire l’apologie de la violence, mais pour faire cesser la propagande malveillante et ces faux messages.

Scénario de travail 3 :

Il y a consensus au sein des observateurs nationaux et internationaux non partisans que notre pays est gouverné depuis 1967 selon certains par une dictature alors que d’autres parlent d’un régime antidémocratique en ce sens qu’il accapare l’ensemble des institutions de l’État de sorte que toute alternance par les urnes est impossible.

Pour cela, même s’il tolère la pluralité des partis politiques il s’oppose au fonctionnement démocratique du pays. Le pluralisme politique ne sert alors que de couverture pour mieux camoufler l’absolutisme politique. Car en vérité, dans notre pays le chef de l'État détient tous les pouvoirs politiques.

De fait, il n'est réellement assujetti à aucune loi et gouverne sans contrôle. Son pouvoir est lié à sa personne, ce qui le rend omnipotent. Étant souverain de toutes les décisions et les actions de gouvernement de la communauté nationale, il n’est redevable de ses actions qu’à lui-même. Ce qui fait de nous ses sujets. Une condition politique inacceptable.

D’abord parce que dans une société où le gouvernement exerce un pouvoir absolu, aucun progrès sociopolitique n’est possible. De plus, les conditions de vie qu’il impose à la société sont la cause de toutes les souffrances des individus : crimes politiques, crimes économiques, crimes rituels, crimes rituels, etc.

En tant qu’universitaires et citoyens vivant à l’extérieur du pays bénéficiant de certaines facilités, il nous revient le devoir de mettre fin aux souffrances de nos frères et sœurs et de convenir pour cela de moyens de résolution du problème de la gouvernance actuelle de notre pays.

Après mures réflexions, il m’apparait que le changement politique souhaitable au Gabon ne peut s’opérer que par le renversement du régime en place. Ce renversement ne viendra pas d’un mouvement de militantisme partisan, mais bien par des actions violentes remettant en cause l’ordre politique établi.

Pour ce faire, la violence pour la violence ne pouvant rien n’apporter de ce que nous souhaitons, il nous faut une structure de fonctionnement et de visées politiques capables de concevoir ce qu’il convient de faire dans un premier temps, dans un second temps comment le faire et dans un troisième temps de mettre en œuvre les actions du renversement du régime.

Il faudra dans un premier temps donc penser à la mise en place d’un comité pour le renversement du régime. Il devra être composé d’au plus une quinzaine de personnes. Il regroupera des opposants au régime qui cherche à le renverser quels que soient les moyens. Les Membres du Comité de Renversement (MCR), potentiel pouvoir exécutif de transition ne devra admettre en son sein que des personnes d’une grande intégrité politique plaçant les intérêts supérieurs de la nation au-dessus de leurs propres intérêts. Ils devront également faire preuve d’une certaine indépendance financière et contribuer dans une certaine mesure financière ou matériellement au projet du renversement.

Les MCR doivent poursuivre les objectifs ci-dessous :

• La liberté politique et le peuple comme seul souverain de la gouvernance de la communauté nationale ;

• Les citoyens choisissent le Parlement et celui-ci choisit le gouvernement qui exercera le pouvoir politique.

• La liberté des partis politiques dans le cadre des lois pour leurs activités ;

• Développement sociopolitique dans la quête du bien-être pour tous les citoyens

• Égalité de tous devant la loi en respectant le principe de liberté sur la base des droits de l’homme ;

• Système d’économie libérale, mais sous le contrôle du gouvernement d'État ;

• Le contrôle des ressources naturelles et de leur exploitation par l’Assemblée nationale.

Le MCR vise renversement du régime en place par le harcèlement du gouvernement et de l’autorité politique en place de même que des opérateurs économiques qui soutiennent ce régime. Le harcèlement est essentiellement fait d’action de sabotage et de destruction des symboles politiques et économiques du régime.

Le MCR envisage de diriger le pays durant 12 à 48 mois en attendant la mise en place d'élections libres. En outre, et dans l'optique de la tenue des élections, tous les Partis seraient libres et autorisés de faire campagne.

Trois consultations nationales sont envisagées une fois le pouvoir actuel destitué :

1. Référendum portant sur le type de régime à adopter pour le pays ;

2. mise en place de l'Assemblée constituante chargée de rédiger la nouvelle Constitution ;

3. Élection du Parlement et désignation du gouvernement qui en sera issu.

Pour que le MCR parvienne à atteindre les objectifs convoités, il faut qu’il dispose de moyens d’action d’une certaine importance. Il me semble que deux millions d’euros seront suffisants. La question à se poser est pouvons-nous la réunir ? Parce que, sans financement, il est impossible d’y parvenir. Je vous laisse lire l’article de Jeune Afrique ci-dessous.

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