mardi 2 octobre 2012

Faut-il craindre un tsunami financier?

Connaissez-vous la théorie du cygne noir (Black Swan Theory)? Les Européens ont longtemps cru que tous les cygnes étaient blancs… jusqu’à ce qu’ils découvrent qu’il y en avait des noirs en Océanie. Le cygne noir représente donc un événement imprévisible et très rare.

Selon le créateur de cette théorie, Nassim Nicholas Taleb, on sous-estime souvent le prix d’un événement qui a très peu de probabilité de se réaliser.

On pouvait difficilement s’imaginer que deux avions anéantiraient des tours aussi imposantes que celles du World Trade Center. C’est pareil pour l’accident nucléaire de Fukushima au Japon. Pourtant c’est arrivé…

Selon le Globe and Mail, les plus gros gestionnaires institutionnels de la planète craignent qu’un tel événement rare se produise dans les douze prochains mois.

Faut-il craindre un tsunami financier?

Le cas de Lehman Brothers

L’instabilité de la zone euro pourrait perturber gravement l’économie mondiale, affirme 71 % des 300 investisseurs institutionnels interrogés par State Street Global Adviser.

Ces gros fonds de pension, gestionnaires de portefeuilles et banques privées appréhendent un effet en cascades qui paralyserait la croissance mondiale causant des perturbations semblables à celles qui ont mené à la banqueroute de Lehman Brothers.

Outre les problèmes en Europe et la crainte de l’effondrement de l’euro, on redoute le ralentissement de l’économie chinoise, une crise du pétrole et les bulles que peut créer un excès de liquidités.

Comme le rappelle l’article du Globe and Mail, lorsque la banque d’investissement Lehman Brothers a déclaré faillite en septembre 2008, la plupart des stratégies de protection n’ont pas fonctionné. Les obligations du gouvernement américain ont même connu des rendements négatifs pendant cette période. Il n’y avait aucun acheteur, la liquidité était absente.

Argent sous le matelas...

Un gestionnaire de portefeuille d’actifs américains raconte qu’à cette époque « le plus sûr, c’était de garder son argent en dessous de son matelas ». Il va même jusqu’à suggérer que c’est peut-être encore la meilleure stratégie aujourd’hui, puisque l’inflation est basse.

La peur incite les investisseurs à garder un pourcentage élevé de liquidité. Certains fonds auraient jusqu’à 40 % de leurs actifs en espèces, ajoute ce gestionnaire. Habituellement, ce pourcentage dépasse rarement 5 %.

Relativiser les craintes

Il faut tout de même relativiser ces craintes en rappelant qu’un nouveau « crash » mondial est peu probable. Ces investisseurs institutionnels sont peut-être sujets à des biais cognitifs liés à leur expérience de 2008.

Mais tout est loin d’être rose. D’importants risques économiques subsistent. Le nouveau programme d’achat d’obligations de la Banque centrale européenne et la politique de taux près de zéro jusqu’en 2015 aux États-Unis en témoignent.

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