Ce matin, mon réveille ne m’a pas ennuyé comme les autres matins, depuis quelque quatre jours. En sortant du lit, j’ai enfilé mon peignoir par-dessus le pyjama. Il a neigé hier. La première vraie bordée de neige de l’année. C’est vêtu comme un judoka que je me suis rendu à la salle de bain pour me brosser les dents et me rafraichir le visage d’une eau toute aussi fraiche. En me relevant devant le miroir, je surpris mon regard me regarder étrangement. J’avais l’air de ne pas me reconnaître. J’arborai néanmoins un sourire de satisfaction. Mon regard sur moi a fait une grimace d’étonnement. Ne voulant pas perdre la raison dans un questionnement de moi-même par rapport à moi-même, je suis sorti de la salle de bain, pris les marches pour aller à l’étage en dessous où se trouvent cuisine, salon et salle à manger. Comme à mon habitude, dans les moments de paix intérieure, j’apprêtai mon petit déjeuner en sifflotant « Affaire Georgia » une musique que mes camardes et moi jouions dans la fanfare du lycée. Ce furent des crêpes arrosées du sirop d’érable, quelques fraises fraiches, deux œufs brouillés et voyons…une tranche de jambon… un petit café et un petit verre de jeu de raisin accompagnaient le tout dans une harmonie matinale de congé des fêtes de fin d’année… comme pour ne pas laisser mon bonheur à demi…. je me suis ensuite plongé dans une relecture de l’Étranger d’Albert Camus pour revisiter le concept de « l’absurde », dans les sons d’une musique d’opéra. Je ne sais pas trop pourquoi… mais ce concept, d’absurde, est resté pris hier dans ma tête en me cheminant vers mon sommeil. … ah oui, je me souviens…
C’est que toute la journée hier, j’étais dans un questionnement que certains qualifieraient sans doute d’existentialisme. J’étais dans cette certitude que l'être humain forme l'essence de sa vie par ses propres actions. Je réfutai, du moins, je tentai de trouver les contre-postulats à cette thèse qui soutient que notre existence soit prédéterminée. Dans mon raisonnement, je rentrai dans la certitude que chaque personne est un être unique, maître non seulement, de ses actes et de son destin, mais également, pour le meilleur comme pour le pire, des valeurs qu'il décide d'adopter. De ce raisonnement j’arrivai à la conclusion qu’il n’y pas de valeur absolue outre que celles qui nous mettent en harmonie avec notre être. Pourtant, me reconnaissant un être naturellement sociable, je fus en contradiction dans ma pensée, me rendant compte que j’opposai mon moi individualiste et mon moi : être sociable, qui doit vivre dans le respect de conventions morales entretenues dans mes relations sociales. Ne voulant pas trop prolonger ma pensée dans cette réflexion, j’en étais arrivé à la trouver absurde…
À suivre….
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