Si je n’avais écouté certains discours, vu de mes yeux des prises de positions contrecarrant les déclarations d’un désir d’idéal de liberté politique dans mon pays, je me serais cru dans un mauvais rêve. Même dans ma lucidité, je me pince pour m’assurer de mon état d’éveil. Non en effet, je ne rêve pas. Il y a parmi mes concitoyens des personnes douées de raison et de ces facultés que l’on acquiert que dans les bancs des bonnes académies pour dire qu’il faille accepter le fait politique accompli au Gabon depuis l’été 2009, puisque, disent-ils, il est porteur d’espoir pour exclure du champ de la misère chacune des filles et chacun des fils de la Nation. Mais comment font-elles, pour se voiler du vrai et se dévoiler dans le faux. Par quelle magie de l’obscurantisme se sont-elles, elles-mêmes, exclues de la vertu pour plonger dans l’apologie du mal politique, faire de la Nation un bien propre de certains et pour lequel ils décident de la destinée. Pourtant la Nation n’est pas ce que l’on consomme avidement dans l’espoir de ne voir rester que l’ossature incomestible!
Par l’égarement de notre esprit, troublé par l’inconscience de certains, nous décrivions le mal politique comme prenant racine dans la banalité des actions quotidiennes contraires à l’éthique et à la moralité. La généralisation des actions difformes envahissant le bon esprit y était posée telle que nourrissant l’inconscience pour y voir s’instituer dans l’esprit une forme d’ignorance du fait du mal. Nous ignorâmes à ce moment-là que cette inconscience qui prend place dans les bonnes âmes nait d’un obscurantisme politique qui plonge dans les ténèbres le bon sens. Faisant ériger l’avidité, cette maitresse des justifications de toutes les afflictions à l’égard de son prochain, de son pays. Nous constatons, dans l’observation des comportements de certains et leurs discours, que par la simple espérance de s’asseoir à cette table où est dépecée la Nation comme d’une antilope dans un monde de famine, le mal politique est voulu et même nourri.
Plusieurs en effet, des personnes de bonne éducation, trouvent de juste cause de défendre cette idée de l’émergence. Pourtant, il est d’une frivolité que d’annoncer pareille chose. Mais La horde de ces iconoclastes, les uns derrière les autres, tels ces guirlandes d’un chapelet du démon, brandissant l’étendard de leur obédience, agissant par le mouvement de la danse de leur ventre affamé, tel ce corbeau de Lafontaine, y voient bénéfice à ouvrir leur grand bec, chanter pour opposer la juste lutte de la liberté à une idée vague justificatrice de l’obscurantisme. Comme s’ils n’avaient de leurs yeux vu la misère galopante qui jonchent le quotidien des nôtres ; comme si, de la charpente de leurs jambes, ils n’avaient arpenté les sentiers de la douleur de nos compatriotes. Ils trouvent effectivement bon d’accepter et de défendre la confiscation de l’autorité politique de la cité et maintenir la multitude dans le caveau de la misère. Oh Dieu, quand il fut dit que nous fûmes créés à ton image, avait-on comparé la nature de ta bonté au reflet de l’image de ces personnes.
Ces mêmes charognards, alors que la Constitution du pays jetée aux orties en vue de fouler aux pieds l’essence de la Nation, disent y voir une action salvatrice, une offrande de la liberté politique et de la démocratie. Ah obscurantisme, quand tu étends le voile de ta cape, tu conduis merveilleusement ces incultes à prôner et à défendre la négation du savoir. Ils parviennent à refuser de reconnaître pour vraies des choses démontrées. Ils font de la restriction dans la diffusion de la connaissance, niant pour ce faire la véracité d'une chose, considérant qu'elle ne peut être diffusée que pour des raisons sottes. Ils sont les porteurs de ton ombre. Par leur dévouement égoïste et meurtrier, ils deviennent les patins de ta volonté. De là, ce n’est pas à Ben Ali qu’il faut trouver coupable de l’affliction du peuple, mais tous ces corbeaux, ces oiseaux de malheur dans leurs habits sombres par lequel ils obscurcissent la vérité et camouflent le chemin du bonheur. Ah Sentence, quand tu portais l’épée et la flamme de la justice pourquoi n’es-tu pas passé par chez moi ?
Joël Mbiamany-N’tchoreret
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