À la suite de mon texte sur le retour d’André Mba Obame au Gabon, j’ai reçu de nombreux commentaires. La plupart très désobligeants. Quelqu’un m’a ordonné de ne plus écrire sur AMO. Un autre sur son mur Facebook, à la façon de ces lâches, a dit de moi que je suis une personne d’inculture politique, pas « assez outillée pour pisser loin » quand il s’agit de discuter de la chose politique gabonaise. Encore un langage utilisé dans les restos-dos-tournés de Libreville. Il faut pourtant en sortir, pour se prétendre cadre.
Même si depuis plus de dix ans je suis dans le domaine de la psychologie, que j’enseigne au Higschool et à la formation des enseignants, je détiens néanmoins un diplôme dont le sujet de recherche est : « L’État et l’organisation politique : essai d’analyse de la problématique de la démocratie au Gabon ». J’ai obtenu lors de ma soutenance la note A+. Il faut croire que mes examinateurs étaient tous des docteurs et professeurs presque incultes pour avoir fait une telle reconnaissance de mon travail sur la vie politique et institutionnelle gabonaise. Soit!
Puisque cette insulte vient d’une personne qui n’a même pas une licence universitaire dans son domaine professionnel et qu’elle ne compte aucune expérience politique gabonaise autre que celle de coursier et de porte-valise, je vais mettre cette méprise sous le paillasson. Là est sa place. Il faut bien un support, quand on veut s’essuyer les pieds.
Par mon texte sur le retour d’AMO au Gabon, je n’avais pas l’intention d’insulter ceux des militants de l’Union Nationale qui travaillent fort chaque jour pour faire avance la cause de la liberté politique dans mon pays. Je ne suis pas dans l’arrogance de minimiser qui que ce soit dans ce combat. Chacun compte, quelle que soit sa place dans cette lutte ouvrière. Mais je me refuse seulement à écouter des discours et des évocations d’actes qui ne sont que d’exercices d’élocution et qui donc ne mènent nulle part. Je me refuse à fréquenter un monde qui fait bien plus dans le paraitre que dans le travail qu’ils disent faire, alors que dans les faits, les actions du leader que l’on prétend suivre sont dénuées de cette connaissance des experts engagés.
En écrivant ce texte dis-je, j’ai voulu secouer la fourmilière militante. Il me semble en effet que des remises en cause sont essentielles et l’humilité plus que jamais nécessaire. La lutte que nous voulons, qui n’est pas encore entamée, oblige à reconsidérer des façons de faire. Il faut que nous soyons en mesure de qualifier notre lutte en un mot. Surtout, elle ne doit pas se résumer seulement à dire ALI BONGO dehors. Elle doit faut être plus pensée. En fait elle doit être un projet politique, un projet de société fondé sur une philosophie, une idéologie donnant lieu à une pratique de travail, une méthode d’action.
En vérité, AMO invite les Gabonais à un projet de résistance et de cette lutte pour que les Gabonais s’approprient leur pays et le réinventent selon leurs couleurs, leurs rêves. Comme le dit Ézazik Nguema Le Sans-culotte, « Ce projet républicain est en réalité un projet de civilisation pour remplacer la loi de la minorité actuelle sous-tendue par le droit de la force, par celle de la majorité soutenue par la force du droit. »
Il s’agit ni plus ni moins que d’un projet de rupture, un projet pour la Révolution. En regardant certains agir, je suis d’avis que pour s’engager dans cette Révolution, il faut préalablement faire une révolution dans nos esprits, dans l’esprit des combattants qui vont justement faire cette révolution. Sinon, ce sera, remplacer certains par d’autres qui ont les mêmes réflexes que ceux que nous pourchassons, je sais de quoi je parle. Il n’y a qu’à observer leurs réactions talibanes.
Par ailleurs, comme dans toutes les révolutions, les projets de ruptures radicales sont toujours accompagnés d’une philosophie, puis d’une théorie, laquelle entraîne dans la réalisation de la révolution une pratique, une méthode d’action.
Jusqu’à maintenant, je n’ai vu poindre la pointe de l’iceberg de la philosophie, de la théorie de cette lutte que nous appelons de toutes nos tripes.
La Révolution bolchevique avait un credo, comme la révolution maoïste, la révolution cubaine ou la révolution zapatiste. Ce credo préfigurerait le projet de société à réaliser. Du rêve qu’il mettait de l’avant, l’idéologie soutenant les révolutions a conduit à entraîner un engagement politique sincère, parce qu’il était fondé sur quelque chose de pensé, donc construit. Le projet de la Révolution établissait par conséquent une visée à l’intérieur d’un cadre et des moyens d’action par rapport à la finalité, la société voulue.
Ce que je constate, pour le déplorer, dans tout le bruit qui est fait d’évincer Ali Bongo est que cette ambition n’est pas pensée aussi bien dans l’esprit que dans la philosophie qui doit accoucher la doctrine devant commander les actions de tous.
Tout le débat que j’entends ne semble se faire que dans la haine, d’un esprit qui semble uniquement revanchard, selon un orgueil politique et des mots creux parce que nous savons dire certains mots. Mon Dieu, mais ce n’est pas cela que doit être la lutte pour la libération politique du Gabon. Ce peuple n’attend pas de ses leaders.
Lors de l’élection présidentielle anticipée, AMO avait un slogan : la nouvelle espérance. À ce titre, se fondant sur la mythologie de l’Ancien Testament, particulièrement sur ce mythe de Moise, il a dit aux Gabonais qu’une fois accueilli chez les pharaons (les Bongos), il s’était détaché des privilèges pour entrer dans la servitude de la délivrance du peuple de David en vue de le conduire à la terre promise.
Même si ce discours manquait d’originalité, il avait l’avantage de donner un esprit, une philosophie, un cadre théorique et une perspective d’action. D’ailleurs, n’a-t-il pas drainé une multitude de citoyens.
Pendus aux lèvres d’AMO, ils étaient rentrés dans le discours de l’espérance. Oui, plusieurs y ont cru. Aujourd’hui, ce slogan de l’espérance ne peut convaincre. Il s’est vidé de son sens. La terre promise n’a pas été aperçue. On n’a même pas marché vers sa direction. On est resté dans les chaines, dans le travail forcé, le « on va encore faire comment ».
Aujourd’hui, il faut un nouveau discours fondé sur une philosophie, une théorie susceptible de faire justement poindre une méthode d’action qui sera appréhendée par tous et qui sera à ce titre mobilisatrice.
AMO dit-on, est entouré de cadres de premier plan. Je n’en doute pas. Ils jouent dans quelle division de soccer? En tout cas pas la première. Qu’en sera-t-il quand AMO voudra se mettre dans le championnat de la ligue des champions.
Où sont les écrits sur la société à bâtir ? Comme le Punu du Sud doit-il se reconnaître dans l’appel d’AMO, comme l’Okandet de Bouée doit-il se mettre en action ? Comme le marchand de Petit-Paris doit-il se mettre en marche. OÙ sont les penseurs ? OÙ sont les érudits. Même le BDP du Dr Mengara a une idéologie de lutte. Oui, vous direz qu’il le fait devant l’écran de son ordinateur. Lui au moins, il pense, nous connaissons sa doctrine, son credo politique par rapport à la situation politique du pays. L’équipe AMO va-t-elle nous édifier sur l’horizon à atteindre, le chemin à parcourir, les efforts à déployer?
Il faut arrêter de gesticuler comme un ver de terre accroché à un hameçon quand AMO arrive au Gabon pour attirer son attention. Il faut travailler sans attendre ses ordres. Il faut réfléchir.
Je ne fais que passer oh ! Ne me tirez pas dessus comme à votre habitude avec votre lâcheté illustrative de votre incapacité à débattre honnêtement, préférant pour cela l’insulte facile.
Joël Mbiamany-N'tchoreret
Même si depuis plus de dix ans je suis dans le domaine de la psychologie, que j’enseigne au Higschool et à la formation des enseignants, je détiens néanmoins un diplôme dont le sujet de recherche est : « L’État et l’organisation politique : essai d’analyse de la problématique de la démocratie au Gabon ». J’ai obtenu lors de ma soutenance la note A+. Il faut croire que mes examinateurs étaient tous des docteurs et professeurs presque incultes pour avoir fait une telle reconnaissance de mon travail sur la vie politique et institutionnelle gabonaise. Soit!
Puisque cette insulte vient d’une personne qui n’a même pas une licence universitaire dans son domaine professionnel et qu’elle ne compte aucune expérience politique gabonaise autre que celle de coursier et de porte-valise, je vais mettre cette méprise sous le paillasson. Là est sa place. Il faut bien un support, quand on veut s’essuyer les pieds.
Par mon texte sur le retour d’AMO au Gabon, je n’avais pas l’intention d’insulter ceux des militants de l’Union Nationale qui travaillent fort chaque jour pour faire avance la cause de la liberté politique dans mon pays. Je ne suis pas dans l’arrogance de minimiser qui que ce soit dans ce combat. Chacun compte, quelle que soit sa place dans cette lutte ouvrière. Mais je me refuse seulement à écouter des discours et des évocations d’actes qui ne sont que d’exercices d’élocution et qui donc ne mènent nulle part. Je me refuse à fréquenter un monde qui fait bien plus dans le paraitre que dans le travail qu’ils disent faire, alors que dans les faits, les actions du leader que l’on prétend suivre sont dénuées de cette connaissance des experts engagés.
En écrivant ce texte dis-je, j’ai voulu secouer la fourmilière militante. Il me semble en effet que des remises en cause sont essentielles et l’humilité plus que jamais nécessaire. La lutte que nous voulons, qui n’est pas encore entamée, oblige à reconsidérer des façons de faire. Il faut que nous soyons en mesure de qualifier notre lutte en un mot. Surtout, elle ne doit pas se résumer seulement à dire ALI BONGO dehors. Elle doit faut être plus pensée. En fait elle doit être un projet politique, un projet de société fondé sur une philosophie, une idéologie donnant lieu à une pratique de travail, une méthode d’action.
En vérité, AMO invite les Gabonais à un projet de résistance et de cette lutte pour que les Gabonais s’approprient leur pays et le réinventent selon leurs couleurs, leurs rêves. Comme le dit Ézazik Nguema Le Sans-culotte, « Ce projet républicain est en réalité un projet de civilisation pour remplacer la loi de la minorité actuelle sous-tendue par le droit de la force, par celle de la majorité soutenue par la force du droit. »
Il s’agit ni plus ni moins que d’un projet de rupture, un projet pour la Révolution. En regardant certains agir, je suis d’avis que pour s’engager dans cette Révolution, il faut préalablement faire une révolution dans nos esprits, dans l’esprit des combattants qui vont justement faire cette révolution. Sinon, ce sera, remplacer certains par d’autres qui ont les mêmes réflexes que ceux que nous pourchassons, je sais de quoi je parle. Il n’y a qu’à observer leurs réactions talibanes.
Par ailleurs, comme dans toutes les révolutions, les projets de ruptures radicales sont toujours accompagnés d’une philosophie, puis d’une théorie, laquelle entraîne dans la réalisation de la révolution une pratique, une méthode d’action.
Jusqu’à maintenant, je n’ai vu poindre la pointe de l’iceberg de la philosophie, de la théorie de cette lutte que nous appelons de toutes nos tripes.
La Révolution bolchevique avait un credo, comme la révolution maoïste, la révolution cubaine ou la révolution zapatiste. Ce credo préfigurerait le projet de société à réaliser. Du rêve qu’il mettait de l’avant, l’idéologie soutenant les révolutions a conduit à entraîner un engagement politique sincère, parce qu’il était fondé sur quelque chose de pensé, donc construit. Le projet de la Révolution établissait par conséquent une visée à l’intérieur d’un cadre et des moyens d’action par rapport à la finalité, la société voulue.
Ce que je constate, pour le déplorer, dans tout le bruit qui est fait d’évincer Ali Bongo est que cette ambition n’est pas pensée aussi bien dans l’esprit que dans la philosophie qui doit accoucher la doctrine devant commander les actions de tous.
Tout le débat que j’entends ne semble se faire que dans la haine, d’un esprit qui semble uniquement revanchard, selon un orgueil politique et des mots creux parce que nous savons dire certains mots. Mon Dieu, mais ce n’est pas cela que doit être la lutte pour la libération politique du Gabon. Ce peuple n’attend pas de ses leaders.
Lors de l’élection présidentielle anticipée, AMO avait un slogan : la nouvelle espérance. À ce titre, se fondant sur la mythologie de l’Ancien Testament, particulièrement sur ce mythe de Moise, il a dit aux Gabonais qu’une fois accueilli chez les pharaons (les Bongos), il s’était détaché des privilèges pour entrer dans la servitude de la délivrance du peuple de David en vue de le conduire à la terre promise.
Même si ce discours manquait d’originalité, il avait l’avantage de donner un esprit, une philosophie, un cadre théorique et une perspective d’action. D’ailleurs, n’a-t-il pas drainé une multitude de citoyens.
Pendus aux lèvres d’AMO, ils étaient rentrés dans le discours de l’espérance. Oui, plusieurs y ont cru. Aujourd’hui, ce slogan de l’espérance ne peut convaincre. Il s’est vidé de son sens. La terre promise n’a pas été aperçue. On n’a même pas marché vers sa direction. On est resté dans les chaines, dans le travail forcé, le « on va encore faire comment ».
Aujourd’hui, il faut un nouveau discours fondé sur une philosophie, une théorie susceptible de faire justement poindre une méthode d’action qui sera appréhendée par tous et qui sera à ce titre mobilisatrice.
AMO dit-on, est entouré de cadres de premier plan. Je n’en doute pas. Ils jouent dans quelle division de soccer? En tout cas pas la première. Qu’en sera-t-il quand AMO voudra se mettre dans le championnat de la ligue des champions.
Où sont les écrits sur la société à bâtir ? Comme le Punu du Sud doit-il se reconnaître dans l’appel d’AMO, comme l’Okandet de Bouée doit-il se mettre en action ? Comme le marchand de Petit-Paris doit-il se mettre en marche. OÙ sont les penseurs ? OÙ sont les érudits. Même le BDP du Dr Mengara a une idéologie de lutte. Oui, vous direz qu’il le fait devant l’écran de son ordinateur. Lui au moins, il pense, nous connaissons sa doctrine, son credo politique par rapport à la situation politique du pays. L’équipe AMO va-t-elle nous édifier sur l’horizon à atteindre, le chemin à parcourir, les efforts à déployer?
Il faut arrêter de gesticuler comme un ver de terre accroché à un hameçon quand AMO arrive au Gabon pour attirer son attention. Il faut travailler sans attendre ses ordres. Il faut réfléchir.
Je ne fais que passer oh ! Ne me tirez pas dessus comme à votre habitude avec votre lâcheté illustrative de votre incapacité à débattre honnêtement, préférant pour cela l’insulte facile.
Joël Mbiamany-N'tchoreret
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