Le défunt président, Omar Bongo Ondimba, dans une lucidité « étonnante » de quelques minutes, avait déclaré publiquement à la télévision en 2007, après quarante ans de pouvoir, partagé avec ses amis, ses courtisans et sa famille : « Dieu ne nous a pas donné le Gabon pour faire ce que nous en avons fait».
Par cette autocritique, Omar Bongo Ondimba concevait la déroute humaine, institutionnelle et socio-économique que lui et ses amis ont patronnée au Gabon. Cette admission, presque une auto-accusation passible d’assises pour haute trahison envers le Gabon et les Gabonais de tous ceux qui ont dirigé le pays à quelque niveau que ce soit, appelait à une prise de connaissance de la profondeur abyssale dans laquelle le pays était enfoncé et de la nécessité d’en sortit. Omar Bongo Ondimba invitait, par le fait de sa déclaration, ses amis et sa famille politique à un changement de « mentalité » : un redressement institutionnel, une révision des comportements et des pratiques de gouvernance. En somme, il invitait à un renouveau politique.
Bien avant cette déclaration surprenante, en 1990 lors de la Conférence nationale et aussitôt après cette déclaration, tous les compatriotes admettaient que le Gabon, notre cher pays, était plongé dans un marasme économique, social et politique de même que dans la pauvreté culturelle. Les Gabonais comprenaient devant ce constat que le mal avait pour origine les pratiques sociopolitiques et économiques malsaines que le système politique mis en place par Omar Bongo Ondimba avait engendrées. Face au marasme du mal engendré par le PDG, pendant qu’un petit nombre de gens foudroyé par la misère disait « on va encore faire comment!», la presque totalité des Gabonais, y compris les pédégistes convaincus, jurait qu’il fallait que les choses changent en profondeur.
Néanmoins, le mal s’étant institué dans le moindre des gestes politiques des membres du parti au pouvoir, les appels lancés par le président Omar Bongo ondimba depuis 1987 n’ont pas trouvé écho dans le comportement de chacun d’eux. Le changement de mentalité prôné depuis le discours du 17 août 1987 ne s’est pas opéré. Pour cause, le président Omar Bongo Ondimba demandait à ses amis, ses parents, ses fidèles courtisans et partisans de changer alors que tout en dénonçant le mal qu’il observait, il y demeurait fidèlement ancré dans la reproduction de ses pratiques.
À juste titre, certains comme Daniel Megara quelque dix ans plus tard ont inscrit leur lutte politique dans le principe Bongo doit partir. Il ne s’agit pas de Bongo en tant qu’individu, encore que, mais Bongo comme incarnation d’un système politique de prédation politique, de la prédation économique du pays, des crimes rituels et de ces autres maux qui ont plongé les Gabonais dans le dévergondage politique et le pays dans la déroute institutionnelle.
Voilà pourquoi, par rapport à la volonté de rupture avec le système PDG, nous aurions crûmes que le décès d’Omar Bongo Ondima donnerait aux Gabonais l’occasion de changer l’institution de la présidence de la République et de susciter la rupture souhaitée à partir du sommet de l’État jusqu’à sa base. Mais le déroulement de l’élection présidentielle anticipée suite à ce décès n’a pas produit les effets espérés.
Comme nous le savons tous au plus profond de chacun de nous, les conclusions des délibérations de l’élection présidentielle anticipée de 2009 n’ont jamais été proclamées. On ne sait toujours pas, de façon non partisane, qui a réellement gagné cette élection. Nous savons seulement que des militaires ont interrompu le compte de la centralisation des résultats des urnes. Quelques heures après, Ali Bongo Ondimba et ses amis du pouvoir ont dit que c’est lui qui a gagné l’élection, sans mettre au jugement de tous, toutes les preuves soutenant cette déclaration de victoire, il a été demandé aux Gabonais de croire sur parole l’annonce de l’élection proclamée et entérinée par les mécanismes du système politique PDG.
Devant cette demande de foi, par des matraques levées et l’achat des consciences fragiles, une minorité infime des Gabonais s’est persuadée qu’Ali Bongo Ondima a effectivement gagné cette élection. Plusieurs autres Gabonais, qui demandent à voir pour le croire, ont exprimé des avis contraires. Pour étouffer les voix de ces contestataires, depuis septembre 2009, les forces de sécurité campent les rues de Libreville, les interdits de manifestation même pacifique sont en étendards levés et les changements politiques évoqués, même par le président Omar Bongo Ondimba, mis en berne.
Encore que, l’élection présidentielle anticipée qui a suivi le décès du président défunt n’était pas l’aboutissement de l’invitation à laquelle Omar Bongo Ondimba avait convié les Gabonais « les larmes aux yeux ». Elle n’était qu’une occasion pour désigner une équipe de transition politique. Simplement, sans compter sur l’égoïsme et l’abnégation des soldats du système, plusieurs comme nous, crurent que celui qui serait élu président en remplacement d’Omar Bongo Ondimba convoquerait la tenue du débat national. Par le truchement d’une Assemblée nationale élue démocratiquement, il conduirait aux discussions pour les changements politiques attendus par tous les Gabonais.
Le besoin de confiscation du pouvoir de certains membres du système politique a cependant conduit à faire comme par le passé. Pour se donner les moyens de sa pérennité politique face à sa prise de pouvoir illégitime, Ali Bongo Ondimba a élagué tous les acquis démocratiques obtenus depuis 1990; il a promulgué une Constitution taillée sur mesure pour la pérennité au pouvoir usurpé et il a entraîné le pays à la tenue d'élections législatives en l’absence d’un consensus politique avec une liste électorale de près de 880 000 personnes quand la population dépasse à peine 1 300 000. Ainsi, les prétentions de consolider la démocratie et de construction d’un État de droit démocratique déclinée dans les 9 axes de son programme politique n’ont été qu’une supercherie. Si les axes principaux de ce programme politiques sont faux, on ne peut que conclure que tous les autres axes le sont aussi. Effectivement, comment prétendre au renouveau politique et économique du pays quand les assises de ce renouveau sont trompeuses ou fausses!
Chers compatriotes,
Ali Bongo Ondima, malgré ce qui est clamé ici et là, Ali Bongo Ondimba agit dans la confiscation du pouvoir. C’est pour cela qu’il refuse tout débat qui serait de nature à entraîner les changements politiques auxquels nous aspirons tous.
Face au refus du débat politique, ce qui importe aujourd’hui n’est pas de savoir si certains Gabonais font mal d’exiger la tenue de la Conférence nationale souveraine. Le débat n’est pas de savoir si certains Gabonais ont participé à la gestion calamiteuse du pays et s’ils en ont été des rouages importants. Le débat n’est pas, non plus, de savoir si on aime Ali Bongo Ondimba ou si on le déteste ou de savoir si l’on est avec un tel contre tel autre ou même si l’on est partisan du PDG, de l’Union du Peuple Gabonais ou de l’Union nationale. Tout comme il n’intéresse aucun Gabonais, plongé dans le gouffre de la misère, de savoir si le Gabon va émerger dans vingt-cinq ans. Avant de parler de ce qui pourrait ou ne pourrait pas arriver dans 25 ans, l’espérance de vie étant de 54 ans au Gabon, ce compte pour le Gabonais moyen c’est qui se passe dans sa vie maintenant, aujourd’hui. Aujourd’hui, le pays va mal. Tout le monde le dit. Nous ne voulons pas d’une vie meilleure dans 25 ans. Nous la voulons aujourd’hui
Le débat aujourd'hui, mes chers frères et sœurs est celui de faire du Gabon, dans l'immédiat, autre chose que ce qu’il est sous nos yeux en ce moment. Nous sommes invités, interpellés à faire autrement le Gabon, à repartir à zéro. Pour ce départ nouveau, il ne s’agissait surtout pas qu’un assoiffé du pouvoir se réveille de ses torpeurs et décide que c’est seulement lui qui doit tracer la voie du nouveau départ pour faire avancer le Gabon comme certains le clament. Il s’agit de convier les Gabonais à se parler, à discuter, à se dire ce qu’il faut faire pour faire évoluer le pays et tracer son avenir collectivement, avec tous, sans exception, dans une concorde nationale, de plus, ce qui est minimalement notre droit et notre devoir.
Seulement, chers compatriotes, en même temps que dans le murmure de l’anonymat de notre intimité nous appelons au changement, du même souffle dans nos échanges publics, dans nos comportements face à la chose politique, nous agissons pour défavoriser le changement souhaité en prenant des postures bancales, en indexant certains, en formulant des excuses pour justifier nos motifs de non-appropriation du principe de la Conférence nationale souveraine.
Le plus affligeant dans le constat que nous faisons n’est donc pas qu’Ali Bongo refuse la tenue de la Conférence nationale souveraine. Le plus affligeant, dis-je, est cette mentalité de certains Gabonais de voir dans l’exigence de ce débat national une dispute entre deux frères. Il n’en est rien. Le Gabon n’est pas la propriété d’André Mba Obame et d’Ali Bongo Ondima. L’exigence de la tenue de la Conférence nationale est une chose qui concerne tous les Gabonais. Chacun doit en faire sa propre chose, sa préoccupation primordiale.
Chers Compatriotes,
Nous savons, grâce à de nombreuses études de psychologie sociale, qu'il est plus difficile de changer d'opinion une fois que nous nous sommes engagés dans une voie, et une fois que nous avons déclaré publiquement notre manière de penser. Pourtant chacun de nous change régulièrement : on change d'opinion sur certaines choses. Si le président Omar Bongo Ondimba a trouvé juste de parler de changement de mentalité, c’est parce qu’il savait dans sa conscience que ce changement serait nécessairement salutaire pour le pays. Car dans le changement auquel il vous conviait, vous les militants du PDG, il appelait à tuer une certaine façon du Gabon. Il convenait qu’il fallait en effet perdre une partie de cette identité, ces pratiques et comportements qui ne font pas grandir le Gabon,
Nous savons que changer c'est prendre un risque. Quand on commence à prendre en main sa vie, quand on commence à changer certains comportements ou à changer de contexte, dans l'absolu on ne sait pas trop où on va. Pourtant, si on a décidé de changer c'est bien parce que quelque chose ne va pas ou ne fonctionne pas convenablement.
Mais certains, incapables de compétence pour s’adapter des à univers nouveaux, même quand le changement leur sera plus profitable refusent de s’y atteler. Si vous décidez aujourd'hui de faire quelque chose pour vivre mieux, vous allez probablement vous heurter contre tout un édifice de résistance, aussi bien interne qu'à l'extérieur. Il faut pourtant comprendre que changer, c’est décider d'avoir une vie meilleure, plus saine et plus heureuse. C'est réellement un combat contre l'inertie, contre le statu quo et cela demande beaucoup de courage. Mais le Gabon ne faut-il pas un peu un don de soi, un peu plus de courage! Je vous invite à soutenir la tenue de la Conférence nationale. Elle n’est pas un lieu d’opposition d’un Gabonais contre un autre, bien au contraire, c’est l’occasion de nous réconcilier les uns avec les autres.
Vive le Gabon réconcilié avec lui-même pour un destin collectif meilleur.
Vive la République,
Joël Mbiamany-N’tchoreret
Par cette autocritique, Omar Bongo Ondimba concevait la déroute humaine, institutionnelle et socio-économique que lui et ses amis ont patronnée au Gabon. Cette admission, presque une auto-accusation passible d’assises pour haute trahison envers le Gabon et les Gabonais de tous ceux qui ont dirigé le pays à quelque niveau que ce soit, appelait à une prise de connaissance de la profondeur abyssale dans laquelle le pays était enfoncé et de la nécessité d’en sortit. Omar Bongo Ondimba invitait, par le fait de sa déclaration, ses amis et sa famille politique à un changement de « mentalité » : un redressement institutionnel, une révision des comportements et des pratiques de gouvernance. En somme, il invitait à un renouveau politique.
Bien avant cette déclaration surprenante, en 1990 lors de la Conférence nationale et aussitôt après cette déclaration, tous les compatriotes admettaient que le Gabon, notre cher pays, était plongé dans un marasme économique, social et politique de même que dans la pauvreté culturelle. Les Gabonais comprenaient devant ce constat que le mal avait pour origine les pratiques sociopolitiques et économiques malsaines que le système politique mis en place par Omar Bongo Ondimba avait engendrées. Face au marasme du mal engendré par le PDG, pendant qu’un petit nombre de gens foudroyé par la misère disait « on va encore faire comment!», la presque totalité des Gabonais, y compris les pédégistes convaincus, jurait qu’il fallait que les choses changent en profondeur.
Néanmoins, le mal s’étant institué dans le moindre des gestes politiques des membres du parti au pouvoir, les appels lancés par le président Omar Bongo ondimba depuis 1987 n’ont pas trouvé écho dans le comportement de chacun d’eux. Le changement de mentalité prôné depuis le discours du 17 août 1987 ne s’est pas opéré. Pour cause, le président Omar Bongo Ondimba demandait à ses amis, ses parents, ses fidèles courtisans et partisans de changer alors que tout en dénonçant le mal qu’il observait, il y demeurait fidèlement ancré dans la reproduction de ses pratiques.
À juste titre, certains comme Daniel Megara quelque dix ans plus tard ont inscrit leur lutte politique dans le principe Bongo doit partir. Il ne s’agit pas de Bongo en tant qu’individu, encore que, mais Bongo comme incarnation d’un système politique de prédation politique, de la prédation économique du pays, des crimes rituels et de ces autres maux qui ont plongé les Gabonais dans le dévergondage politique et le pays dans la déroute institutionnelle.
Voilà pourquoi, par rapport à la volonté de rupture avec le système PDG, nous aurions crûmes que le décès d’Omar Bongo Ondima donnerait aux Gabonais l’occasion de changer l’institution de la présidence de la République et de susciter la rupture souhaitée à partir du sommet de l’État jusqu’à sa base. Mais le déroulement de l’élection présidentielle anticipée suite à ce décès n’a pas produit les effets espérés.
Comme nous le savons tous au plus profond de chacun de nous, les conclusions des délibérations de l’élection présidentielle anticipée de 2009 n’ont jamais été proclamées. On ne sait toujours pas, de façon non partisane, qui a réellement gagné cette élection. Nous savons seulement que des militaires ont interrompu le compte de la centralisation des résultats des urnes. Quelques heures après, Ali Bongo Ondimba et ses amis du pouvoir ont dit que c’est lui qui a gagné l’élection, sans mettre au jugement de tous, toutes les preuves soutenant cette déclaration de victoire, il a été demandé aux Gabonais de croire sur parole l’annonce de l’élection proclamée et entérinée par les mécanismes du système politique PDG.
Devant cette demande de foi, par des matraques levées et l’achat des consciences fragiles, une minorité infime des Gabonais s’est persuadée qu’Ali Bongo Ondima a effectivement gagné cette élection. Plusieurs autres Gabonais, qui demandent à voir pour le croire, ont exprimé des avis contraires. Pour étouffer les voix de ces contestataires, depuis septembre 2009, les forces de sécurité campent les rues de Libreville, les interdits de manifestation même pacifique sont en étendards levés et les changements politiques évoqués, même par le président Omar Bongo Ondimba, mis en berne.
Encore que, l’élection présidentielle anticipée qui a suivi le décès du président défunt n’était pas l’aboutissement de l’invitation à laquelle Omar Bongo Ondimba avait convié les Gabonais « les larmes aux yeux ». Elle n’était qu’une occasion pour désigner une équipe de transition politique. Simplement, sans compter sur l’égoïsme et l’abnégation des soldats du système, plusieurs comme nous, crurent que celui qui serait élu président en remplacement d’Omar Bongo Ondimba convoquerait la tenue du débat national. Par le truchement d’une Assemblée nationale élue démocratiquement, il conduirait aux discussions pour les changements politiques attendus par tous les Gabonais.
Le besoin de confiscation du pouvoir de certains membres du système politique a cependant conduit à faire comme par le passé. Pour se donner les moyens de sa pérennité politique face à sa prise de pouvoir illégitime, Ali Bongo Ondimba a élagué tous les acquis démocratiques obtenus depuis 1990; il a promulgué une Constitution taillée sur mesure pour la pérennité au pouvoir usurpé et il a entraîné le pays à la tenue d'élections législatives en l’absence d’un consensus politique avec une liste électorale de près de 880 000 personnes quand la population dépasse à peine 1 300 000. Ainsi, les prétentions de consolider la démocratie et de construction d’un État de droit démocratique déclinée dans les 9 axes de son programme politique n’ont été qu’une supercherie. Si les axes principaux de ce programme politiques sont faux, on ne peut que conclure que tous les autres axes le sont aussi. Effectivement, comment prétendre au renouveau politique et économique du pays quand les assises de ce renouveau sont trompeuses ou fausses!
Chers compatriotes,
Ali Bongo Ondima, malgré ce qui est clamé ici et là, Ali Bongo Ondimba agit dans la confiscation du pouvoir. C’est pour cela qu’il refuse tout débat qui serait de nature à entraîner les changements politiques auxquels nous aspirons tous.
Face au refus du débat politique, ce qui importe aujourd’hui n’est pas de savoir si certains Gabonais font mal d’exiger la tenue de la Conférence nationale souveraine. Le débat n’est pas de savoir si certains Gabonais ont participé à la gestion calamiteuse du pays et s’ils en ont été des rouages importants. Le débat n’est pas, non plus, de savoir si on aime Ali Bongo Ondimba ou si on le déteste ou de savoir si l’on est avec un tel contre tel autre ou même si l’on est partisan du PDG, de l’Union du Peuple Gabonais ou de l’Union nationale. Tout comme il n’intéresse aucun Gabonais, plongé dans le gouffre de la misère, de savoir si le Gabon va émerger dans vingt-cinq ans. Avant de parler de ce qui pourrait ou ne pourrait pas arriver dans 25 ans, l’espérance de vie étant de 54 ans au Gabon, ce compte pour le Gabonais moyen c’est qui se passe dans sa vie maintenant, aujourd’hui. Aujourd’hui, le pays va mal. Tout le monde le dit. Nous ne voulons pas d’une vie meilleure dans 25 ans. Nous la voulons aujourd’hui
Le débat aujourd'hui, mes chers frères et sœurs est celui de faire du Gabon, dans l'immédiat, autre chose que ce qu’il est sous nos yeux en ce moment. Nous sommes invités, interpellés à faire autrement le Gabon, à repartir à zéro. Pour ce départ nouveau, il ne s’agissait surtout pas qu’un assoiffé du pouvoir se réveille de ses torpeurs et décide que c’est seulement lui qui doit tracer la voie du nouveau départ pour faire avancer le Gabon comme certains le clament. Il s’agit de convier les Gabonais à se parler, à discuter, à se dire ce qu’il faut faire pour faire évoluer le pays et tracer son avenir collectivement, avec tous, sans exception, dans une concorde nationale, de plus, ce qui est minimalement notre droit et notre devoir.
Seulement, chers compatriotes, en même temps que dans le murmure de l’anonymat de notre intimité nous appelons au changement, du même souffle dans nos échanges publics, dans nos comportements face à la chose politique, nous agissons pour défavoriser le changement souhaité en prenant des postures bancales, en indexant certains, en formulant des excuses pour justifier nos motifs de non-appropriation du principe de la Conférence nationale souveraine.
Le plus affligeant dans le constat que nous faisons n’est donc pas qu’Ali Bongo refuse la tenue de la Conférence nationale souveraine. Le plus affligeant, dis-je, est cette mentalité de certains Gabonais de voir dans l’exigence de ce débat national une dispute entre deux frères. Il n’en est rien. Le Gabon n’est pas la propriété d’André Mba Obame et d’Ali Bongo Ondima. L’exigence de la tenue de la Conférence nationale est une chose qui concerne tous les Gabonais. Chacun doit en faire sa propre chose, sa préoccupation primordiale.
Chers Compatriotes,
Nous savons, grâce à de nombreuses études de psychologie sociale, qu'il est plus difficile de changer d'opinion une fois que nous nous sommes engagés dans une voie, et une fois que nous avons déclaré publiquement notre manière de penser. Pourtant chacun de nous change régulièrement : on change d'opinion sur certaines choses. Si le président Omar Bongo Ondimba a trouvé juste de parler de changement de mentalité, c’est parce qu’il savait dans sa conscience que ce changement serait nécessairement salutaire pour le pays. Car dans le changement auquel il vous conviait, vous les militants du PDG, il appelait à tuer une certaine façon du Gabon. Il convenait qu’il fallait en effet perdre une partie de cette identité, ces pratiques et comportements qui ne font pas grandir le Gabon,
Nous savons que changer c'est prendre un risque. Quand on commence à prendre en main sa vie, quand on commence à changer certains comportements ou à changer de contexte, dans l'absolu on ne sait pas trop où on va. Pourtant, si on a décidé de changer c'est bien parce que quelque chose ne va pas ou ne fonctionne pas convenablement.
Mais certains, incapables de compétence pour s’adapter des à univers nouveaux, même quand le changement leur sera plus profitable refusent de s’y atteler. Si vous décidez aujourd'hui de faire quelque chose pour vivre mieux, vous allez probablement vous heurter contre tout un édifice de résistance, aussi bien interne qu'à l'extérieur. Il faut pourtant comprendre que changer, c’est décider d'avoir une vie meilleure, plus saine et plus heureuse. C'est réellement un combat contre l'inertie, contre le statu quo et cela demande beaucoup de courage. Mais le Gabon ne faut-il pas un peu un don de soi, un peu plus de courage! Je vous invite à soutenir la tenue de la Conférence nationale. Elle n’est pas un lieu d’opposition d’un Gabonais contre un autre, bien au contraire, c’est l’occasion de nous réconcilier les uns avec les autres.
Vive le Gabon réconcilié avec lui-même pour un destin collectif meilleur.
Vive la République,
Joël Mbiamany-N’tchoreret
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