dimanche 25 novembre 2012

La sagesse de la pratique du doute cartésien

Quand on rêve, on est convaincu d’être dans la réalité, jusqu’à ce qu’on réalise qu’on était dans un rêve. Par soulagement on se dit, heureusement que ce n’était qu’un rêve. Et là, comme pour tirer un enseignement, on en vient à faire de ce rêve un outil pour agir au mieux. Comme avec l’effet du rêve, les gens sages savent qu’il faut généralement pratiquer le doute lorsqu’on tente d’entrer dans une action dont l’échec est un facteur de reculade dans la lutte menée.

En effet, douter n’est pas scepticisme. Le doute est une transformation de son questionnement en expérience pour mieux appréhender la chose sur laquelle on souhaite agir. Ainsi, douter n’est pas refuser la réalité tangible. Il n’est qu’incertitude provisoire et partielle pour rouver une certitude entière et irrécusable pour que l’action à mener aboutisse aux finalités visées, en faisant en sorte qu’aucun accident du hasard ne vienne intervenir sur ce que l’on souhaite voir réaliser. Parce qu’il faut se souvenir que lorsqu’on est plongé dans la pension de son engagement, on en vient, avec la certitude des gens qui se laissent dominer par leur propre empire, à cette vérité de l’orgueil et de la prétention démesurée, à éluder des déterminants importants de la réalité à façonner.

Or nous savons que les sens nous trompent parfois. Les illusions d'optique dont nous sommes souvent victimes de l’abus de nos sens sur la perception des choses. Il faut donc considérer comme faux et illusoire tout ce que les sens me fournissent selon ce que nous avons vu précédemment.

Le principe est aussi facile à comprendre que difficile à admettre, car comment saurions-nous alors que le monde existe? En toute rigueur, nous devons temporairement considérer tout cela comme faux. À ceux qui prétendent que cette attitude est pure folie, Descartes pose l'argument du rêve que nous faisons au début de notre propos. Pendant que nous rêvons, estime Descartes, nous sommes persuadés que ce que nous voyons et sentons est vrai et réel, et pourtant ce n'est qu'illusion. Le sentiment que nous avons pendant la veille que tout ce qui m'entoure est vrai et réel n'est donc pas une preuve suffisante de la réalité du monde, puisque ce sentiment est tout aussi fort durant nos rêves. Par conséquent, si je cherche la vérité: « feindre que toutes les choses qui ne m’étaient jamais entrées en l'esprit n’étaient non plus vraies que l'illusion des songes » est une pratique du doute qui n'interdit pas agir, mais à examiner l’ensemble des facteurs qui composent la réalité dans laquelle nous devons agir. C’est agir avec sagesse. Voilà, chers amis, lorsqu’on veut aller loi dans l’expression de sa pensée, il est toujours bon, dans le processus de la naissance de cette pensée de considérer la probabilité qu’une autre vérité que celle que l’on construit selon ses propres passions soit possible. À cet égard, faut-il qu’en toute action subsiste un doute raisonnable; faut-il donc démissionner devant la poursuite de ses propres intérêts lorsque l’on prétend mener une action au nom du peuple. Parce que dominer par son empire on dira agir au nom du peuple, mais en menant par soi-même sa propre quête.

Je me comprends, c’est ce qui compte dans ce monologue.

JMN

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