Mais comme d’un aliment dans un pays de disette,
Il se dérobe clandestinement à la convoitise de mes yeux
Pour se perdre dans l’infinité de l’horizon céleste qui chante l’oubli;
Dans sa course promptement infinie de l’abîme des tréfonds de l’espace,
Comme l’eau de ce torrent qui descend les cascades d’un versant prononcé
Dans l’étendue du déversement violent des grandes saisons des pluies,Son écoulement semble plus rapide que le geste de mon regard ostensible;
J’ai beau le chercher, je ne puis le trouver
J’ai beau sentir sa présence, je ne puis le toucher,
J’ai beau le quêter, je ne puis posséder son bien,
Je ne pourrai donc en faire trésor
Comment arriverais-je à suivre sa cadence,
Si je ne puis même entrevoir la courbe de sa silhouette,
Voir dans la vibration des ondulations son rythme endiablé,
L’élancement de son corps fuyant dans l’espace raccourci,
Et me situant par rapport à celui-ci,
Conjuguer la cadence de mes gestes à son tempo;
Comme de l’argent enfermé dans le coffre-fort d’une banque,
Il refuse à se faire posséder par ceux qui ne possèdent pas,
Il refuse d’appartenir à ceux qui ne savent pas s’organiser,
Pourtant, l’agenda de mes journées cicatrisé par les traces
D’une planification méticuleuse, montre mon obsession organisationnelle,
Ce n’est pas tellement mon organisation qui fait défaut;
Le surplus de mes activités ne peut se contenir
Dans les étagères de son armoire,
Je dois désespérément renoncer à son rythme,
Revoir mes priorités,
Pour trouver des moments de loisir,
Le temps qui s'écoule
Qui jamais ne se laisse se rattraper,
A quelque chose de fuyant,
Je ne pourrai en faire tésor
Que dans l'abandon de certaines occupations.
Joël Mbiamany-N’tchoreret
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