jeudi 17 mars 2011
Côte d'Ivoire : après les pressions "amicales" de Zuma, Gbagbo doit s'exprimer ce jeudi
Le président ivoirien sortant, devrait s’exprimer ce soir à 20 heures locales (21 heures à Paris) sur la télévision publique ivoirienne. Mardi, il a eu un contact téléphonique avec le président sud-africain Jacob Zuma, qui lui a conseillé de se retirer. Que va-t-il faire ?
Tandis qu’Abidjan plonge dans une véritable guérilla urbaine, le président sortant Laurent Gbagbo devrait s’adresser aux Ivoiriens jeudi 17 mars au soir sur la RTI. Lundi, son camp avait déjà annoncé que des « grandes décisions » allaient être prises. Celles-ci seront peut-être arrêtées lors du conseil des ministres de Laurent Gbagbo qui doit se réunir ce jeudi à la mi-journée. Selon nos informations, l’instauration de l’état d’urgence à Abidjan devrait être étudiée.
Laurent Gbagbo fait face à un isolement croissant, notamment sur le terrain diplomatique. Selon des sources bien placées, il a eu un échange téléphonique avec le président sud-africain Jacob Zuma, mardi matin. Ce dernier a demandé amicalement, mais avec insistance, à Laurent Gbagbo de se retirer de la présidence dans le respect de la Constitution ivoirienne. Le président sortant ne s’y serait pas opposé, mais il aurait fait de la fin des violences en Côte d’Ivoire un préalable.
Zuma appelle Compaoré
Dans la foulée, Jacob Zuma, qui avait observé une neutralité bienveillante à l’égard de Laurent Gbagbo sur la crise ivoirienne, a eu un contact téléphonique avec le président burkinabè Blaise Compaoré, partisan de la fermeté vis-à-vis de Laurent Gbagbo. Le même jour, un porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères avait fait savoir que Pretoria se rangeait derrière la position de l’Union africaine (UA) et réclamait à son tour le départ de Laurent Gbagbo.
Sur le terrain, les affrontements semblent s’intensifier encore à Abidjan entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et le « commando invisible ». Dans la nuit de mercredi à jeudi, des tirs à l’arme lourde ont été entendus par les habitants à Port-Bouët 2, une enclave pro-Ouattara dans le quartier de Yopougon (ouest), majoritairement favorable à Gbagbo, ainsi qu'à Williamsville, situé dans le quartier d’Adjamé (pro-Ouattara). D'autres témoins ont aussi perçus des coups de feu dans le secteur résidentiel des Deux-Plateaux, situé dans le quartier huppé de Cocody (est), qui abrite notamment la télévision publique ivoirienne (RTI).
Source AFP
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