samedi 14 mai 2011
DECLARATION DE L’UNION NATIONALE SUR LA BIOMETRIE
Au Gabon les élections politiques sont toujours contestées en raison de leur mauvaise organisation tout au long du processus électoral dont le premier élément est la liste électorale.
L’Union Nationale note que la classe politique s’accorde désormais sur le principe de l’introduction des données biométriques pour la confection des listes électorales en prévision notamment des prochaines élections législatives.
Rappelons que, l’Union Nationale et d’autres partis politiques de l’opposition ont toujours affirmé la nécessité de la biométrie pour sécuriser la liste électorale alors que le pouvoir établi et ses alliés s’y sont toujours opposés. Pour preuve, lorsque l’Opposition a organisé une marche en novembre 2010 pour exiger la prise en compte de la biométrie, la réponse du Pouvoir établi et de ses alliés a été de dire, par les voix du Premier Ministre, du Ministre de l’Intérieur et du Secrétaire Général du PDG, que la biométrie n’était pas possible avant au moins trois ans, en raison entre autres de la non fiabilité de l’Etat Civil. Une grande campagne médiatique en français et en langues locales a relayé ce message pour convaincre les Gabonais de leur refus. L’Opposition a toujours marqué son étonnement devant cette position à tout le moins contradictoire, d’autant plus que la biométrie était déjà en usage au sein l’administration gabonaise avec la délivrance des passeports biométriques, de la carte de la CNAMGS et le recensement des agents publics de l’Etat, bien avant la loi relative à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements des données à caractère personnel.
Le 27 janvier 2011, soit deux jours après l’acte politique majeur posé par M. André MBA OBAME et la dissolution prononcée de l’Union Nationale, les Gabonaises et les Gabonais ont été stupéfaits de voir le Secrétaire Général du PDG se rendre au Ministère de l’Intérieur pour dire que son Parti était enfin converti aux vertus de la biométrie et convaincu de l’urgence de sa mise en oeuvre. Mieux, à l’occasion du 43ème anniversaire du PDG, il affirmait, comme pour paraphraser l’Union Nationale : « qu’il n’y aura pas d’élections sans biométrie ».
L’Union Nationale note, avec tous les Gabonais, cette évolution non sans regretter le retard que le pouvoir établi a volontairement accusé dans ce dossier.
En effet, si le PDG et ses alliés l’avaient accepté depuis 2010, on n’en serait plus aujourd’hui à se poser des questions sur le report ou non des prochaines élections législatives. Il est donc clairement établi que le pouvoir est à l’origine de cette situation dont il assume seul la pleine responsabilité.
Maintenant, pour que la biométrie apporte la transparence électorale et la crédibilité des résultats sortis des urnes afin d’éviter les contestations post-électorales, l’Union Nationale demande que sa mise en œuvre se fasse avec méthode, rigueur et clarté, toutes choses de nature à lever les suspicions.
Dans cet ordre d’idées, l’Union Nationale s’associe à l’exigence d’appel d’offres exprimée par les autres partis politiques de l’opposition. Car, pour un marché public de cette importance la procédure légale est la mise en concurrence par appel d’offres international ouvert. L’appel d’offres évitera assurément au Gabon de devoir payer les montants exorbitants annoncés par le prestataire choisi unilatéralement par le pouvoir.
L’Union Nationale rappelle que la transparence électorale ne se limite pas seulement à l’adoption de la biométrie. Les articulations de celle-ci présentées par l’ensemble de l’Opposition gabonaise tournent autour de la mise à plat du fichier électoral, l’introduction de la biométrie, la révision du Code électoral, la réforme des organes et institutions en charge des élections, le retour au scrutin à deux tours, l’accès de l’opposition aux médias publics entre autres. Ces articulations constituent un tout connu aussi de la communauté internationale, dont l’ONU. Il convient donc de ne pas dissocier ces éléments par tactique politicienne.
Le règlement de cette question doit être global et se réaliser sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies comme souhaité par toute l’opposition gabonaise dans le Mémorandum remis à M. le secrétaire général de l’ONU lors de son passage à Libreville le 1er juillet 2010.
Pour terminer, l’Union Nationale réaffirme son attachement à l’introduction des données biométriques dans le fichier électoral. En conséquence, elle se prononce pour le report des élections législatives dans un délai qui permettra d’organiser ce scrutin dans les meilleures conditions de transparence, de crédibilité et de justice.
Ce report est possible. Il est conforme aux dispositions du fameux alinéa 5 de l’article 4 de la Constitution révisée au mois de décembre 2010, qui stipule : « En cas de force majeure dûment constaté par la Cour constitutionnelle, saisie par le Gouvernement le (ou les) membre(s) de l’Institution concernée demeure (nt) en fonction jusqu’à la proclamation des résultats de l’élection organisée dans les délais fixés par la Cour constitutionnelle. »
Toute décision contraire qui favoriserait la précipitation va accréditer, une fois de plus, la volonté d’une manoeuvre aux conséquences imprévisibles et dommageables pour la démocratie, pour la paix et pour le Gabon.
Je vous remercie.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire