vendredi 9 septembre 2011
Déclaration de clarification de ma position politique.
Chers compatriotes, chers amis,
Mon engagement politique pour le Gabon ne date pas d’aujourd’hui. Alors que j’étais au lycée technique national Omar Bongo, en classe de seconde, j’ai été engagé dans une dispute avec les membres de l’UJPDG et le proviseur qui voulaient détourner les bourses des étudiants dont les noms apparaissent dans les listes des effectifs du lycée mais qui n’y étaient pas inscrits. Cette dispute m’a fallu une exclusion du lycée. Je suis revenu au Lycée grâce à l’intervention d’un professeur coopérant canadien témoin de la dispute avec les membres de l’UJPG. Ce professeur avait fait des représentations auprès de l’ambassade du Canada qui avait écrit une lettre au ministre de l’éducation nationale pour demander mon retour au lycée. À partir de cet événement, avec d’autres j’ai commencé à rêver à la fin de l’emprise du système PDG dans la vie des gabonais.
En 1989, un an après la fin de mes études secondaires, alors que des soubresauts sociaux alimentaient une certaine opposition politique au système Bongo, j’ai avec des amis de l’Université Omar Bongo aidé à distribuer des tractes et à faire des manifs contre le chômage devant la présidence de la République. Cet événement nous a valu une bastonnade en règle et une détention de 72 heures dans les sous-sols de la présidence de la République. Malgré ces douloureux événements, mon engagement politique contre le bongoïsme est resté intacte.
Voilà pourquoi vers le deuxième trimestre de 1990 lorsque le président Bongo convoque la tenue de la Conférence nationale, je n’ai pas hésité, avec d’autres, à aller à la cité du 12 mars, comme elle s’appelait en ce moment-là, pour défendre aux côtés des grands opposants gabonais de l’époque ma vision de ce que devait être le Gabon débarrassé du bongoïsme. La poursuite des études universitaires certes m’a éloigné du Gabon mais non de mes convictions politiques. Je demeure résolument dans une opposition au système PDG et au bongoïsme parce que je considère qu’ils sont nocifs pour le Gabon et pour les gabonais.
Chers amis, si à l’occasion j’ai été amené à critiquer l’opposition classique et certains opposants, c’est parce que j’ai senti une certaine complaisance et un manque d’ambition pour en finir avec le mal gabonais : le bogoïsme. Mes critiques n’ont rien de personnel.
Aujourd’hui, notre pays le Gabon traverse des moments politiques difficiles, je dirais même les moments les plus difficiles depuis le 17 août 1960. C’est dans ce genre de moment, qu’un pays a besoin que ses filles et ses fils les plus valeureux se tiennent debout pour que son destin dessine un avenir florissant pour sa progéniture.
En effet, plus que jamais, notre pays, au regard de la dictature bongoïste et de la sorcellerie du PDG qui sévissent, n’a pas besoin que ceux qui ont des vues différentes du Gabon dans l’opposition s’affrontent dans des débats stériles. Tous les Gabonais qui désirent ardemment le changement et la liberté politique dans notre pays doivent s’unir pour dire non au PDG, pour dire au bongoïsme ça suffit comme ça.
Se joindre au mouvement «ça suffit comme ça» avec les autres gabonais qui veulent défaire le pédégisme et le bongoïsme n’est pas devenir membre d’un parti politique, prendre position ou défendre un leader politique. C’est prendre fait et cause pour le Gabon, ce fameux Gabon d’abord, ce Gabon que nous chérissons et que nous sentons, dans nos trippes, agonisant des coups que certains ne cessent de l’assener.
Depuis mon plus tendre enfance et, Dieux sait que ça été difficile, je n’ai ménagé aucun effort pour garder des bonnes relations mêmes avec ceux qui me dénigraient à gauche et à droite. L’enfance difficile que j’ai eue m’a confortée dans la persévérance de croire que nous pouvons tous un jour être des personnes différentes et meilleures, recherchant le bien pour autrui. Voilà pourquoi, je prends les gens comme ils sont, les acceptant avec leurs qualités et leurs défauts.
L’expérience des relations humaines et celle du vécu politique m’ont appris deux choses : la fidélité envers ses amis et les actes de bravoure pour savoir se distinguer honorablement avec courages et droiture au regard de ses convictions et de la morale sont des valeurs fondamentales qui définissent un individu.
Aussi, tout comme je rêve chaque jour d’un Gabon meilleur, je rêve que c’est dans l’harmonie de ses filles et de ses fils que ce Gabon qui doit lutter pour son existence se construira. J’invite mes amis, mes frère à faire la paix, à se rejoindre dans le combat pour le Gabon et à y lutter ensemble pour que ce que nous voyons de mal dans ce pays s’efface à jamais pour le plus grand bien de nos petits enfants.
Je vous remercie.
Joël Mbiamany-N’tchoreret
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