Gouverner c’est prévoir dit-on. Au Gabon… on sait seulement prévoir pour gouverner. Toutes les énergies sont mises dans la préparation des fraudes et autres malversation… quand arrive le moment de savoir gouverner, on se défile dans des excuses et des fausses réalisations et des fausses promesses. Voici un exemple de mal gouvernance d’un pays.
Alors que nous nous rendions dans un certain hôpital du Gabon pour féliciter la maman d’un nouveau-né, nous avons été informés du décès des suites d’une maladie infectieuse d’une personne que nous connaissions. Cette personne était la dixième dans le mois à mourir de la même infection. Au regard de ces multiples décès, par des maladies incestueuses dont les remèdes sont connus, nous avons été frappés par le manque de précaution des agents de santé pour protéger les autres usagers de l’hôpital. Nous avons posé des nombreuses questions pour saisir les mesures de précaution prévues dans ce genre de situation pour sauvegarder la santé des autres usagers de l’hôpital.
Au Canada, lorsque dans un hôpital, deux personnes décèdent à la suite d’une même maladie, les mesures de protections sont prises. Le ministère de la santé est automatiquement informé par les agents de santé. Le ministère de la santé à son tour se dépêche d’alerter les autres centres de santé de la région et des mises en garde ou des politiques de protections de santé publique sont diffusées ou mises en œuvre. Au Gabon, il n’existe aucune mesure ou politique de protection de la santé publique de ce genre… Dix morts avec la même infection… il n’y a rien là. Il faut croire que l’on a l’habitude des hécatombes.
Pourtant, au cours des cinq dernières années, le monde entier à été confronté à deux grandes épidémies infectieuses qui ont tué de nombreuses personnes. Les précautions sanitaires les plus élémentaires étaient alors exigées. Hormis les épidémies mondiales, il arrive fréquemment au Gabon des situations de propagation régionale de certaines maladies infectieuses comme l’Ébola. Malgré tout cela, en dehors des fiches publicitaires sur certaines maladies infectieuses transmises sexuellement, nous avons été sidérés de constater qu’il n’existe aucune politique ou circulaire du ministère de la santé pour les mesures élémentaires de protection en vue de prévenir la propagation des maladies infectieuses graves comme l’Ébola. Au lendemain de notre visite à l’hôpital, nous avons donc décidé de nous rendre au ministère de la santé publique. Mais enfin ces émergents font quoi au pouvoir!
Nous avons parcouru le ministère de la Santé de haut à bas pour voir le plan de santé publique du gouvernement dit émergent ; voir ce que le gouvernement de l’émergence a mis en place pour protéger la santé des gabonais en cas d’infection généralisée. Nous voulions savoir si ce gouvernement, de toutes les promesses, est suffisamment préparé pour faire face aux questions nouvelles touchant la santé publique et si, il recherche les possibilités d'assumer les facteurs de risque communs et il s'investit activement dans un certain nombre de dossiers de santé publique liés aux maladies chroniques et infectieuses retrouvées dans notre pays.
Nous avons été surpris, malgré les discours pompeux, de constater qu’il n’existe aucune politique concrète, en dehors du programme de lutte contre le SIDA conçu et financé par les ONG et certaines organisations multilatérales, aucun plan authentique d’intervention ou de prévention de la santé des gabonais à moyen et long terme advenant.
Notre plus grande consternation à été l’absence d’une vision de lutte contre une épidémie non contrôlée, d'une maladie infectieuse qui apparaître aujourd’hui au Gabon et qui aurait des incidences importantes et graves. Pourtant à entendre le gouvernement émergent parler, les intervenants et les citoyens devraient en cas d’épidémies s'attendraient à ce que le gouvernement joue un rôle de leader dans la protection des gabonais. La possibilité d'une pandémie de grippe et de nouvelles infections suscite de fortes inquiétudes dans le monde entier. Pour cela, les gouvernements intelligents ont un plan d’action dont on peut retrouver des traces dans les centres médicaux. Au Gabon, il n’y a rien pour la santé des gabonais. Mais les émergents sont comment!
Pour faire face aux risques associés à une pandémie de grippe aviaire, le gouvernement devrait dans le pire de cas disposer d’un cadre d’intervention à défaut d’avoir les moyens pour y faire face. Le budget de 2011 n’a affecté aucun milliard de CFA pour les situations d’urgences relatives à la santé. En cas d’urgence extrême, même si les pays amis souhaitent nous apporter leur aide, nous nous trouverions avec les Motorolas dans les mains pour se demander qui doit faire quoi et comment le faire.
Ah Gabon!… pourquoi tu me fais ça…. Mais tue-moi une bonne fois… toi aussi.
Joël Mbiamany-N’tchoreret
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