La violence, avec mort d’hommes, semble être la seule voix du changement politique au Gabon. Affirmer une telle chose n’est pas nécessairement faire dans l’apologie de la violence ou ainsi inciter à la haine des uns contre les autres. Personne ne veut encourager la mort d’autres gabonais. Néanmoins, lorsque la vie correspond à l’enfer et que les comportements politiques d’une minorité constituent l’obstacle de la sortie de cet enfer, on ne peut qu'espérer qu'ils s'enlever de notre chemin. Comme ils refusent de le faire, en respectant le verdict des urnes, l’usage de la force est la seule solution de la sortie de l’enfer.
Assurément, il est une erreur chez plusieurs universitaires et hommes politiques gabonais de l’opposition véritable de croire que les hommes et les femmes politiques au pouvoir peuvent par geste de magnanimité favoriser l’alternance politique par les urnes. Il faut revenir à la réalité. Depuis les travaux de la Conférence nationale, tout a été fait pour que les voix exprimées dans les urnes gardent le silence. Qu’est-ce qu’il y a de différent cette fois pour que comme le choix politique des Gabonais sont respecté. Le pouvoir Ali Bongo est plus fébrile que celui de Bongo père. Il fera tout ce qui est nécessaire pour que les choix électoraux des Gabonais soient étouffés une fois de plus. Les bricoles de discussions sur la biométrie qui se font en ce moment sont un tour de clef de plus pour bien verrouiller la porte à l'alternance par les unes. Seuls ceux qui font le jeu du pouvoir croient en la vertu des urnes au Gabon.
Il faut se rendre à l’évidence, défaire un système politique qui plonge ses racines dans moelle épinière de nos existences socio-collectives en corrompant nos esprits ne se fera par les urnes et ce malgré la bonne volonté des uns et des autres dans l’opposition. Il y a trop d’enjeux en cause pour que les tenants du pouvoir se réveillent un matin et décident comme par commande d’une bonté divine de se défaire de leurs privilèges et de se déchoir de ce qui est leur propre existence. Croire en une telle chose, sur la seule force de l’éthique et de la morale de nos discours, s’est faire preuve d’une naïveté et d’une inconscience.
En effet, il faut se demander comment les dictateurs, alors qu’ils sentent monter la grogne du peuple ne font-ils jamais le choix de réformer les institutions politiques et judiciaires de leur pays ou de tout simplement quitter le pouvoir. En donnant suite aux revendications de leur peuples, les dictateurs se trouveraient à se détruire eux-mêmes. Leur existence étant imbriquée dans l’existence et le mode de fonctionnement des institutions politiques de leur pays, les réformer équivaudrait à les demander de se démembrer, se ruiner, voir se tuer. Voilà pourquoi certains préfèrent mourir au pouvoir que de le quitter. Pour qu’ils partent du pouvoir, il faut assurément renverser les institutions politiques. Un tel renversement ne peut provenir des urnes. Un système ne se saborde pas.
Le pays est aujourd’hui à terre. Nous enregistrons des morts par la misère tous les jours. Les gabonais de plus en plus nombreux élisent domicile dans les décharges publiques. Les Gabonais doivent pour cesser de souffrir et doivent se soulever contre les institutions actuelles et les mettre parterre. Parce que la situation est intenable pour de nombreux compatriotes.
En réalité, il n’y a que les gens ancrés au pouvoir et leurs sbires qui ne comprennent pas que la vie au Gabon est un enfer pour une multitude de citoyens. Plusieurs croient encore que la sortie de cet enfer viendra des élections ou des balades que madame Bongo fait ici et là pour rencontrer veuves et orphelins et montrer leur fils en photo faisant un don d’une maison en une indigente. Plusieurs Gabonaises et plusieurs Gabonais sont dans la précarité, sont orphelins ou veufs à cause de la misère dans laquelle est plongé le pays, notamment à cause de la mauvaise gouvernance, laquelle est indissociable de la confiscation du pouvoir par quelques-uns. Malgré l’exigence d’une véritable démocratie pour se sortir de la misère par l’existence d’institutions politiques dont le fonctionnement reposerait sur leur volonté de changement des Gabonais, les tenants du pouvoir, pour conserver leurs privilèges égoïstes, dresseront une résistance à cette soif d’une vie meilleure de tous.
Il ne fait aucun doute qu’à l’avenir, ceux qui désirent absolument le changement politique devront prendre les mesures nécessaires, sur la base des expériences passées, pour agir en conséquence. Le pouvoir qui ne faudra pas se faire déclasser augmentera la force pour résister aux actions qui seront entreprises contre lui. Si les forces du changement désirent parvenir à leurs fins, le renversement de la dictature, il faudra elle qu’elle augmente aussi l’intensité de ses revendications et demeurent ferme dans leur volonté de mutation politique.
Inévitablement, dans cette confrontation avenir des gens perdront leur vie. Chaque Gabonais doit donc être préparé à perdre, dans le combat pour la liberté politique au Gabon, des membres de sa famille. De toutes les façons, les Gabonais meurent chaque jour à cause de l’incompétence des tenants du pouvoir. Une mort par les armes de nos frères des forces armées ou une mort lente à cause de la misère, c’est la mort tout court.
Joel Mbiamany-N'tchoreret
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