dimanche 27 février 2011

Selon Eva Joly, les Français considèrent les Africains au sud du Sahara comme des êtres inférieurs


Je me suis longtemps demandé pourquoi les Français, pourtant très attachés à l'image humaniste que renvoyait jusqu'ici leur pays à l'extérieur, ont pu tolérer le plus long scandale de la Ve République, qui continue au moment où j'écris : la pieuvre françafrique.

Je me suis aussi demandé pourquoi, alors que les révoltes du Maghreb sont à la une de l'actualité en France, les récentes manifestations au Gabon, la récente répression au Cameroun par exemple n'ont eu aucun écho réel au sein des médias, alors qu'on sait bien que la couverture médiatique (le regard du monde) aide beaucoup les soulèvements populaires sous le soleil des dictatures.

En vérité, la Révolution actuelle n'est pas limitée aux pays arabes : toutes les dictatures du Sud sont sous pression, car l'exemple tunisien donne du courage à des populations dont le sort est souvent 10 fois pire que celui des habitants du bord sud de la Méditerrannée. Or, aucun organe n'a, jusqu'ici, perçu cette logique, parce que le schéma colonial demeure dans les têtes. Selon ce schéma erroné, il y a deux suds : le "light" (Maghreb et Proche-Orient), et le "dark" (Afrique subsaharienne).

C'est que le lavage de cerveau collectif qui dure depuis des siècles, et qui a amené la plupart des Français à considérer que ces peuples du Sud, à la peau noire, sont "comme ça." C'est-à-dire essentiellement "différents", "spécifique", pour ne pas dire substantiellement "inférieurs". De l'Extrême-Gauche à l'Extrême-Droite, on les plaint, on les assiste, on les méprise, mais on ne les considère jamais comme des peuples "normaux".

La lecture d'un extrait du livre d'Eva Joly, "La force qui nous manque" (Editions Les Arènes, 2007, 190 pages), m'a conforté dans ce point de vue. Depuis Charles De Gaulle, tous les présidents français ont alimenté la pieuvre françafrique et ont profité de cette mafia. Je suis persuadé que les Français le savent, mais qu'ils ne s'en soucient guère, puisque ça se passe "là-bas". Et chacun de ces présidents a été élus en toute connaissance de cause : juste avant la Présidentielle de 2007, Sarkozy était allé "consulter" à Libreville, et chacun savait ce que cela signifiait, mais peu de gens, au moment de voter, ont pris ce paramètre en compte. Pourtant, on sait maintenant que tout est lié : le soutien à des régimes dictatoriaux, la spoliation des pays africains, l'extrême misère à laquelle les populations sont ainsi condamnées, les migrations (et donc cette fameuse immigration) qui en découle nécessairement... Le thème de l'immigration est au centre du jeu politique en France depuis des décennies, mais personne n'est allé voir à sa source (personne ne veut voir).

De même, on prétend aujourd'hui n'avoir "rien vu venir" dans le Maghreb. Eh bien, voilà aussi pourquoi on ne "verra rien" en Afrique sub-saharienne jusqu'à l'explosion.

Post Atango

Un coopérant militaire français menace un journaliste Togolais

la capitale du Togo, en marge d'une confrontation entre manifestants et gendarmes togolais, un face-à-face tendu oppose un officier français et un reporter togolais. Le premier exige du second qu'il efface une photo de lui qu'il avait prise : le ton et les menaces évoquent un autre temps supposé révolu.

Une vidéo a été prise de ce face-à-face, et n'est pas avantageuse pour ce colonel français en uniforme, qui se décrit comme conseiller du chef d'état-major de l'armée de terre togolaise. Il lance sur un ton agressif :

« Tu sais qui je suis ? Je suis le conseiller du chef d'état-major de l'armée de terre. Tu veux que j'appelle le RCGP [Régiment des commandos de la garde présidentielle, ndlr] pour foutre un peu d'ordre là-dedans ? Alors, je demande d'enlever les photos. Est-ce que c'est compliqué ? »


Epaulé de gendarmes togolais casqués, matraque à la main, l'officier menace le journaliste, Didier Ledoux, bien connu au Togo, portant un gilet avec le mot « presse » écrit en énorme, fourni par les Nations unies. Il lui dit :

« Tu veux qu'on te donne un coup sur l'appareil ou quoi ? »


Françafrique pas morte.

Mardi à Lomé,
Un peu plus tard, face aux protestations du journaliste qui proteste qu'il fait son boulot, l'officier lui rétorque « je m'en fous », puis dis à l'un des gendarmes, sur un ton autoritaire : « Tu le mets en taule ». (Voir la vidéo tournée par Noel Kodou Tadegnon, correspondant de Reuters à Lomé)

Sur le site du quotidien togolais d'opposition Liberté, auquel collabore Didier Ledoux, un journaliste relate l'incident, et pose une question :

« C'est curieux qu'un officier français formé en France, pays des droits de l'Homme, menace de faire venir des éléments de la garde présidentielle pour régler un malentendu qui l'opposait à un journaliste qui ne faisait que son travail. »


L'ambassade de France au Togo a publié un communiqué, affirmant que le véhicule de l'officier, qui se trouvait « fortuitement » à proximité du rassemblement, a été pris à partie par des jets de pierres. Il ajoute :

« Après avoir signalé les faits au détachement de gendarmerie qui se trouvait à proximité, l'officier n'a pas souhaité qu'un photographe fasse une prise de vue. »


Comme ces choses-là sont dites avec modération. Le problème est qu'aujourd'hui il y a la vidéo, il y a YouTube, et que l'on peut y voir un officier français en territoire conquis, arrogant (« Tu sais qui je suis » ? ) et menaçant (« Tu veux un coup sur l'appareil ? » ; « Tu le mets en tôle »), pour un incident de toute évidence mineur. Cinquante ans après les indépendances africaines célébrées en grande pompe cet été sur les Champs-Elysées, ça surprend…

A Paris, le ministère de la Défense nous a fait savoir qu'il ne « se reconnaissait pas » dans l'attitude et les déclarations de cet officier, « qui ne défend pas les valeurs qui sont les nôtres ». Le ministère indique que cet officier devra s'en expliquer avec le journaliste togolais. Bonne nouvelle.

Sur L'Express.fr jeudi, l'officier mis en cause, le lieutenant-colonel Romuald Letondot, revient sur les circonstances de l'incident, et indique qu'il a présenté ses excuses au journaliste togolais et qu'ls sont « repartis copains ». Il estime « normal » que l'armée française l'ait désavoué mercredi, même s'il dit s'être fait « piéger » par les circonstances.

► Rectificatif, le 11/8/2010 à 15h22, avec la correction de la citation, c'est sur l'apareil que l'officier menace de donner un coup, pas sur la tête. Merci aux riverains vigilants.

► Mise à jour le 11/8/2010 à 15h52, avec la réaction du ministère de la Défense à Paris.

►Mise à jour le 12/8/2010 à 18h18, avec la réaction de l'officier concerné.

vendredi 25 février 2011

Il faut s'en révolter! S'insurger!


Regardez la photo qui accompagne ce texte. Heureusement qu'il n'y a pas d'ouragans au Gabon. Imaginez la scène...
Le vent emporterait tout… même les trois paquets de carpes. QUE RESTERAIT-IL À NOS COMPATRIOTES?

Ils sont déjà dans la misère totale.

La misère a plusieurs significations qui se rejoignent pour traduire une situation de détresse : un grand dénuement, malheur, souffrance, ennui, tristesse mais aussi petitesse : lieu de vie insalubre. Il est souvent utilisé pour décrire un état extrême de pauvreté mais a aussi une connotation péjorative, liée à un sentiment d'exclusion sociale comme l’indique notre photo.

Si cette image ne nous interpelle pas, lisez dans la Bible, le récit de Job, il vous donnera une profonde réflexion sur le sens de la misère humaine qu’illustre notre photo. Référez-vous également aux misérables de Victor Hugo, comme il décrit la vie quotidienne que l’on peut passer dans un tel état misère. 60% des Gabonais dans un état de misère absolue.

Il faut dénoncer cette situation, la considérer telle une violation des droits de l'homme. Le remède que nous pouvons collectivement donner à notre pays pour soulager de telles souffrances est le droit à un État de droit par lequel chaque Gabonaise et chaque Gabonais peut librement choisir ses gouvernants et leur rendre imputables de leurs actions de gouvernement.

Une telle opportunité n’est possible qu’à travers la rédaction d’une Constitution qui met la Gabonaise, le Gabonais au cœur de la citoyenneté et non son président. Nous voulons un pays et non une monarchie.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

mercredi 23 février 2011

Appel à une mobilisation nationale urgente.

Le peuple gabonais, comme les peuples tunisien et égyptien, est confronté depuis 44 ans aux exactions du bongoïsme, régime monarchique où le pouvoir se transmet de père en fils. Ce régime dans sa nouvelle version fait vivre au pays ces derniers mois une résurgence despotique marquée par le règne de la terreur : suppression de la liberté d’expression et de circuler, arrestations arbitraires, jugements politiques sommaires, dissolution abusive de partis politiques, épuration ethnique dans les administrations publiques, disparitions d’activistes, intimidations et brutalités policières. Le peuple gabonais n’en peut plus.

Pourtant, les leaders de l’opposition sont toujours prompts à négocier des compromissions au rabais avec le pouvoir, et à toujours ramener le pays au point zéro : Rénovation zéro, Conférence nationale zéro, Démocratie zéro, Accords de Paris zéro, Accords d’Arambo zéro, Élections zéro, Refondation zéro, Émergence zéro. Combien d’accords zéro faut-il pour que nous comprenions que rien de bon ne peut se passer au Gabon tant que le système bongoïste perdure? Quand nos leaders comprendront-ils que le changement au Gabon ne viendra ni par les urnes ni par la bonne volonté d’une certaine famille politique, trop animalisée pour comprendre les douleurs d’un peuple en souffrance ?

Pierre Mamboundou est déjà en campagne électorale et, avec le soutien de l’UPG et de l’ACR, est en discussion ouverte pour le partage du pouvoir avec Ali Bongo. Pourquoi ? L’UN, parti récemment dissout, et les membres de la Coalition des Partis Politiques pour l’Alternance (CPPA), malgré le désir pourtant avéré des Gabonais d’en découdre et d’en finir avec les Bongo, sont déjà en posture de négociation avec Ali Bongo. Pourquoi ?

La biométrie n’a jamais garanti la transparence des élections, encore moins la victoire de l’opposition. C’est un faux débat. Les listes électorales fiables sont également un faux débat car inutiles dans un système construit autour de la fraude et dont la Cour constitutionnelle peut à tout moment déclarer des résultats autres que ceux sortis des urnes. Seule une Réforme globale des institutions dans le cadre d’une conférence nationale souveraine garantirait la démocratie au Gabon. Il faut refondre la constitution, avec au bout de nouvelles élections présidentielles et législatives anticipées. Toute réforme et toute négociation qui n’auraient pas pour but le départ des Bongo est inacceptable pour le peuple.

Il arrive dans la vie de toute nation un moment clé de son existence où l’impératif de convergence des aspirations du peuple en vue de l’affirmation de l’intérêt national s’impose. Ce moment est là. Ce moment nous interpelle tous. La diaspora des USA opte résolument pour une Révolution en bonne et due forme au Gabon. Elle soutient tous actes insurrectionnels d’où qu’ils viennent. Elle appelle à l’ingouvernabilité permanente au Gabon. Le Gabon n’appartient pas à un clan.

Ainsi, nous, Gabonais des Etats-Unis opposés à l’arbitraire, proposons la création urgente d’un Conseil National de la Résistance pour les besoins de la coordination et de l’amplification de la Révolution actuellement en gestation au Gabon ; demandons instamment aux hommes politiques et de la société civile au Gabon comme dans la diaspora d’arrêter toute négociation avec le régime et de contribuer, dans ce cadre, à la coordination, fédération, consolidation et nationalisation des aspirations du peuple pour un changement immédiat par le moyen de l’insurrection.

A Monsieur Mba Obame, à l’Union Nationale et au CPPA, nous demandons l’arrêt immédiat de toutes négociations courantes ou futures avec le régime des Bongo et l’adoption de stratégies communes et nationales visant à attiser le feu de l’insurrection qui couve actuellement au Gabon ; pour que les actes posés jusque-là ne soient plus perçus comme des actes concernant uniquement Mba Obame et l’Union Nationale, nous demandons la nationalisation immédiate et urgente du débat insurrectionnel : le message doit être celui non seulement d’une plus forte et plus totale fédération et mobilisation des forces vives de la nation (politiques, associatives, syndicales, estudiantines, villageoises, etc.), mais également celui du « maintenant ou jamais » qui engagerait le peuple. La diaspora gabonaise aux USA et ailleurs est prête à y contribuer dans le cadre du Conseil National de la Résistance dont nous proposons ici la création urgente.

A Monsieur Pierre Mamboundou, à l’UPG et à l’ACR, nous demandons le dépassement et l’abnégation. Nous voulons non seulement l’arrêt des négociations avec la dictature en place, mais surtout une déclaration forte rendant caducs les pourparlers et compromissions entre l’UPG/ACR et le régime PDG.


Aux corps armés gabonais, au Parlement et à la Cour constitutionnelle, nous disons que le jour où Monsieur Ali Bongo Ondimba est allé se mettre à genoux comme un crapaud apprivoisé aux pieds des Francs-Maçons français pour proclamer, dans la vidéo que tout le monde a vue sur Internet, qu’il ne servira que leurs intérêts, il a commis un odieux crime contre la République et la Constitution. Sa déclaration d’allégeance exclusive aux Francs-Maçons constitue non seulement une humiliation nationale, mais aussi une répudiation sans équivoque de son serment à la République gabonaise, serment qui exige une seule loyauté, la loyauté envers la République et le peuple gabonais. Dès lors, Ali Bongo doit être mis aux arrêts et condamné pour crime de haute trahison. Le Conseil National de la Résistance vous appelle au patriotisme, à l’affirmation de l’état de droit. Rejetez le bongoïsme et choisissez le Gabon.

Aux syndicats et groupements de la société civile : arrêtez d’appeler au dialogue avec un régime qui s’y refuse depuis 1967. Le peuple attend de vous une radicalisation et, surtout, une politisation de votre discours, comme l’ont fait les Tunisiens et les Egyptiens. L’histoire du Gabon le montre : quand les syndicats et la société civile ont politisé leur discours dès 1989, et ce malgré le parti unique, Omar Bongo a cédé et accepté le principe de la conférence nationale. Le discours insurrectionnel doit être tenu par tout le monde, comme en 1990, sans relâche, sinon on échouera. Formons ensemble le Conseil National de la Résistance. Fédérons, nationalisons le débat, en vue de l’insurrection du peuple.

Aux étudiants et à la jeunesse gabonaise des universités, lycées, collèges et écoles, nous lançons un appel à la mobilisation. Vous souffrez du manque de paiement régulier de vos bourses déjà maigres face à la vie chère du Gabon et d’ailleurs ; vous vous débattez dans des structures éducationnelles vétustes et honteuses ; vos parents et vous-mêmes subissez le coût exorbitant des études, la faillite du système éducatif gabonais et des frustrations diverses qui viennent compliquer vos vies au moment où, pourtant, vous vous apprêtez à prendre la relève de vos aînés dans la gestion de la chose publique. Mais le régime Bongo vous a fermé l’horizon et a animalisé vos aspirations. Il est donc temps, comme en 1990, de vous lancer dans le combat pour la libération nationale finale.

La grève que vous lançâtes en 1990 fut le déclencheur des grands événements qui apportèrent la conférence nationale et le multipartisme au Gabon. Votre rôle est encore plus nécessaire aujourd’hui qu’hier. Ne décevez pas la nation. Ne décevez pas vos propres aspirations. Organisons ensemble l’ingouvernabilité permanente au Gabon, pour que cesse le règne animal des Bongo.

bama l’a dit en 2010 : Il soutiendra la jeunesse africaine si cette jeunesse lui montre qu’elle veut la liberté, la dignité. En Egypte, Obama a lâché un allié de 30 ans de l’Amérique quand les jeunes ont dit, en seulement 18 jours, « Moubarak. Momoh. Pas cette fois ».

Au Gabon, nous devons aussi tous dire : « Ali Bongo ? Momoh. Pas cette fois ». Obama attend. Nous, on attend quoi ? Gabon. Mars 2011. Pourquoi pas ? Vive le Gabon des vrais Gabonais. Vive le Gabon des jeunes et des patriotes qui disent qu’ils sont fatigués, qu’ils en ont marre des animalités des Bongo.

Fait le 19 février 2011 à Montclair, New Jersey, Etats-Unis d’Amérique. (Prière de distribuer sur toute l’étendue du territoire national et partout où nécessaire)

Diaspora Gabonaise aux États-Unis

mardi 22 février 2011

Cri en forme d’hommage pour Boudha Cardot: un frère, ami, un grand sportif et artiste gabonais


Il parait que le temps est le seul vrai remède à la douleur, mais du haut de ma toute petite expérience de vie, je crois savoir qu'il y a des douleurs qui jamais ne disparaissent. Un jour, un rien, une odeur, une chanson, un plat, un vetement...et tout ressurgit. Et à nouveau, on pleure et on gémit comme eu moment de la cruelle annonce!

Merci encore pour cette plate-forme, dans ce pays où les "bons fils" ne sont pas honorés s'ils ne font de la politique ou ne s'illustrent dans des scandales honteux, il est touchant de voir combien des compatriotes peuvent honorer la mémoire d'un proche. Je le dis parce que j'ai été amèrement touchée par le mutisme des chaines publiques lors du décès et des obsèques de Boudah, même pas un mot au journal télévisé! A peine quelques images sur la chaine 2 lors de la veillée mortuaire et 2 secondes à l'émission de sport de la Une! Merci à l'émission Pluriel pour le temps consacré à l'annonce de son départ, chapeau à Téléafrica pour les reportages, les Emissions Parcours et rêves d'Enfants pour nous avoir montré l'image que je garde du Grand: sportif et en bonne santé!

Pour un pays où même ceux qui détournent les deniers publics ont du mal à se maintenir aux affaires et où les sportifs de haut niveau sont aussi rares que des oasis en plein désert, Boudah a marqué la différence et comment le Gabon le lui a rendu? Silence quasi total sur les chaines publiques! Il aurait été un homme politique que ces médias lui auraient réinventé une vie! Mais c'est pas grave, un ami me disait encore que les grandes douleurs sont silencieuses, et cette tribune illustre l'amour que Boudah a su partager et qui lui est rendu en retour!!!

par LK

UPG amérique (USA André Bouassa)


Suite à plusieurs appels et emails que nous avons reçus des membres et sympathisants de l’UPG diaspora, emails et appels manifestant la rage et la déception sur les accointances du Président Mamboundou avec Monsieur Ali Bongo, et surtout concernant le voyage du Président Pierre Mamboundou et du Père Mba Abessole avec Monsieur Ali Bongo aux USA. L’UPG Amérique du Nord est choqué par ces actes que nous qualifions de maladresse politique.

Il est décevant de constater – qu’après les 45 ans au pouvoir du Bongoisme, le hold up électoral de 2009, la révision machiavélique de la constitution par Ali Bongo, le climat politique actuel et les actes terroristes et dictatoriaux de Monsieur Ali Bongo envers les gabonais qui luttent et aspirent à un pays démocratique – la direction de notre parti fréquente Monsieur Ali Bongo, et par ce fait, est entrain de faillir à sa responsabilité de veiller au but de son existance. Au delà des raisons que cette direction pourait donner, notre parti se veut un parti du peuple et non d’un groupe de personnes ou appartenant à un homme. Il est appelé Union du Peuple. Ali Bongo n'est pas pour le peuple.

L’arrivée du Président Mamboundou aux USA, en compagnie de Monsieur Ali Bongo, est un acte politique dont les objectifs ne correspondent pas à ceux du peuple, qui, aujourd’hui, voudrait qu’Ali Bongo dégage du pouvoir et que le Gabon tourne la page aux 45 ans de dictature déployér par les Bongos. Pourquoi serions nous du mauvais côté de l’Histoire?

L’UPG Amérique du Nord se désolidarise de toute action du parti ayant pour rôle de consolider le pouvoir Bongoiste, même si le gouvernement d’Ali offrait certains postes au parti. Nous militons pour le départ sans condition de Monsieur Ali même si cela doit nous coûter l’exclusion du parti.

C’est dans ce cadre qu’une réunion est prévue du 11 au 13 Mars à New Jersey entre les membres de L’UPG Europe, Etats Unis et Canada d’une part, et les membres des autres partis, mouvements et activistes venant aussi d’Europe, du Canada et des Etats Unis d’autre part.

Par ailleurs, nous demandons au Président Mamboundou de se resaisir et de reprendre ses griffes contre le parti dont il s’est opposé toute sa vie.



ALI BONGO DOIT DEGAGER

lundi 21 février 2011

Gabon « Dictateurs amis de la France », l’Elysée maintient le cap !


En plein « dictateur-gate » pour Michèle Alliot Marie et François Fillon, Nicolas Sarkozy maintient le cap d’un soutien fidèle et assumé aux régimes autocratiques en Afrique en recevant, ce lundi 21 février 2011, le président gabonais, Ali Bongo. Cette réception officielle disqualifie une fois de plus la diplomatie française alors que la mobilisation contre un régime clanique impliqué dans l’affaire des Biens Mal Acquis s’intensifie en même temps que la répression.

Après avoir fait décerner, il y a dix jours la Légion d’honneur à un pilier du régime criminel congolais, les dictateurs en place sont toujours les amis de l’Elysée. C’est en somme le message envoyé par Nicolas Sarkozy en recevant officiellement Ali Bongo “élu” à l’issue d’une élection truquée comme l’ont reconnu plusieurs hauts responsables français dans un documentaire diffusé récemment sur France 2. Le gouvernement prétendra-t-il à de nouvelles « erreurs d’appréciation », alors même que les Biens Mal Acquis des clans d’Ali Bongo et Denis Sassou Nguesso font l’objet d’une si lente instruction par la justice française, tandis que ceux du dictateur tunisien Ben Ali ont pu être rapidement gelés une fois celui-ci déchu ?

Cette réception intervient en effet alors que l’opposition gabonaise qui s’est rassemblée depuis janvier dans un mouvement de protestation unitaire sans précédent, appelle à de larges manifestations ce même jour pour exiger le départ d’un président usurpateur. Après avoir hérité des réseaux paternels, Ali Bongo en applique aussi les méthodes : les leaders de l’opposition, rassemblés dans un gouvernement autoproclamé pour dénoncer l’imposture de 2009, ont été arrêtés et doivent être jugés pour « haute trahison ».

Le Gabon, émirat pétrolier stratégique pour les intérêts français, a toujours été surveillé de près par l’armée française, qui y dispose toujours d’une base militaire, et par les réseaux affairistes françafricains au prix de compromissions bien monnayées. Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy indique une nouvelle fois qu’il n’y a, pour lui, aucune raison que cela change, discréditant encore davantage une diplomatie française incohérente, dénonçant en Côte d’Ivoire le passage en force d’un candidat et, au Gabon, se rendant complice d’un hold-up électoral.

Comme en Tunisie ou en Egypte, la préservation d’intérêts stratégiques ne saurait justifier le soutien à des Pouvoirs Mal Acquis, autocratiques et corrompus. Alors que l’exécutif français persévère contre les peuples à soutenir des dictatures, l’association Survie appelle les parlementaires à jouer leur rôle de contre-pouvoir en demandant à l’exécutif de s’expliquer sur les raisons de cette visite et en sollicitant une véritable remise à plat de la politique de la France en Afrique.

Contact presse : Stéphanie Dubois de Prisque – Chargée de communication de Survie

stephanie.duboisdeprisque(a)survie.org

01 44 61 03 25

Fin à la complaisance de la Françafrique – droits démocratiques aux Gabonais !

Le Président de la République a reconnu, lors de la révolution tunisienne, avoir « sous-estimé la désespérance d’un peuple ». Europe Ecologie Les Verts (EELV) l’invite à ne pas renouveler cette erreur quand il rencontrera ce lundi 21 février 2011 le président gabonais Ali Bongo Ondimba à l’Elysée pour un entretien portant notamment sur les « relations bilatérales » entre les deux pays.

Depuis plus d’un demi-siècle de vie indépendante, sous l’action conjuguée de l’ancien président Omar Bongo (1967-2009) et de gouvernements français successifs en lien avec les groupes Elf (puis Total) et Cogema (puis Areva), le Gabon est en effet devenu une caricature du détournement de la rente pétrolière et de l’uranium au profit d’un clan au pouvoir et du financement trouble de la vie politique française. Ces relations bilatérales opaques, y compris dans leurs circuits de financement, datent d’un autre siècle : celui d’une économie fondée sur l’importation à vil prix des ressources énergétiques d’un pays autrefois dominé. Il est plus que temps de modifier ces relations en profondeur, au profit par exemple d’une coopération dans tous les domaines écologiquement utiles : énergies renouvelables, préservation de la forêt équatoriale, etc.

Mais un tel changement n’est possible qu’avec une véritable ouverture démocratique et écologique dans les deux pays : mise en débat démocratique des grands choix énergétiques en France, clarification du rôle de l’Etat au Gabon. Dans ce pays en effet, la répression violente semble s’installer depuis l’élection peu convaincante d’Ali Bongo Ondimba, fils du président défunt, lors du scrutin d’août 2009. En septembre 2009 dans la ville très pétrolière de Port-Gentil, l’armée a d’abord tiré à balles réelles sur les manifestants qui contestaient le résultat de cette élection, causant plusieurs dizaines de morts avant d’assiéger la ville pendant des mois. Et depuis le 25 janvier dernier, date de la prestation de serment par le candidat André Mba Obame (Union nationale) qui prétend avoir remporté l’élection de 2009, le cycle de violences s’emballe : traque des membres de l’Union nationale, coups et blessures ayant entraîné la mort dans au moins un cas, arrestations arbitraires, répression des manifestations d’étudiants à Libreville, destitution de professeurs et autres fonctionnaires soupçonnés d’être sympathisants du président autoproclamé…

Plutôt que de se raidir, le gouvernement gabonais pourrait entamer des négociations avec l’opposition et avec une société civile de plus en plus consciente des innombrables détournements de fonds publics opérés par le clan Bongo et mis en lumière, depuis mars 2007, par la procédure « Biens mal acquis » devant le Parquet de Paris. Devant cette situation, les citoyens et citoyennes gabonais s’organisent : le « Mémorandum de la société civile gabonaise sur la situation politique » publié le 17 février dernier par une quinzaine d’ONG gabonaises de tous horizons, peut servir de base à ces négociations. Tel est en tout cas le préalable que le président Sarkozy devrait poser à des discussions sur les « relations bilatérales » avec son homologue gabonais.

Europe Ecologie Les Verts demande au président français de mettre un terme à ces pratiques de prédation économique et écologique, et d’en finir avec sa complaisance vis-à-vis du régime gabonais qui se refuse à la démocratisation.

Nous n'en voulons plus, partez svp!


Au-delà de ce qu’Ali Ben Bongo fera, nous avons résolu de le faire partir du pouvoir. Cela se fera à partir d’aujourd’hui ou dans une semaine ou dans un mois. Mais il doit dégager. Nous voulons un Gabon nouveau. Nous allons harceler le régime jusqu’à ce que la fatigue gagnera tout le monde et exiger son départ. Tout cela nous le voulons parce que nous avons besoin d’espérance, construire et moderniser notre pays. 50 ans du pédégisme c’est trop pour le peu que nous avons reçu.

dimanche 20 février 2011

La 2ème mort d’Omar Bongo



Un vulgaire bricolage de tôles ondulées, de planches et de chevrons, des couronnes jetées à même le sol, dans la poussière et à la merci du vent : c’est là que repose Omar Bongo Ondimba. Au milieu de nulle part, dans un coin perdu à l’arrière de son immense propriété à Franceville.

Décédé dans la confusion la plus totale en Espagne, le 8 juin 2009, il a quitté ce bas-monde après avoir régné sans partage sur le Gabon pendant 42 ans. Qu’on l’ait aimé ou combattu, il a marqué tous ses compatriotes, et sa longévité au pouvoir l’a fait entrer dans le subconscient collectif de plusieurs générations de Gabonais.

Ainsi, Bongo ne s’appartenait plus, il n’appartenait plus à sa famille. Et pourtant, au mois d’avril 2009, quand il tombe très sérieusement malade, sa famille le « vole » quasiment et le fait transférer en catimini dans une clinique barcelonaise. A l’insu du gouvernement, du personnel de la présidence de la République et du peuple. C’est d’abord sur une chaîne de télévision étrangère que les Gabonais apprendront la mort de leur président, avant que le Premier ministre, Jean Eyeghé Ndong, qui s’était rendu sur place la veille, ne vienne confirmer l’information.

Depuis, son fils Ali Ben Bongo s’est installé de force à la présidence de la République après avoir perpétré deux coups d’état : le 1er, pour arracher l’investiture du PDG, et le second, pour voler la victoire d’André Mba Obame.

Cela 20 mois qu’Omar Bongo est mort. Cela fait 17 mois qu’Ali Ben, son fils, a pris le pouvoir. Il a confisqué une bonne partie de l’immense fortune de son père et en a confié la gestion au Béninois Maixent Accrombessi. Il a aussi multiplié les voyages et les achats de prestige, comme cet hôtel particulier dans le 7ème arrondissement de Paris, et qui a coûté près de 100 milliards de francs CFA.

Qu’a bien pu faire Omar Bongo à son fils pour mériter un tel déshonneur ? N’ayons pas peur des mots : la tombe du président Bongo – ou ce qui en tient lieu – est un scandale, une honte nationale. Rétrospectivement, le président Sassou Nguesso doit se féliciter d’avoir fait inhumer sa fille Edith-Lucie dans son pays natal.

A vous, héritiers indignes et sans vergogne, même si la vanité, l’argent et le pouvoir ont pris toute la place votre cœur, sachez que le monde entier vous regarde, et qu’à travers vous, il nous juge !

L'épouse de Mike Jocktane bloquée à l'aeroport

Nous vous informons que Nadia Jocktane épouse de Mike Jocktane, responsable de l'Eglise Christ Revelé aux Nations au Gabon a été empechée d'embarquer très tot ce matin à bord d'un vol Air Maroc à destination de Paris par les éléments de la police de l'air et des frontières à l'aéroport international Leon Mba de Libreville.
Madame Jocktane fait l'objet de plusieurs interpellations depuis que son époux Mike Jocktane vit dans la clandestinité depuis la prestation de serment et la composition d'un gouvernement parallèle par André Mba Obame. Très proche collaborateur d'André Mba Obame, Secrétaire Exécutif de l'Union Nationale, partie d'opposition et Président auto proclamé du Gabon le 25 janvier dernier. Il s'est refugié au PNUD avec son gouvernement et les autres dirigeants de l'Union Nationale.

Si Nadia Jocktane est l'épouse de Mike Jocktane, il n'en demeure pas moins vrai que l'engagement politique de son époux ne saurait perturber les activités de son épouse. La responsabilité pénale étant idividuelle et non collective.

Nous condamnons energiquement la restriction des libertés individuelles que le pouvoir au Gabon s'accommode d'imposer aux citoyens. Nous exigeons dans l'immédiat la levée de tout type de violation des droits fondamentaux de l'homme au Gabon. Nous nous réservons le droit de mener des actions visant à rétablir les gabonais tant leur droit.

Pour plus d'information contacter directement Nadia Jocktane : (241) 07 43 23 76

Marc ONA ESSANGUI
Prix Goldman 2009 Afrique

GABON: APPEL À UNE MÉGA-RÉVOLUTION POPULAIRE NON VIOLENTE LE 21/02/2011 AVEC MBA OBAME EN TÊTE DU CORTÈGE POUR DÉGAGER ALI BONGO

« Amo, Président ! », « Nous irons jusqu’au bout ! ». Ils étaient 30, 50, 150 ou plus, peu importe le nombre. Ils étaient là, ces Gabonais, jeunes pour la plupart, devant la barrière du PNUD. Sous le soleil, ils chantaient, agitaient des mains, certains agrippés aux grilles. Pendant plus de 30mn, dans la joie et la discipline, ces fiers compatriotes, modèles de courage et de détermination, sont venus saluer leur Président.

Particularité : certains parmi eux avaient été brutalisés, arrêtés, détenus illégalement dans des casernes militaires pendant plusieurs jours, à la suite de l’attaque armée du 27/01 sur ces mêmes lieux. Présentés ce jeudi au Procureur de la République pour la 2ème fois en 15 jours, pour un imaginaire délit de « trouble à l’ordre public », ils ont vu leur affaire renvoyée à nouveau au 24/02.

Cela n’a pas, pour autant, entamé leur combativité et leur pugnacité, au contraire, puisque c’est en sortant du palais de justice, situé à quelques encablures du PNUD qu’ils sont allés célébrer le Président André Mba Obame, son Gouvernement et les membres du Bureau exécutif de l’Union Nationale. Lesquels, à travers les grilles et vitres du bâtiment qui les abritent, ont communié avec leurs partisans. Grand moment de fierté et d’émotion.

Mais aussi de dignité et de responsabilité : après ces instants de partage, André Mba Obame, Zacharie Myboto, Jean Eyeghé Ndong, Jean Ntoutoume Ngoua, Gérard Ella Nguéma et les autres ont dû se retirer, question, sans doute, de ne pas prolonger et intensifier un attroupement qui aurait pu gêner la circulation et le voisinage.

S’il ya une leçon à retenir de cette manifestation improvisée, c’est qu’il existe, dans ce pays, des Gabonais, des patriotes qui bravent la peur, qui savent que le pouvoir illégitime d’Ali Ben est violent et barbare parce qu’il a lui-même peur. Et il a raison d’avoir peur, parce que toutes les dictatures finissent toujours mal…

Source: www.lvdpg.com

Lassitude de l’inaction (2 mars 2010)

Ce matin, comme tous les matins, j’ai ouverts mes yeux à six heures. Je n’ai pas allumé mon ordinateur tel que je le fais habituellement. Je suis resté cloître dans mes draps. Je ne pouvais me rendormir, de même qu’il ne me venait l’envie de me lever. Pris dans un tourbillon d’inconfort, entre rester couché et me lever, des larmes coulaient de mon visage. J’étais triste. Je ressentais comme une forme de lassitude, une déprime qui ne dit pas son nom, un découragement. Il y avait, dans ma tête comme un enfermement appréhendé. Une désuétude qui semblait arpenter les montagnes de mon esprit. Et comment dans un mauvais rêve, je vois ce type s’installer, assurément.

Pourquoi, ce silence, ce manque d’action? Le pays n’est-il pas comme dans une dérive? Pourquoi ai-je comme une impression d’une impuissance chez mes amis, mes frères. Je me sens las, je me sens fatigué, comme un poids sur mes épaules qui dominent la vigueur de mes genoux.

J’ai peur de me désintéresser : de dire on va encore comment …..

Et comme certains l’on fait avec le nazisme, laisser les miens emportés dans les camps de concentration, dans les fours de la misère. Laisser ce qui reste d’espoir s’étioler, par l’habitude de l’incommodité.

Ce silence de tombe est lassant, ce manque d’action est tétanisant. Je veux mourir, pour oublier, pour ne pas voir, pour ne pas entendre, pour ne pas savoir; me fermer les yeux, la bouche, les oreilles; ne plus exister. Y-a-t-il quelqu’un pour tirer vers le bas la corde du clocher et celle-ci, en remontant, nous réveiller et encourager l’ardeur pour qu’enfin vienne la félicité?

Non, il semble que personne ne viendra, cette fois-ci encore.

Le village est un dessert de courage, de vertu, les parents politiques sont dans les champs, c’est la saison de l’abattage. De par leurs actions, comme dans la danse du ventre, les arbres coupés dormiront. Le sifflement du vent se fera entendre pour montrer le vide de la morale et de l'insouciance pour l'intérêt collectif.

La solitude du silence m'envahira. Dans mon exile intérieur, seuls les bêlements des moutons me rappelleront que je suis dans un village. Ce village promettait tant. La nature dans sa largesse avait fait de ma terre, de mes eaux un pays riche. Le regard des miens perdu dans la souffrance de la misère m’indique qu’il n’est pas aussi riche que ça; mon pays; ou, peut être n’est-il riche que d’égoïsme, d’incapacité, de faiblesse, de lâcheté, d’assujettissement.

Comment une personne venue d’ailleurs est-elle parvenue à nous agenouiller de la sorte. Après tous ces morts, les cendres encore chaudes, la peau des martyrs pas même pâlie, certains osent. Il s’est trouvée une personne pour lui donner la légitimité qui lui fait défaut. Je suis triste. Je ne veux pas quitter mon lit. Je refuse de voir le jour.

Qui, en effet, voudrait supporter la fréquentation d’un monde insensé, le spectacle de la démence,la catalepsie de certains, les mépris et les méprises de son ignorance, l’injustice de la raison de la force des choses, la glaciale incapacité de ses frères à se rebeller?

Qui voudrait tourbillonner au souffle du vent des lamentations, des plaintes remplies de promesse qui n’indiquent que la faiblesse du manque de courage? Qui voudrait regarder ses discours qui alimentent les intérêts les plus mesquins prenant le nom de patriotisme, s’abaissant jusqu’à la discussion de l’absurde? Qui de sensé voudrait être soldat et apprendre à garder ses frère dans l’enclos?
Qui voudrait se résigner à voir, dans ce beau pays des tropiques, le désespoir s’enraciner ?

La lassitude de l’inaction, la colère des solitudes, est la crainte de quelque chose de pire par delà le trépas, ce pays abandonné par ses enfants d’où nul critique n’est encore venu... Voilà ce qui ébranle et trouble ma volonté d’aller dehors...

Pourtant, il faut que je me lève, aller au travail. Aurais-je assez de force pour affronter le regard des autres. Ne liront-il pas en moi cette lâcheté qui me trouble. Et voilà, ce n’est plus la lassitude qui m’embête, mais la honte. La honte, de ma honte de ma lâcheté, de mon inaction.

Je suis fatigué, si fatigué de l’inaction. Je meurs comme le feu qui manque d’oxygène. Le vent de la saison sèche est resté au large, barricadé par des bérets rouges. Là-bas, l’horizon, apparaissant comme une flamme incandescente; s’éloignant du reliquat de mes espoirs, s’apprête à vider mon âme.

Joel Mbiamany-N'tchoreret

samedi 19 février 2011

La rencontre Pierre Mamboundou et Nicolas Sarkozy : P. MM. sera-t-il l’énième Juda gabonais?



J’ai publié ce post la première fois le 23 février 2010. Il y a de cela un an. Presque jour pour jour.

http://www.lvdpg.com/La-rencontre-Pierre-Mamboundou-et-Nicolas-Sarkozy-P-M-sera-t-il-l-enieme-Juda-gabonais_a3120.html

Comme j’aime à le répéter, j’ai un certains sens de prémonition. À l’époque pourtant, plusieurs m’avaient baptisé de divers noms d’oiseaux. Je vous laisse le lire.

L’incapacité de certains personnes politiques ou leur incapacité à adhérer à certaines visions ou pour introduire certaines réformes a souvent mené plusieurs politiques Gabonais à changer de camp. Lorsqu’on change de camp pour laisser droits et privilège, on appelle cela de la bravoure. Lorsqu’on quitte son camp, abandonnant les siens à la misère, pour aller du côté de l’oppresseur profiter des privilèges décriés, on appelle cela de la trahison.

La trahison désigne le fait d'abandonner, de livrer à ses ennemis ou de tromper la confiance d'un groupe politique, d'une personne, des amis, la famille ou de principes collectivement partagés. En politique, on a généralement utilisé l’'épithète de « traître » pour qualifier ceux qui abandonnent leurs principes pour traverser le rubicond et rejoindre l’oppresseur. L'usage politique de ce terme est également utilisé pour designer des personnes d'un camp opposés qui manqueraient supposément à leurs devoirs envers le peuple. Certaines figures historiques ou de légendes, par l'ignominie de leurs actes, se sont vues associées au personnage du « traître » : c'est le cas de Judas.

Le cas de Judas évoque la plus célèbre des trahisons. Après la résurrection de Lazare, le Sanhédrin avait décidé de faire mourir Jésus et donné publiquement l'ordre de le saisir partout où on le trouverait. Toutefois rien n'avait encore été résolu quant au moment de l'exécution de ce décret. Les puissantes paroles du Seigneur, dans le temple, avaient attisé la haine de ses ennemis. C'est pourquoi ils se réunirent de nouveau pour décider quand et comment on pourrait passer à l'action. Tous étaient d'accord sur un point : vu les dispositions du peuple, il n’était pas de bon conseil d'agir publiquement. Il fallait s'emparer du Sauveur en secret et par ruse.

L'occasion d’exécuter leur plan s'offrit à eux, lorsque Judas Iscariote leur promit de leur livrer Jésus moyennant trente pièces d'argent. Il est une erreur généralement admise de croire que Judas fût poussé à trahir Jésus par le seul amour de l'argent. Si tel avait été le cas, il aurait assurément demandé une plus forte somme. Il aurait exigé trois cents deniers, et même davantage, et ils lui eussent été accordés.
Sans doute, l'avarice joua un rôle dans cette trahison ; mais le vrai motif qui poussa Judas à commettre son crime, c'était sa haine contre Jésus. Son avarice, que Jésus avait détectée lors de leurs randonnées, y a contribué en ce sens qu'elle a obscurci ses yeux et fermé sa conscience aux enseignements de son Maître.

Comme Jésus, le Peuple Gabonais sera-t-il trahi lors de la prochaine réunion entre Sarkozy, Pierre Mamboundou et Ali Bongo Ondimba. Si cela arrivait, nous serions en droit de croire que ce scénario avait sans doute été décidé il y a quelque sept moi. Mais le moment n’était pas venu de passer à l’action. Vu les dispositions du Peuple, par rapport au discours d’antan de Pierre Mamboundou et de Nicholas Sarkozy au Sénégal.

Les morts de Port-Gentil et la formidable concertation de la coalition de l’opposition ont sans doute retardé l’irrémédiable. Mamboundou n’acceptera pas d’aller vers Ali uniquement pour des questions d’argent. L’avidité de l’exercice du pouvoir et sans doute la fin prochaine de sa carrière politique par le départ à la retraite provoqué par le poids de l’âge y contribuent sans doute pour quelque chose. Si son changement de camp conduisait Pierre Mamboundou à introduire des réformes significatives dans nos institutions politiques, instituer un véritable État de droit pour nourrir une alternance du pouvoir, nous saluerons son abnégation. Mais s’il changeait de cas pour uniquement servir de caution à l’émergence, Pierre Mamboundou ne devrait-il pas être considéré comme un Judas?

Joël Mbiamany-N’tchoreret

jeudi 17 février 2011

Le martyr de Marie


Mourir à 38 ans pour avoir pacifiquement manifesté son soutien au leader politique de son choix. Mourir, que dis-je ? Tuée par les soldats fidèles à l’usurpateur Ali Ben Bongo. Le 13/02/2011, notre compatriote, Marie Bendome Minko est décédée dans d’horribles souffrances, à la suite des blessures que lui ont infligées des assassins déguisés en militaires, deux semaines auparavant devant les locaux des Nations Unies à Libreville. Des assassins, oui ! Car nul ne peut comprendre que des militaires gabonais, dont la mission est de faire la guerre pour protéger la nation et les citoyens, puissent se déployer en grand nombre pour charger sauvagement d’autres Gabonais. Et pourtant, cela s’est passé le 27/01 aux environs de 4h30 du matin. La veille, des centaines de compatriotes s’étaient rassemblés en face de la représentation de l’ONU où le Président élu André Mba Obame, son Gouvernement et le directoire de l’Union Nationale, avaient trouvé refuge. Dans une ambiance de kermesse, les partisans de Mba Obame avaient installé des tentes et des chaises sur le bas-côté de la route.
Mais, ils étaient loin de se douter que les forces d’élite de la gendarmerie nationale et de l’armée de terre préparaient un assaut dont la violence fera, au final, plusieurs dizaines de blessés. Marie Bendome Miko en faisait malheureusement partie. Conduite à l’hôpital, elle ne sera pas prise en charge par le personnel soignant qui d’ailleurs conseillera à sa famille de la mettre à l’abri afin d’échapper aux rafles que les agents d’Ali Bongo opéraient dans les unités sanitaires contre les personnes soupçonnées d’appartenir à l’opposition. Comme elle, de nombreux blessés de l’attaque du 27/01 se cachent depuis lors. Il ne serait donc pas étonnant que d’autres cas de décès soient signalés.
En septembre 2009, il y a eu les assassinats de Port-Gentil. Maintenant, c’est Marie Bendome Minko, suivant le même scénario macabre : chaque fois que des Gabonais descendent pacifiquement dans la rue pour contester son pouvoir usurpé, Ali Bongo n’a pour unique réponse que les charges militaires, les tirs à balles réelles et les morts.
Marie est morte après avoir été blessée sous le regard des caméras de l’ONU. Elle laisse 2 jeunes orphelins et une famille dans la détresse. Marie est entrée dans l’Eternité, sachons nous montrer dignes de son martyr.

Jean-Pierre Rougou
Cadre de l'Union Nationale

MEMORANDUM DE LA SOCIETE CIVILE GABONAISE SUR LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE

PREAMBULE

Le feu Président BONGO ONDIMBA dans son discours testamentaire du 02 Décembre 200, a été clair en ce qui concerne son bilan à la tête de notre pays « Le sentiment qui s’exprime en chacun de nous est que notre pays le Gabon, et nous-mêmes, méritons mieux. » et de poursuivre « Arrêtons de nous comporter comme si nous étions juste de passage au Gabon comme si nous avions une patrie de rechange ailleurs … Je ne crois pas que faire mains basse sur l’argent destiné à construire les route ou le rendre indisponible soit profitable au Gabon ou aux Gabonais. Je refuse de croire que le manque de médicament dans nos structures sanitaires, malgré les budgets importants qui sont alloués tous les ans n’est pas du aux détournements. Je reste persuader que si chaque franc que l’Etat a consacré à la construction, à l’équipement et à l’entretien des établissements scolaires n’avait pas servi à faire la fortune de certains, notre pays se classerait au tout premier plan dans le domaine de l’éducation, je continue de croire que le Gabon peut disposer d’un meilleur réseau de transport en commun à condition que l’argent qui est consacré soit disponible à cette fin… ».

C’est cette gestion calamiteuse qui est responsable de tous les maux actuels dont souffre notre société, maux que le Président BONGO a fermement condamné dans le même discours « L’Etat doit inspirer confiance assurer et rassurer par son dynamisme, dans tous les secteurs d’activités relevant de ses compétences, cet Etat est actuellement affaibli par : l’ethnisme, le clientélisme, l’affairisme, la corruption, la politisation outrancière et le népotisme qui ont gangrené les pouvoirs publics … ».

Ce comportement des dirigeants a abouti à l’apparition d’une fracture sociale entre une classe politique corrompue, repue, riche, insensible, ambitieuse et déconnectée des réalités sociales et un peuple de plus en plus pauvre, résigné et dégouté de la chose politique.

Toute chose qui a amené le Président de la République à conclure que « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train d’en faire … ».

Le décès du Président BONGO est survenu dans une période caractérisée par une fracture sociale sans précédent, une fronde sociale de plus en plus grandissante, une détérioration de plus en plus insoutenable des conditions de vie de la large majorité des Gabonais.

Pour le peuple, cet événement constituait une occasion de réconciliation, le début d’un nouveau départ et l’espoir d’un engagement national et patriotique.
Cet engagement s’est matérialisé par une forte participation des gabonais aux différentes opérations de vote et à la déclaration d’une trentaine de candidatures à l’élection présidentielle anticipée d’aout 2009.

A travers cette élection, le peuple Gabonais s’était fixé deux (2) principaux objectifs :
1. Mettre à la tête de l’Etat un homme ou une femme qui saurait l’écouter, le comprendre, capable d’insuffler un mouvement de développement harmonieux du pays dans un environnement de Paix, de Stabilité, de Justice Social et de Liberté ;

2.Se réconcilier avec son élite politique et ses institutions à travers l’organisation d’une élection présidentielle libre et transparente conforme au Principe Constitutionnel qui guide notre république à savoir « le Gouvernement du peuple, par le Peuple et pour le peuple » Article 2.

Malheureusement cette élection présidentielle, au départ porteuse d’espoir, a plutôt accentué ce clivage de part son organisation et surtout de part la manière dont les institutions de régulation de la démocratie ont géré la campagne électorale, la centralisation des résultats et le contentieux post-électoral.
La crise de confiance issue de cette élection a atteint son niveau le plus élevé. Les deux camps politiques ne se regardant qu’en chien de faïence : le dialogue s’est rompu.

Cette crise a pris une tournure encore plus alarmante avec la prestation de serment de M. André MBA OBAME comme président de la République et la mise en place d’un gouvernement alternatif réfugié depuis le 25 janvier 2011 dans les locaux du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à Libreville.
Aux yeux du Peuple gabonais, cet acte est annonciateur d’une crise encore plus profonde et d’une instabilité à venir.

Au-delà des considérations partisanes qui conduisent certains à préconiser la répression tous azimuts pour en sortir et les autres à amplifier les effets afin d’aboutir à une situation d’insurrection, il convient de rechercher les causes profondes de cette situation et y apporter des réponses idoines susceptibles d’instaurer un véritable climat de paix et de stabilité du pays.

Par ailleurs la grande crise sociale, mise en veilleuse par les syndicats et le gouvernement à la veille du décès du Président BONGO ONDIMBA, reste toujours d’actualité.

Aussi, tenant compte de ces considérations générales , de la nécessité impérieuse de prévenir tout dérapage susceptible de compromettre durablement la paix sociale, l'unité nationale et les acquis essentiels de notre histoire récente et aussi de l’urgence d’amorcer un mouvement de développement national profitable à tous ,un sursaut national s'impose.

Ce sursaut interpelle l’ensemble des forces sociales (partis politiques, syndicats, ONG, associations, communautés religieuses pour redéfinir les fondamentaux de notre République et construire une démocratie et un Etat modernes seules capables de nous éviter, à court ou moyen termes, de sombrer dans les affres d’une instabilité chronique.

Le présent mémorandum, élaboré à l'initiative des organisations de la Société civile entend répondre à cette exigence citoyenne. Il s'appuie sur ce souci républicain de l'intérêt général, indépendamment des opinions spécifiques, des affinités partisanes ou des visées des uns et des autres.

A ce titre, la construction d’une démocratie et d’un Etat modernes nécessite la définition des causes réelles et profondes des problèmes de l’heure et la recherche concertée de solutions idoines. Pour leur part, les organisations de la Société civile identifient quatre (4) axes majeurs de réflexion :

1. la mise en place d’un cadre institutionnel consensuel à même de garantir l’impartialité des institutions;
2. la mise en place d’un système électoral crédible, susceptible d’organiser des élections libres, transparentes et dont les résultats seront acceptés par tous ;
3. les questions sécuritaires et les libertés publiques;
4. Le climat social.


II- LA MISE EN PLACE D’UN CADRE INSTITUTIONNEL CONSENSUEL A MEME DE GARANTIR L’IMPARTIALITE DES INSTITUTIONS.

Le régime établi par la Constitution du 11 octobre 2000 et réaffirmé par la récente révision constitutionnelle se veut républicain. L'ordre démocratique est assuré par des institutions supposées s’équilibrer et dont les missions respectives doivent prévenir les éventuels abus des détenteurs du pouvoir.

A l’épreuve des faits, les institutions constitutionnelles sont loin de s’équilibrer ou de s’arrêter les unes les autres. Une certaine connivence, régulièrement observée et dénoncée tant par les acteurs politiques que par les observateurs, freine le développement national et la conduite du pays selon les valeurs dans lesquelles le Peuple a foi.

• La souveraineté du peuple n’est pas toujours respectée ;
• La séparation des pouvoirs est fréquemment mise à mal ;
• L’Etat de droit n'est toujours pas affirmé ;
• Les fondements de la justice sociale ne sont toujours pas instaurés.

La dernière révision constitutionnelle est venue renforcer la position des sceptiques et apporter de l’eau au moulin de ceux qui estiment que l'ordre démocratique n'est pas équilibré.

Les dispositions permettant d’allonger l’ensemble des mandats électifs comme celles qui consacrent la possibilité pour le Président de la République de s’attribuer des pouvoirs exceptionnels sans en référer au Parlement sont venues en rajouter au déséquilibre institutionnel.

L’introduction de la notion de « bonnes mœurs » dans le fonctionnement régulier des associations, syndicats, partis politiques ou communautés religieuses n’incite guère à l’optimisme au sujet de la liberté d’association voire d’expression.

Il résulte de tout ceci que l'ordre institutionnel gabonais se présente aujourd’hui comme déséquilibré et que la dernière révision constitutionnelle n’a fait qu’accroître ce déséquilibre. Ce constat appelle de façon urgente à une remise à plat de tout le système et une redéfinition des fondamentaux qui doivent guider la mise en place d’institutions au service de tous.

I-1 LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Selon l’article 8 de la Constitution, il est « le détenteur suprême du pouvoir exécutif qu'il partage avec le Premier Ministre ». Sa fonction principale consiste à veiller au respect de la Constitution et au fonctionnement régulier des institutions publiques.

Le seul fait qu’il soit également Président du Parti démocratique gabonais et que les présidents des deux chambres du Parlement soient membres d’instances censées le conseiller dans le cadre de ses attributions partisanes ne garantit nullement son impartialité.

Les conditions de la naissance du Parti démocratique gabonais et ses liens historiques avec l’appareil d’Etat ne permettent pas une application sereine et impartiale de l’article 20 de la Constitution.

Il s’ensuit des nominations aux hautes fonctions civiles et militaires fortement teintées de considérations partisanes et un mélange des genres qui, 21 ans après la restauration de la démocratie, est plus vivace que jamais.

En faisant de la défense et la sécurité une « exclusivité » du Président de la République selon la dernière révision constitutionnelle l’article 22 de la Constitution rompt non seulement l’équilibre des institutions en retirant au Premier ministre et donc au gouvernement ce maillon important des affaires publiques mais crée les conditions d’un climat sécuritaire ainsi que d’un pouvoir arbitraire et personnel.

L’article 24 de la Constitution consacre le principe de l’irresponsabilité du Président de la République devant le Parlement. En procédant, depuis plus d’une année maintenant, au rattachement d’établissements publics à la Présidence de la République, les autorités actuelles prennent sur eux le risque de rabaisser la fonction présidentielle en confiant au Président de la République des missions opérationnelles.

I-2 LE PARLEMENT

Emanation du peuple, le Parlement est aujourd’hui largement tributaire du découpage électoral. Or, il se trouve que ce découpage ne semble pas être par mu par des considérations idéologiques et ne tient nullement compte de la démographie et de la répartition des populations sur le territoire national.

Il s’ensuit un Parlement où les élus, notamment les députés, ont certes le même poids institutionnel mais représentent des portions du peuple très différentes du point de vue démographique.

Comment expliquer qu’une ville comme Oyem (70 000 d’habitants) ne dispose que d’un siège unique de député au même titre que la ville de NDINDI ( mois de 1000 habitants ) ? Bien que les données territoriales aient leur importance dans le découpage électoral, il convient de repenser la prise en compte des éléments démographiques pour un Parlement plus représentatif des populations.

L’article 43 donne aux chambres du Parlement la possibilité de fixer leur ordre du jour à la « majorité absolue de leurs membres ». Mais, dans la pratique cette disposition est difficile à mettre en œuvre. L’ordre du jour des chambres du parlement est, à ce jour, systématiquement dicté par le gouvernement. S’ensuit une confusion, un mélange des genres qui laissent croire que le Parlement à pour mission la mise en œuvre de la politique de l’Exécutif comme on l’a récemment lu et entendu de la part d’éminents parlementaires.

L’abandon, par le Parlement, de sa mission de contrôle et sa mise sous tutelle de l’Exécutif sont si manifestes qu’elles donnent lieu à une connivence telle que les présidents des deux chambres se retrouvent à faire office de représentants du Président de la République, comme on l’a récemment vu lors des cérémonies d’investiture de chefs d’Etat étrangers au Mexique, au Brésil ou au Burkina Faso.

I-3 LA COUR CONSTITUTIONNELLE

Le contrôle de la constitutionnalité des lois et règlements s'exerce par le truchement d'une institution habilitée, en l'occurrence la Cour constitutionnelle. L'article 83 de la Constitution stipule : " La Cour constitutionnelle est juge de la constitutionnalité des lois et elle garantit les droits fondamentaux de la personne humaine et les libertés publiques".

Le rôle de régulateur principal des pouvoirs publics relève également de la compétence de la Cour Constitutionnelle. L'article 83 de la Constitution dispose : " Elle est l'organe régulateur du fonctionnement des institutions et de l'activité des pouvoirs publics ".

Le pouvoir de veiller sur la régularité des opérations électorales incombe aussi à la Cour Constitutionnelle. L’article 84 de la Constitution soulignent en substance qu'il veille à la régularité de l'élection du Président de la République, des élections législatives et locales, du référendum, en proclame les résultats et en examine le contentieux.

Les dispositions de l'article 84 liées aux compétences de la Cour constitutionnelle en matière électorale ne se justifient pas. Il est dangereux qu’une institution soit juge et partie. De par sa fonction de gardienne des libertés publiques, la Cour constitutionnelle a un rôle à jouer en amont des élections. Elle se saurait donc connaître du contentieux sans avoir la tentation naturelle de légitimer ce qu’elle a préalablement admis.

Le mode de désignation des membres de la Cour constitutionnelle laisse quelque peu perplexe. Une institution dont les décisions ne font l’objet d’aucun recours ne peut être composée uniquement de personnalités désignées par la même autorité.

La corporation des juristes et surtout le peuple souverain à travers ses élus devraient avoir sinon un droit de désignation, du moins un droit de regard ou de censure.

Le juge Constitutionnel doit bénéficier d’une forte légitimité et d’une grande liberté.

Sa légitimité dépendra fortement de son mode de désignation. Un juge, désigné par le parlement sur la base d’une majorité des 2/3 des membres , aura forcement plus de légitimité qu’un juge nommé par le seul Président de l’Assemblée Nationale, du SENAT ou de la République.

Sa Liberté, gage d’impartialité, dépendra de la nature de son mandat. Un mandat unique ou un mandat à vie procureront plus de Liberté et d’impartialité qu’un mandat renouvelable.

Ici il convient d’établir la différence entre les présidents d’institutions et les institutions elles-mêmes.

I-4 LES AUTRES ORGANES CONSTITUTIONNELS

Le Conseil National de la Communication a un rôle essentiel dans la démocratie gabonaise. Les dispositions de l’article 95 de la Constitution stipulent, entre autres, qu’il veille « au respect de l'expression de la démocratie et de la liberté de la presse sur toute l'étendue du territoire », à « l'accès des citoyens à une communication libre » et au «traitement équitable de tous les partis et associations politiques ».

Le même article de la Constitution ajoute qu’il veille au « au contrôle des programmes et de la réglementation en vigueur en matière de communication, ainsi que des règles d'exploitation », au « respect des statuts des professionnels de la communication » et à « l'harmonisation des programmes entre les chaînes publiques de radio et de télévision ».

Le Conseil National de la Communication a donc un mandat éthique, technique et politique. Sa composition ou du moins le mode de désignation de ses membres devrait lui permettre de répondre à cette triple exigence.

Outre les politiques, les professionnels et le peuple souverain à travers ses élus, devraient avoir sinon un droit de désignation, du moins un droit de regard ou de censure.

Comme les Juges Constitutionnels, les membres du Conseil National de la Communication doivent aussi jouir d’une forte légitimité et d’une grande liberté.

Ces deux (2) attributs, comme pour la Cour Constitutionnelle, dépendront aussi de leur mode de désignation et de la nature de leur mandat.

Ici également, il convient d’établir la différence entre les présidents d’institutions et les institutions elles-mêmes.

I.5. REVISIONS CONSTITUTIONNELLES

Les révisions constitutionnelles constituent l’origine de la plupart des crises politiques enregistrées ces derniers temps en Afrique.

Au Gabon , outre la Constitution Consensuelle de 1991, issue de la Conférence Nationale et la Constitution de 1994 , issue des accords de Paris ( Référendum ) , toutes les autres révisions se sont faites de façon parlementaire, le peuple ,l’opposition et toutes les autres forces vives de la nation y sont souvent exclus.

En général ces reformes constitutionnelles politiques se font toujours au détriment des libertés fondamentales des populations. L’élection à un tour, par exemple, prive souvent à la majorité la possibilité de désigner ou de sanctionner leurs élus : la plupart des élus n’obtenant pas plus de 50 % des suffrages.

Il est urgent de revoir les modalités concernant la révisions constitutionnelle pour permettre au peuple de s’exprimer de façon directe sur des sujets de haute importance comme : la durée des mandats électifs, la limitation ou non des mandats, les questions liées à l’équilibre institutionnelle, les questions liées à la sécurité et aux droits fondamentaux…

Par contre le parlement pourrait se saisir des reformes mécaniques de la constitution dans la cadre de l’adaptation de la constitution aux différentes traitées signées par le gouvernement au niveau international.

II.- LA MISE EN PLACE D’UN SYSTEME ELECTORAL CREDIBLE, SUSCEPTIBLE D’ORGANISER DES ELECTIONS LIBRES, TRANSPARENTES DONT LES RESULTATS SONT ACCEPTES PAR TOUS.


Depuis 1990, toutes les élections organisées au Gabon sont suivies de fortes contestations qui aboutissent le plus souvent à de scènes de violences occasionnant des lourdes pertes en matériel et en vies humaines :

1. Les législatives de 1990 ont été marquées par des violences sur une partie du territoire (Nyanga, Estuaire, Ngounié, Woleu-Ntem). Constatant l'insuffisance du matériel électoral (listes électorales, bulletins de vote, cartes multiples, urnes) et le manque de transparence dans l'organisation du scrutin, le Rassemblement National des Bûcherons (parti politique de l'opposition de l’époque) ordonne un boycott des élections au deuxième tour ;

2. Au cours de l'élection présidentielle de décembre 1993, malgré les recommandations des observateurs internationaux sur le bon déroulement du scrutin à l'intérieur du pays (sauf à Libreville), le Gabon frôle la guerre civile. Une forte vague de contestations (dégâts matériels et pertes de vies humaines) a suivi la déclaration des résultats annonçant la réélection du Président Omar Bongo. Cette contestation s'est traduite par un dédoublement institutionnel : l'auto-proclamation du Père Paul Mba Abessole, principal leader de l'opposition, comme Président élu, et la création d'un gouvernement parallèle chargé d'organiser de nouvelles élections. Cette situation s’est aussi traduite par la création d'un Haut Conseil de la République (HCR) regroupant les leaders de l'opposition, l'annonce d'une grève générale et le boycott de la cérémonie de clôture de la deuxième session du Parlement le 17 décembre 1993 par les députés de l'opposition ;

3. Malgré les instruments de transparence nés des Accords de Paris, les élections locales (1996) et législatives (1996) n'ont pas échappé au cycle de violences pré et postélectorales ;

4. Lors de la dernière élection présidentielle de 2005, une nouvelle crise éclate et le Président de l’UPG se refugie à l’Ambassade d’Afrique du Sud ;

5. La dernière élection présidentielle anticipée du 30 aout dernier n’a pas échappé à cette règle : l’annonce de la victoire du candidat du PDG est suivie par d’importantes scènes de violences à Port Gentil occasionnant d’importants dégâts matériels et corporels. On dénombre plusieurs morts et de nombreux cas de violations des droits de l’homme. La ville sera assiégée par l’armée pendant de longs mois. C’est toujours à la suite de cette élection que le Candidat MBA OBAME vient de s’auto-proclamer Président de la République ;

6. Les dernières élections législatives partielles ont aussi été entachées de grossières irrégularités ( manipulation de la liste électorale , fabrication de fausses pièces d’état civil , transfert des populations …).

Toutes ces réactions démontrent que la régularité procédurale et le degré de transparence des élections sont devenus un enjeu politique majeur (sinon le seul). Malgré plusieurs consultations de la classe politique sur ces questions, on est encore loin d’un cadre normal et régulier des élections au Gabon.

Au fil de ces élections, les Gabonais se sont détournés des urnes compte tenu de l’absence d’élections justes, régulières et transparentes : au cours des dernières élections législatives le taux d’abstention a atteint 85%.

La dernière élection présidentielle anticipée, au vue de la forte mobilisation des populations, aurait pu être un moment de réconciliation si elle n’avait pas été suivie d’une forte contestation et d’une crise politique.

Beaucoup d’observateurs s’accordent à le dire « les élections sont à la démocratie ce que les rayons solaires sont à la lumière : sans rayons solaires, point de lumière ! ».

La participation aux opérations électorales constitue un baromètre de la confiance que les citoyens portent à leurs dirigeants, aux élus et surtout aux institutions qui régissent la vie politique dans leur pays.

La Charte Universelle des Droits de l’Homme est clair là dessus : « c’est la volonté du peuple, exprimée par le biais des élections libres, crédibles et transparentes qui constitue la base de l’autorité gouvernementale ».

La Constitution Gabonaise le confirme dans son Principe fondateur en son article 2 « Gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » et en son article 3
« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce directement ou

indirectement par le referendum ou par élection, selon le principe de la démocratie pluraliste… ».

La nécessité de remettre l’électeur au centre de la vie politique nationale s’impose : l’adoption de la biométrie dans l’élaboration du fichier électoral et la réforme de la Cénap constituent des préalables primordiaux à l’atteinte de cet objectif.

III- LES QUESTIONS SECURITAIRES ET LES LIBERTES PUBLIQUES

Le problème de sécurité que posent le rapport de la population aux forces de défense et de sécurité et les libertés publiques découle de la rupture de confiance entre le peuple et les institutions aggravée par le sentiment que les forces de défense et de sécurité n’ont qu’une vocation répressive au service du pouvoir exécutif.

Il faut en effet affirmer que depuis 1990, les forces de défense et de sécurité ne sont perçues que comme un « outils de domination et de terreur » au service du pouvoir exécutif. Cette impression s'est davantage renforcée depuis le décès du Président Omar Bongo Ondimba.

Plusieurs mesures prises par le nouveau pouvoir accentuent le clivage entre le peuple et ses forces de défenses et de sécurité :

• augmentation des salaires des agents de sécurité et de défense ;
• instauration d’une retraite complémentaire aux agents de sécurité et de défense ;
• recrutements massifs dans l’armée et la police au détriment des secteurs sensibles comme l’éducation et la santé ;
• création d’une trésorerie spéciale des armées.

Par ailleurs la prise en compte, par les analystes politiques y compris étrangers et singulièrement Français, de l’armée dans le processus d’accession au pouvoir a fini par accréditer l’idée que les forces de défense et de sécurité ne sont pas au service du peuple mais du pouvoir en place et qu’elles sont instrumentalisées à des fins politiciennes.

Compte tenu de ce que l’armée est désormais intégrée dans les analyses politiques et identifiées comme un atout en vue de la conquête ou la conservation du pouvoir politique, le problème de sécurité et du respect des libertés publiques est vécu sous les formes suivantes :

1. Résurgence de dispositions réglementaires datant du monopartisme ;
2. Inadaptation de nombreuses dispositions légales et réglementaires au contexte ;
3. Non respect des dispositions légales et réglementaires en vigueur concernant le rôle et les missions des différentes forces ;
4. Recrutement des personnes étrangères au sein de la Garde Républicaine ;
5. Usage à des fins partisanes de troupes légalement constituées;
6. Recrutement à base ethnique et tribale ;
7. Commandement ethnocentrique de la force publique;
8. Reconstitution de la Garde présidentielle sous le nom Garde républicaine, contrairement à l'un des actes des Accords de Paris ayant recommandé l’évolution de ce corps ;
9. Politisation de la force publique.

Tous ces faits, qui engagent la responsabilité collective dans une société en proie à une fracture sociale évidente, exposent la Nation et le pays à de réels risques de rupture instantanée de la fragile situation actuelle.

En effet, tout porte à reconnaître que la situation actuelle couve en elle les germes d'une explosion latente. Il faut cependant relever que ce constat terrifiant n'est plus nouveau puisqu’il date de l’élection anticipée du 30 août 2009.

Ce constat sans cesse renouvelé témoigne de la persistance de la menace réelle d'une crise majeure d'autant plus redoutable que le Gabon fait partie d'une sous-région profondément embrasée et d'autant plus préoccupante que le Gabon n’a pas de culture guerrière et n’a jamais connu d’affrontements interethniques. Cette menace collective pose la nécessité et l'urgence d'un sursaut républicain qui transcende les ambitions et les positions partisanes, afin d'ouvrir le pays à l'espoir d'une démocratie réelle et porteuse de mieux-être.

En conséquence, toutes les composantes crédibles et influentes de toutes les obédiences de la communauté nationale doivent pratiquement prendre la mesure de ce risque collectif grave et s'engager avec responsabilité dans la voie salutaire de la reconquête de la cohésion nationale et sociale. Les derniers développements de l’actualité nationale doivent inciter à la réflexion. Ils doivent être perçus comme des symptômes d’un mal encore plus profond et qu’il convient de combattre à la racine.

La question des libertés publiques se révèle encore plus préoccupante au regard du flou législatif et réglementaire au sujet des acteurs non étatiques. Le Gabon ne dispose pas de loi spécifique aux ONG. Les ONG se créent, s’organisent et fonctionnent selon la loi 35/62 du 10 décembre 1962 relative aux associations. Cette loi pose les principes généraux censées guider le milieu associatif mais ne prend nullement en compte les spécifiés liées aux différents types d’associations.

En outre, la laïcité de l’Etat se trouve écornée par la trop forte promiscuité entre les plus hautes autorités de l’Etat et certaines religions ou officines initiatiques. Dès lors, l’émulation sociale et le respect des libertés publiques se trouvent donc mis à mal.

A ce sujet, l’introduction, à la faveur de la dernière révision constitutionnelle, de la notion de « bonnes mœurs » dans l’appréciation des organisations politiques et associatives nationales n’est pas de bon augure.

IV- DESCRIPTATION DU CLIMAT SOCIAL

Le protocole d’accord signé entre le gouvernement et les partenaires sociaux à la veille du décès du Président BONGO parties n’est pas toujours mis en application.

Au contraire les rapports entre les partenaires sociaux et l’exécutif se sont considérablement dégradés à en juger par la multitude de conseils de discipline à l’encontre des responsables syndicaux et par la tentative du gouvernement à rendre effective les articles 64 et 65 de la Loi N°1 /2005 du 04 Février 2005 portant statut général de la Fonction Publique. En effet, dans cette Loi, il est stipulé que « l’exercice d’un emploi de Fonction Publique est incompatible avec les fonctions de membres de cabinet politique ou particulier, membre permanent du bureau directeur ou exécutif d’un parti politique, d’un syndicat, d’une association sportive … ».

D’autre part malgré la volonté du Président de la République à reformer l’Etat, le gouvernement peine à mettre en musique sa politique d’émergence tant certaines grandes décisions prises sont confronté soit à des pesanteurs externes soit à des pesanteurs internes quand elles ne portent pas en elles les germes de la destruction de notre tissu économique avec des conséquences sociales imprévisibles (Interdiction des exportations des grumes, instauration de la journée continue, fermeture des débits de boisson à 22 heures …).

Enfin des mesures disciplinaires prises à l’encontre de certains faussaires démasqués au cours du recensement des agents de la fonction publique sont jugés discriminatoires par plusieurs observateurs qui souhaiteraient qu’une décision globale soit prise en ce qui concerne toutes les dérives et crimes économiques commises tout du long du règne du Président OMAR BONGO ONDIMBA.


IV- RECOMMANDATIONS POUR UNE SORTIE DE CRISE

L'installation définitive d'un nouvel ordre démocratique requiert un certain nombre d'exigences parmi lesquelles la capacité d'organiser des élections libres et transparentes tout comme celle des dirigeants de se conformer au régime de la loi (Constitution, lois et règlements de la République).

La légalité procède de la légitimité et la légitimité n’a de sens que si elle repose sur des fondamentaux claires et correspondant à la réalité politique, économique, sociale et culturelle d’un peuple.


IV-1. Recommandations à la majorité

Prenant acte de la désignation du Président Ali Bongo Ondimba comme vainqueur de l’élection anticipée du 30 août 2009 pour un mandat de sept ans et de la volonté de repenser les bases de notre vivre ensemble ainsi que les fondements de notre démocratie et de notre Etat, les Organisations de la Société civile recommandent :

- de décrisper la situation politique afin de créer les conditions d’un dialogue fécond et serein ;

- de s’astreindre au respect strict et scrupuleux de l’esprit et la lettre de nos lois et règlements ;

- établir un cloisonnement définitif entre le Parti démocratique gabonais et les instances étatiques.


IV-2. Recommandations à l’opposition

Afin de créer les conditions d’un sursaut citoyen et républicain à même se jeter les bases d’une concertation nationale franche et sincère, les Organisations de la Société civile recommandent :

• de prendre acte de l’élection du président Ali Bongo Ondimba pour un mandat de sept ans ;
• d’admettre que les problèmes du Gabon se règlent entre Gabonais avec les lois et institutions gabonaises ;
• d’admettre que les urnes sont la seule et unique voie d’accession au pouvoir, en dépit du contexte international qui peut donner des idées.

IV-3. Recommandations à la Communauté Internationale

Dans le souci d’aider le peuple gabonais à continuer à vivre dans un environnement de paix et de stabilité, les organisations de la société civile recommande :

• d’user de toute son influence pour amener toutes les parties prenantes à la table de négociation,
• d’accompagner les parties prenantes dans l’organisation du dialogue nationale ;
• d’appuyer le Gabon dans la mise en œuvre des reformes issues de ce dialogue.

V- PROPOSITIONS DE LA SOCIETE CIVILE

Tout en renouvelant ses positions à savoir :

- La reconnaissance du Président Ali Bongo Ondimba comme Président de la République et acteur principal dans la redéfinition de notre vivre ensemble ;

- Le rejet de tout autre mode de prise du pouvoir qui ne soit ;
- Le rejet de la confiscation du pouvoir par la force ;
- Le rejet de la répression comme mode de règlement des conflits et des contradictions ;
- La prise en compte de tous les acteurs dans un processus de concertation nationale globale et inclusive comme moyen d’arriver à une stabilité véritable.

Les organisations de la société civile estiment que la réflexion devra porter sur :


V.1. La Constitution

- Les modes et les Conditions de révision de la Constitution,

- L’équilibre institutionnel ;

- le recentrage des compétences de la Cour constitutionnelle, la réforme du mode de désignation de ses membres et la nature du mandat des Juges ;

- la réforme du Conseil national de la Communication, du mode de désignation de ses membres et la nature du mandat des Conseillers ;

- la clarification des pouvoirs du président de la République en période

normale comme durant un éventuel intérim ;

- le rôle et statut du gouvernement en place au moment de la transition ;
- l’éligibilité des ministres en fonction durant la transition ;
- l’allongement de la durée de la transition ;
- le retour au scrutin à deux tours ;
- la limitation du nombre de mandat ;


V.2. Les élections

- La biométrie et la transparence électorale ;
- La refonte de la Cénap ;
- Le découpage électoral et le poids démographique.

V.3. Sécurité et Libertés publiques

- la réforme des textes régissant les Acteurs non étatiques ;
- la dépolitisation de l’administration ;
- la réforme de la Garde républicaine pour en faire une force de protection des hautes personnalités et institutions de la République ;
- Recrutement des personnes d’origines étrangères au sein de la Garde républicaine ;
- La redéfinition du rapport entre l’armée et le peuple en période de crise ;
- la codification de la pratique religieuse afin de soustraire les religions de l’influence du politique ;
- la traduction en textes des principes consignés dans la Charte nationale des libertés adoptée en 1990.


V.4. Du climat social

• Suite à donner aux négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur la base du protocole d’accord signé le …… ;
• Suite globale à donner aux dérives et autres crimes économiques commises tout au long du règne du Feu Président BONGO ONDIMBA.


Fait à Libreville le 17 Février 2011

Contacts presse :
gmpaga@yahoo.fr :0024107519932
ona_essangui@yahoo.fr: 0024107294140

dimanche 13 février 2011

Gabon: Is racism preventing human rights activists from fighting abuses in Gabon?

The Citizens of Gabon urge Amnesty International, Human Rights Watch, Human Rights Campaign, Freedom House, Reporters Without Borders, International Advocacy, Human Rights in Africa, Human Rights First, Amnesty International USA, the World Organization for Human Rights USA and the United Nations Commission on Human Rights (UNCHR) to speak powerfully to the Bongo Regime about the duty of all governments to respect the fundamental human rights of women and men. Furthermore, we urge you to persuade the Bongo Regime to stop it routine of taking citizens away from their loved ones and jailing them, torturing them, or denying them their freedom because of a serene expression of their values and opinions.

Gabon has pledged to achieve, in co-operation with the United Nations, the promotion of universal respect for and observance of human rights and fundamental freedoms, the record of the Bongo Regime is a testimony to its repeated injustice and human rights abuses, all related to the existence in Gabon of a boundless oppressive system. We are certain that you are well aware of the violations of Articles 4, 5, 7, 8, 9, 12, 13, 19, 20, 21, 23 and 25 of the UNIVERSAL DECLARATION OF HUMAN RIGHTS in Gabon. For instance, systematic torture against protesters arrested remains a serious problem; to this point evidence demonstrates that torture is routinely used by security forces. A Human Rights report on Gabon from U.S. Department of State charged Gabon’s national police forces with “torture by water immersion, electrical shock, and tobacco poisoning” as well as forcing prisoners to wear leg irons for long periods without medical attention, and other human rights violations.

According to Pierre Pean (Affaires africaines), under Omar Bongo’s leadership, any Gabonese who was named as a minister in the government must first travel to Franceville, in the president Bongo’s natal region of Haut-Ogoue, to be initiated in the “Ndjobi Cult”. Although shrouded in the secrecy, one aspect of the ritual initiation that has been unveiled was for president Bongo to wash his feet in a basin of water and then have the minister-delegate drink its contents. “The initiated was then held to the utmost secrecy” writes Pean, “the breaking of which will be punishable by death.” This kind of evil behavior reveals the Bongo Regime’s ruthless side, which has helped it to keep its opponents, if not completely silent, then at least cautious of their words. This is a violation to Article 5 of the UNIVERSAL DECLARATION OF HUMAN RIGHTS which states “No one shall be subjected to torture or to cruel, inhuman or degrading treatment or punishment.” You should advise the Bongo regime to revise this policy, and put in place methods whereby alleged incidents of torture are without fail excluded.

The Citizens of Gabon know that the Bongo regime is a valued partner of the United States, France and China but we also know that Human rights promoters can help stop human rights abuses in Gabon by mobilizing its members and supporters to put pressure on the government, armed groups, companies and intergovernmental bodies. The Citizens of Gabon know this because, time after time, Human Rights defenders have a long record of persuading governments to change their laws and practices.



The Bongo Regime’s dreadful partnership with France, the United States of America, China and the United Nations should not justify Human Rights Activists’ mind-set towards a despotic regime whose political ideology is opposed to everything they fight for. Therefore, the Citizens of Gabon, appeal to the very organizations meant to protect human rights, to request a deployment of supporters, members and activists to help reinforce the defense of human rights in Gabon. The Citizens of Gabon urge the candid world to pay attention to what is happening in Gabon as we speak before Gabon becomes another Sudan or Rwanda.



The following ARTICLES of the UNIVERSAL DECLARATION OF HUMAN RIGHTS have been violated in Gabon:

Article 4 - No one shall be held in slavery or servitude; slavery and the slave trade shall be prohibited in all their forms.

Article 5 - No one shall be subjected to torture or to cruel, inhuman or degrading treatment or punishment.

Article 7 - All are equal before the law and are entitled without any discrimination to equal protection of the law. All are entitled to equal protection against any discrimination in violation of this Declaration and against any incitement to such discrimination.

Article 8 - Everyone has the right to an effective remedy by the competent national tribunals for acts violating the fundamental rights granted him by the constitution or by law.

Article 9 - No one shall be subjected to arbitrary arrest, detention or exile.

Article 12 - No one shall be subjected to arbitrary interference with his privacy, family, home or correspondence, nor to attacks upon his honour and reputation. Everyone has the right to the protection of the law against such interference or attacks.

Article 13 -

(1) Everyone has the right to freedom of movement and residence within the borders of each state.

(2) Everyone has the right to leave any country, including his own, and to return to his country.

Article 18 - Everyone has the right to freedom of thought, conscience and religion; this right includes freedom to change his religion or belief, and freedom, either alone or in community with others and in public or private, to manifest his religion or belief in teaching, practice, worship and observance.

Article 19 - Everyone has the right to freedom of opinion and expression; this right includes freedom to hold opinions without interference and to seek, receive and impart information and ideas through any media and regardless of frontiers.

Article 20 -

(1) Everyone has the right to freedom of peaceful assembly and association.

(2) No one may be compelled to belong to an association.

Article 21 -

(1) Everyone has the right to take part in the government of his country, directly or through freely chosen representatives.

(2) Everyone has the right of equal access to public service in his country.

(3) The will of the people shall be the basis of the authority of government; this will shall be expressed in periodic and genuine elections which shall be by universal and equal suffrage and shall be held by secret vote or by equivalent free voting procedures.

Article 23 -

(1) Everyone has the right to work, to free choice of employment, to just and favourable conditions of work and to protection against unemployment.

(2) Everyone, without any discrimination, has the right to equal pay for equal work.

(3) Everyone who works has the right to just and favourable remuneration ensuring for himself and his family an existence worthy of human dignity, and supplemented, if necessary, by other means of social protection.

(4) Everyone has the right to form and to join trade unions for the protection of his interests.

Article 25 -

(1) Everyone has the right to a standard of living adequate for the health and well-being of himself and of his family, including food, clothing, housing and medical care and necessary social services, and the right to security in the event of unemployment, sickness, disability, widowhood, old age or other lack of livelihood in circumstances beyond his control.

(2) Motherhood and childhood are entitled to special care and assistance. All children, whether born in or out of wedlock, shall enjoy the same social protection.

L’ambassadeur gabonais en Suisse convoqué par les services de renseignements militaires du Gabon

Les services de renseignements et de sécurité militaire du Gabon ont convoqué L’ambassadeur du Gabon en Suisse pour être interrogés. Décidément, l’Etat-PDG et le gouvernement illégitime de Ben Ali Bongo sont décidés à faire reculer à l’infini, les limites du ridicule.
Non contents de persécuter et de pourchasser les militants de l’Union Nationales et leurs familles, partout, jusque dans les églises, ils s’en prennent maintenant à leurs propres diplomates. Et là, nul ne peut dire où tout ça va s’arrêter, ni sur quel rocher le bateau ivre d’Ali va se fracasser. En attendant, ce sont des Gabonais qui vont vivre dans la crainte, l’incertitude, le doute. A l’image du docteur Guy-Blaise Nambo-Wezet, ambassadeur du Gabon en Suisse qui a été convoqué par les services de renseignements de l’armée, le tristement célèbre B2. Inutile de rappeler que l’intéressé est le frère cadet du Professeur Joseph John-Nambo, Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement légitime du Président Mba Obame. Délit de parenté ? Quoi qu’il en soit, nous nous retrouvons encore une fois devant une situation ubuesque où, contre tous les usages diplomatiques, un ambassadeur est rappelé, non pas par son ministre de tutelle, « pour consultation », mais par un service de l’armée pour y être entendu comme un vulgaire délinquant.
Ainsi va « l’Emergence » au pays du Mollah’Son!

samedi 12 février 2011

Des espions d’Ali Ben arrêtés en Guinée-Equatoriale

4 agents de renseignements gabonais viennent de se faire épingler au pays d’Obiang Nguema Mbasogo. Sur instruction d’Ali Bongo, ces pauvres compatriotes se sont rendus en Guinée voisine avec pour mission de rapporter des informations sur la fallacieuse implication des militaires guinéens dans le soutien au Président André Mba Obame. Mal leur en a pris, l’expédition a tourné au fiasco et ils se trouvent actuellement entre les mains de leurs collègues d’en-face. On n’ose pas imaginer le traitement qu’ils doivent endurer.

Pendant ce temps, Ali aligne les audiences, parade à la télé, reçoit le ban et l’arrière-ban de la classe politique, de la société civile et même des institutions de la République pour faire diversion.

Quand les militaires gabonais auront compris qu’il faut qu’ils arrêtent de se compromettre avec un usurpateur ingrat et sans cœur, le Gabon aura fait un grand pas vers sa libération.

jeudi 10 février 2011

Le télégramme note qu'en octobre 2009: «Ali Bongo inverse le décompte des voix et se déclare président du Gabon»

WikiLeaks met à mal la Françafrique

Des notes diplomatiques américaines s'interrogent sur l'usage fait de la trentaine de millions d'euros détournés à la Banque des Etats d'Afrique centrale. Selon une de leurs sources, ils auraient permis d'enrichir Omar Bongo et de financer des partis politiques français.

Des notes diplomatiques américaines divulguées par WikiLeaks et publiées le 29 décembre sur le site du quotidien espagnol El País, assurent que des dirigeants gabonais, dont Omar Bongo, auraient détourné une trentaine de millions d'euros de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC) à leur profit mais aussi pour financer des partis politiques français. On savait que le chef d'Etat français, Nicolas Sarkozy, et surtout son prédécesseur, Jacques Chirac, étaient très proches du président gabonais Omar Bongo. Mais de nouvelles révélations de WikiLeaks viennent alimenter des soupçons coupables sur cette relation entre Paris et Libreville.

En effet, selon des notes diplomatiques en possession de WikiLeaks et visibles depuis le 29 novembre sur le site du quotidien espagnol El País, quatre jours après la mort d'Omar Bongo, un haut fonctionnaire de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC) a confié à un diplomate américain que les dirigeants gabonais auraient détourné près 30 millions d'euros. La source précise que les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, auraient remis une partie de l'argent à des partis politiques français, y compris en soutien au président français Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac auraient donc bénéficié de cet argent pour leur activité politique ; le Parti socialiste français aussi. Mais, l'information contenue dans le câble diplomatique révélé par WikiLeaks est à prendre avec des pincettes. Car, la note diplomatique, postée de l'ambassade des États-Unis à Yaoundé (Cameroun) sous le N° 215456, précise que les fonctionnaires américains n'ont pas été en mesure de vérifier si les hommes politiques français avaient bel et bien bénéficié de ces détournements de fonds.

Le patrimoine de la famille Bongo est déjà sous le feu d'une enquête en France, à la suite d'une plainte de l'ONG Transparency International. Le 9 novembre dernier, en effet, la Cour de cassation française a ordonné, contre l'avis du parquet, la reprise d'une instruction concernant les logements de luxe et les avoirs bancaires détenus en France par trois présidents africains, parmi lesquels Omar Bongo Ondimba.

Ce n'est pas la première fois que le Gabon est mentionné dans les révélations de WikiLeaks, le site de Julian Paul Assange. Les occurrences pour le Gabon sont de l'ordre de 300 documents. C'est le cas du télégramme enregistré sous le numéro 1473 début novembre 2009 et censé demeurer secret jusqu'au 3 novembre 2019. Un ambassadeur américain y note ceci: "Pour ce qui est de l'Afrique, la France peine à mettre en pratique la rupture prônée par [Nicolas] Sarkozy. Ceci découle en partie du fait que lorsque des crises liées à la gouvernance ont éclaté dans plusieurs pays francophones, notamment en Mauritanie, au Gabon, à Madagascar, au Niger et en Guinée [Conakry], la France a privilégié de manière expéditive le maintien de l'ordre ancien au détriment des principes plus nobles."

Le télégramme note qu'en octobre 2009 "Ali Bongo inverse le décompte des voix et se déclare président du Gabon." Toujours selon WikiLeaks, Mme Clinton a alors conseillé au président américain Barack Obama de ne pas reconnaître celui donné vainqueur à Libreville. Il a fallu attendre que le Gabon assure la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU en mars 2010 pour que la situation se normalise