DECLARATION SUR LA SITUATION POLITIQUE AU GABON
Bruxelles, 4 février 2011
Fidèle à l’esprit et à la lettre de notre engagement de contribuer à renforcer l’espace de dialogue franc et adulte au Gabon, nous ne pourrons nous abstenir de lancer un appel pour un rétablissement urgent du dialogue entre les acteurs politiques.
La conjonction malheureuse entre le traitement réservé au contentieux électoral de l’élection présidentielle de 2009, l’adoption d’une Loi constitutionnelle nouvelle et les révélations, pour le moins, troublantes partagées dans l’espace médiatique commun, a conduit Monsieur Mba Obame à s’auto-proclamer et à prêter serment en qualité de Président de la République, chef de l’Etat. Les événements survenus le 25 janvier 2011, à Libreville, qui en découlent ont, entre autre causé des pertes en vies humaines et matérielles. Nous rappelons notre attachement aux exigences du respect des droits et libertés des individus dont la liberté d’expression et la sécurité constituent la première des libertés. C’est pourquoi, nous condamnons fermement ces pertes en vies humaines et présentons nos sincères condoléances aux familles et amis éprouvés.
Le Gabon, notre pays a été longtemps un exemple de stabilité politique, réputé pour être un pays de dialogue, un havre de paix en Afrique et dans le monde. Cet environnement propice au dialogue multiforme était devenu une source d’inspiration faisant de S.E. El Hadj BONGO ONDIMBA, un médiateur respecté pour la promotion de la culture du dialogue et de la paix.
Ces acquis ne sauraient être altérés au profit d’un clan ou d’un groupement de pensée conduit par un esprit de division. Nous avons le devoir d’entretenir et de conserver ce havre de paix qui peut être la fierté des Gabonais.
Nous devons également préserver voire renforcer la culture du verbe et cesser d’être interpellé par une force de l’ordre brutale et armée, n’hésitant pas à ouvrir le feu sur des Gabonais pour un conflit politique non armée, une dérive inacceptable et déshonorante. Me référant à l’histoire politique récente, il est ici utile de rappeler que le Gabon a déjà connu des situations tendues mais la sagesse et l’intelligence de tous ont permis de garder la mesure dans la gestion de ces crises politiques.
Rappelons nous que Dieu ne nous a pas donné le Gabon pour en faire ce que nous sommes entrain d’en faire, non plus !
Une démarche décisive visant à surmonter les différends actuels et à ouvrir une nouvelle page de vivre ensemble devient urgente et indispensable pour notre pays. La méfiance et la confrontation actuelles doivent faire place à la confiance et à la réconciliation. Dans ce sens, le dialogue reste le seul moyen d’atteindre cet objectif. L’ouverture de ce dialogue entre les dirigeants politiques, l’opposition et la société civile constitue, sans nul doute, un dossier urgent qui se doit d’être traité sans délai. Il est le meilleur moyen de faire baisser les tensions et d’instaurer des relations constructives entre les acteurs politiques gabonais et la sécurité de la Région.
Ayant mesuré la dimension du danger qui point, nous lançons donc un vibrant et pressant appel à tous les acteurs politiques gabonais, à toutes les autorités de l’Afrique centrale et, aux amis du peuple gabonais afin qu’ils se mobilisent pour apporter leur soutien conseillant les Autorités du Gabon à ouvrir sans délai les voies du dialogue avec les autres acteurs politiques afin de consolider l’unité nationale. Les vertus du dialogue, la puissance du verbe, cette recette d’hier reste, de tout temps et en tout lieu, l’instrument de la création et la marque de l’autorité. Nous invitons nos compatriotes, ébranlés par ces circonstances malheureuses, à exercer une vigilance accrue et les appelons à la retenue.
Dès notre retour sur le sol gabonais, nous nous engageons à rencontrer toutes les parties prenantes au Gabon comme celles en charge de la politique communautaire en Afrique centrale en vue d’entamer une campagne de sensibilisation et de promotion du dialogue politique et nous assurer que le bien-être des Gabonaises et des Gabonais demeure au centre de nos préoccupations.
Madame Yvette Ngwèvilo Rékangalt,
ancienne Candidate aux élections présidentielles 2009
Contact : ynr7828@yahoo.fr
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