dimanche 20 février 2011
La 2ème mort d’Omar Bongo
Un vulgaire bricolage de tôles ondulées, de planches et de chevrons, des couronnes jetées à même le sol, dans la poussière et à la merci du vent : c’est là que repose Omar Bongo Ondimba. Au milieu de nulle part, dans un coin perdu à l’arrière de son immense propriété à Franceville.
Décédé dans la confusion la plus totale en Espagne, le 8 juin 2009, il a quitté ce bas-monde après avoir régné sans partage sur le Gabon pendant 42 ans. Qu’on l’ait aimé ou combattu, il a marqué tous ses compatriotes, et sa longévité au pouvoir l’a fait entrer dans le subconscient collectif de plusieurs générations de Gabonais.
Ainsi, Bongo ne s’appartenait plus, il n’appartenait plus à sa famille. Et pourtant, au mois d’avril 2009, quand il tombe très sérieusement malade, sa famille le « vole » quasiment et le fait transférer en catimini dans une clinique barcelonaise. A l’insu du gouvernement, du personnel de la présidence de la République et du peuple. C’est d’abord sur une chaîne de télévision étrangère que les Gabonais apprendront la mort de leur président, avant que le Premier ministre, Jean Eyeghé Ndong, qui s’était rendu sur place la veille, ne vienne confirmer l’information.
Depuis, son fils Ali Ben Bongo s’est installé de force à la présidence de la République après avoir perpétré deux coups d’état : le 1er, pour arracher l’investiture du PDG, et le second, pour voler la victoire d’André Mba Obame.
Cela 20 mois qu’Omar Bongo est mort. Cela fait 17 mois qu’Ali Ben, son fils, a pris le pouvoir. Il a confisqué une bonne partie de l’immense fortune de son père et en a confié la gestion au Béninois Maixent Accrombessi. Il a aussi multiplié les voyages et les achats de prestige, comme cet hôtel particulier dans le 7ème arrondissement de Paris, et qui a coûté près de 100 milliards de francs CFA.
Qu’a bien pu faire Omar Bongo à son fils pour mériter un tel déshonneur ? N’ayons pas peur des mots : la tombe du président Bongo – ou ce qui en tient lieu – est un scandale, une honte nationale. Rétrospectivement, le président Sassou Nguesso doit se féliciter d’avoir fait inhumer sa fille Edith-Lucie dans son pays natal.
A vous, héritiers indignes et sans vergogne, même si la vanité, l’argent et le pouvoir ont pris toute la place votre cœur, sachez que le monde entier vous regarde, et qu’à travers vous, il nous juge !
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