La poésie, les mots de dire sa peine, son bonheur, ses cris de douleur… ne sont que des mots pour exister dans l’incompréhension, dans l’indifférence, le tumulte dans lequel on ne sait plus s’’écouter… omnibulé… chacun par sa propre existence… Alors les mots de moi, dans ta toile, ne sont pas vanité mais des larmes de la perte de l’écoute des uns et des autres dans nos déchirements, nos larmoiements, cette cacophonie de laquelle petite à petite cette terre bénie des dieux, que d’aucuns… de par leur égoïsme et nombrilisme, transforment en territoire des lamentations des brebis égarés dans le pré verdoyant de l’incompréhension… un champ des âmes perdues… Quand Gabon auras-tu compris que le baobab sur la cours devant ta maisonnée est un arbre à palabre… que le soir… même autour du feu… nos ancêtres discutaient de ce qu’il fallait faire le lendemain dans les champs pour rendre les semences plus productives… Je sais, la Nation est encore ce nouveau-né qui ne peut écouter les bercements de ses parents lorsque les coliques prennent place dans ses entrailles et que de sa douleur nulle écoute ne peut naître… alors Gabon comme une bonne mère, une mère expérimentée, comprend les cris de ta progéniture et soulages-la de ses coliques… le silence… nous avons besoin du silence… aucun travail productif ne se fera dans ce tintamarre d’insultes… d’incompréhension… d’indifférence… Gabon de mon cœur écoute, écoute, écoute encore… ne t’en dors pas, ce que tu entends n’est pas une berceuse… tes enfants souffrent… si tu entres dans la somnolence ton réveil sera douloureux…écoute mes cris…écoute mes maux dans ces mots de poésie…ces cris de détresse…écoute ma peine.
Joël Mbiamany-N'tchoreret
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