lundi 28 novembre 2011

Une souche très rare du VIH se répand


Une souche très rare du VIH, qui semblait avoir disparu et dont seulement quelques cas avaient été signalés au Cameroun, circule désormais en dehors de ce pays africain.

Une souche très rare du VIH, qui semblait avoir disparu et dont seulement quelques cas avaient été signalés au Cameroun, circule désormais en dehors de ce pays africain.

La médecine connaît l'existence de deux types de virus du sida. Le VIH-1 est majoritaire, tandis que le VIH-2 est peu fréquent. Le premier est divisé en trois groupes : la souche M qui est à l'origine de la pandémie, et deux autres souches très rares, O et N. Un quatrième groupe s'est ajouté en 2009, la souche P, qui a été identifiée par une équipe française chez une patiente camerounaise.

Or, le Pr François Simon, de l'Hôpital Saint-Louis à Paris, rapporte avoir isolé la souche N du VIH dans le sang d'un Français de 57 ans, qui aurait été infecté au Togo.

Si cette information se confirme, cela montre que cette souche virale a franchi plusieurs frontières depuis le Cameroun.

Le groupe N a été identifié pour la première fois en 1998 dans ce pays chez une femme qui a développé le sida. Sur les plus de 12 000 personnes infectées par le VIH vivant au Cameroun et testées, seulement 12 cas d'infection par un virus du groupe N ont été identifiés.

Le dépistage de ce cas est particulièrement inquiétant, explique le chercheur, en raison des symptômes sévères présentés par le patient et de la chute précoce de son système immunitaire.

Le médecin affirme que la combinaison de cinq médicaments antirétroviraux a montré une bonne efficacité initiale, mais que l'état du patient nécessite un suivi immunologique et virologique à long terme.

Le cas de ce patient est l'objet d'un article publié dans la revue The Lancet .

Prévisions - Une «légère récession» en zone euro, selon l'OCDE


L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) presse les gouvernements de la zone euro à prendre dans les plus brefs délais des « mesures décisives » pour éviter la contagion de la crise de la dette. Ne rien faire contribuerait à « aggraver les perturbations économiques », ajoute l'organisation dans ses perspectives économiques, publiées lundi.

La croissance mondiale devrait progresser de 3,8 % cette année alors que la prévision précédente de l'OCDE était de 4,2 %. En 2012, l'économie devrait ralentir à 3,4 %, soit moins que les 4,6 % anticipés en mai.

« La zone euro semble traverser une légère récession », prévient l'organisme, qui est la première institution internationale à annoncer une entrée en récession des pays de l'union monétaire. La croissance devrait être de 1,6 % cette année dans la zone euro plutôt que 2 %, puis de 0,2 % en 2012. Les précédentes prévisions de l'OCDE tablaient sur une progression de 2 % pour l'an prochain.

« Nous craignons que les décideurs ne prennent pas la mesure de l'urgence de prendre des initiatives résolues pour parer aux risques réels et grandissants qui menacent l'économie mondiale », a déclaré le chef économiste de l'OCDE, Pier Carlo Padoan. Il a ajouté que « les décideurs doivent se préparer au pire » et il faut envisager « une plus grande utilisation des ressources de la Banque centrale européenne » pour contrer la crise de la dette.

Amérique du Nord

Au-delà de l'Europe, les États-Unis peuvent aussi améliorer les perspectives mondiales avec un programme budgétaire à moyen terme crédible, plaide l'OCDE. Après trois mois d'efforts, la « supercommission » bipartite n'est pas parvenue à un accord sur la réduction du déficit budgétaire américain.

En 2011, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis devrait progresser de 1,7 % comparativement à la prévision antérieure de 2,6 %. L'an prochain, la croissance prévue est maintenant de 2 % plutôt que 3,1 %.

Pour le Canada, l'OCDE abaisse ses prévisions de croissance à 2,2 % plutôt que 3 %. En 2012, le PIB devrait progresser de 1,9 % contre les 2,8 % prévus initialement.

Radio-Canada.ca

samedi 26 novembre 2011

À propos des réactions sur la proposition de la tenue d’un sommet patriotique

Chers amis, Chers compatriotes,

À la suite de la proposition faite sur la tenue d’un sommet patriotique, nombreux sont ceux qui ont posé des questions sur l’utilité d’un tel forum, les uns préférant attendre la révolution à la française annoncée et les autres souhaitant la tenue d’une Conférence nationale souveraine. Il n’y aura pas de révolution au Gabon comme en 1789 en France. De même, il faut oublier pour l’instant la tenue d’une Conférence nationale.

Le cadre d’une révolution à la française au Gabon est inexistant. La révolution française était une revendication du petit peuple contre la monarchie incarnée dans une aristocratie des seigneurs. Les individus ont refusé le statut de sujet pour devenir citoyen en recherchant la liberté d’être eux-mêmes, d’être égaux avec ceux de l’aristocratie en éliminant les privilèges qui firent des uns des sujets des autres et souhaitant par conséquent instituer une République pour faire de tous les individus, d’où l’idée de fraternité.

La société gabonaise fonctionne avec les attributs d’un État patrimonial faisant valoir des situations d’assujettissement similaires à celles de l’époque féodale française. Les rapports entre les gouvernés et les gouvernants sont des relations de clientélisme par lesquelles les uns soumettent les autres à leur volonté politique et les autres à leurs besoins de subsistance. Ces relations de clientélisme se traduisent dans le domaine de l’affectif et l’identification des individus dans la société. Par l’affection ethnique et clanique, il n’y a pas dans la société gabonaise l’écart retrouvé entre l’aristocratie et le petit peuple en France et duquel est née la Révolution française. Chaque politique gabonais travaille pour avoir une clientèle en vue de venter ses mérites et soutenir son action politique même si ceux qui soutiennent cette action politique croupissent dans la misère et prient dans leur fort intérieur pour qu’un changement politique advienne. Il faut se le dire, les Gabonais qui vivent d’ambivalence n’entreront jamais dans un mouvement révolutionnaire de rupture brutale.

La Conférence nationale souveraine, du moins selon l’expérience vécue en 1990, est un forum de remise en cause d’un système politique par une indexation des coupables dans des échanges amèrement acrimonieux. Dans ce type de forum on assiste à une rixe politique par laquelle les uns défendent contre les autres un système politique même s’ils savent que ce système politique est défaillant. Il n’y a qu’à voir les échanges qui alimentent les discussions dans le net. Dans un forum de Conférence nationale, ceux qui disposent d’un rapport de force politique avéré l’emportent par démagogie. Ce type forum n’entraînera pas nécessairement le type de changement souhaité.

Le Gabon notre chère patrie est composé d’une diversité ethnique et clanique qui, en s’incarnant dans l’organisation de la vie politique du pays, cette diversité identitaire et sociopolitique entraîne un fonctionnement boiteux de l’État. Dans un tel cadre, aucun changement politique n’augurera l’avènement du pays que nous souhaitons pour le bien de tous et de chacun de façon égale.

Un sommet patriotique a l’avantage d’être qu’un lieu de discussion conviviale. Un cadre où chacun présente le type de société que l’on pourrait se donner en vue de se reconstruire et se donner le départ politique que nos pères ont raté à la fin des années cinquante.

Quelle que soit la tendance politique qu’ils arborent, les Gabonais, tous les Gabonais, en effet sont convaincus qu’il faut que le pays change. Pourtant, à cause des craintes ou de l’incompréhension des uns à l’égard des autres, cette volonté de changement ne trouve pas d’emprise dans nos actes et nos réflexions individuelles. Chacun capant dans des postures de préservations de ses acquis légitimes ou pas, voyant en l’autre l’incarnation du mal vécu ou potentiel.

Le forum patriotique, est le cadre du Gabon d’abord, cette patrie que nous souhaitons. En vérité, le sommet patriotique sera un lieu de discussion où les conversations porteront sur les sujets dont tous sont d’accord; laissant de côté des postures, les revendications qui fâchent; mettant de l’avant ce qui peut être le bien commun, le souhait minimal trouvé en chacun de nous pour l’intérêt de tous : l’amélioration politique, économique et sociale de notre pays.

Par rapport à cet objectif, chacun indiquera ce qu’il est prêt à faire pour que le pays change. Dans la discussion, patriotique, parce que c’est le pays que l’on met de l’avant et non soi-même, on fera des suggestions à partir des suggestions que les autres élaboreront en vue de les enrichir sans arrière pensée ou préconçus. Par cette volonté de porter plus loin ce que l’autre aura vu ou souhaiter pour chacun et tous, les discussions seront l’amorce de ce que ailleurs certains ont appelé la Révolution tranquille.

La Révolution tranquille, Quiet revolution, désigne une période de l'histoire caractérisée par une réorientation de l'État qui adopte les principes modernes visant la construction d'une nouvelle identité s'écartant du nationalisme traditionnel. Au Québec, le changement sociopolitique qui a entraîné la rupture profonde du point de vu politique, économique et culture dans les façons traditionnelles de faire fonctionner l’État et la société québécoise ont institué une rupture importante et profonde entrainant une évolution séculaire. La rupture avec la tradition a été accélérée par les débats intenses sur la volonté de changement trouvé chez chaque acteur de la communauté. Chacun, en effet, voulant bannir les excès qui maintenaient le Québec dans la tradition et dans l’emprise de la domination anglo-saxonne, l’empêchant de se moderniser, a mis de l’avant sa volonté de changement dans l’espérant du bonheur de tous.

Nous savons que nous voulons tous nous dépasser, nous départir d’un certain héritage politique pour faire avancer le Gabon, comme le disent certains émergents. Pourtant, même si c’est une volonté partagée, l’évolution du pays piétine, je dirais même que dans certaines sphères le pays connait un recule.

Dans toute volonté commune de changement, comme dans toute société d’ailleurs, il existe des poches de résistance. Des gens qui désirent maintenir le statu quo pour ne pas perdre leurs privilèges et ainsi perpétuer des façons de faire et de vivre contraire à l’intérêt général, même si par ailleurs, ils vivent dans la crainte quotidienne de tout perdre. Il faut pourtant donner à ceux là les garanties de mieux vivre en commun si le pays change. C’est cela le but du forum patriotique. Chacun doit trouver dans le changement une condition d’existence apaisante et favorable à la créativité, à l’inventivité du pays que nous désirons. En recherchant le changement dans chacun et pour chacun, nous amorçons une révolution qui ne peut que provoquer la mutation de notre pays.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

mardi 22 novembre 2011

Chers amis, chers compatriotes voici ma proposition


Le moment de nous dire à nous-mêmes ce que nous volons comme pays est arrivé. Nous avons suffisamment fait des dénonciations sur l’état de nos conditions de vie et de leurs causes. En dire davantage ne peut apporter les remèdes requis. Tout au plus, serions-nous des pleurnicheurs. Nous avons tous une idée de ce que nous souhaitons comme pays. Nous voulons la liberté et les bienfaits qu’elle entraîne.

Nous savons qu’au lendemain de notre indépendance politique de la France, un coup d’État avait été perpétré pour nous garder soumis politiquement et économiquement à cet ancien colonisateur. Depuis, toutes les actions, les réformes politiques et institutionnelles qui ont été mises en place n’ont eu pour seul dessein que de nous garder captifs de la domination d’une certaine volonté.

Plusieurs compatriotes aujourd’hui parlent ou revendiquent la démocratie en demandant, entre autres, la transparence électorale. Malgré la justesse des propos et la franchise du ton qui accompagnent ces revendications, les moyens mis en œuvre correspondent à des prières d’évocation de la magnanimité d’Ali Bongo et compagnie. Non Ali Bongo n’est pas magnanime. Il n’exaucera aucune des prières émises pour instaurer la démocratie. Nous devons également oublier la providence. Elle n’existe que lorsque l’on décide soi-même de se prendre en main. «Aide-toi et le ciel t’aidera» dit une maxime bien connue.

Nous devons prendre la décision de changer notre pays, de changer nos vies, de changer notre destin, sortir de cette espèce de fatalité qui emprisonne nos consciences. C’est dans cette logique que «ça suffit comme ça» trouve écho en moi et non de croire que la morale aura raison d’Ali Bongo. Ali Bongo et ses frères du PDG ne savent pas ce qu’est la morale, d’ailleurs que faut la morale quand il s’agit de parler de politique en état de soumission. Il faut sortir des simples discours idéalistes et idéalisant. Il faut prendre initier des actions pour confronter Ali Bongo et ses amis. Je ne parle pas d’affrontement, mais de confrontation politique.

Aussi, je propose la tenue d’un sommet patriotique dans notre pays. Réunissant des Gabonaises et des Gabonais de tous les horizons politiques et régionaux, des experts en droit, en économie, en sociologie, en politique, etc., nous dialoguerons sur ce que l’idéal de liberté politique que nous rechercherons nous apportera. Des débats délibérations naitront de nos échanges, nous édifierons un nouveau pays. Ali Bongo et compagnie seront les bienvenus s’ils le désirent. S’ils refusent c’est leur choix.

Au terme de nos travaux, nous rassemblerons au moins 100 000 personnes à Libreville pour dire et mettre en œuvre notre nouveau pays. Devant 100 000 personnes, il n’y a pas assez de militaires en faveur d’Ali Bongo au Gabon pour faire barrage à la volonté de changement de Gabonaises et Gabonais réunis pour leur liberté. Ce jour-là, ce sera le changement. Je me refuse à donner plus de détails mais je vous assure que cela est possible.

Il faut simplement oser.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

lundi 21 novembre 2011

LA DECLARATION DES PATRIOTES GABONAIS INDIGNES

Les trottoirs de Libreville qu’on a prétendu « libérer » sont pollués par des gravats, des tôles ondulées, des chevrons et autres détritus. Libreville ressemble actuellement à Beyrouth au temps de la guerre.

Les patriotes indignés constatent pour le regretter et le condamner que le pouvoir en place, dans sa dérive autoritaire et le mépris des lois et règlements de la République qui s’ensuivent, organise la destruction sauvage de biens immobiliers de compatriotes et autres propriétaires dans certains quartiers de Libreville et de sa périphérie.

Les patriotes indignés qui militent pour le respect des droits de l’Homme affirme leur attachement aux dispositions de l’article 1er 10°) de notre Constitution qui tirent leur source de les articles 2 et 17 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyens de 1789 ainsi que de l’article 17 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui édicte que : « 1. Toute personne, aussi bien seul qu’en collectivité, a droit à la propriété. 2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété ». Les patriotes indignés en rappelant ces sources de droit entendent souligner l’importance de ce droit constitutionnel de l’Homme.

Les patriotes indignés tiennent également à faire observer aux gabonaises et au gabonais, ainsi qu’à la communauté internationale, qu’en matière de démolition de constructions anarchiques ce sont les dispositions du titre VI de la loi n° 3/81 du 08 juin 1981 du 08 juin 1981 fixant le cadre de réglementation d’urbanisme qui encadrent l’action de l’État.

En substance, la procédure qui en découle impose que le ministre en charge de l’urbanisme, après procès-verbal d’infraction à la législation constatée par des agents habilités, ordonne au contrevenant de démolir dans un délai déterminé le bien construit en méconnaissance de la réglementation. Il faut donc une notification à l’intéressé. Si la construction anarchique n’est pas démolie au terme du délai fixé, alors le Ministre en charge de l’urbanisme saisit le tribunal compétent. C’est le juge et seulement lui qui peut ordonner la destruction du bien par l’Administration. Cette opération se fera au frais du contrevenant.

Les gabonaises et les gabonais auront bien compris que l’Administration n’a pas respecté la procédure qu’impose la loi. Aucun arrêté, aucune décision ne peut infléchir cette procédure. Et pourtant le pouvoir émergent s’en est affranchi. Quel gouvernement respectueux du droit peut-il se prévaloir de l’incivisme des citoyens pour s’autoriser lui-même à agir en dehors de la loi. Non ! « Nul ne peut se prévaloir des turpitudes d’autrui pour justifier les siennes ». De quel côté se trouvent donc les hooligans ?

Les gabonaises et les gabonais auront constaté, comme les patriotes indignés, l’irruption intempestive du Ministre des Travaux Publics et de celui de l’Intérieur dans ce dossier qui relève de la compétence du Ministre en charge de l’urbanisme. L’arrogance de leurs propos et la légèreté de leur posture ajoutent à la frustration légitime de nombreux compatriotes.

Si les patriotes indignés sont d’avis que dès lors que certains compatriotes n’ont pas respecté la loi, il convient de corriger cela, non seulement dans le respect des procédures légales mais également dans le respect de la dignité humaine.
Le gouvernement n’étant pas au dessus de la loi, les patriotes indignés tiennent alors à faire remarquer que lorsque celui-ci se prend à croire qu’il peut agir selon son bon désir alors l’on peut affirmer sans risque de se tromper qu’il s’agit d’un gouvernement tyrannique, qu’il s’agit d’une dictature.

Les patriotes indignés disent donc haut et fort que la répression conforme à la loi est juste mais elle n’est pas la réponse essentielle attendue par les gabonais dans le domaine de la politique de l’habitat, du logement et de l’urbanisme. Non seulement Ali Bongo et son gouvernement n’ont rien à proposer aux gabonais, mais ils ont menti en promettant la construction de 5000 logements par an, nous devrions en compter aujourd’hui 10.000. Le bilan après deux ans d’exercice plein du pouvoir c’est zéro (0) logement. Bien au contraire nous vivons les destructions de maisons, de barrières, honnêtement construites ou acquises à la sueur du front des compatriotes. Il est évidemment plus facile de défaire que de faire.

Sous prétexte de la visite du président français Georges Pompidou, en 1972 Albert-Bernard Bongo avait cassé à Glass et autres quartiers situés sur le parcours que devait emprunter son hôte…39 ans après jugez vous-mêmes ! Faut-il attendre des événements particuliers, ponctuels pour donner de l’apparence en lieu et place d’une vraie politique publique de l’urbanisme et du logement. Que nous dit le budget 2011 sur ce point ? Voilà une opération coûteuse qui n’est même pas inscrite au budget de l’Etat.

Les patriotes indignés fustigent cet amateurisme, ce pilotage à vue d’Ali Bongo et de son gouvernement qui confondent gouvernance et gesticulation. Un homme d’Etat italien du 19ème siècle a dit que « tous les imbéciles savent gouverner avec l’Etat de siège » et les patriotes indignés disent à l’unisson avec Mirabeau que « les rhéteurs parlent pour produire un effet de vingt quatre heures, les hommes d’Etat travaillent pour tous les temps ».

Sous d’autres cieux les villes nouvelles prospèrent à côté des villes anciennes, ici, au Gabon de nombreuses expropriations pour pseudo cause d’utilité publique en faveur de projets privés étrangers prospèrent au détriment des gabonais, en dépits du discours officiel.

Alexis de Tocqueville a écrit que « le goût qu’on montre pour le pouvoir absolu est dans le rapport exact du mépris qu’on professe pour son pays ».

Les patriotes indignés sont solidaires des compatriotes floués, spoliés et méprisés. Ils enregistrent avec tristesse et colère les récriminations sur cette opération hasardeuse de démolition qui vient amplifier la misère et le mal être des gabonais.

Enfin les patriotes indignés rappellent à tous les gabonaises et gabonais l’importance des dispositions suivantes de l’article 1 tiret 21°) de la Constitution de la République « La République gabonaise reconnaît et garantit les droits inviolables et imprescriptibles de l'homme, qui lient obligatoirement les pouvoirs publics… Chaque citoyen a le devoir de défendre la patrie et l'obligation de protéger et de respecter la Constitution, les lois et les règlements de la République. »

Oui gabonaises et gabonais levez vous et marchez avec la Société Civile et la véritable Opposition réunies au sein du mouvement « ça suffit comme ça ». Les patriotes indignés rejoignent aussi ce grand mouvement patriotique pour mettre fin à un régime inique.

Fait à Libreville, le 18.11.2011

Ngouali Disumba

La saga d’Accrombessi au pays natal

Il fallait s’y attendre. Qu’aux faits, l’on trouve les éléments qui viendraient les altérer. Qu’aux évidences, l’on trouve les mensonges à servir au public afin que celui-ci demeure dans la niaiserie où les pouvoirs veulent les maintenir. Les pouvoirs béninois et gabonais. Ainsi se comportent les Etats lors des scandales. Ces affaires d’Etat ! Sur l’affaire de l’avion présidentiel du Gabon, pas un coucou lambda immatriculé simplement TR (Tango Roméo), adresse aéronautique du Gabon, mais un des attributs du pouvoir d’Ali Bongo, président de la République, qui a été banalement contrôlé à l’aéroport de Cotonou. L’on comprend que le pouvoir béninois ait mis trois jours pour réagir. Cependant, posons des questions simples et utiles. Maixent Accrombéssi a-t-il été au Bénin entre les 11 et 13 Novembre derniers, alors qu’on annonçait un départ du Président gabonais pour Abu Dhabi ? Oui. C’est du moins ce que le communiqué de la Présidence du Bénin a annoncé. Cet avion avait-il à son bord des jeunes filles embarquées ensuite sur un autre vol ? Nul n’a démenti ce fait. Ces dernières ont-elles été appréhendées puis contrôlées positives aux tests anti-dopage ? Oui.

La lettre d’excuses publiée par des journaux fluants proches de la présidence de la République gabonaise parle d’une consommation d’aspirine. Toutes les trois. Etrange. Jusque-là, il n’y a aucun démenti sur la présence de Maixent Accrombessi au Bénin, encore moins sur la forte délégation qui l’accompagnait. Ni même sur la confiscation de son passeport par un « agent zélé ». Il y était bien pendant que son « protégé » se trouvait, seul, à Abu-Dhabi. Bien entendu, rien n’a filtré de cette visite à ce jour, où par ailleurs, se déroulait au même moment un Grand Prix de Formule 1. Quant au contenu du fameux avion, « devises et drogue ». La vérité de ces faits ne peut être dite à travers une « lettre d’excuses » dont les journaux du Palais ne se sont pas pressés d’accompagner du paraphe de « l’infortuné ». Le problème reste entier. En attendant un procès en diffamation du gouvernement béninois, qui, il faut le relever, n’a incriminé son agent de police que pour avoir violé les conventions de Genève. L’affaire de l’avion du président gabonais au Bénin est bien réelle.

Il reste toujours des zones d’ombre dans cette affaire. Alors que le communiqué officiel côté béninois enfonce plutôt le clou, en parlant d’une mission qu’a conduite le directeur de cabinet du Président gabonais, où était le dispositif protocolaire d’usage que le pays d’accueil met à la disposition de tels hôtes ? C’est généralement ce dispositif constitué d’ambassadeurs accompagnateurs, qui prend en charge toutes les formalités de circonstance (Hébergement, transport, formalités de police). Ce d’autant plus que l’envoyé d’Ali Bongo pour cette mission inconnue n’était pas n’importe qui. La saga béninoise de cet « enfant du pays » soulève cependant des questions de souveraineté que l’on ne passera pas sous silence.

Dans tous les pays du monde, il existe des attributs liés au pouvoir. Ces attributs sont des éléments intégraux de la souveraineté qu’incarne chaque chef d’Etat. Ali Bongo n’est pas une exception à cette règle. Au nombre de ceux-ci on peut citer : le bureau, le siège sur lequel il préside aux destinées du pays ou le Conseil des ministres ; le logement en fait partie. La voiture présidentielle, l’avion présidentiel qui généralement se mue en poste de commandement lorsqu’il est à bord. Ce sont-là des espaces inviolables. L’on n’a pas vu Fillon, en visite officielle au Gabon en juillet, dernier arrivé dans l’avion présidentiel. Ni Claude Guéant, tout puissant Secrétaire général de l’Elysée, avant de passer au Ministère de l’Intérieur, effectuer ses nombreuses missions à bord de l’avion présidentiel. Air Force One ou le « Command Car » de Barack Obama reste à l’usage exclusif du Président des Etats-Unis. Maixent Accrombessi s’est arrogé les attributs du pouvoir d’Ali Bongo dans cette affaire, par cet acte. C’en est trop !

A titre de rappel, alors Chef de cabinet, il se permettait le droit d’adresser une lettre de cadrage au Premier ministre, Chef du gouvernement. En lieu et place du président de la République. Et en lieu et place du Premier ministre, il signait en janvier 2010 une convention de plus de 10 milliards de francs pour l’achat de véhicules de luxe, avec une société basée en Suisse et en Autriche, SDP und Logistic, dont la filiale à Libreville se trouve à l’immeuble Deltassur (Ogar). Que l’on rapporte à son actif l’arrêt du cortège présidentiel, et autres hauts faits, rien ne surprendrait plus. « La tentation de Cotonou », c’est finalement cette tentation d’accaparement du pouvoir et se substituer sans cesse au tenant actuel de ce pouvoir ; de narguer sur son passage quelques « frères Popos », et de leur montrer que c’est lui « Iznogoude » qui est calife à la place du calife, lui « l’enfant du pays ».

Ainsi fonctionnent les Bongo, ainsi va le Gabon

dimanche 20 novembre 2011

PLAIDOYER POUR UN SOMMET PATRIOTIQUE SUR L’AVENIR POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL DU GABON APRÈS LE 17 DÉCEMBRE 2011



Le Gabon notre pays traverse une crise politique profonde, n’en déplaisent aux émergents et autres courtisans dans l’ombre. La source de cette crise, comme je l’ai démontré dans un article récemment, remonte au début de l’indépendance du pays.

«Sous la coloniale, la constitution du 27 octobre 1946, instituant l’Union Française, avait créé un cadre propice à l’éclosion du pluralisme politique en Afrique noire française. Au Gabon, comme dans les autres Territoires d'outre-mer, de grands mouvements politiques avaient vu le jour, et s’affrontaient sur le terrain politique. Par rapport à ce pluralisme politique, le 4 novembre 1960, le Gabon s’était dotait d'une constitution de type parlementaire. Elle conférait l’essentielle des prérogatives de l’autorité de l’État aux représentants du peuple assemblés ».

Au lendemain du refus du général de Gaule de faire du Gabon un département français et des vives discussions nées dans les échanges avec ses adversaires politiques, Léon MBA adopte des pratiques de gouvernement restreignant les libertés politiques au niveau de l’Assemblée nationale. Aidé par ses amis les forestiers blancs du Gabon qui mettent en place un système de corruption généralisée, Léon MBA parvient à avoir l’ascendant sur ses adversaires politiques et à prendre les commandes de l’Assemblée nationale. En 1961, alors qu’il est élu président de la République en candidat unique, une nouvelle constitution élaborée sans consultation des citoyens lui accorde pratiquement tous les pouvoirs du parlement. D’un système parlementaire, le Gabon passa à un système politique présidentiel sans le constamment du peuple pour un changement aussi fondamental. C’était un d’État.

En février 1964, voulant stopper Léon MBA dans ses manœuvres anticonstitutionnelles démocratiques, un groupe de patriote renverse arrête Léon MBA et amène au pouvoir son opposant démocrate Jean-Hilaire Aubame. La France qui voit en Léon MBA son allié dans l’exploitation des ressources du Gabon le ramène militairement au pouvoir et le pays passe alors sous la tutelle de Paris.

Gravement malade, Léon MBA est conduit en France pour des soins de santé. Pour assurer une succession qui favorise ses intérêts, la France encourage l’ajout du poste de vice-président de la République dans la Constitution. Dans la mesure où ce changement s’est appuyé sur la légalité constitutionnelle née en 1961, ce changement était ni légale et encore moins légitime.

Ce changement permettra à Albert-Bernard Bongo vice-président, d’accéder au pouvoir à la mort de Léon MBA en novembre 1967, donc illégitimement et immoralement. Afin de perdurer au pouvoir, Omar Bongo procédera à la modification de la Constitution pour instaurer le monopartisme. Il enlevait aux citoyens l’indépendance de choisir leurs gouvernants. En procédant unilatéralement, Albert Bernard Bongo perpétuera la situation de coup d’État. De la même façon, toutes les réformes constitutionnelles faites par la suite et qui ont trouvé justification légale dans les différentes Constitutions réformées par Albert Bernard Bongo antérieurement n’ont été qu’une perpétuation des coups d’États initiaux qui ont enlevé aux Gabonais le droit de choisir librement leurs gouvernants.

En 1990, la Conférence nationale entraînant l’instauration du multipartisme n’avait pas préalablement rétabli la souveraineté du peuple sur l’ordre constitutionnel. Voilà pourquoi les consultations électorales faites sous le multipartisme par la suite se sont toutes soldées par un contentieux entre la volonté de la majorité des citoyens et la volonté d’Omar Bongo et ses courtisans. Le cadre institutionnel favorisant la volonté d’Omar Bongo a soldé tous les contentieux en sa faveur. La crispation politique du peuple face à cette situation a entamé depuis 2994 une crise politique qui perdure.

Pour s’en sortir, les chefs politiques se sont retrouvés en France et ont signé des accords politiques, dites les accords de Paris. Ils entérinèrent quelques maigres principes pour établir un ordre constitutionnel plus propice à l’expression de la volonté souveraine des citoyens. Les citoyens furent convoqués à un référendum pour donner leur consentement à ces accords.

Dans la mesure où le cadre de discussion accouchant des accords de Paris n’offrait qu’un rapport de force minimal à l’opposition politique représentant la majorité des citoyens, les accords politiques de Paris n’ont favorisé que des changements constitutionnels mineurs. Ils n’ont pas été à la hauteur pour faire respecter l’expression de la volonté de la majorité des citoyens. Conséquemment, lorsque les citoyens ont été appelés à s’exprimer sur leur gouvernance après la signature des accords de Paris, les intérêts politiques égoïstes d’Omar Bongo soumettant l’ordre institutionnel du pays à sa volonté ont fait barrage à l’expression de la volonté de la majorité des Gabonais. C’est dans ce cadre institutionnel qu’à la suite du décès d’Omar Bongo que s’est tenue l’élection présidentielle anticipée d’août 2009.

Par rapport à cette élection, les observateurs sont unanimes. Ali Bongo qui a succédé à Omar Bongo comme président du pays n’avait pas remporté l’élection présidentielle anticipée de 2009. La mainmise sur les forces de sécurité et le contrôle que ses proches exercent sur les institutions de l’État ont fait proclamer l’élection d’Ali Bongo. De même, par le contrôle exercé par sa belle mère sur la Cour constitutionnelle avait vidé les contentieux nés de la contestation de cette proclamation en sa faveur.


Depuis trois mois, des appels à la non participation aux prochaines législatives sont dans les lèvres et les écrits des tenants de la transparente électorale et de la reprise par le peuple de la souveraineté de ses institutions politiques. Un mouvement citoyen a été mis en place pour relayer ces revendications. Le mouvement « ça suffit comme ça » regroupe en son sein des personnalités de la société civile, des cadres de partis politiques et leurs chefs de même que des citoyens anonymes, militants, activistes, etc. Pourtant, malgré la légitimité de la démarche qui le sous-tend la cause, ça suffit comme ça n’a pas encore fait tout le plein de mobilisation qu’on attendrait d’un tel mouvement. Plusieurs Gabonais préférant observés ce qui se passe et écouter ce qui se dit.

Échaudés par le comportement de plusieurs acteurs politiques, plusieurs gabonais ont développé le reflexe de l’attentisme et de la non implication dans les débats sociopolitiques. Pourtant, ça suffit comme ça ne peut faire l’économie de l’indifférence des Gabonais dans son engament pour le bien de tous les Gabonais. En leader de la revendication sociopolitique pour des changements notables, le mouvement, tout en maintenant le cap, doit reconsidérer certains aspects de son élan en vue de la mobilisation totale des gabonais.

À cette fin, il est nécessaire de dépasser les écueils de l’idéalisme imprégnant une grande partie de la pensée exprimée en ce moment. Il faut se départir des biais idéalistes et entraîner les gabonais dans un discours concret. Se départir des biais idéalistes suppose, d’abord et avant tout, de reconnaître que le discours actuel ne même nulle part. Il n’est pas positif. Les idées les plus magnifiques lorsqu’elles ne sont pas dotées, en elles-mêmes, d’une finalité concrète pour les gens qui vivent au quotidien des situations difficiles, elles n’ont qu’un pouvoir d’attraction sociale mineur. Elles ne peuvent constituent un facteur de mobilisation que dans la mesure où elles permettent ou laissent poindre un gain de tous les acteurs du changement.

L’appel à ne pas participer et à ne pas collaborer à la tenue des élections doit donc surtout viser à renforcer chez les citoyens l’espoir que leur mobilisation débouchera sur une démarche qui leur sera salutaire par la suite. À l’encontre du déterminisme de certains discours politiques humanistes, il est nécessaire d’insister sur ce qui adviendra du fait de ne pas aller à cette élection pour eux et non ce que le pouvoir subira de honte.

Dès lors, il est essentiel d’avancer un projet apte à rassembler largement. Il ne s’agit pas de dénoncer uniquement les rapports de domination existants mais de trace une alternative attrayante. Que se passera-t-il après le 17 décembre 2011. Contre le dévoiement de la notion de domination politique, il faut redonner à cette nation un sens politique authentique consistant à mettre en avant des mesures capables de transformer, voire, de dépasser la situation politique actuelle. Outre des propositions de réformes à la fois crédibles et radicales, un projet convaincant doit aussi dessiner un horizon de long terme, seul à même de réinsuffler l’espoir en des changements politiques souhaités par tous sans pour autant que nous exposition le pays et les populations a des situations malheureuses.

En effet, l’écrasante majorité des gabonaises et des gabonais vivent des situations politiques coriaces et multiformes qui entravent leur capacité à se donner des rêves sains et à mettre en œuvre des projets de vie simples. Des inégalités sociales aux inégalités entre les sexes, en passant par les discriminations fondées sur l’origine ethnique et clanique, le principe de liberté de se donner un destin pourrait refléter l’intérêt d’une majorité de citoyens.

La liberté n’est en effet effective que pour une minorité de dominants dans les rapports socio-économiques, culturels ou de genre, tandis que la majorité des individus cumule diverses formes d’oppressions et d’inégalités. L’idéal de liberté, en plus de permettre une contestation de l’existant et le rassemblement de divers combats, aurait aussi pour avantage de tracer une alternative mobilisatrice. Chacun n’aspire-t-il pas à être libéré des diverses entraves qu’il subit dans son existence et à pouvoir à la place réaliser ses rêves et projets de vie de manière autonome?

Potentiel de mobilisation

S’il est nécessaire de parler à l’intérêt de chacun ce n’est pas seulement en raison de des souffrances que chacun endure ou des mentalités nouvelles de la société de consommation qui créent des singularités sociales, mais aussi parce que l’égoïsme constitue une part des comportements humains tout aussi essentielle que l’altruisme et est particulièrement présent dans les motifs d’actions ou de décisions collectives. Au lieu d’interpréter le souci de soi uniquement comme un obstacle aux transformations sociales et une justification du statu quo, ça suffit comme ca devrait en percevoir le potentiel mobilisateur: à condition d’être utilisé pour générer une action collective de sensibilisation du particulier au collectif et du collectif au particulier au regard du gain éventuel qu’une mobilisation nationale pourrait entraîner.

La vision réaliste que nous proposons suppose aussi de laisser ouverte la définition de la liberté. Ainsi, dans une société où chacun serait libre de définir les entraves à sa vie et à son bien-être, certains choisiraient de se concentrer sur la liberté politique, l’autre sur son absence d’épanouissement socio-économique, tandis que d’autres privilégieraient leurs aspirations personnelles. Car il faut savoir que si certains participent à temps plein à la politique, d’autres ne consacrent qu’une petite partie de leur temps aux préoccupations politiques, ce qui impose d’intégrer pleinement dans le discours une approche qui laisse libre cours à l’appropriation du discours de la contestation, à la démocratie.

Mais rendre la liberté réelle pour chacun suppose aussi de penser les moyens collectifs de sa réalisation. Étant donné les nombreux rapports de domination caractérisant la société actuelle, des transformations d’ampleur sont nécessaires pour permettre à chacun de réaliser ses conceptions du bien: il s’agit non seulement de générer un engagement des citoyens en faveur d’un certains progrès sociopolitique et économique mais aussi, de dire comment l’engagement aboutira à cette conception du bien.

Action politique

La souveraineté politique et économique devrait dès lors être réhabilitée contre les attaques répétées dont elle fait l’objet mais sans céder pour autant aux tentations identitaires. Contrairement aux discours patriotiques en tout genre — qu’ils soient explicitement exclusifs ou fondés sur les droits humains et la démocratie et qu’ils soient nationaux, régionaux ou supranationaux — il est possible et souhaitable de penser la souveraineté en la détachant de l’identité. L’impulsion principale de l’action politique devrait être la réalisation de l’intérêt de la majorité des gens par la mise en place des conditions nécessaires à leur liberté.

Aussi, nous proposons aux Gabonaises et aux Gabonais de tenir après la période des fêtes au mois de mars 2012 un sommet patriotique sur l’avenir politique et institutionnel de notre pays. Par ce sommet, nous attendons nous réapproprier la souveraineté de nos institutions donnée aux mains des étrangers. Le débats sur la reprise entre nos mains des institutions de notre pays devrait donc être fonctionnelle plutôt qu’identitaire, éthique ou morale si l’on veut éviter les débats non rassembleurs — imposer à tous une vision particulière du bien — et communautariens — homogénéiser le collectif de manière artificielle, occulter ses contradictions internes et opposer un «nous» valorisé à des «eux» dénigrés.

En fin de compte, un projet ayant pour fin la liberté et comme instrument l’action collective devrait permettre au mouvement ça suffit comme ça de faire intéresser tout le monde au débats et à la revendication de la transparence électorale.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

samedi 19 novembre 2011

Le Gabon, le pays du coup d’État permanent.

Le préambule de la Constitution des États-Unis d’Amérique énonce: « Nous, le peuple des États-Unis, en vue de former une Union plus parfaite, d’établir la justice, de faire régner la paix intérieure, pourvoir à la défense commune, de développer le bien-être général et d’assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous décrétons et établissons cette Constitution pour les États-Unis d’Amérique ».

Cet énoncé montre que le but fondamental pour toute communauté politique est de faire régner une paix juste par tous par les biens-faits de la liberté pour tous. C’est d’ailleurs dans les bienfaits de la liberté par tous et pour tous que Jeremy Bentham (1789), théoricien utilitariste du droit positif, déterminera le but de toute Constitution. Elle doit garantir des droits et des libertés inaliénables pour tous les citoyens en vue de produire le plus grand bonheur pour le plus grand nombre de gens.

La Constitution du Gabon ne préserve que des droits et des libertés pour une infime minorité des citoyens en vue de leur seul bonheur politique au (mé) prix du mal-être pour le plus grand nombre des citoyens. Mais comment une Constitution faite par les citoyens pour le bien-être de tous les citoyens peut-elle conduire à une situation de mal-être pour la majorité? Les coups d’État permanents que vit le Gabon depuis la proclamation de son indépendance entraînant le détournement de la vocation de la Constitution gabonaise en est la cause.

Que faut-il entendre par coup d’État permanent? En quoi est-il un facteur du mal-être pour la majorité des Gabonais?

D'abord, précisons que l’État est la structure d’organisation politique qu’un peuple ou qu’une nation se donne à l'intérieur d'un territoire déterminé. Il a vocation d’exercer sur ce territoire son autorité pour permettre la paix et le bien-être de la collectivité, d’après la volonté exprimée par la majorité de ses citoyens. Pour ces fins, l’État est un ensemble de principes moraux et légaux enchâssés dans la Constitution par consensus de ces citoyens. Ces principes ne peuvent favoriser la liberté et le bonheur pour tous, que si les pratiques de gouvernance font valoir la primauté du droit, laquelle ne peut être effective que lorsqu’il y a séparation des pouvoirs entre les différentes institutions de l’État. Une telle séparation fait obstacle à la volonté d’un individu ou d’un groupe d’individus de prendre illégalement et/ou immoralement le contrôle de l’autorité de l’État en contravention de la volonté de la majorité des citoyens.

Justement, le coup d’État est le choc entre la volonté d’un individu de prendre le contrôle de l’autorité de l’État et la volonté de la majorité des citoyens de déterminer leurs gouvernants. En s’emparant du pouvoir illégalement et/ou immoralement, les usurpateurs de l’autorité de l’État détournent l’ordre institutionnel pour que les pratiques de gouvernement qui en découlent veillent non plus à la préservation de l’expression démocratique de la majorité des citoyens, mais pour qu’il serve à leur seule volonté de l’usurpateur. En pareille situation, l’État n’est plus démocratique, ne tirant plus sa légitimité dans la volonté de la majorité des citoyens. La conséquence de tout coup d’État est la restriction si ce n’est l’élimination des libertés politiques et des droits fondamentaux dans l’exercice de la citoyenneté. L’État est dès lors une autocratie, tirant sa légitimité de la seule volonté de celui qui dirige le pays. La boîte de pandore de tous les excès est dès lors ouverte.

Comment le coup d’État a-t-il pris racine au Gabon? Et comme est-il devenu un phénomène permanent?

Le coup d’État est un phénomène récent. Il est consécutif à l’avènement de l’État de droit qui a conduit à l’instauration de l’expression de la volonté des citoyens comme cadre de désignation des gouvernements. Par rapport à cette expression de la volonté des citoyens pour faire fonctionner l’État, tous les coups d’État suivent un schéma similaire. Voilà pourquoi la théorie du coup d’État n’a pas évolué depuis le coup d’État opéré par Napoléon de Bonaparte.

Pour prendre le contrôle de l’État français, le 9 novembre 1799, Napoléon Bonaparte, avait pris possession du commandement de l'armée en vue du maintien de l'ordre dans Paris. Il avait déplacé les lieux des assemblées populaires pour que la population ne les investisse pas et s’oppose à son coup de force. Les représentants du peuple ne pouvant plus s’assembler, l’autorité de l’État s’était de facto incarnée dans la personne qui parlait en son nom et des personnes le soutenant dans son action. Napoléon Bonaparte avait mis les villes sous le contrôle de la police. Toute entrée ou sortie fut interdite. Ces contrôles de l’autorité de l’État et des citoyens avaient rntrainé la soumission forcée des populations à la volonté de Bonaparte.

Pour que la soumission à Bonaparte perdure dans le temps, il avait jeté la volonté de la majorité des citoyens aux orties en faisant régner une Constitution soumettant l’ordre constitutionnel et institutionnel à sa seule volonté. Par cette soumission, il pouvait changer l’ordre constitutionnel pour la satisfaction de ses visées politiques. De fait, pour demeurer au pouvoir plus longtemps que ne lui autorisait la Constitution, Napoléon Bonaparte avait, au matin du 2 décembre 1851, décrété unilatéralement le changement de l’ordre constitutionnel. Ce changement sans le consentement librement ou clairement exprimé par la majorité des citoyens, ou leurs représentants désignés dans une élection libre et transparente constituait la perpétuation du coup d’État initial. Le changement constitutionnel fait ne visait qu’à soumettre indéfiniment la volonté de la majorité des citoyens à la volonté du putschiste sans user du contrôle de la population et des assemblées populaire par les armes.

Incontestablement, lorsque le coup d’État conduit à un changement de l’autorité politique de l’État, on entre dans une situation de «coup d’État permanent». Le coup d’État permanent est une expression née de la plume de François Mitterrand (1964) lorsqu’il critiqua les prérogatives que s’était données le général de Gaule sous la cinquième république pour gouverner par ordonnance et changer constamment l’ordre institutionnel pour le fonctionnement de l’État français à sa satisfaction.

En vérité, si l’État moderne est par principe le cadre du contrat entre citoyens pour convenir de qui doit gouverner et comment il doit le faire, selon la volonté exprimée clairement et librement par la majorité des citoyens, ne fait-il aucun doute que tout changement de la Constitution qui n’est pas entériné dans l’exercice démocratique soit une violation de la Constitution, surtout lorsque ces changements limitent les droits démocratiques acquis ou les libertés essentielles à l’expression de la démocratie.

Certes, certains observateurs désobligeants font valoir que dans le cas du Gabon ce sont les représentants du peuple qui procèdent à la réforme de la Constitution. Les changements de l’ordre constitutionnel seraient donc légaux et légitimes. Comment parler de légitimité dans les réformes constitutionnelles lorsque le pouvoir est un absolutisme et que les soi-disant représentants du peuple réformateurs de la Constitution sont désignés de façon autocratique.

Le coup d’État permanent est le fait de constamment changer la Constitution en prenant appui sur une légalité constitutionnel antérieure elle-même illégale et ou illégitime.

En effet, la situation du coup d’État que nous connaissons au Gabon aujourd’hui est la perpétuation des réformes constitutionnelles opérées à partir de la modification illégale et illégitime de la Constitution initiale du Gabon.

«Sous la coloniale, la constitution du 27 octobre 1946, instituant l’Union Française, avait créé un cadre propice à l’éclosion du pluralisme politique en Afrique noire française. Au Gabon, comme dans les autres Territoires d'outre-mer, de grands mouvements politiques avaient vu le jour, et s’affrontaient sur le terrain politique. Par rapport à ce pluralisme politique, le 4 novembre 1960, le Gabon s’était dotait d'une constitution de type parlementaire. Elle conférait l’essentielle des prérogatives de l’autorité de l’État aux représentants du peuple assemblés ».

Au lendemain du refus du général de Gaule de faire du Gabon un département français et des vives discussions nées dans les échanges avec ses adversaires politiques, Léon MBA adopte des pratiques de gouvernement restreignant les libertés politiques au niveau de l’Assemblée nationale. Aidé par ses amis les forestiers blancs du Gabon qui mettent en place un système de corruption généralisée, Léon MBA parvient à avoir l’ascendant sur ses adversaires politiques et à prendre les commandes de l’Assemblée nationale. En 1961, alors qu’il est élu président de la République en candidat unique, une nouvelle constitution élaborée sans consultation des citoyens lui accorde pratiquement tous les pouvoirs du parlement. D’un système parlementaire, le Gabon passa à un système politique présidentiel sans le constamment du peuple pour un changement aussi fondamental. C’est le premier coup d’État.

Mais en février 1964, Léon MBA est renversé par un coup d'État qui amène au pouvoir son opposant démocrate Jean-Hilaire Aubame. La France le ramène militairement au pouvoir et le pays passe alors sous la tutelle de Paris. Gravement malade, Léon MBA est conduit en France pour des soins de santé. Pour assurer une succession qui favorise ses intérêts, la France encourage l’ajout du poste de vice-président de la République dans la Constitution. Dans la mesure où ce changement s’est appuyé sur la légalité constitutionnelle née en 1961, ce changement était ni légale et encore moins légitime.

Pourtant, il permettra à Albert-Bernard Bongo vice-président, d’accéder au pouvoir à la mort de Léon MBA en novembre 1967, donc illégitimement et immoralement. Afin de perdurer au pouvoir, Omar Bongo procédera à la modification de la Constitution pour instaurer le monopartisme. Il enlevait aux citoyens l’indépendance de choisir ses gouvernants. En procédant unilatéralement, Albert Bernard Bongo, comme Napoléon Bonaparte, avait perpétué la situation de coup d’État antérieur. De la même façon, toutes les réformes constitutionnelles faites par la suite et qui ont trouvé justification légale dans les différentes Constitutions réformées par Albert Bernard Bongo antérieurement n’ont été qu’une perpétuation des deux coups d’États initiaux qui ont enlevé aux Gabonais le droit de choisir librement leurs gouvernants.

En 1990, la Conférence nationale entraînant l’instauration du multipartisme n’avait pas préalablement rétabli la souveraineté du peuple sur l’ordre constitutionnel.

Voilà pourquoi les consultations électorales faites sous le multipartisme par la suite se sont toutes soldées par un contentieux entre la volonté de la majorité des citoyens et la volonté d’Omar Bongo et ses courtisans. Le cadre institutionnel favorisant la volonté d’Omar Bongo a soldé tous les contentieux en sa faveur. La crispation politique du peuple face à cette situation a entamé une crise politique en 1994. Pour s’en sortir, les chefs politiques se sont retrouvés en france et ont signé des accords politiques, dites les accords de Paris. Ils entérinèrent quelques maigres principes pour établir un ordre constitutionnel plus propice à l’expression de la volonté souveraine des citoyens. Les citoyens furent convoqués à un référendum pour donner leur consentement à ces accords.

Dans la mesure où le cadre de discussion accouchant des accords de Paris n’offrait qu’un rapport de force minimal à l’opposition politique représentant la majorité des citoyens, les accords politiques de Paris n’ont favorisé que des changements constitutionnels mineurs. Ils n’ont pas été à la hauteur pour faire respecter l’expression de la volonté de la majorité des citoyens. Conséquemment, lorsque les citoyens ont été appelés à s’exprimer sur leur gouvernance après la signature des accords de Paris, les intérêts politiques égoïstes d’Omar Bongo soumettant l’ordre institutionnel du pays à sa volonté ont fait barrage à l’expression de la volonté de la majorité des Gabonais. C’est dans ce cadre institutionnel qu’à la suite du décès d’Omar Bongo que s’est tenue l’élection présidentielle anticipée d’août 2009.

Par rapport à cette élection, les observateurs sont unanimes. Ali Bongo qui a succédé à Omar Bongo comme président du pays n’avait pas remporté l’élection présidentielle anticipée de 2009. La mainmise qu’il avait sur les forces de sécurité et le contrôle que ses proches exercent sur les institutions de l’État ont favorisé la proclamation de son élection. De même, par le contrôle exercé par sa belle mère sur la Cour constitutionnelle avait vidé les contentieux nés de la contestation de la proclamation de l’élection en sa faveur.

Pour conclure, disons que la particularité des coups d’État et de leur permanence est de priver de façon permanente les citoyens de leurs libertés et de leurs politiques fondamentaux pour faire le choix du gouvernement qu’ils désirent. Cette privation a pour corollaire la soumission à la volonté d’un tiers qui se dit ou se croit illuminé d’une connaissance pour décider du destin de tout un peuple. Dans un discours mémorable, Winston Churchill avait postulé que « La démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres ». Il employait cette maxime pour justifier les imperfections de la démocratie. Pourtant, bien qu’imparfaite, la démocratie était vue par lui comme le moins pire de toutes les autres formes de gouvernement, dont notamment l’autocratie qui expose les individus à des conditions politiques qui leur enlèvent la qualité de citoyen pour leur substituer la qualité de sujet.

Il est dans l’intérêt primordial de la République du Gabon, que le peuple devienne le souverain, reprenne la souveraineté de sa Constitution en vue : de former une Union plus parfaite, d’établir la justice, de faire régner la paix intérieure, pourvoir à la défense commune, de développer le bien-être général et d’assurer les bienfaits de la liberté qu’offre une Constitution établie pour le peuple et par lui-même ou ses représentants librement et démocratiquement choisis. Le combat pas de pas biométrie, pas de transparence doit conduire à la réparation des coups d’États permanents que vit le pays depuis son indépendance.

Joël Mbiamany-N’tchoreret
Résolument anti-autocratie

lundi 7 novembre 2011

Le déficit d’attention et ses effets psychosociaux

Je suis en ce moment en train de travailler avec une adolescente qui éprouve énormément des difficultés à s’adapter socialement dans son environnement social et scolaire. Dans l’examen fait en clinique, il a été diagnostiqué chez elle un déficit d’attention (DA). Les DA sont de plusieurs ordres. Dans le milieu scolaire ou j’interviens, les plus connus sont les TDA/H ou trouble de déficit d’attention avec hyperactivité. L’adolescente qui nous a été référé a un DA causé par un deuil qui a profondément bouleversé son développement psychosocial.

Elle a développé à la suite de ce deuil une incapacité à assumer son potentiel sociocognitif. Cette incapacité crée une perte qui à son tour occasionne un trouble du comportement favorisant ce que l’on appelle dans notre métier l’inadaptation sociale. Et, comme dans tout perte, l’incapacité entraîne toutes d’émotions inhérentes au deuil: le déni de la réalité, la colère, le marchandage, la dépression et, etc.

Pour les personnes DA non diagnostiquées et non traitées, ce deuil n'est jamais assumé car la perte n'a jamais été identifiée. En conséquence, ces personnes sont prisonnières de la colère ou de la dépression qui sont pourtant normales pour des personnes en deuil. Au point de départ, la colère et la dépression non résolues ne sont ressenties que pendant l'enfance ou l'adolescence, à l'école. Mais elles seront ressenties également dans toute situation d'apprentissage ou de tâche à accomplir. Ainsi ces personnes seront frustrées et dépressives en permanence.

La colère sera déclenchée par un incident anodin ou parfois même par aucune cause apparente, tout au moins aux yeux de l'entourage. Si la colère est normale chez un personne qui vit le deuil, les personnes DA souffriront quant à elle de colères incontrôlées pour de multiples raisons et sans doute aussi à cause d'un deuil non résolu. Entre autres raisons, le déficit d'attention rend la personne moins efficace qu'elle ne le serait normalement, d'où la frustration. Parce que la personne est incapable de contrôler son TDA, elle aura l'impression d'avoir perdu le contrôle de sa vie et elle se sentira démunie. La frustration et l'impuissance font mal, très mal. Et la colère est une défense spontanée contre la souffrance, dès lors qu’elle aura le sentiment d’être attaquée, elle agira de façon incontrôlée comme pour par mécanisme de défense instinctif. Mais il y a toujours un sentiment sous-jacent à la colère, c'est l'impuissance, le désespoir, la peur ou la frustration qui favorisent le débordement émotif.

Le débordement émotif est un autre facteur sous-jacent à la colère des personnes déficientes attentionnelles qui s'ignorent. L'expression «l'émotivité à fleur de peau» a été conçue sur mesure pour elles. Elles sont tellement hypersensibles qu'elles sont incapables de trier les émotions agréables des émotions désagréables. Elles absorbent toutes les émotions instantanément et sans distinction au point qu'elles en sont inondées. L'impression de débordement émotif fait que la personne DA se sent menacée et confuse, et elle réagit alors en désespoir de cause comme pour sauver sa peau.

Elle est consciente de tout ce qui se passe autour d'elle, elle a le cœur sur la main. On dira souvent qu'elle exagère, mais il n'en est rien si on tient compte de ce qu'elle ressent dans sa peau. Il nous semble à nous qu'elle exagère, mais si nous tenons compte de l'intensité des émotions qui l'habitent, ses réactions sont compréhensibles.

La vulnérabilité crée le besoin de se protéger; c'est ainsi que la personne s'enrage et pique des colères à propos de tout et de rien. «Éloignez la souffrance», voilà ce que veulent dire ses sautes d'humeur. Souvent la cause de ces sautes d'humeur est exagérée, mais elle est toujours là. Un mécanisme de défense? direz-vous, et vous aurez raison. Un mécanisme nécessaire aussi longtemps que la personne DA n'aura pas trouvé une façon plus efficace et moins dommageable de se protéger.

On trouvera dans la personne DA non traitée la tristesse de se faire reprocher constamment d'être dans la lune, la douleur d'être méprisée, rejetée, ou parfois même physiquement punie pour un travail qui n'a pas été fait, qui ne pouvait pas être fait. On trouvera l'impuissance à comprendre ce qui a mal été, et ce qu'on aurait pu y changer. On trouvera aussi un désespoir profond.

Plus souvent, on y voit la confusion. «Pourquoi est-elle fâchée contre moi», demande le mari, «puisque j'ai fait de mon mieux.» Comme cet homme qui amène sa femme au restaurant, étant convenu qu'il paiera la facture, mais qui s'engage dans une conversation avec quelqu'un d'autre en faisant le plein d'essence, et dont la femme se demande ensuite où il est parti. Pourquoi es-tu fâchée contre moi? Pourquoi suis-je incapable de me concentrer sur ce que je dois faire? Pourquoi ne puis-je pas me rendre du point A au point B sans me laisser distraire? Qu'est-ce que je fais dans la vie?

Souvenons-nous que les personnes déficientes attentionnelles non diagnostiquées et non traitées trouvent que le monde est bourdonnant, affairé, tout va trop vite. Elles sont incapables d'apprivoiser leur environnement, de bloquer les stimuli indésirables qui leur empoisonnent l'existence. Ce n'est pas seulement le monde qui les rend confuses, mais aussi leurs réactions.

Les personnes qui ont un déficit d'attention sont colériques, frustrées, confuses et hors d'elles-mêmes. Elles sont parfois dépressives chroniques, prisonnières de leur deuil, un deuil dont elles ignorent l'objet. Leur crainte de l'échec est énorme et invalidante. Il n'y a pas de quoi à s'étonner quand on sait que leur vie entière n'est qu'une suite interminable d'échecs. Pourquoi une personne si habituée à l'échec entreprendrait-elle de nouvelles expériences ou s'engagerait-elle dans de nouvelles situations qui ne lui vaudront que de nouveaux échecs.