samedi 30 avril 2011

Le romantisme en politique au Gabon est-il un obstacle à un jugement serein de la chose politique?

Poser la question du romantisme en politique et de son incidence sur nos mode de pensée et de nos engagements en politique, c'est constater qu'il y a brèche entre le militantisme politique de bon aloi du besoin d'unité qui crée la force de l’union et une quotidienneté politique un tantinet aliénante.

Le feu qui émane de l'âme est de la même nature que les étoiles desquelles nous sommes attirés dans notre engagement en politique. En suivant des individus et non la cause du combat, voilà qu'une partie de nous-mêmes s'en trouve envolée pour laisser place à un mimétisme de la pensée d’autrui. Nous empruntons par conséquent un sentier sans savoir où il nous conduit. Fiers des étoiles qui nous guident dans la torpeur de la nuit, nous tissons effectivement une conception du monde qui n’est pas le fait de l’idée de la cause mais le fait des idées des porteurs de l’idée de la cause. Qu’arriverait-il s’il advenait que ces étoiles deviennent filantes et disparaissent dans la nuit? La cause perdra-t-elle tout son sens? En Afrique du Sud, plusieurs ont suivi Nelson Mandela, non pas parce qu’il était porteur de l’idée de la cause de la libération des sud-africains noirs mais parce qu’il était devenu l’incarnation même de la cause. Il était la cause de la libération politique des noirs. Sa perte n’aurait pas entraîné la fin du combat, au contraire.

Très prochainement, nous aurons à épiloguer sur les effets du romantisme politique au Gabon, notamment ces conséquences dans un certains enferment du militantisme qui empêche la raison de raisonner et de ce fait de suivre le cheminement qui fait évoluer les Nations. Nous ne voulons faire de leçon à personne. Nous nous inscrirons dans une dialectique philosophique pour poser les jalons qui doivent tracer de façon philosophique le chemin de nos modes d’action lorsqu’on se dit être animé de l’intérêt du devenir de la Nation et de sa félicité. La publication apparaitra dans mon blogue (http://www.joelmbiamany-ntchoreret.blogspot.com/) bientôt.

vendredi 29 avril 2011

Liste complète des élites ivoiriennes dans l'entre-chambre de la mort à l'hôtel du golf de Ouattara


LISTE EXHAUSTIVE DES PERSONNES ARRETEES OU DEPORTEES PAR ALLASSANE-SARKOZY-OBAMA

La dictature de Ouattara est en marche : Tous les cadres de LMP emprisonnés ou déportés au Nord du pays

On l’a déjà bien compris, Alassane Ouattara, le Président ivoirien installé par la France et l’Onu, est un dictateur pure sucre qui ne fait pas les choses à moitié.

Très peu soucieux des valeurs de la démocratie et de l’Etat de droit, il a mis sous les verrous tous les cadres et dignitaires de la majorité présidentielle (LMP) pro-Gbagbo, y compris le couple présidentiel Gbagbo.

Une partie est en résidence surveillée à L’Onuci-Pergola et l’autre est déportée au Nord de la Côte d’Ivoire à Katiola, Odienné et Korhogo. Les plus chanceux sont en fuite à l’extérieur du pays.
Le but visé est la disparition pure et simple du Front populaire ivoirien (FPI) et de tous les partis de la majorité présidentielle.

Voici l`état des lieux.

Personnalités transférées à Korhogo
- Président Laurent Gbagbo, capturé par la Force Licorne le 11 avril 2011, après un cours séjour au Golf hôtel.

Personnalités transférées à Odienné
-Première Dame Simone Ehivet Gbagbo, capturé par la Force Licorne le 11 avril 2011, après un cours séjour au Golf hôtel.

Les personnalités placées en
résidence surveillée à la Pergola :

- Premier Ministre Aké N`gbo Gilbert et famille (8 personnes)
- Ministre Amani N`guessan et famille (7 personnes)
- Ministre Alcide Djédjé et famille (5 pers)
- Ministre Dano Djedje
- Ministre Kata Keke
- Ministre Ouegnin Georges Armand
- Ministre Daniel Boni Claverie
- Ministre Ettien Amoikon
- Ministre Adjobi Christine
- Ministre Désiré Dallo et epouse
- Ministre Yanon Yapo
- Gouverneur Dakoury Philippe Henri
- Mme Sess Kouassi Hortense
- Mme Kili Angeline
- Mme Dedy Adèle (maire d`Issia)
- Mme Obodou Marcelline
- Honorable Marie Odette Lorougnon
- Honorable Sokoury Bohui Martin
- M. Koudou Simon et famille (6 pers)
- M. Maurice Lohourignon
- M. Franck Anderson Kouassi
- M. Gnahoua Zibrabi Norbert
- Mme Hue Lou Simone
- Mme Valerie Bahin
- M. Bohui Armand
- M. Gueze Germaine
- M. Sam l`Africain
- M. Koné Largaton
- Mme Boli Marie Claude
- Mme Kacou Rolande Agnes
- M. Kima Emile
- Mme Dorothée Diacouré
- Mlle Leba Chantal
- Mlle Yasmine N`guessan
- M. Gaudji Theophile
- Dir cab du Ministre Desire Dallo
- Conseiller du Pr charge du transport et famille (5 pers)

Les collaborateurs de Gbagbo transférés à la Compagnie Territoriale de Korhogo.

1.Général de brigade : Dogbo Blé Bruno,
2. Médecin Colonel : Daléba René,
3. Commissaire Principal de police : Monnet Denis,
4. Chef de Bataillon : Dua Kouassi Norbert,
5. Commissaire de Police : Guédé Zakali,
6. Capitaine Major de Police Kobli Remi,
7. Sous-lieutenant Zakro Hervé,
8. Adjudant Gosse Mathieu,
9. Adjudant Zokou Bi Traguié,
10. Adjudant Kouamé Kouakou,
11. MDL chef Gnaloko Jonas
12. Adon Eustache,
13. Amos Loba,
14. Sergent Chef Faitai Kouakou Jean Henry,
15. Déli Kié,
16. MDL Sopi Grah,
17. MDL Kéné K. Laurent,
18. MDL Tchika Fabrice,
19. Sgt Gnamké Ekolan,
20. M. Bahi, Patrice,
21. M. Djékori Aimé,
22. M. Zéza Kaka Jean Louis,
23. M. Yodé Ozy

Les collaborateurs de Gbagbo transférés à Katiola, dans une prison depuis le lundi 24

M. Koné Boubacar (ex-directeur du protocole d`Etat),
Kuyo Téa Narcisse (ex-chef de cabinet),
Le ministre Jean Jacques Béchio,
La ministre Bro Grébé Geneviève
L`Inspecteur Général d`Etat Aboudrahamane Sangaré

Les collaborateurs de Gbagbo transferés à Bouna :

Pascal Affi N’guessan, président du FPI

Pro-Gbagbo emprisonnés nouvellement au Golf hôtel:

- Jean Baptiste Akrou, ex-DG du quotidien progouvernemental Fraternité matin
- Mahan Gahé, SG de la centrale syndicale DIGNITE


Publié le vendredi 29 avril 2011 | IVOIREBUSINESS

jeudi 28 avril 2011

Pour la démocratie au Gabon, il faut aller au-delà de la biométrie sinon taisons-nous!

Le but de tout processus électoral est de rendre possible l’alternance au gouvernement. Depuis 50 ans au Gabon, c’est le même parti qui est au pouvoir. Le développement périclitant à cause de la mauvaise gouvernance, ce ne sont pas les prouesses de gouvernance du Parti Démocratique Gabonais (PDG) qui le maintiennent au pouvoir. Ce sont ses capacités à usurper la volonté exprimée dans les urnes : les coups d’État électoraux.

L'alternance politique est l’expression manifeste de la souveraineté du peuple pour encourager sa bonne gouvernance. Elle est favorisée par les mécanismes de séparation des pouvoirs des institutions de l’État. Elle empêche l’une des parties à un concours électoral de s’adjuger l’expression populaire librement exprimée et ainsi d’ôter au peuple son droit souverain d’élire et de démettre les gouvernements.

Assurément, lorsqu’il y a absence des mécanismes de la séparation de pouvoirs dans l’État, l’une des parties au concours électoral dispose nécessairement d’un rapport de force indu par rapport à l’autre partie. Les institutions qui organisent le concours électoral ont vite fait de la favoriser et la placer aux commandes du gouvernement. Le gouvernement ainsi désigné n’agira pas en conformité de l’intérêt du peuple, mais en rapport avec ce qu’il croit être la volonté du peuple. Au demeurant, même s’il dit parlé au nom du peuple, puisque le peuple n’a aucun moyen pour le rendre redevable de ses actions et le sanctionner si nécessaire, c’est en fait au nom de sa propre volonté qu’il s’exprimera.

En réalité, au Gabon, toutes les institutions qui assurent l’organisation, le fonctionnement de la vie politique et la validation des résultats des urnes sont concentrées entre les mains d’Ali Bongo : héritage de son père. Pour rendre crédible toute élection au Gabon, la lutte pour l’alternance politique doit s’enraciner dans l’instauration des mécanismes pour que l’expression de la volonté de gouvernance du peuple soit reconnue et authentifiée. Il ne saurait porter sur un autre objectif.

En cela, il est malheureux de voir que certains au Gabon croient qu’en produisant des fichiers électoraux avec des données biométriques, le vote librement exprimé, selon le nombre exact des inscrits et leur identification formelle, ferait barrage aux coups d'État électoraux. Cela ne sera pas le cas. Certes les données biométriques permettraient qu’une certaine transparence électorale soit de mise. Mais elle ne sera pas garante du respect de l’expression des votes qui sera proclamée et authentifiée. Des preuves de fraudes électorales ont été maintes fois présentées devant la Cour constitutionnelle sans qu’elle ne s’en émeuve outre mesure.

Comprenons que la démocratie n’est pas que le fait pour les citoyens de voter librement. Personne au Gabon ne vote avec un fusil à la tempe. Le scrutin est libre malgré quelques accros importants. Pourtant, l’expression exprimée par le peuple gabonais n’est pas reflétée authentiquement dans la proclamation publiée par les institutions qui sanctionnent la joute du concours électoral. Ce n’est pas le vote libre ou la conformité du nombre de votants par rapport au nombre d’inscrits qui est le principal problème des fraudes au Gabon. C’est l’absence formelle de la séparation des pouvoirs des institutions de l’État qui favorise les coups d’État électoraux.

Au regard des capacités du parti au pouvoir à contrôler toutes les instances de l’organisation et du fonctionnement de l’État, dans le contexte actuel, l’alternance politique au Gabon est impossible même si les listes électorales sont confectionnées sur la base des données biométriques. Encore que rien ne garantie l’authenticité de la proclamation des élections. La Cour constitutionnelle penchant toujours du côté du parti au pouvoir et ses alliés.

Joel Mbiamany-N’tchoreret

mercredi 27 avril 2011

DECLARATION DE L’UNION NATIONALE


Alors que l’Union Nationale observe la réserve qu’elle s’est imposée après les premières discussions avec la délégation de haut niveau envoyée par le Secrétaire Général des Nations Unies dans un souci d’apaisement du climat politique rendu difficile par les exactions du pouvoir établi, celui-ci entreprend depuis quelque temps des manœuvres de diversion qui ne trompent personne : Hier, c’était le prétexte de l’Île Mbanié dont aucun Gabonais ne conteste l’appartenance au territoire national, aujourd’hui c’est la biométrie dont plus personne ne conteste désormais l’intégration dans la liste électorale avant les prochaines échéances électorales.

L’Union Nationale fait d’emblée remarquer qu’une telle fuite en avant, outre qu’elle n’est qu’une opération de communication politicienne, ne saurait prospérer car elle ne répond pas et ne correspond pas à la solution suggérée par l’ampleur de la grave crise politique que connaît notre pays.

L’Union Nationale rappelle que c’est l’opposition gabonaise tout ensemble réunie au sein de l’ACR (Alliance pour le Changement et la Restauration) et de la CPPA (Coalition des Partis Politiques pour l’Alternance) qui a présenté au Président de la République Française Monsieur Nicolas Sarkozy le 24 février 2010, puis au Secrétaire Général des Nations Unies Monsieur BAN KI MOON, le 1er juillet de la même année, un mémorandum énonçant les questions impliquées par cette crise qui relève de la bonne gouvernance et de la transparence électorale.

L’Union Nationale affirme qu’aucun règlement de la crise gabonaise n’est possible sans que les problèmes posés depuis longtemps par l’ensemble de l’opposition gabonaise ne soient examinés dans leur ensemble et non de manière parcellaire et tendancieuse.

L’Union Nationale rappelle que la crise politique gabonaise implique désormais l’organisation des Nations Unies dont la neutralité est un gage de crédibilité du processus et des solutions qui en sortiront ; que ce qui est entrepris par le pouvoir établi ressemble à une manœuvre destinée à remettre en cause les engagements pris par le pouvoir établi devant les Nations Unies et à torpiller l’implication de cette organisation dans le règlement de cette crise.

L’Union Nationale rappelle aussi qu’elle demeure la première force politique de l’opposition avec ses dix parlementaires et ses 154 élus locaux sur l’ensemble du territoire national. Qu’elle dirige des conseils municipaux, des conseils départementaux et des mairies d’arrondissement. Elle est implantée dans l’ensemble du territoire national où elle compte de nombreux militants et sympathisants. L’Union Nationale entend donc continuer à jouer pleinement son rôle dans l’intérêt du peuple gabonais et de notre cher pays. Elle n’accepte pas la tentative de marginalisation dont elle l’objet en ce moment.

En effet, elle porte depuis sa création l’option la plus crédible d’une alternance démocratique dans notre pays. Cette position particulière lui vaut depuis ses débuts, l’acharnement du pouvoir établi. La dissolution d’un parti politique est un acte d’une exceptionnelle gravité que l’on ne retrouve que dans les sombres périodes de l’histoire des nations, car elle préfigure ou consacre la fin de la démocratie et la mise entre parenthèses des libertés publiques.

Tout en restant fidèle à la démarche du Secrétaire Général des Nations Unies dont une mission de haut niveau est attendue à Libreville dans les prochains jours, l’Union Nationale, par la plume de son Président, a déposé ce jour, un recours devant le Conseil d’Etat lequel en disant le droit, confirmera que la dissolution de l’Union Nationale est nulle et de nul effet.


Fait à Libreville, le 27 avril 2011.

Envoyé par JEAN-PIERRE ROUGOU dans JEAN-PIERRE ROUGOU le 4/27/2011 11:59:00 AM

lundi 25 avril 2011

Peut-on vraiment tirer profit des leçons d’histoire pour savoir comment se conduire en politique de nos jours au Gabon?


Un certain adage dit que «Le fait que les hommes tirent peu de profit des leçons d'histoire est la leçon la plus importante que l'histoire enseigne». En d’autres mots, l’histoire enseigne que ce qui est regrettable chez l’être humain est son incapacité à tirer profit des leçons du passé pour adopter la conduite politique appropriée. Mais qu’entend-on par leçon d’histoire?

De façon simpliste, on pourrait dire que la leçon d’histoire est l’enseignement sur un événement antérieur qu’on est tenu d’intégrer afin d’adopter la conduite qui sied à une circonstance donnée. On peut dès lors se demander s’il est possible pour un individu d’agir en fonction d’un événement d’histoire donné. Nous répondons par la négative.

Dans nos recherches doctorales sur la construction des connaissances chez les humains, nous avons découvert que les adultes apprennent de façon différente que les enfants. Les enfants apprennent à partir des découvertes qu’ils réalisent sur les faits ou sur les connaissances ou des faits qui leur sont présentés, alors que les adultes, dans leurs recherches d’accomplissement socioprofessionnelle, apprennent à partir des pratiques réflexives sur leurs propres expériences ou celles d’autres personnes de leur entourage. Au regard de ce mode d’apprentissage, certains auteurs ont conclu que le genre humain apprend en tirant profit des leçons d'histoire. Il en n'est rien.

Notons d’abord qu’il y a une confusion entre expérience et histoire. L’expérience est une connaissance acquise dans la pratique d’un métier, d’une profession ou d’une situation particulière. L’histoire en revanche peut être considérée telle des événements originaux survenus dans un temps donné. Rappelons aussi que l’événement est la résultante de la conjugaison de plus d’une variable : faisant intervenir plus d’un individu agissant selon des circonstances particulières dans un contexte bien déterminé selon un temps T également bien défini. Il est difficile pour un individu de tirer profit d’une histoire ou d’un événement faisant intervenir autant de variables. Il ne saurait être en mesurer de les contrôler en totalité.

Il est vrai que l’individu tire profit de son expérience ou celle d’une autre personne. Selon la définition que nous faisons de l’expérience, il ne s’agit pas d’un profit de leçon d’histoire (selon un événement V dans un temps T, d’après une situation S et selon un contexte C). De même que l'homme tire des leçons de ses expériences passées, le genre humain prend conscience de comment il doit agir en tirant enseignement de sa propre histoire. Et cette histoire est en fait son expérience de vie et non d’histoire en général.

En effet, il n'y a pas de lois scientifiques sur des histoires des gens comme il y a des lois de la nature. Chaque individu est consubstantiel, chaque période est unique, et chaque histoire est singulière car bâtie sur un vécu et un environnement singuliers. Voilà qui rend doublement impossible le fait que l'on puisse prétendre tirer leçon d'histoire du passé d’autrui. Elle n'est que la connaissance du passé d’un individu selon des variables que l’on ne maîtrise pas.

Mais alors à quoi sert l’étude de l’histoire?

Un individu peut sur la base de l’étude de l’histoire tirer leçon de l'histoire, par une lecture attentive de ses mécanismes et de ses enseignements. À l'appui de cette réponse, on cite souvent les exemples de personnages historiques qui ont su, dit-on, utiliser les fruits de cet enseignement. «Le prince Laurent de Médicis, régnant sur Florence, en Italie, sut profiter de la clairvoyante analyse que fit Machiavel des mécanismes politiques, dans son ouvrage Le Prince». Napoléon Bonaparte réussit ses conquêtes en partie liée à la lecture attentive qu'il fit des exploits d'Alexandre le Grand et à la manière dont il sut tirer des leçons. Pourtant, ces exemples ne sont pas de nature à infirmer notre thèse.

Selon Hegel, les grands esprits sont ceux qui, à chaque fois, ont trouvé la solution appropriée à un problème donné, la solution originale à une difficulté nouvelle en usant de leur inventivité. Il faut par conséquent conclure que dans « le tumulte des événements» une maxime générale est, non seulement une illusion, mais même un obstacle. «Elle propose, en effet, aux femmes et aux hommes politiques qui doivent affronter une crise, des solutions nécessairement inadaptées à la nouveauté de la situation présente». Cette maxime paralyse, au contraire, l'action du Génie en l'empêchant d'inventer des solutions nouvelles et appropriées (selon un événement V dans un temps T, d’après une situation S et par rapport à un contexte C).

En vérité, la vie est une fenêtre d’opportunités. Lorsqu’elle est entrouverte, il faut passer à travers et non espérer que la porte s’ouvre. Supposons qu’elle ne s’ouvre jamais ou qu’elle s’ouvre dans le champ. On ne pourra que se retrouver dans le champ. Mais pour savoir identifier les opportunités opportunes, il faut savoir faire preuve d’une certaine perspicacité de la lecture de la réalité (selon un événement V dans un temps T, d’après une situation S et selon un contexte C). Pour cela, il faudra savoir user de cette capacité d’analyse qui ne nous laisse pas nous figer dans des postulats de romantisme politique et faire dans la politique politicienne.

Les seuls enseignements que nous pouvons apprendre de l’histoire politique du Gabon, au regard de ce que fit Père Mba et ce que fait maintenant Pierre Mamboundou est qu’il ne faut pas suivre un individu mais s’instituer les événements politiques du temps, pour se situer dans un parcours qui nous inscrit dans la poursuite des valeurs politiques, un idéal politique. Si devant nous, se trouve une personne qui incarne cet idéal et qu’il faille le suivre pour l’atteindre tant mieux. Sinon, si la personne devant nous se fourvoie, nous l’esquivons et continuons notre parcours vers cet idéal. Ainsi, nous évitons de nous inscrire dans le suivisme aveugle et aveuglant. Telle doit être la leçon d’histoire que nous devons intégrer pour savoir comment se conduire en politique de nos jours au Gabon.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

Les 9 axes de l’émergence: les aberrations du développement du Gabon d’Ali Bongo


Pendant la campagne électorale pour l’élection présidentielle anticipée de 2009, Ali Bongo avait fait confectionner des affiches publicitaires sur sa candidature qui montraient sa photo en avant plan d’images de grandes métropoles comme Chicago, New-York, Bangkok, Kuala Lumpur, etc. Elles illustraient des gratte-ciels de grandes villes modernes preuve de l’accomplissement d’un immense développement. Par ces images, le numéro 9 projette Libreville dans 15 ans comme ressemblant à ces villes. Nous avons qualifié cela de «République de l’utopie» dans un de nos précédents post.

Plusieurs compatriotes considèrent que nous faisons dans la mauvaise fois et la mesquinerie politique lorsque nous critiquons Ali Bongo. Les partisans de l’émergence disent même que nous faisons des prières tous les matins à l’Église pour qu’Ali Bongo échoue. Certains nous écrivent pour nous dire mais enfin laissez-le avancer.

Non chers lecteurs, aucun de nous à l’Union Nationale ne fait des prières pour qu’Ali Bongo échoue. Échouer dans quoi? Qu’est-ce qu’il fait au juste? S’il y a quelque chose qu’il fait et que nous ignorons montrez-le nous. Ali Bongo n’échouera que par sa propre incompétence et ses propres turpitudes.

Il a proposé 9 axes de développement démocratique, économique et social du Gabon. D’où son sobriquet d’Ali9. Toute personne le moindrement lucide sait qu’il ne réussira pas. Ce sera 9 x = 0. Non pas parce que nous placerons des obstacles dans son chemin, mais simplement parce qu’il n’a pas la vertu qui peut accompagner une telle ambition.

Prenons ses neuf axes d’émergence du Gabon un à la fois et mettons-les à l’épreuve des faits et de la réalité vécue au quotidien.

Axe 1 : consolidation de l’État de droit. Un État de droit présuppose un État où il y a primauté de la règle du droit. Tous soumis à la loi. Nous constatons depuis son assermentation qu’il viole la Constitution dans chacun des actes qu’il pose. De plus un État de droit requiert une séparation formelle des pouvoirs. On note une prééminence du pouvoir du chef de l’État dans l’ensemble des institutions. Avec la dernière révision constitutionnelle, il a institué une République monarchique : autoritarisme et totalitarisme sont le mode de fonctionnement de l’État. Il n’a de compte à rendre qu’à lui-même. Pour ce qui est de la consolidation de l’État de droit la note est zéro sur 100.

Axe 2 : Faire de la décentralisation une réalité : il dit vouloir transférer progressivement certaines compétences exercées par l'État vers les pouvoirs locaux ainsi que les moyens qui vont avec. Rien de ce qu’Ali Bongo a fait au Gabon depuis sa prise de pouvoir indique une volonté de décentralisation. Au contraire, on note, par la création au sein de la présidence de la République des commissions et autres directions générales, la centralisation de tous les pouvoirs régaliens : développement économique, mesures sécuritaires, relations internationales et même bourses et stage. Alors quand il parle de décentraliser et de donner aux régions les pouvoirs qui vont avec, de quel pouvoir parle-t-il ?

Axe 3 : Réussir la moralisation de la vie publique et assurer une meilleure gouvernance des affaires publiques. Il dit qu’il importe de restaurer la confiance entre la Nation et sa classe politique, entre l'Administration et les administrés. Pour ce qui est de la confiance entre la Nation et la classe politique il faudra repasser. En interdisant un parti politique par le fait d’une discorde électorale ou en fermant des médias parce qu’ils parlent de ses adversaires politiques n’est pas de nature à faire dans l’instauration de la Confiance.

Axe 4 : Préserver l'intégrité territoriale et consolider les rapports avec les pays voisins et amis. Préserver l’intégrité du territoire c’est d’abord s’assurer que les multinationales qui exploitent nos ressources respectent et préservent l’environnement et exploitent ces mêmes ressources dans le meilleur intérêt des Gabonais ; que les Gabonais en profitent tous et de la façon la plus équitable. On ne peut pas dire cela de l’exploitation de nos matières premières. Les multinationales françaises pillent nos matières premières en disposent comme bon leur semble.

Axe 5 : Diversifier les sources de croissance et de développement durable. Où est le plan de développement et de croissance économique ? Pour le moment nous n’avons que des veux pieux.

Axe 6 : Mettre en place les infrastructures de soutien au développement économique. Nous attendons toujours de voir le plan de développement de l’industrialisation du Gabon dans ces détails. Où sont les investisseurs Malaisiens? Le contrat de 5 milliards de dollars est passé où?

Axe 7 : Mieux gérer les finances publiques. Alors là, quelle blague ! Et l’achat et la réparation de cet immeuble à Paris pour 150 000 000 d’euros. C’est ça bien gérer les finances publiques. Un immeuble de 5 millions d’euros aurait suffi pour le petit Gabon. Où se situe l’enquête sur la disparition des 7 milliards de francs CFA à l’Assemblée Nationale? Est-ce le patrimoine personnel a été rendu public telle que cela est stipulé dans la loi contre l’enrichissement illicite?

Axe 8 : Mieux responsabiliser les gabonais et les pousser à être plus entreprenants. La chambre de commerce du Gabon, de Libreville, ne sert qu’aux réunions. Où sont les mesures d’accompagnement pour faire éclore une classe de Femmes et d’Hommes d’affaires gabonais. L’État par sa mauvaise gestion est incapable de payer la plupart des entreprises autochtones avec qui il fait les affaires. Comment les Gabonais deviendront-ils entreprenants si l’État est incapable d’honorer ses engagements financiers ?

Axe 9 : Lutter contre les inégalités, la pauvreté et l'exclusion. Le programme d’émergence fait le constat que «les Gabonais ne ressentent pas encore assez au quotidien les fruits du développement économique de notre pays. Les infrastructures sociales restent très insuffisantes (hôpitaux, logement, etc.), près d'un quart de nos concitoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté et les écarts de revenus demeurent importants». Quelle ironie ! Et avec ce constat vous êtes allés achetés et faire réparer un immeuble en France d’environ 100 milliards de francs CFA. Vous avez vraiment une grande empathie pour vos concitoyens.

Non mesdames et messieurs de l’émergence, on ne vous critique pas par mauvaise fois ou mesquinerie. Par vos actes, vous ne faites que l’aberration. De fait, vous êtes l’incarnation de la source de douleurs de toutes les Gabonais et tous les Gabonais.

Vous parlez d’émergence du Gabon. Par rapport à ce vous proposez comme plan de développement et au regard de vos actes, on ne sait pas exactement de quelle émergence vous parlez. Est de votre émergence personnelle ou celle du Peuple Gabonais? Vous parlez d’avancer en confiance est-ce dans l’élimination de la misère des Gabonais ou dans vos illusions?

Joël Mbiamany-N'tchoreret

samedi 23 avril 2011

Réponse aux amis de l’Union Nationale sur leurs critiques à propos de mes écrits


Chers amis, mes chers frères

Que d’éloquence, vous faites dans vos critiques! J’apprécie la sincérité de vos propos constructifs sur mes écris et vous remercie de me permettre une réflexion supplémentaire sur la pensée exprimée sur mon derniers texte en discussion et sans doute de gagner là l’occasion de mieux préciser ce qui a été peut être maladroitement énoncée, puisque mal saisie. Il est vrai que mon propos est une critique à l’égard d’une certaine position de certains leaders de l’Union Nationale. Mais ce n’est pas que cela. Le malheur de l’Union nationale c’est d’avoir des individus qui font dans le fanatisme politique comme au PDG et que toute critique, même de bon aloi, est mal vécue.

Pourtant, une critique peut être positive ou négative. L’important n’est pas la critique, mais l’enseignement qu’on peut en tirer. Il faut croire que certains se refusent à tout enseignement et s’enferment dans des placards, la tête en étau entre leurs paumes, pour éviter d’entendre tout débat sur l’action du parti. La science de la chose leur étant infuse. Ce qu’ils pensent est ce qui est : c’est le règne de la pensée unique, l’Église chrétienne à l’aurore de son histoire. Nous savons ce qu’il en a été de ceux qui ont osé poser la question qu’il ne fallait pas. Les regrets sont formulés aujourd’hui mais encore tout mal avait été fait. Que de douleurs vécus par les gens de l’époque.

Si l’on en vient à faire une critique dans la place publique c’est peut-être parce qu’il n’y a pas place de la faire de l’intérieur : manque d'écoute, de structures de débat et de voies de communication appropriées.

Pourquoi critiquer les leaders de l’union nationale et pas les autres. Simplement parce dans le débat qui doit se faire et le débat à venir sur l’avenir politique de notre pays, ils sont ceux qui comptent. Entendons par là, que les gens du pouvoir agiront toujours et tous comme des moutons, avançant tête baissée, sans regarder où ils vont, tout en confiance comme ils aiment se le faire et se laisser dire. Ils sont condamnés à agir comme cela. L’Union du Peuple Gabonais est dans les cendres cherchant à trouver quelques charbons pour allumer la vie de leur parti. Mais il n’y a plus que de la cendre. Tout comme le parti du Père Mba, il ne faut pas compter qu’il renaisse de ces cendres là. On ne pactise pas avec le diable et espérer garder sa vertu populaire. Les autres groupuscules de parti sont avec ce qu’ils appellent la «majorité républicaine». Il y a quelques petits partis politiques dans l’opposition radicale qui ont un discours vrai et qui méritent notre respect et notre admiration. Encore que n’ayant pas la portée de l’Union nationale, ils ne sont que l’écho de leur propre voix.

L’Union Nationale regorge ce qu’il y a de mieux en ce moment au pays, selon la diversité des individus qui la compose, de l’expérience de leurs formations et de leurs expériences professionnelles. Il y a dans ce groupe des individus capables d’amorcer au Gabon un tournant décisif de notre histoire, une révolution, si le moindrement ils font don de leur de soi en s’exposant dans des débats internes pour rechercher chez l’autre l’apport du mieux, s’ils acceptaient d’être critiques de leurs propres actions (individuellement et collectivement) et que de ces critiques et de ce don de soi, ils arrivent en consensus sur ce qu’il y a lieu de faire, sans au préalable préjuger de l’analyse de chacun et jeter aux orties le point de vues de ceux qui n’appartiennent pas à un certain cercle d'un certain clan.

Lorsque dans l’Ogooué on se déplace en pirogue et que la pagaie n’est pas attachée à la pirogue, le piroguier rame de chaque côte de son navire. La raison en est qu’en ramant que d’un seul côté, le navire prend la direction non voulue et accoste au mauvais débarcadère. Pour l’avenir de notre pays, l’Union Nationale ne peut se permettre un tel accostage. L’Union Nationale doit faire l’union nationale de la diversité des points de vue pour que de chacun de ses flancs viennent les voix de sa propulsion.

Au lendemain de la fondation de l’Union nationale, le parti au pouvoir a pris peur. Il faut dire qu’au départ, cette Union nationale apparaissait improbable. Il y avait trop d’égos surdimensionnés disait-on. Pourtant, la détermination des uns a eu raison du scepticisme des autres. Là où l’Union nationale fait moins peur aujourd’hui, c’est dans l’espèce de surplace qu’elle semble opérer par des choix non débattus. Elle est toujours en arrière d’un coup au regard des événements. Il y a certes un travail de fond qui se fait sur le terrain en ce moment avec les rencontres citoyennes. Je salue cette initiative. Ce travail peut faire tâche d’huile et même ébranler le pouvoir si le moindrement il était élargi et vulgarisé d’avantage. Si tous les unionistes mettaient la main à la patte, il y aura formation d’une déferlante. J’en suis certain. Mais il manque au parti des structures de base pour répondre à ses besoins d’expansion, simplement parce que les énergies qui comptent sont mises ailleurs, là où il ne faut pas… suivez mon regard. Les rencontres citoyennes est une grande initiative. Il faut tabler là-dessus.

Pour le reste, ce qui est regrettable c’est que les gens se focalisent sur la critique sans en examiner le bienfondé. Pour eux, critique rime avec affaiblissement du parti, intelligence avec l’adversaire politique, trahison. On se croirait à la belle époque des partis communistes d’Europe. On a là une conduite de l’idiot du village. Comme le dit si bien André Mba Aubame, je montre la lune, d’aucuns s’attardent à regarder le doigt. Ils en viennent à dire que mon doigt est gros. Ainsi me dit-on, c’est pas le moment de critiquer, c’est pas le moment de dire certaines choses, oui vous avez raison mais vous l’avez mal dit, etc.,. En somme, avançons comme cela et plus tard on aura le temps de redresser disent certaines de me critiques. Sauf que nous aurions atteint la rive. C’est au départ de la pirogue qu’il faut viser la cible. Je ne suis pas contre l’Union nationale, je suis avec elle plus que ceux-là qui font dans les courbettes de palais du prince. Seulement, je pense que le parti doit adopter une démarche de prise du pouvoir et non de son partage.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

Les dessous de table du néocolonialisme français au Gabon et en Côte d’Ivoire : justification de notre désolidarisation politique avec UN


Le 18 avril 2011, nous avons envisagé de nous désolidariser de l’Union Nationale. Nous évoquions pour ce faire l’abstention de la dénonciation des principaux leaders du parti au Gabon contre le coup d’État militaire perpétré en Côte d’Ivoire par la France pour mettre Ouattara au pouvoir.

Nous faisions un parallèle entre ce coup d’État militaire et la situation de crise politique latente dans laquelle le Gabon se trouve plongé depuis l’élection présidentielle anticipée de 2009. Cette dénonciation nous apparaissait une occasion de remettre en cause les pratiques politiques incestueuses que la France entretient avec nos gouvernements pour sa mainmise sur nos pays et de laquelle notre développement économique tarde à prendre son envol.

Dans les faits, la situation est plus complexe que le laisse paraître la réalité de surface. Dans ce texte, nous montrons la complexité de cette réalité. Particulièrement, l’emprise de la France sur nos pays, l’handicap qu’elle constitue pour leur développement démocratique et économique et le manque de courage d’un certain engagement de nos leaders politiques à la combattre ouvertement.

Devant la souffrance de ce constat, il m’apparaissait essentiel de prendre mes distances vis-à-vis d’une certaine partisannerie politique. Bien que je sois revenu sur ma décision, désormais je laisserai la politique aux politiciens, me contente d’analyser la vie politique. Les esprits faibles n’y verront qu’un changement de camps politique.

Pourtant bien que je garde un certains penchant pour l’idée de l’Union Nationale, mon cri est un renoncement à être un acteur politique complaisant avec le colon . Mon combat est celui de la libération du Gabon de l’emprise française. Seule cette libération est de nature à favoriser le développement économique et politique de notre pays en particulier et de toute l’Afrique francophone.


De l’interventionnisme de la France dans nos pays

Par interventionnisme nous entendons la tendance qu’a la France à intervenir politiquement ou militairement dans les affaires politiques de ses anciennes colonies. Nulle part ailleurs dans le monde la France n’intervient militairement plus qu’elle ne le fait dans des États africains depuis leurs indépendances. L’intervention militaire en Côte d’ivoire, de la France et des États-Unis avec la complicité de l’organisation des Nations Unies, de même que le parti pris de ces pays pour le coup d’État électoral d’Ali Bongo au Gabon sont favorisés par la lutte que se livrent les pays occidentaux et les pays émergents depuis la fin du 20e siècle. Elle a pour enjeu le contrôle impérialiste des pays d’Afrique francophone en vue d’une une main basse sur leurs matières premières.

Pourtant les pays d’Afrique francophone sont considérés indépendants. Pourquoi la concurrence entre pays occidentaux et pays émergent entraine-t-elle un impérialisme sur ces pays? Comment cet impérialisme a favorisé le coup d’État militaire en Côte d’Ivoire et encouragé la situation qui a conduit Ali Bongo à prendre le pouvoir au Gabon au mépris des résultats des urnes? En quoi l’engagement de l’opposition gabonaise vis-à-vis de l’emprise néocoloniale du Gabon est complaisant?


L’impérialisme capitaliste français

John Atkinson Hobson dans son livre, Impérialisme (1902), a défini l’impérialisme comme le prolongement du capitalisme occidental. Dans «les Origines du Totalitarisme», Hannah Arendt (1951) rattachera l'impérialisme à la notion d'expansion comme fin en soi du développement des pays capitalistes. L'État-nation étant devenu petit pour suffire au développement de l'économie, l'impérialisme débouche dans la conquête des territoires en vue de l’exploitation des facteurs de production qui alimenteront l’empire et assurer sa suprématie économique et commerciale. C’est à ces fins que les territoires de l’Afrique ont été colonisés par la France. C’est à ces seules qu’il faut comprendre la présence de la France en Afrique. Pour cela, tout rapport entre les pays francophone d’Afrique et la France est fondé sur des relations de prédation, peu importe le type et le domaine dans lequel se fait cette relation.

Le capitaliste colonial

Le colonialisme est la doctrine qui conduit un pays étranger à conquérir un territoire. Cette conquête se manifeste par l'extension de la souveraineté de cet État étranger sur des territoires situés en dehors de ses frontières nationales. Selon Margaret Kohn, cette extension de souveraineté se traduit par la domination politique et l'exploitation économique du territoire. D’après la doctrine juridique élaborée au XVIe siècle, l’effectivité de la colonisation entraine un droit de propriété sur les territoires colonisés. De ce droit de propriété, la colonisation française a entraîné la mise en place d'une infrastructure pour la domination des populations africaines afin de favoriser l’exploitation des territoires pour le bénéficie de la production capitaliste française. Elle a consisté à une exploitation prédatrice du territoire et quasi esclavagiste de ses habitants. On y notait l’existence du travail forcé comme occupation des populations africaines pour alimenter l’économie de la France. Des centaines des milliers de personnes ont perdu leur vie dans cette entreprise de domination française.

Les traitements inhumains infligés par les nazis aux juifs ont fait reconsidérer vers la fin de la seconde guerre mondiale les types de rapport humains que le colonisateur français entretenait avec les peuples africains. Le colonialisme capitaliste fondé sur le travail forcé considéré déshumanisant a été aboli et l’indépendance fut donnée aux africains. La fin de la seconde guerre mondiale n’avait pas mis fin au capitalisme : au besoin de contrôle des territoires pour l’exploitation des matières premières pour l’expansion du capitalisme français. Ne pouvant plus exercer une domination à caractère esclavagiste, les impératifs capitalistes du capitalisme français par rapport aux nouvelles valeurs humanistes ont entraîné une mutation du colonialisme pour faire naître le néocolonialisme : essentiellement, une forme de domination par une dépendance à travers des accords de coopération. René Dumont (1966), examinant ces accords de coopération, avait dit «l’Afrique est mal partie» et à juste titre. Les accords de coopération maintenaient le même type de rapport de domination, le travail forcé en moins.

Le néocolonialisme français

Le néocolonialisme désigne les rapports que la France a mis en place pour maintenir, à partir des années 1960, avec ses anciennes colonies, par des moyens détournés ou cachés (accords de coopération), la domination qu’ils entendaient exercer dans ces nouveaux pays indépendants.

Les accords de coopération entre la France et les pays d’Afrique francophone ont consisté à la signature d’ententes de collaboration afin d’octroyer une indépendance de façade, enrayant dans les faits le travail forcé au profit du droit de propriété de la France sur les matières premières de ce pays et un droit de regard absolu sur les activités politiques et économiques devant s’y produire. Pour parvenir à de tels accords de coopération, bien avant les indépendances, la France a mis aux commandes de ses colonies des collaborateurs autochtones comme relais de leurs ambitions coloniaux nouveaux. Tout africain qui s’est érigé la mise en œuvre de ces accords a été supprimé sur le champ comme Lumumba au Congo, Thomas Sankara au Burkina-Faso ou quelques années plus tard, Germain Mba du Gabon. Ces éliminations physiques sont concomitantes aux suppressions d’organisations politiques ou syndicales pouvant exiger l’indépendance effective des pays de la domination néocoloniale. Et selon des rites maçonniques et des combinaisons affairistes, les adversaires politiques des chefs d’État qui subsistent entrent dans une opposition politique de convivialité. Elle mène non pas à une bataille pour la conquête effective du pouvoir et la libération des États francophones de leur domination mais pour le partage du pouvoir. Ainsi, l’opposition politique ne sert que de garde-fou contre l’éventuel refus de celui qui est à la tête de l’État de suivre les recommandations dictées au regard des intérêts de la France. C’est à ce type d’opposition politique contre laquelle je m’élève. La seule opposition qui vaille est celle contre l’emprise du Gabon par la France. Elle doit conduire à la remise en cause du néocolonialisme.

La tentative de remise en cause des accords de coopération néocoloniale

La coopération avec la France est un système fondé certes sur l’indépendance des États africains mais comportant pour les partenaires de la France des éléments de subordination tant sur le plan matériel que sur le plan culturel, les dirigeants africains et malgache ont entendu substituer des rapports de coopération économiques et commerciaux nouveaux, de caractère nettement plus égalitaire que leur offrait la Chine et dont le but essentiel apparaissait être le développement de leur État.

Sous l’influence des idéologies du commerce international, de la globalisation des marchés et de la mondialisation des économies, les changements de perspectives de mode de coopération et de commerce international ont suscité une remise en cause de la situation de monopole que la France avait avec ses anciennes colonies. Les pays africains ont affiché la volonté d’entrer dans des partenariats avec les pays émergents selon les déterminants de l’offre et la demande des matières premières. Ces accords entrainaient de facto la mise à l’écart des accords de coopération néocoloniale signés avec la France. Dans cet esprit, Omar Bongo a signé des accords de coopérations économiques avec la Chine pour l’exploitation du gisement de fer de Bélinga dans le Nord-est du Gabon, des accords d’exploitation forestière avec la Malaisie, et a entretenu d’autres ententes du genre avec le Brésil pour d’autres types de matières premières. La venue de la Chine dans l’exploitation des matières premières du Gabon enlève à la France son monopole du commerce des matière première provenant de l’Afrique de même qu’elle donne à la Chine et aux autres pays émergents un avantage économique et commerciale face aux luttes économiques que ces pays mener vis-à-vis du capitalisme occidentale. La garantie des intérêts du capitalisme français passant au second plan, la France entend remédier à cette situation en délogeant de son pré-carré les chefs récalcitrants à la préservation de ses intérêts et en leur substituant des présidents plus enclins à sauvegarder le monopole de la mainmise française sur les matières premières de leur pays.


La riposte du capitalisme néocolonial : la déstabilisation des présidents hostiles

La riposte pour préserver la suprématie de la mainmise français dans l’exploitation des matières premières des pays francophones du Golf de Guinée a enfourché trois chevaux de bataille : environnementaux, gouvernance et militaire.


La riposte néocoloniale au Gabon

La France, les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne sous couvert de protéger l’environnement et particulièrement le bassin du Congo ont financé des ONG environnementaux gabonaises. A partir de ces financements, ces ONG ont été mises à contribution pour dénoncer les accords que le président Omar Bongo avait signé avec la chine pour l’exploitation du gisement de Bélinga et les autres accords commerciales d’exploitation forestières et minières. Elles ont fait des représentations publiques de nature à bloquer la mise en œuvre de ces accords. Ainsi, le projet d’exploitation du gisement de fer de Bélinga annoncé depuis 1999 par la Chine tarde à se mettre en œuvre. Sans le savoir, des ONG comme Brainforest participé à la lutte impérialiste capitaliste au côté du néocolonialisme français et américain. Également, pour affaiblir Omar Bongo et les autres chefs d’État de la sous-région, leur enrichissement personnel a été mis sur la place publique par des ONG tels que Transparancy international. Ces dénonciations ont fait valoir la mauvaise gouvernance dont ces dirigeants se sont rendus coupables. Des plaintes et des poursuites judiciaires ont été envisagées. Ces plaintes et la possibilité de poursuites judiciaires ont eu pour effet de mettre les chefs d’États africains qui voulaient se défaire des accords de coopération avec la France sous pressions.


Du coup d’État électoral au Gabon en 2009

À la suite du décès du président Bongo, il s’est posé le problème de sa succession. Il convenait à la France de trouver un leader politique qui pouvait le préserver leurs intérêts. De la panoplie des candidats à la succession, il leur fallait un individu taillé sur mesure. Il ne devait pas avoir des assises populistes et disposer d’une notoriété politique trop grande entre autre du fait de l’appartenance à une des trois principales ethnies du pays : fang, Tsébi ou Punu. De fait, Pierre Mamboundou avait été écarté, surtout qu’en venant aux commandes de l’État, vu son indépendance d’esprit et son arrogance il était susceptible de changer certaines accords de coopération. Suite au lobbying qu’il avait fait par l’entremise de l’ambassadeur de France au Gabon, il avait été décidé qu’Ali Bongo était la personne indiquée pour préserver les intérêts de la France au Gabon.

Durant la campagne, la montée en puissance d’André Mba Aubame (AMO) inquiéta la France. AMO avait fondée sa stratégie électorale sur un certain populisme. Il drainait dans le sillon de sa campagne la majorité des populations fang et les membres d’autres ethnies qui voyaient en lui le seul candidat susceptible de battre Ali Bongo, car comme il le disait, il détenait les secrets de la manipulation des urnes. Les candidats de premier plan tels que Casimir Oyé Mba ou Eyengh Ndong devaient pâlir devant la déferlante d’AMO. Pierre Mamboundou terne dans sa campagne ne parvenait pas à mobiliser les foules de 2005. Dans les tous derniers jours de la campagne, quelques candidats décidèrent de soutenir AMO, dont Casimir Oye Mba et Eyeng Ndong. Le jour du scrutin, la France qui avait dépêché sur le terrain des observateurs pour compiler les données du vote était parvenue à dégager la tendance du vote dans les différentes régions avant les candidats eux-mêmes. Sachant AMO vainqueur de l’élection, alors même que la Commission de centralisation des votes commençait à peine à centraliser les résultats du scrutin, Ali Bongo fut proclamé élu par le ministère de l’intérieur et quelques jours plus tard, cette proclamation fut validée par la Cour constitutionnelle. Fait à noter, avant même que la Cour constitutionnelle ne donne son verdict, la France avait déjà fait et cause et reconnu Ali Bongo président du Gabon, le reste n’étant pour elle que pure formalité. La France ne voulait pas d’un élu disposant d’une légitimité qui le placerait en rapport de force pour renégocier en faveur de l’État et du Peuple Gabonais les accords de coopération de l’exploitation des matières première comme entendait le faire Laurent Gbagbo en Côte d’ivoire. L’avantage pour la France d’avoir Ali Bongo comme président vient du fait qu’il ne dispose pas d’une popularité ou même d’une légitimité naturelle. Il ne peut donc s’appuyer sur la population pour s’opposer à la France comme pourrait le faire AMO pour imposer des perspectives différentes sur l’exploitation des ressources économiques du pays. Comme en Côte d’Ivoire, il est bon pour la France de s’appuyer sur des gens qui ont une base politique fragile. En toute circonstance, ils auront besoin de l’appui de la France.


La riposte néocoloniale en Côte d’ivoire : le coup d’État militaire

En Côte d’ivoire, la riposte néocoloniale a pris les allures d’une invasion militaire. Laurent Gbagbo dit à la France que si elle souhaite continuer l’exploitation du pétrole de Côte d’ivoire, elle doit renégocier des nouveaux contrats selon les principes de l’offre et de la demande du marché international. Au regard de cette exigence, la France a résolu d’enlever Gbagbo du pouvoir pour le substituer une personne plus encline à ses intérêts. Ne pouvant le faire de par sa seule puissance, la France s’est alliée aux États-Unis d’Amérique. En échange de son effort de guerre en Afghanistan, elle a obtenu d’entrer dans une alliance stratégique pour la conquête et la préservation du monopole sur l’exploitation des matières premières des pays francophones du Golf de Guinée. À ce titre, la France et les États-Unis d’Amérique ont pris les dispositions nécessaires pour faire partir Gbagbo du pouvoir en Côte d’ Ivoire. Ils ont construit une mission onusienne sur mesure pour mettre en place les dispositions du coup d’État électoral. Ainsi, malgré l’évidence des preuves des fraudes massives dans les bureaux de scrutin dans les régions du Nord plus encline à Ouattara, les Nations Unies ont refusé de recompter les votes comme cela fut fait en Afghanistan, en Haïti et même aux États-Unis d’Amérique. La France, les États-Unis d’Amérique de même que les observateurs internationaux de l’Union européenne et les Nations Unie savaient qu’un recomptage des votes entraînerait la victoire de Laurent Gbagbo. Aussi, ont-ils résolu, sous l’entêtement de Laurent Gbagbo d’utiliser les armes pour substituer leur président au Président Gbagbo.


Les leçons à retenir en guise de conclusion

Le Gabon, avec moins d’un million et demi d’habitants et des ressources immenses des matières premières manque d’infrastructures routières, sanitaires, économiques et scolaires adéquates. Ce pays que des experts ont comparé aux Emirats Arabes s’il avait été géré au profit des Gabonais ne devrait en aucun connaître la situation de misère galopante dans laquelle il est plongé. Moins peuplé que la ville d’Abidjan, il devrait être la référence du paradis sur terre mais en lieu et place, nous avons ces taudis dans ce qui est appelé centre ville, des hôpitaux qui sont des mouroirs, des rues qui sont des pistes de porc-épics. Le Gabon est ce qu’il est à cause des accords de coopération inégaux placés sous le contrôle et la bienveillance des bases militaires françaises.

Il n’y a rien dans cette situation qui soit une fatalité. Il faut se demander au regard des tergiversations de nos leaders politiques si nous sommes condamnés à la vivre éternellement. Il est vrai que devant la force de frappe de la France, un seul petit pays ne peut de lui-même se soustraire de la volonté de domination du néocolonialisme français. Pourtant, alors que la force Licorne bombardait la présidence ivoirienne, un appel de l’Union Nationale à la mobilisation contre le coup d’État électorale aurait sans doute eu une mobilisation qui aurait pu créer un effet contagion dans la sous région. Le parti a fait le choix de la négociation avec les Nations Unies. Ces mêmes Nations Unies qui participent au bombardement de la Côte d’Ivoire non pas pour les principes du respect de la démocratie, mais essentiellement pour le triomphalisme des capitalistes néocolonialistes français et américains.

Il y a dans une telle approche un paradoxe avec lequel nous avons de la difficulté à composer. Il nous est apparu au moment du bombardement de la présidence ivoirienne que l’heure était venue de briser les chaines de la servitude : «rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est arrivée». Nous sommes à cette heure où nous devrons prendre notre destin en charge, écrire notre propre histoire, défendre nos propres intérêts sans complexe et avec cette détermination qui fait aboutir les grands destins. L’Union Nationale comme grand parti politique qui rassemble du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest ne peut s’assujettir à des stratégies politiques fondées sur l’approbation de la France. Il s’agirait-là, tout simplement de faire le jeu du colon. Voilà pourquoi j’ai cherché à me désolidariser de l’Union Nationale. Car je trouve cette situation inacceptable. Mon intérêt pour la politique porte sur la libération du Gabon pour son développement économique et démocratique. Il n’est pas question pour moi de m’associer à un combat politique qui vise le partage du pouvoir que le colon veut bien nous donner. Je me désolidarise de toute démarche qui consiste à aller négocier des situations de privilège pour soit et au détriment des intérêts du peuple. Négocier avec les Nations Unies dans une situation de faiblesse c’est faire le jeu du colon. Voilà dit définitivement.

Joel Mbiamany-N’tchoreret

vendredi 22 avril 2011

La crise politique en Côte d’Ivoire et au Gabon : les dessous de la domination néocoloniale française en Afrique noire.


Le 18 avril 2011, nous avons envisagé de nous désolidariser de l’Union Nationale. Nous évoquions pour ce faire l’abstention de la dénonciation des principaux leaders du parti au Gabon contre le coup d’État militaire perpétré en Côte d’Ivoire par la France pour mettre Ouattara au pouvoir.

Nous faisions un parallèle entre ce coup d’État militaire et la situation de crise politique latente dans laquelle le Gabon se trouve plongé depuis l’élection présidentielle anticipée de 2009. Cette dénonciation nous apparaissait une occasion de remettre en cause les pratiques politiques incestueuses que la France entretient avec nos gouvernements pour sa mainmise sur nos pays et de laquelle notre développement économique tarde à prendre son envol.

Dans les faits, la situation est plus complexe que le laisse paraître la réalité de surface. Dans ce texte, nous montrons la complexité de cette réalité. Particulièrement, l’emprise de la France sur nos pays, l’handicap qu’elle constitue pour leur développement démocratique et économique et l'inconfort des leaders politique de la combattre.

De l’interventionnisme de la France dans nos pays

Par interventionnisme nous entendons la tendance qu’a la France à intervenir politiquement ou militairement dans les affaires politiques de ses anciennes colonies. Nulle part ailleurs dans le monde la France n’intervient militairement plus qu’elle ne le fait dans des États africains depuis leurs indépendances. L’intervention militaire en Côte d’ivoire, de la France et des États-Unis avec la complicité de l’organisation des Nations Unies, de même que le parti pris de ces pays pour le coup d’État électoral d’Ali Bongo au Gabon sont favorisés par la lutte que se livrent les pays occidentaux et les pays émergents depuis la fin du 20e siècle. Elle a pour enjeu le contrôle impérialiste des pays d’Afrique francophone en vue d’une une main basse sur leurs matières premières. Pourtant les pays d’Afrique francophone sont indépendants. Pourquoi la concurrence entre pays occidentaux et pays émergent entraine-t-elle un impérialisme sur ces pays? Comment cet impérialisme a favorisé le coup d’État militaire en Côte d’Ivoire et encouragé la situation qui a conduit Ali Bongo à prendre le pouvoir au Gabon au mépris des résultats des urnes? Que peuvent faire les leaders politiques africains face à cet interventionnisme qui fait de leurs pays des protectorats français?


L’impérialisme capitaliste français

John Atkinson Hobson dans son livre, Impérialisme (1902), a défini l’impérialisme comme le prolongement du capitalisme occidental. Dans les Origines du Totalitarisme, Hannah Arendt (1951) rattachera de ce fait l'impérialisme à la notion d'expansion comme fin en soi du développement des pays capitalistes. L'État-nation étant devenu petit pour suffire au développement de l'économie, l'impérialisme débouche dans la conquête de territoires pour l’exploitation des facteurs de production qui alimenteront l’empire et assurer sa suprématie économique et commerciale. C’est à ces fins que les territoires de l’Afrique ont été colonisés par la France. Pour cela, tout rapport entre les pays francophone d’Afrique et la France est fondé sur des relations de prédation, peu importe le type et le domaine dans lequel se fait cette relation.

Le capitaliste colonial

Le colonialisme est la doctrine qui conduit un pays étranger à conquérir un territoire. Cette conquête se manifeste par l'extension de la souveraineté de cet État étranger sur des territoires situés en dehors de ses frontières nationales. Selon Margaret Kohn, cette extension de souveraineté se traduit par la domination politique et l'exploitation économique du territoire. D’après la doctrine juridique élaborée au XVIe siècle, l’effectivité de la colonisation entraine un droit de propriété de la France sur les territoires colonisés en Afrique. De ce droit de propriété, la colonisation française a entraîné la mise en place d'une infrastructure politique, militaire et économique sur les colonies. Par cette infrastructure, la colonisation est une domination des populations africaines devant favoriser l’exploitation des territoires pour le bénéficie de la production capitaliste française. Elle a consisté à une exploitation prédatrice du territoire et quasi esclavagiste de ses habitants. On y notait l’existence du travail forcé comme occupation des populations africaines pour alimenter l’économie de la France. Des centaines des milliers de personnes ont perdu leur vie dans cette entreprise de domination française.

Les traitements inhumains infligés par les nazis aux juifs ont fait reconsidérer vers la fin de la seconde guerre mondiale les types de rapport humains que le colonisateur français entretenait avec les peuples africains. Le colonialisme capitaliste fondé sur le travail forcé considéré déshumanisant a été aboli et l’indépendance fut donnée aux africains. La fin de la seconde guerre mondiale n’avait pas mis fin au capitalisme : au besoin de contrôle des territoires pour l’exploitation des matières premières pour l’expansion du capitalisme français. Ne pouvant plus exercer une domination à caractère esclavagiste, les impératifs capitalistes du capitalisme français par rapport aux nouvelles valeurs humanistes ont entraîné une mutation du colonialisme pour faire naître le néocolonialisme. Essentiellement, la colonisation s’est traduite à une forme de domination de dépendance à travers des accords de coopération. René Dumont (1966), examinant ces accords de coopération, avait dit «l’Afrique est mal partie» et à juste titre. Les accords de coopération maintenaient le même type de rapport de domination, le travail forcé en moins.

Le néocolonialisme français

Le néocolonialisme désigne les rapports que la France a mis en place pour maintenir, à partir des années 1960, avec ses anciennes colonies, par des moyens détournés ou cachés, la domination qu’ils entendaient exercer dans ces nouveaux pays indépendants. Il est caractéristique de l’existence des accords de coopérations qui permettent de facto, dans tous les domaines, des situations de domination similaires au contexte de la colonisation.

Les accords de coopération et leurs effets
Les accords de coopération entre la France et les pays d’Afrique francophone ont consisté à la signature d’ententes de collaboration afin d’octroyer une indépendance de façade, enrayant dans les faits le travail forcé au profit du droit de propriété de la France sur les matières premières de ce pays et un droit de regard absolu sur les activités politiques et économiques devant s’y produire. Pour parvenir à de tels accords de coopération, bien avant les indépendances, la France a mis aux commandes de ses colonies des complices autochtones comme relais pour imposer les rapports coloniaux nouveaux. Ainsi, Léon Mba sera préféré à Jean-Hilaire Aubame à la tête du Gabon qui apparaît trop nationaliste aux yeux des français. Aidé des colons français et des Gabonais métissés, Léon Mba met en place un régime autoritaire qui le conduit à imposé les accords de coopération avec la France. Face aux intransigeances de Léon Mba d’imposer les principes des accords de coopération avec la France, en février 1964, un putsch militaire est perpétré. Les Français s'empressent de renverser militairement afin de rétablir Mba et instituer définitivement lesdits accords de coopérations. Ainsi, la France choisit les leaders autochtones qui apparaissent les plus enclins à maintenir le système de gouvernance sous sa domination néocoloniale. Lorsqu’un leader autochtone s’oppose à ce dictat, il est supprimé sur le champ comme Lumumba au Congo, Thomas Sankara au Burkina-Faso ou quelques années plus tard, Germain Mba du Gabon. Ces éliminations physiques sont concomitantes aux suppressions d’organisations politiques ou syndicales pouvant exiger l’indépendance effective des pays de la domination néocoloniale. Et selon des rites maçonniques et des combinaisons affairistes, les adversaires politiques des chefs d’État qui subsistent entre dans une opposition politique de convivialité. Elle mène non pas à une bataille pour la conquête effective du pouvoir mais pour son partage. Ainsi, l’opposition politique ne sert que de garde-fou contre l’éventuel de ne pas suivre leurs recommandations qui sont dictées au regard des intérêts de la France. La gouvernance des États africains qui en découle est sujette à la volonté et dictats des multinationales françaises qui opèrent dans ce pays.

De la gouvernance sous domination capitaliste néocoloniale française

Le canevas de la gouvernance de l’Afrique sous domination capitaliste coloniale a été décidé à la fin du 19e siècle. La conférence de Berlin qui commence le 15 novembre 1884 et se termine le 26 février 1885 marque l’organisation et la collaboration des puissances occidentales pour le partage et la division de l’Afrique. À l'initiative du Portugal, la conférence est organisée par Bismarck de l’Allemagne. Elle voit la participation de l’Autriche-Hongrie, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Suède-Norvège, la Turquie, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal ainsi que celle des États-Unis d’Amérique. Une conférence antérieure décidant de la conquête des Congo avait défini et mis en place les grands principes de l’exploitation des territoires africains pour le bénéfice du capitalisme occidental. La conférence de Berlin édicte par conséquent les règles officielles de colonisation telle qu’elle sera faite jusqu’à la fin des années cinquante.

Avec le mouvement des indépendances, une nouvelle ronde des négociations pour discuter de la gestion capitaliste du monde eut lieu aux Etats-Unis d’Amérique. Elle a abouti aux accords de Bretton Woods. Même si officiellement, cette réunion visait à mettre en place une organisation monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays européens touchés par la guerre, il y avait à l’arrière plan, une pensée sur la manière dont le capitalisme allait se réguler avec les changements de philosophie de la domination coloniale nouvelle au profit du capitalisme occidentale.

En vérité, dans le système à mettre en place pour le nouvel ordre mondial à la fin des années quarante, les pays occidentaux devaient intégrer les pays africains pour éviter, dans le contexte de la guerre froide, qu’ils dérivent vers l’anticapitaliste occidental. Pour s’assurer de l’efficacité du système de régulation du nouvel ordre mondial, les pays occidentaux ont mis en place de façon tacite un code de conduite éliminant la concurrence entre eux en ce qui concernent l’exploitation des matières premières dans les anciennes colonies. Ce code a conduit à l’érection des zones d’influence économique et politique, à partir desquels la France exploite et gère de façon directe et indirecte les pays africains et leurs matières premières.


En réalité, ayant à la tête des États africains des leaders politique soumis, la gouvernance de ces pays se font directement ou par l'intermédiaire d’institutions financières nationales ou internationale, par des multinationales qui exploitent les matières premières. De la même façon, la France maintient dans ses pays un système monétaire déterminant de fait leur politique monétaire; des systèmes d’imposition de l’activité économique du pays sous formes de remboursement de prêts financiers pour des investissements qui consistent à financer indirectement les entreprises et les produits français via des entreprises des travaux publics en Afrique. Il s’agit, pour les chefs d’État africain d’une gouvernance des colonies par procuration. Les usages et les modes de fonctionnement politiques et économiques qui en résulte favorisent des modes de gouvernance qui consiste à gérer son autorité politique pour étendre son influence politique et économique à l’ensemble des concitoyens. On a ainsi parlé dans la gestion des États africains d’une gouvernance patrimoniale.

Une gouvernance décadente

La gouvernance des sociétés africaines sous l’emprise du capitalisme néocoloniale n’est pas de nature à faire développer leur pays. Malgré les ressources dont regorgent ces pays et la fameuse aide au développement, tous les pays d’Afrique francophone connaissent un enlisement économique. On y note des problèmes graves de sous-développement. Friends of the Earth Europe relève que, «malgré les progrès réalisés en terme de productivité, l'augmentation continue de la consommation démontre clairement les limites du modèle de développement occidental». Des nombreuses évaluations ont été portées sur les modes de gouvernance des États africains et jamais aux principes des accords de coopération qui instituent de facto le cadre de fonctionnement et la légitimité politiques de cette gouvernance. Il semblait pour plusieurs que la serrure d’un certains type de gouvernance des États africains francophones est verrouillée à quadruple tours : le droit internationale façonné par le capitalisme occidental, les institutions financières internationales détentrices des capitaux d’investissement, les intérêts capitalistes néocoloniaux et l’irresponsabilité voire l’amateurisme des leaders politiques africains à comprendre où réside réellement l’intérêt des africains dans les échanges France-Afrique.

De la nécessité de favoriser un capitalisme de développement

À la fin des années quatre-vingt, dans des nombreux pays, l’heure est à l’afro-pessimisme sur le mode gouvernance que se sont doté les États africains au sortir de la colonisation. L’évaluation de cet afro-pessimisme dans des forums nationaux telle que la conférence nationale a entraîné une certaine prise de conscience sur la nécessité de nouveau modèle de gouvernance et de coopération pour le développement. Cette volonté d’entrer dans des types de nouveaux de coopération avec les institutions financières et politiques internationales a coïncidé ave l’accentuation de la globalisation des économies mondiales et des accords politiques commerciaux nouveau, notamment avec les accords multilatéraux au niveau de l’OMC qui favorisé de façon indirecte des accords de coopération bilatéraux, entre autres avec la Chine. Ces derniers entraînent l’entrée de la Chine dans les économies des pays d’Afrique noire francophone. En effet, «Depuis la fin des années 1990, la présence chinoise en Afrique n’a cessé de prendre des proportions grandissantes. Depuis 2005, la Chine est le troisième partenaire commercial de l’Afrique, derrière les États-Unis d’Amérique et la France. La Chine importe du coton, du pétrole, et une flopée d’autres matières premières. Elle, qui n’est plus autosuffisante en pétrole depuis 1993, doit aller vers les pays africains où elle croit trouver 25% de ses fournitures en pétrole et d’autres ressources nécessaires au développement de son capitalisme.

Les pays africains francophones ne se font pas prier pour répondre aux demandes de coopérations commerciales bilatérales de la Chine. Ils ont toujours considéré ces accords de coopérations qui lient leur pays en exclusivité avec la France comme des instruments de pure exploitation. L’expression de « traités inégaux » a été avancé dans des nombreux forums nationaux et internationaux plus d’une fois pour qualifier ces accords de coopération. Dans ces dénonciations, il y avait là un indice significatif de la crise qui couvait dans les profondeurs et qui monte à la surface avec la venue des chinois et qui est vue comme un moyen pour distendre les liens unissant les États africains à l’ancienne métropole. Du moins nous voyons la rupture de ces liens incestueux comme le premier pas vers l’autonomie et le développement économique et démocratique des États africains.

La tentative de remise en cause des accords de coopération néocoloniale

La coopération avec la France est un système fondé certes sur l’indépendance des États africains mais comportant pour les partenaires de la France des éléments de subordination tant sur le plan matériel que sur le plan culturel, les dirigeants africains et malgache ont entendu substituer des rapports de coopération économiques et commerciaux nouveaux, de caractère nettement plus égalitaire que leur offrait la Chine et dont le but essentiel apparaissait être le développement de leur État.

Sous l’influence des idéologies du commerce international, de la globalisation des marchés et de la mondialisation des économies, les changements de perspectives de mode de coopération et de commerce international ont suscité une remise en cause de la situation de monopole que la France avait avec ses anciennes colonies. Les pays africains ont affiché la volonté d’entrer dans des partenariats avec les pays émergents selon les déterminants de l’offre et demande des matières premières. Ces accords entrainaient de facto la mise à l’écart des accords de coopération néocoloniale signés avec la France. Dans cet esprit, Omar Bongo a signé des accords de coopérations économiques avec la Chine pour l’exploitation du gisement de fer de Bélinga dans le Nord-est du Gabon, des accords d’exploitation forestière avec la Malaisie, et a entretenus d’autres ententes du genre avec le Brésil pour d’autres types de matières premières. La venue de la Chine dans l’exploitation des matières premières du Gabon enlève à la France son monopole du commerce des matière première provenant de l’Afrique de même qu’elle donne à la Chine et aux autres pays émergents un avantage économique et commerciale face aux luttes économiques que ces pays mener vis-à-vis du capitalisme occidentale, en tête duquel le capitalisme américain. La garantie des intérêts du capitalisme français passant au second plan, la France entendait remédier à cette situation en délogeant de son pré-carré les chefs récalcitrants à la préservation de ses intérêts et en leur substituant des présidents plus enclins à sauvegarder le monopole de la mainmise française sur les matières premières de leur pays.

La riposte du capitalisme néocolonial : la déstabilisation des présidents hostiles

La riposte pour préserver la suprématie de la mainmise français dans l’exploitation des matières premières des pays francophones du Golf de Guinée a enfourché trois chevaux de bataille : environnemental, gouvernance et militaire.

La riposte néocoloniale au Gabon

La France, les Etats-Unis d’Amérique et l’Union européenne sous couvert de protéger l’environnement et particulièrement le bassin du Congo ont financé des ONG environnementaux gabonaises. A partir de ces financements, ces ONG ont été mises à contribution pour dénoncer les accords que le président Omar Bongo avait signé avec la chine pour l’exploitation du gisement de Bélinga et les autres accords commerciales d’exploitation forestières et minières. Elles ont fait des représentations publiques de nature à bloquer la mise en œuvre de ces accords. Ainsi, le projet d’exploitation du gisement de fer de Bélinga annoncé depuis 1999 par la Chine tarde à se mettre en œuvre. Sans le savoir, des ONG comme Brainforest participé à la lutte impérialiste capitaliste au côté du néocolonialisme français et américain. Également, pour affaiblir Omar Bongo et les autres chefs d’État de la sous-région, leur enrichissement personnel a été mis sur la place publique par des ONG tels que Transparancy international. Ces dénonciations ont fait valoir la mauvaise gouvernance dont ces dirigeants se sont rendus coupables. Des plaintes et des poursuites judiciaires ont été envisagées. Ces plaintes et la possibilité de poursuites judiciaires ont eu pour effet de mettre les chefs d’États africains qui voulaient se défaire des accords de coopération avec la France sous pressions. En même temps, se mis en branle le développement d’une opposition politique susceptible de menacer l’influence politique de ces chefs d’État. Au Gabon et dans les autres pays de la sous région, elle a pris la forme d’une campagne médiatique véhicule par les chaines de télévision françaises et alimentées par les ONG. Le président Bongo s’en est trouvé fortement offensé et s’est considéré indésirable en France.

Du coup d’État électoral au Gabon en 2009

À la suite du décès du président Bongo, il s’est posé le problème de sa succession. Il convenait à la France de trouver un leader politique qui pouvait le préserver leurs intérêts. De la panoplie des candidats à la succession, il leur fallait un individu taillé sur mesure. Il ne devait pas avoir des assises populistes et disposer d’une notoriété politique trop grande entre autre du fait de l’appartenance à une des trois principales ethnies du pays : fang, tsébi ou punu. De fait, Pierre Mamboundou avait été écarté, surtout qu’en venant aux commandes de l’État, vu son indépendance d’esprit et son arrogance il était susceptible de changer certaines accords de coopération. Suite au lobbying qu’il avait fait par l’entremise de l’ambassadeur de France au Gabon, il avait été décidé qu’Ali Bongo était la personne indiquée pour préserver les intérêts de la France au Gabon.

Durant la campagne, la montée en puissance d’André Mba Aubame (AMO) inquiéta la France. AMO avait fondée sa stratégie électorale sur un certain populisme. Il drainait dans le sillon de sa campagne la majorité des populations fang et les membres d’autres ethnies qui voyaient en lui le seul candidat susceptible de battre Ali Bongo, car comme il le disait, il détenait les secrets de la manipulation des urnes. Les candidats de premier plan tels que Casimir Oyé Mba ou Eyengh Ndong devaient pâlir devant la déferlante d’AMO. Pierre Mamboundou terne dans sa campagne ne parvenait pas à mobiliser les foules de 2005. Dans les tous derniers jours de la campagne, quelques candidats décidèrent de soutenir AMO, dont Casimir Oye Mba et Eyeng Ndong. Le jour du scrutin, la France qui avait dépêché sur le terrain des observateurs pour compiler les données du vote était parvenue à dégager la tendance du vote dans les différentes régions avant les candidats eux-mêmes. Sachant AMO vainqueur de l’élection, alors même que la Commission de centralisation des votes commençait à peine à centraliser les résultats du scrutin, Ali Bongo fut proclamé élu par le ministère de l’intérieur et quelques semaines plus tard, cette proclamation fut validée par la Cour constitutionnelle. Fait à noter, avant même que la Cour constitutionnelle ne donne son verdict, la France avait déjà fait et cause et reconnu Ali Bongo président du Gabon, le reste n’étant pour elle que pure formalité. La France ne voulait pas d’un élu disposant d’une légitimité qui le placerait en rapport de force pour renégocier en faveur de l’État et du Peuple Gabonais les accords de coopération de l’exploitation des matières première comme entendait le faire Laurent Gbagbo en Côte d’ivoire. L’avantage pour la France d’avoir Ali Bongo comme président vient du fait qu’il ne dispose pas d’une popularité ou même d’une légitimité naturelle. Il ne peut donc s’appuyer sur la population pour s’opposer à la France comme pourrait le faire AMO pour imposer des perspectives différentes sur l’exploitation des ressources économiques du pays. Comme en Côte d’Ivoire, il est bon pour la France de s’appuyer sur des gens qui ont une base politique fragile. En toute circonstance, ils auront besoin de l’appui de la France. À ce titre, AMO est victime de sa popularité dans une grande partie du pays.

La riposte néocoloniale en Côte d’ivoire : le coup d’État militaire

En Côte d’ivoire, la riposte néocoloniale a pris les allures d’une invasion militaire. Lorsque Laurent Gbagbo il dit à la France que si elle souhaite continuer l’exploitation du pétrole de Côte d’ivoire, elle doit renégocier des nouveaux contrats selon les principes de l’offre et de la demande du marché international. Au regard de cette exigence, la France a résolu d’enlever Gbagbo du pouvoir pour le substituer une personne plus encline à ses intérêts. Ne pouvant le faire de par sa seule puissance, la France s’est alliée aux États-Unis d’Amérique. En échange de son effort de guerre en Afghanistan, elle a obtenu d’entrer dans une alliance stratégique pour la conquête et la préservation du monopole sur l’exploitation des matières premières des pays francophones du Golf de Guinée. À ce titre, la France et les États-Unis d’Amérique ont pris les dispositions nécessaires pour faire partir Gbagbo du pouvoir en Côte d’ Ivoire. Ils ont construit une mission onusienne sur mesure pour, dans un premier temps mettre en place les dispositions du coup d’État électoral. Ainsi, malgré l’évidence des preuves des fraudes massives dans les bureaux de scrutin dans les régions du Nord plus encline à Ouattara, les Nations Unies ont refusé de recompter les votes comme cela fut fait en Afghanistan, en Haïti et même aux États-Unis d’Amérique. La France, les États-Unis d’Amérique de même que les observateurs internationaux de l’Union européenne et les Nations Unie savaient qu’un recomptage des votes entraînerait la victoire de Laurent Gbagbo. Aussi, ont-ils résolu, sous l’entêtement de Laurent Gbagbo d’utiliser les armes pour substituer leur président au Président Gbagbo.

Les leçons à retenir en guise de conclusion

Le Gabon, avec moins d’un million et demi d’habitants et des ressources immenses des matières premières manque d’infrastructures routières, sanitaires, économiques et scolaires adéquates. Ce pays que des experts ont comparé aux Emirats Arabes s’il avait été géré au profit des Gabonais ne devrait en aucun connaître la situation de misère galopante dans laquelle il est plongé. Moins peuplé que la ville d’Abidjan, il devrait être la référence du paradis sur terre mais en lieu et place, nous avons ces taudis qui jonchent ce qui est appelé centre ville, des hôpitaux qui sont des mouroirs, des rues qui sont des pistes de porc-épics. Le Gabon est ce qu’il est à cause des accords de coopération inégaux placés sous le contrôle et la bienveillance des bases militaires françaises. Il n’y a rien dans cette situation qui soit une fatalité. Il faut se demander au regard des tergiversations de nos leaders politiques si nous sommes condamnés à la vivre éternellement. Il est vrai que devant la force de frappe de la France, un seul petit pays ne peut de lui-même se soustraire de la volonté de domination du néocolonialisme français. Pourtant, alors que la force Licorne bombardait la présidence ivoirienne, un appel de l’Union Nationale à la mobilisation contre le coup d’État électorale aurait sans doute eu une mobilisation qui aurait pu créer un effet contagion dans la sous région. Le parti a fait le choix de la négociation avec les Nations Unies. Ces mêmes Nations Unies qui participent au bombardement de la Côte d’Ivoire non pas pour les principes du respect de la démocratie, mais essentiellement pour le triomphalisme des capitalistes néocolonialistes français et américains. Il y a dans une telle approche un paradoxe. Il nous est apparu au moment du bombardement de la présidence ivoirienne que l’heure était venue de briser les chaines de la servitude : «rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est arrivée». Nous sommes à cette heure où nous devrons prendre notre destin en charge, écrire notre propre histoire, défendre nos propres intérêts sans complexe et avec cette détermination qui fait aboutir les grands destins. L’Union Nationale comme grand parti politique qui rassemble du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest ne peut s’assujettir à des stratégies politiques fondées sur l’approbation de la France. Il s’agirait-là, tout simplement de faire le jeu du colon. Voilà pourquoi j’ai cherché à me désolidariser de l’Union Nationale. Car je trouvai cette situation inacceptable. Après réflexion, et moult conseils, nous avons compris que c’est dans une stratégie murie que l’Union Nationale parviendra à renverser la casserole du néocolonialisme français. Qu’il importe que nous demeurions tous dans ce bateau.

Joel Mbiamany-N’tchoreret

jeudi 21 avril 2011

Voilà pourquoi il a été enlevé du pouvoir par les armes

Aimons-nous car c'est en nous, dans notre amour pour notre pays, notre nation, que réside l'AVENIR, LE BONHEUR de notre existence. Regardez ces deux liens.

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=6Jnxpr

http://www.lvdpg.com/Cote-d-Ivoire-Une-idee-a-penser-et-a-medier-sur-la-crise-ivoirienne_a9785.html

Gabon : Pierre Mamboundou, l'obsession du pouvoir


Trois défaites consécutives à la présidentielle gabonaise ne l’ont pas fait renoncer. Et c’est en habile tacticien que Pierre Mamboundou négocie aujourd’hui son entrée au gouvernement.

Eternel outsider, candidat à l’élection présidentielle à trois reprises (en 1998, 2005 et 2009), battu à chaque fois, Pierre Mamboundou tient sa revanche. Pressé d’entrer au gouvernement par ses ennemis d’hier, l’ancienne bête noire du Palais du bord de mer fait durer le plaisir. Fin 2010 déjà, tout Libreville bruissait des rumeurs de son ralliement. Le mariage n’a pas encore eu lieu, mais les pourparlers se poursuivent.

En embuscade

Des élections législatives seront organisées fin 2011. Le Parti démocratique gabonais (PDG) a beau être majoritaire, il s’inquiète des opinions peu favorables qui remontent du terrain. En embuscade, l’opposition s’est organisée autour des principaux candidats à la présidentielle du 30 août 2009. D’un côté, l’Union nationale (UN) d’André Mba Obame et de Zacharie Myboto, formation récemment dissoute, mais toujours active et soutenue par ses partis satellites. De l’autre, l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), créée en soutien à la candidature de Pierre Mamboundou il y a deux ans. UN, ACR… Deux blocs qui, en août 2009, ont totalisé plus de 50 % des suffrages. Le PDG s’est donc pris à rêver d’une alliance avec l’ACR pour les législatives. Une stratégie qui lui permettrait d’isoler l’UN et d’étendre son emprise sur les bastions de ses alliés.

À 65 ans, Pierre Mamboundou, devenu porte-voix de l’opposition après le ralliement de Paul Mba Abessole en 2002, est en position de force et essaie d’imposer ses exigences au pouvoir. Certes, il n’a pas oublié qu’en mars 2006, quand des unités de l’armée mettent à sac le siège de son parti, l’Union du peuple gabonais (UPG), et qu’il manque d’y laisser la vie, c’est Ali Bongo Ondimba qui est ministre de la Défense. Aujourd’hui encore, les deux hommes ne s’apprécient guère. Mais cela n’a pas empêché le chef de l’État d’emmener Mamboundou à New York, en février, pour discuter du sort de l’île de Mbanié, que se disputent le Gabon et la Guinée équatoriale.

Pour l’instant, les caciques de la majorité excluent de lui céder le poste de Premier ministre. C’est pourtant le seul maroquin que l’ancien opposant, né à Mouila (province de la Ngounié), estime être à sa mesure. Mais dans les rangs du PDG, on insiste sur le fait que le poste de chef du gouvernement est traditionnellement réservé à un Fang de l’Estuaire, que Mamboundou est un Punu, et qu’il vise bien au-delà de la « modeste » primature.

Son obsession de s’installer à la place de chef du gouvernement ne date pas d’aujourd’hui. En 2008 et 2009, devenu un visiteur régulier du palais présidentiel, il a multiplié les appels du pied à Omar Bongo Ondimba, qui lui proposa un poste de ministre d’État. Trop peu pour l’ambitieux Mamboundou, qui guignait déjà la primature. Toujours retors, le « Vieux » l’envoya poursuivre la négociation avec le titulaire du poste, Jean Eyéghé Ndong. Ulcéré par le cocasse de la discussion, ce dernier lui opposa une fin de non-recevoir. « Peut-être finira-t-il par accepter la vice-présidence de la République, qu’on lui propose », suggère un membre de l’ACR. Encore faudrait-il que ce strapontin, jusqu’ici réservé aux Punus, soit doté d’attributions à la hauteur des prétentions de l’intéressé.

Chantre du vote contre le système, Mamboundou est détesté dans les cercles du pouvoir, mais il n’en a cure. Son goût de la provocation, sa propension à se mettre en scène et ses discours au ton docte et moralisateur agacent. Même ceux qui l’apprécient critiquent cet homme caractériel qui ne supporte pas la contradiction. Ils raillent le politicien à l’ego « surdimensionné », qui veut toujours la « place du premier ». Ils moquent le goût prononcé de l’ancien ingénieur en télécommunications formé à Perpignan (France) pour les costumes sombres de bonne coupe et les cravates rouge écarlate.

Personnalité écrasante, Mamboundou a tendance à reléguer ses partenaires de l’ACR au rang de simples collaborateurs. Au sein même de l’UPG, le parti qu’il a fondé en 1989, les critiques sont vives. Le 11 mars, Richard Moulomba, compagnon de vingt ans et secrétaire général de l’UPG, a claqué la porte. « Vous avez une nouvelle attitude caractérisée d’irrespect, d’arrogance, d’insolence et de suffisance à l’égard de nous, vos collaborateurs. Attitude qu’adoptent généralement les gens qui ont atteint leurs objectifs et qui trouvent désormais encombrants les compagnons de lutte », dénonce-t-il dans sa lettre de démission. Joint par Jeune Afrique, Moulomba se justifie : « Il fallait qu’enfin quelqu’un lui dise la vérité en face. J’ai vidé mon sac. »

Revanche

Mamboundou prend aussi vite ombrage d’une ambition autre que la sienne. Depuis que Jean-Félix Mouloungui, ex-porte-parole de l’UPG, a choisi d’entrer au gouvernement en 2009, grillant la politesse au patron du parti, Mamboundou ne lui adresse plus la parole. Lors des négociations avec le PDG, il aurait même exigé la tête de son ancien allié, devenu ministre des Petites et Moyennes Entreprises.

Avec l’UN, Mamboundou demeure prudent. Fin tacticien, il prend soin de ménager les anciens du PDG passés à l’opposition. Il n’a pas non plus condamné l’autoproclamation d’André Mba Obame (qu’il déteste) à la présidence du Gabon. À une autre époque, pourtant, il n’aurait pas épargné l’ancien ministre de l’Intérieur, comme en février 2007, quand il l’a accusé d’avoir tenté de « vendre » l’île de Mbanié à la Guinée équatoriale.

Une chose est sûre : Mamboundou, que la rumeur avait dit mourant en raison de problèmes cardio-vasculaires, est en train de prendre sa revanche. Il n’ira pas au gouvernement pour faire de la figuration. « Il ne veut surtout pas passer pour un faire-valoir du pouvoir à l’instar de Paul Mba Abessole », la plus belle « prise de guerre » d’Omar Bongo Ondimba, conclut un journaliste gabonais.

Source: Jeune Afrique Du 17 au 30 avril 2011

dimanche 17 avril 2011

Du silence de certains, il faudrait en militer.

C’est de la vertu du discours et du geste du non dit en public et dans le privé que l’on juge une personne de grande. Les images que l’on projette et qui montrent un tel à côté d’un tel autre ne nous rendent grand que dans nos têtes et dans les têtes de ceux qui se laissent impressionner par ces mêmes images. Encore que si par ailleurs du gonflement de notre tête, nous en venons à cette éloquence du corbeau, nous ne faisons que meubler le silence de la fraicheur de l’automne et la quiétude du silence des vrais grands hommes. En effet, ces hommes qui se croient des hommes du fait de porter les valises des hommes grands, de se tenir à leur côté et à l’occasion d’avoir le droit de parole pour combler la vacuité des lamentations, n’est que le reflet du vide des hommes grands qui se fait dans notre contrée. Il fut une époque ou certains n’auraient jamais pris la parole dans ce pays que fut le Gabon il ya quelque vingt ans. Il faut croire que notre pays est vraiment à terre. Nous avons eu l’occasion de parler devant des grands hommes, de nous affirmer. Nous n'avons pas attendu d’avoir un titre honorifique qui n’a de valeur qu’à côté d’un torchon de cuisine, pour nousdire homme politique, par notre audace et la qualité de nos dires. Silence s’il vous plait…nous savons que nous sommes dans une cours de récréation, il y a des gens qui réfléchissent sur les maux qui minent notre pays. Arrêtez de faire diversion avec vos blagues à la con pour meubler l’ennui de certains. Nous savons que dans tout royaume il faut un bouffon pour rire en vue de combler les maux du délire de certains… mais encore que nous vous permettons de nous désennuyer, ne vous prenez pas pour plus que vous ne pouvez l’être.

samedi 16 avril 2011

L’ignorance est le principal facteur qui entraine le mal politique en Afrique noire.


La lecture du texte «Le gâteau de Charles Baudelaire» est d’un enseignement surprenant sur l’origine de nos barbaries politiques. Deux frères, «le premier si parfaitement semblable au second, qu’on aurait pu les prendre pour des frères jumeaux» se livrent une guerre fratricide pour la conquête d’un gâteau. Aucun n'en voulant sacrifier la moitié pour son frère. Le premier, exaspéré, empoigna l'oreille du second avec les dents, et en cracha un petit morceau sanglant avec un superbe juron patois». Le légitime propriétaire du gâteau enfonçant ses petites griffes dans les yeux de l'usurpateur; à son tour celui-ci appliqua toutes ses forces à étrangler son adversaire d'une main, pendant que de l'autre il tâchait de glisser dans sa poche le prix du combat. Mais, ravivé par le désespoir, le vaincu se redressa et fit rouler le vainqueur par terre d'un coup de tête dans l'estomac. Le gâteau voyageait de main en main et changeait de poche à chaque instant; mais, il changeait aussi de volume. Lorsque exténués, sanglants, ils s'arrêtèrent par impossibilité de continuer, il n'y avait plus, aucun sujet de bataille; le morceau de pain avait disparu. Il s’était éparpillé en miettes semblables aux grains de sable auxquels il était mêlé. Les deux frères auraient pu se partager le gâteau. Dominés par l’instinct de l’avarice, ils ont eu cette réaction impulsive et instantanée d'un animal sauvage. Face à un danger, un besoin, une peur, il n’a pas la capacité de réfléchir longtemps quand un évènement particulier survient. Et par instinct de survie, il se sauve ou attaque. Il croit survivre longtemps en s’enfuyant, en attaquant ou en privant l’autre du gain de sa victoire. Pourtant sa survie ne peut être préservée que dans la coopération. Mais de par l’empire de l’égoïsme, aucun sentiment de coopération ne peut naître et faire ombrage à l’instinct de survie animale. Aussi, est-on condamné à vivre dans la sauvagerie et la barbarie politique.

Dans un échange de mail que j’ai eu hier avec un ami et frère, j’ai dû souffrir de constater que cet instinct de survie existe même dans la confiance de nos intimités. Aurais-je adopté moi aussi ses relents de survie animale que depuis nous aurions été en guerre mon ami et moi. Me croyant concurrent de ce qu’il présent être un gain éventuel au terme du combat politique commun, il adopte des positionnements pour se donner un avantage concurrentiel le moment venu. Malgré que du gain qui alimente l’ambition qui l’habite, je ne nourris aucun appétit. Mais l’ignorant, il agit par instinct pour ce qu’il croit être sa survie politique. De même, il faut comprendre et analyser ce qui se passe au Gabon et en Côte d’ivoire.

«L'ignorance en politique est la nuit de l'esprit.... et cette nuit n'a ni lune ni étoiles». Elle plonge dans les ténèbres abyssaux où par tâtonnement, croyant disposer des bons repères, nous en venons à prendre la parole, des décisions, à poser des actes qui entretiennent des situations de misère et quelques fois des états de tragédie, de barbarie.

La plus grande cause de l’homme africain dans son enfermement dans la misère politique, la mauvaise gouvernance est l’ignorance.

Galbraith dans une réflexion sur la démocratie dans les sociétés occidentales écrivait : « Toutes les démocraties vivent dans la peur permanente des ignorants. » car estimait-il, la démocratie n'est rien d’autre qu’une tentative de faire de tous les membres de la société des politiques doués de capacité de discernement. Faut-il encore que tous disposent des bonnes connaissances sur la réalité sur laquelle ils réfléchissent pour que les décisions qu’ils prennent n’entrainent pas des actions et des comportements périlleux.

Effet, quand on parle d'ignorance dans la vie quotidienne, plusieurs personnes pensent qu’on parle de l’absence de connaissance sur une chose ou un phénomène. Pourtant la plupart des femmes et des hommes politiques gabonais ou ivoiriens ont en moyen un second cycle d’études universitaires. Ce sont donc des personnes dotées de connaissances et d’une culturelle générale étendues. Comment en arrivent-ils à faire preuve d’ignorance pour entraîner leur peuple dans la misère, les tragédies et les barbaries quand une simple volonté de coopération peut épargner autant de souffrance.

L’ignorance n’est pas un problème d'absence de connaissance. D’ailleurs, l’absence de connaissance d'une chose est impossible. Pour constater l'absence d'une chose, il faut l'avoir connue au préalable. Par exemple, si je ne sais pas ce qui différencie un fruit et un légume, je ne pourrais pas manquer de connaissance pour dire si une tomate est un fruit ou un légume. De même pour toute autre chose. Si je dis que la tomate est un légume, ma connaissance est totalement fausse, c’est tout simplement que prenant la tomate dans la consommation de ma salade, j’en suis arrivé à la considérer telle un légume. Je fais donc preuve d’ignorance de la qualité végétale de la tomate. Le terme «ignorance» désigne donc, non pas l'absence de connaissance de la tomate mais une connaissance limitée, partielle, confuse, erronée, illusoire... de cette chose qui existe déjà dans notre esprit. Mais pour des sentiments particuliers qui commandent ma volonté de perception, j’en viens à percevoir ce qui n’est pas et à agir de façon en conséquence. De la même façon, de la mauvaise perception, des individus en politique ou dans la gouvernance du bien commun agissent de façon contraire à ce qui pourrait favoriser le bien-être de tous parce que ignorant la réalité fortune sur soi et sur les autres.

En vérité, quand nous nous mettons à observer attentivement nos propres expériences, il apparaît que nos erreurs, nos illusions, nos problèmes politiques, nos souffrances de la mauvaise gouvernance, ne sont que le fait de l'ignorance. Lorsque, dans la pénombre, une corde est prise par exemple pour un serpent, il est bien évident que la corde ne s'est pas changée en serpent, tout comme un serpent réel ne s'est substitué à la corde. Ce n'est l’absence de perception qui a transformé la corde en serpent. C'est notre conscience qui, sous la forme d'une volonté préalable, a alimenté une peur, laquelle crée une fausse connaissance et révèle un serpent à la place d'une corde. Le fait de pas bien apprécier une chose et la prendre pour une autre n’est pas l’absence de connaissance de ce que cette chose est en réalité. L'ignorance n'annule pas la réalité. Elle nous voile la réalité, donne une conscience délimitée par les phénomènes perceptibles dont la pseudo-conscience : l'ego, l’arrogance, la concupiscence, l’avarice.

Ainsi, faut-il comprendre que l'ignorance est le produit de notre conscience alimentée par les sentiments hideux. De ces sentiments, la conscience façonne un défaut de connaissance qui entraîne dans tous les cas, des pensées et des actions qui favorisent des crises, de conflits sociopolitiques ou des guerres. Parce que, justement, l'ignorance d'un point de vue politique ne fonde pas les actions des décideurs dans la recherche de la vertu et du bien. Elle entraine la recherche des meilleurs moyens pour se rendre maître des objets et de chercher à les garder pour sa propre survie politique de façon infinie. De fait, l'ignorance politique est ce qui menace l’harmonie politique au Gabon, en Côte d’Ivoire et dans toute l’Afrique en général. Parce qu'elle suscite des comportements qui privent des réformes politiques souhaitables d’une part et, d'autre part, parce qu'elle favorise des dérives totalitaires. Car si nous déplorons cette ignorance dans nos sociétés, plusieurs en Occidents tablent sur elle pour mener à bien leurs projets politiques ou économiques. Les ignorants sont très utiles pour l’impérialisme des sociétés occidentales. Elles trouvent chez nous des complices bien intentionnés pour à agir contre les intérêts des semblables. C’est ainsi que l’ignorance est la cause de cette situation politique lamentable vécue au Gabon ou encore cette barbarie que vécue par les frères ivoiriens.

En somme, disons que l'ignorance est un décalage entre la réalité et une perception de cette réalité, décalage qui est la conséquence d'une croyance ou d'un fait avéré de ne pas savoir. Elle est un voile. Elle induit les passions et cause les métempsycoses. Pour connaitre l’harmonie politique, la démocratie, il faut conduire tous les citoyens ou du moins une majorité acceptable d'entre eux à disposer des connaissances minimales qui protègent contre les maux dangereux de l'ignorance et qui, par là même, protègent la société entière des conséquences tragiques de celle-ci. Il faut prêcher pour la vertu dans nos pensées et nos actions quotidiennes. La quête de la vertu dans nos institutions politiques entraînerait non seulement de rentabiliser au maximum les bénéfices propres, mais aussi de prendre en compte les intentions et les besoins d'autrui ce qui de plus empêcherait les sentiments hideux qui prennent le dessus sur nos perceptions et commandent des penser et des actions néfastes pour le bien vivre en commun.