mardi 31 mai 2011

N'est-ce pas une tragédie que cela?


N'est-ce pas une tragédie que cela: selon Nadir Hadj-Hammou, Coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Gabon « Au Gabon, on enregistre 519 décès maternels par an pour 100 milles naissances vivants. Autrement dit, près de 10 meurent par semaine des suites d’une grossesse ou d’un accouchement dans le pays. La majorité des décès maternels au Gabon pourraient être évités à travers des actions de prévention». Pour arrêter cette calamité, Le Ministre de la Santé publique, le Général Flavien Nzengué Nzoundou «a indiqué que le Gabon se situait dans un contexte propice au changement des tendances de la mortalité maternelle». Sauf, que c'est là un discours entendu depuis cette fameuse promesse de la santé pour tous d'ici l'an 2000 évoquée dans les années quatre-vingt. Trois décennies plus tard, la situation s'est empirée pour le Gabon. Alors que l'on note une amélioration un peu partout dans le monde. Comme d'une mauvaise blague, le ministre dit même que « Le Gabon a depuis fait longtemps fait de la santé de la mère et de l’enfant l’une des priorités de sa politique en matière de santé ». Oui... mais alors comment expliquer cette augmentation du ratio des décès infantiles? Quelle est cette politique qui fait de la santé de la mère et de l’enfant une priorité depuis déjà 20 ans et nous continuons d’enregistrer un aussi important nombre de décès de nouveaux gabonais chaque année? Si cela n’était pas une politique prioritaire, cela voudrait-il dire que 50% des enfants mourraient? Un pays d’à peine un million d’habitants, on est incapable d’instituer une politique santé publique qui entraîne 0% de décès infantiles. Sommes-nous devant une fatalité...Vraiment.

Mais enfin, c’est quoi cet autisme de ne pas collectivement comprendre que la Nation est en chavirement?

mercredi 25 mai 2011

Ali Bongo au centre d’une plainte pour faux et usage de faux


En compagnie de 51 autres personnes, le président du Mouvement de redressement national (MORENA, originel), Luc Bengone Nsi, un des premiers opposants du pays, a déposé, le 24 mai dernier auprès du tribunal de grande instance de Libreville, une plainte pour «usage de faux» au sujet d’un présumé acte de naissance du président Ali Bongo Ondimba. Il a rendez-vous avec le juge le 9 juin prochain.

Des Gabonais détenteurs d’un acte de naissance qui aurait été délivré à Ali Bongo, le 29 mai 2009, soit dix jours avant le décès d’Omar Bongo et qui lui aurait permis de concourir à l’élection présidentielle anticipée de 2009, ont décidé de saisir la justice. Une plainte contre X a été déposée au tribunal de grande instance de Libreville pour «usage de faux», le 24 mai 2011. Selon des sources proches de l’affaire, le tribunal a donné rendez-vous aux plaignants le 9 juin prochain à 10 heures.

Si la liste du collectif des plaignants comporte 51 noms, la plainte pour «usage de faux avec constitution de partie civile» est signée par Luc Bengono Nsi, seul personne à figurer dans l’entête de la correspondance adressée au Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Libreville.

Luc Bengono Nsi spécifie qu’il porte plainte «d’abord comme ancien candidat à l’élection présidentielle 2009 au cours de laquelle ledit acte a servi à l’un des candidats pour son dossier de candidature à cette élection. Je le fais ensuite comme citoyen gabonais soucieux du respect des lois de notre pays. D’autres compatriotes, dont la liste est jointe en annexe, se sont associés à cette démarche au même titre.»

Interpellé sur le fait qu’une démarche similaire avait essuyé une fin de non recevoir à la Cour constitutionnelle lors du contentieux électoral d’août 2009, Luc Bengono Nsi, président du Mouvement de redressement national (MORENA, originel), un des premiers opposants du pays, se lance dans l’explication :

«Je ne peux pas dire que c’était une fin de non recevoir. En réalité nous avions introduit à la fois une contestation des résultats officiels et une requête sur les origines douteuses du candidat du PDG avec l’ensemble des éléments qui étaient en notre disposition. La Cour constitutionnelle a donné sa conclusion, en retenant notre requête, uniquement dans la forme, parce qu’elle me demandait d’apporter l’acte d’adoption. On ne peut donc pas dire que le dossier avait été rejeté. Mais, aujourd’hui, nous attaquons, en sa forme, l’acte de naissance qui est un document faux. Voilà pourquoi nous mettons en cause le maire qui a établi à quelqu’un un acte de naissance après cinquante ans. D’abord, on ne peut pas établir, au Gabon, un acte de naissance à une personne qui déclare être née au Congo. Ensuite, dans notre pays, ce n’est pas le maire du 3è arrondissement de Libreville qui établi les actes de naissance aux personnes nées hors du Gabon, mais celui du 1er arrondissement. Et vous n’êtes pas sans savoir que ce 3è arrondissement de Libreville c’est un petit peu l’arrondissement du sénateur Assélé qui déclare être le parent direct d’Ali Bongo. Enfin, dans l’acte de naissance mis en cause, le concerné s’appelle Ali Bongo Ondimba. Or, quand son père a pris le pouvoir, il ne s’appelait pas Omar Bongo Ondimba. Il s’appelait Albert Bernard Bongo.»

Interrogé sur sa conviction et sa garantie de ce que ledit acte de naissance, qui a circulé comme un tract durant la présidentielle anticipée de 2009, est bien celui qui figure dans le dossier du candidat PDG d’alors, Luc Bengono Nsi réplique : « Sauf si on le substitue, parce qu’il en existait un autre auparavant. Vous n’avez qu’à lire l’une des livraisons du journal "La Une" du mois d’août 2009, si mes souvenirs sont bons, qui relate toutes les tractations qui avaient eu lieu à ce sujet en ce moment là. J’avais déjà cité cet acte de naissance, je l’avais introduit dans de ma requête à la Cour constitutionnelle pour le règlement du contentieux électoral, parce que c’était cet acte de naissance qui figurait dans le dossier du candidat du PDG.»

Et le président du Morena Originel d’ajouter : «Tout le monde sait et connait la vérité. Mais, nous ne voulons pas encourager le faux. Notre effort va dans ce sens là. Nous ne voulons pas que ce genre d’acte puisse continuer. Nous avons déjà été roulés dans la farine avec Omar Bongo qui devait avoir un autre nom, si on fouille bien, et qui nous a été présenté ici comme Bongo pendant plus de 40 ans. En tous cas, nous avons beaucoup de suspicions basées notamment sur le fait que Bongo parlait couramment le Sango. Il serait sûr qu’il venait du Centrafrique. Vous devez l’écrire et moi-même je l’ai déjà écrit dans des documents. Dans cette histoire, c’est le Gabon que nous voulons défendre. Il faut mettre un frein au jeu de la France qui va chercher des gens ailleurs pour les mettre à la tête de notre pays. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on a fait à la France ?»

Abordant les répercussions ou le bénéfice politique qu’il escompte à travers la plainte déposée au tribunal, Bengono Nsi, intarissable, lisse comprendre : «Je pose avant tout un acte en correctionnelle. Il faudrait, là-dessus, que la justice puisse fixer les Gabonais. Nous n’y voyons pas un acte politique en tant que tel. Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a eu à fournir son acte de naissance original à la demande du public américain. Nous avons en tous cas beaucoup de suspicions au sujet de cet acte de naissance…»

Le spectre des personnes visées par cette procédure inédite initiée par une cinquantaine de personnes qui compte de nombreux membres de l’Union nationale (UN) est assez large : le maire du 3e arrondissement qui avait établi le document, le président de la Cour constitutionnelle, son collègue de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP). Les plaignants espèrent que le principal bénéficiaire dudit document, en l’occurrence Ali Bongo, pourrait être aussi amené à s’expliquer.

Source: Gaboneco.com

mardi 24 mai 2011

La nécessaire brisure du cercle vicieux de la politique au Gabon

Au Gabon il est dit que tout le monde connait tout le monde. Nous serions tous apparentés, malgré les camps politiques des uns et des autres. De fait, évitant les querelles qui peuvent conduire aux grandes ruptures, nous nous acoquinons et essayons de trouver des arrangements de bon aloi.

Pour cela, la vie politique au Gabon serait un cercle. De peur de sortir de l’orbite gravitationnelle qui fonde l’existence de chacun, dans le cheminement politique que nous dessinons, nous tournons en rond. Avec les vices qui s’y développent, par la sorcellerie politique des uns et des autres cherchant à se maintenir dans des positions politiques avantageuses, notre vie politique est un cercle vicieux.

Il a l’avantage de maintenir l’union et cette concorde nationale pour éviter les grands dérangements. Pourtant, il plonge le pays dans des grands chagrins. Le cercle vicieux, rappelons-le, est une situation malveillante qui nourrit la misère dans le pays et ronge l’espérance du développement. La situation étant comprise désormais comme sans issue pour le progrès du pays, comment nous en sortir?

Nous savons que quel que soit le cercle, la circonférence représente toujours trois fois le diamètre du cercle, d’où Pi = 3,14…. On peut déduire que le diamètre correspond à la circonférence divisée par 3,14.

En ayant la circonférence, il devient facile de trouver le rayon du cercle. L’identification du rayon permettra de trouver le point de gravitation du cercle et l’étendue de la surface vicieuse du cercle. Elle est dit-on égale au diamètre multiplié par le rayon au carré.

Le calcul de la surface du cercle donne l’étendue de notre bêtise politique. Laquelle est une recherche effrénée, pour tout point situé dans l’arc du cercle, à entrer en rapport avec le centre du cercle.

Nous constatons que, le point de gravitation du cercle est le pouvoir de l’État qu’usurpent certains. Suivant le mouvement gravitationnel, ceux qui désirent y accéder, constatant leur incapacité de leur faire par la voie des urnes, voulant survivre politiquement, négocier pour le maintien des liens politiques incestueux, contre nature par rapport à l'intérêt au progrès de la Nation, avec le centre du cercle.

ainsi, dans l’arc, tout en suivant la courbe qui oblige à ces discussions politiques, nous marchandons dans une évolution politique qui nous ramène inévitablement après chaque renouvellement du mandat présidentiel au point de départ : coup d’État électoral, constitution du pouvoir politique illégitime; négociation politique pour donner la légitimité politique qui fait défaut; clientélisme politique pour obtenir l’adhésion du peuple ; mauvaise gouvernance et ensuite un autre coup d’État. Et la roue continue de tourner. Les pédégistes et les autres émergents disent : silence on tourne... en confiance.

Comme on peut le voir, dans ce cercle vicieux, aucune solution innovante n’est susceptible d’agrandir la Nation ou de la faire évoluer. Les mêmes négociations avec la présidence de la République depuis 1993 entraînent ou produisent les mêmes effets.

Les misères qui, autrefois se lisaient dans des traits à peines perceptibles, se lisent aujourd’hui dans des creux des vallées de la mort visibles du ciel. Avant 1990, en effet, personne n’avait élu domicile à la décharge publique de Mindoubé. Il paraitrait, selon les photos de quelques amis, qu’il s’y développe une cité d’habitation façon «misère où iras-tu me déposer?»... à Mindoubé.

Des Gabonais vivant dans des décharges publiques. Qui aurait pu l’imaginer, lorsque nous chassions les Équato-guinéens et ces autres africains du pays ! Oui… il faut avoir le courage de l’admettre, le pays s’enlise.

Pour sortir de la situation qui plombe le pays, chaque jour un peu plus, faut-il commencer par comprendre, et admettre, l’existence du cercle vicieux.

Il faut reconnaître que ces arrangements de palais ne sont qu’un tournement en rond après chaque élection présidentielle. Le peuple qui aspire au changement vote dans un sens, les autres dénient la volonté du changement du peuple et se proclament président ou député. Se sachant honnis, ils obligent à l’acceptation forcée en brandissant la carotte de la négociation pour améliorer ou renforcer la démocratie disent-ils. Quelle ironie, les pyromanes qui cherchent à éteindre le feu.

Ils font appel à ces leaders qu’ils appellent charismatiques ou historiques. Dans ces discussions incestueuses, ces derniers, dans leur passion du pouvoir pour le pouvoir, ne se rappelant plus pourquoi quelques Gabonais avaient fixé leur espérance en leur personne, s’agenouillent dans ce geste du renard face au corbeau pour chanter des louanges divines de la cadence du ventre. S’aplaventrisant pour devenir le tapis des autres, ils oublient leur conviction. De fait, ils en viennent à enfermer la volonté du changement exprimée par le peuple, que par ailleurs, ils clamaient haut et fort.

Concevons, chers compatriotes, que ces discussions ne sont que des tambourinements pour certains de parler de leur propre cause. Alors de grâce, il n’y a pas lieu de se réjouir, outre mesure, de ces négociations sur la biométrie. Elles sont l’effet naturel de l’évolution du pays dans le cercle vicieux de la vie politique gabonaise.

Comprenons, la seule chose que la classe politique peut négocier pour sortir le pays de sa misère est la mise en place d’institutions du fonctionnement, d’organisation et de proclamation des élections qui soient réellement indépendantes de toute influence politique.

Au regard du cadre politique actuel et de la situation de crise politique latente, seul le déplacement du centre du cercle politique changera l’orbite autour duquel doit graviter ces discussions et manifestement, permettront de tracer une autre trajectoire pour notre bien-être à tous.

L’attitude qu’affiche en ce moment l’Union Nationale: ne pas aller négocier avec l’émergence dans des discussions viciées, est la voie de sortie du cercle vicieux.

En effet, pour l’Union nationale, la seule discussion qui vaille est celle de la remise à plat de ce qui gouverne ce semblant de démocratie. Il faut soutenir l’Union nationale quels que soient vos sentiments à l’égard de ses leaders politiques. Il s’agit uniquement de briser ce cercle qui fait que le pouvoir trouve toujours des interlocuteurs sur lesquels s’appuyer pour maintenir le vice politique dans la République.

La résolution des problèmes politiques du Gabon ne se fera pas dans des discussions opaques sur la biométrie ou de quelques arrangements derrières les portes closes. Il faut une concertation ouverte sur l’ensemble des institutions du fonctionnement et de l’organisation de la vie politique, notamment les institutions en rapport avec les élections.

Aussi, je vous le dis, indépendamment de vos sentiments à l’égard d’un tel ou tel autre homme politique, il est dans l’intérêt supérieur de la République de soutenir la fermeté qu’affiche l’Union Nationale. Il faut arrêter de tourner en rond et user définitivement ce qui reste d’espoir pour des changements institutionnels profitables à toute la Nation.

http://joelmbiamany-ntchoreret.blogspot.com

samedi 21 mai 2011

Démission d’un responsable provincial de l’Union du Peuple Gabonais (UPG)

Constant Mégna, coordonnateur fédéral pour la province de l’Ogooué-Ivindo de l’Union du peuple gabonais (UPG), la formation politique de Pierre Mamboundou, a démissionné de ce parti le 19 mai dernier. Il reproche à son leader de se montrer ingrat envers ses électeurs dans cette province et de négocier avec le pouvoir sans s’être préalablement référé à ses militants.


Officier de gendarmerie retraité et coordonnateur fédéral pour la province de l’Ogooué-Ivindo de l’Union du peuple gabonais (UPG), Constant Mégna a démissionné de cette formation politique, selon l’Agence gabonaise de presse (AGP) qui fait état d’une déclaration écrite remise «à la presse locale» le 19 mai.


Le démissionnaire qui déplore que Pierre Mamboundou, président de l’UPG, soit entré en négociation avec le pouvoir sans «l’aval de l’ensemble des militants», précise : «Une telle initiative doit être examinée au cours d’un congrès du parti, afin que chaque militant donne son point de vue.»


Selon l’AGP, Constant Mégna déplore également l’ingratitude de l’UPG envers ses militants de la province de l’Ogooué-Ivindo «qui se sont pourtant pleinement investis dans la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009», permettant ainsi à Mamboundou de réaliser de bons scores dans les départements de l’Ivindo et de la Zadié.


Après l’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009 et son long contentieux, Pierre Mamboundou a rencontré le président Ali Bongo Ondimba en septembre 2010 à Paris (France) où l’opposant se trouvait pour des raisons de santé. Mais, bien avant, Dana Mamboundou, sa fille ainée, avait été nommée en conseil des ministres, le 1er avril 2010, au poste d’Expert Résidant à Bruxelles du ministère des PME/PMI. Ce qui n’avait pas été du goût de bon nombre de membres de l’UPG.


Pierre Mamboundou a finalement reconnu, en février dernier à l’occasion d’un meeting dans le 3è arrondissement de Libreville, que sa formation politique était en pourparlers avec le gouvernement, précisant qu’il ne pouvait pas entrer au gouvernement sans la réalisation d’un certain nombre des préalables. Des sources concordantes ont ensuite annoncé que l’opposant historique allait occuper le poste de vice-président de la République. On attend cette nomination pour le prochain remaniement gouvernemental.


La démission du coordonnateur fédéral de l’UPG dans l’Ogooué-Ivindo, Constant Mégna, n’a pas fait grand bruit dans les médias locaux et les cercles politiques. Sans doute parce que ce gendarme retraité qui qualifie d’ «ambigüe» l’attitude de Pierre Mamboundou à l’égard du parti au pouvoir, n’est pas un personnage de premier plan.

Source : Gaboneco.com

La recherche des capitaux pour investir dans nos pays : le grand défi du NEPAD selon Ernest Harsch


"Les marchés de capitaux sont essentiels" pour la croissance et la prospérité des économies africaines, affirme le Ministre des finances ghanéen, Yaw Osafo-Maafo. "La pénurie de capitaux est l'un des plus grands obstacles auxquels se heurte l'Afrique."

Cette opinion, exprimée à l'occasion d'un congrès réunissant en avril des centaines de cadres d'entreprise et de responsables de bourses africaines, est partagée par un nombre croissant de dirigeants du continent. Il y a encore quelques années, lorsque ceux-ci parlaient du financement du développement de l'Afrique, ils désignaient en général par ce terme les dépenses publiques, l'aide des donateurs, les prêts d'organismes de financement ou d'autres sources de fonds publics. Mais le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), adopté en 2001 comme cadre principal de développement du continent, privilégie la croissance des flux de capitaux privés en direction de l'Afrique en vue de remédier à la pénurie de ressources dans la région.

Certains pays africains proposent déjà des possibilités d'investissement intéressantes aux investisseurs potentiels, ce qui a entraîné une légère augmentation des apports de capitaux étrangers au cours de la dernière décennie. Mais jusqu'à maintenant, le fort taux de pauvreté, la faiblesse des infrastructures, les lourdeurs bureaucratiques, la corruption et les craintes d'instabilité politique ont effrayé les investisseurs. Le défi des gouvernements africains consiste à les attirer.

Le Président sénégalais Abdoulaye Wade, l'un des principaux artisans du NEPAD, aime à dire qu'aucun pays au monde n'a pu se développer avec la seule aide des donateurs ou des prêts étrangers. Les pays qui ont réussi ont également eu recours à des capitaux privés, d'origine nationale et étrangère. "Nous sommes convaincus, a déclaré M. Wade au cours du voyage qu'il a effectué à Tokyo à la mi-mai, que le secteur privé peut jouer le même rôle [en Afrique] qu'au Japon." Par conséquent, il est nécessaire, selon lui, "de créer les conditions permettant d'investir des capitaux privés dans les pays africains".

Toutefois, avertit M. Wade, "une croissance générée par des investissements privés ne se traduit pas automatiquement par une amélioration de la qualité de vie de la population". Pour que cela puisse se produire, les gouvernements ne peuvent pas s'en remettre uniquement au marché ; ils doivent jouer également un rôle stratégique. M. Zéphirin

Diabré, Administrateur associé du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a déclaré à Afrique Relance que "l'Etat a un rôle capital à jouer pour veiller à la bonne répartition des richesses qui ont été créées" (voir "Zéphirin Diabré : Il est temps d'agir").

Un gouffre béant

Tout récemment encore, dans les années 80, l'ouverture d'un gouvernement africain aux investissements étrangers dépendait largement de son orientation politique ou idéologique. Mais avec la fin de la guerre froide et l'aggravation de la situation économique déjà difficile de l'Afrique, les investissements étrangers apparaissent maintenant davantage comme une nécessité pratique.

La croissance économique a atteint 3,5 % en moyenne par an en Afrique au cours des cinq dernières années, précise le Président de la Banque africaine de développement (BAD), Omar Kabbaj, soulignant que ce chiffre est nettement inférieur au taux de 6-8 % nécessaire, selon le NEPAD, pour que l'Afrique puisse atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (adoptés par les dirigeants mondiaux en 2000 afin notamment de réduire de moitié d'ici à 2015 le nombre de personnes vivant avec moins d'1 dollar par jour).

Il faudrait des investissements nettement supérieurs pour provoquer une accélération de la croissance, explique M. Kabbaj. Actuellement, ces investissements sont globalement faibles, oscillant entre 16 et 22 % du produit intérieur brut, alors qu'il faudrait atteindre 30 % pour permettre une forte croissance. Or d'importants obstacles s'opposent à une augmentation rapide des investissements intérieurs, toujours selon M. Kabbaj, "compte tenu de la pauvreté généralisée et du faible taux d'épargne" qui caractérisent de nombreux pays africains pauvres. Par conséquent, le financement extérieur est indispensable sous une forme ou sous une autre.
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"Le premier réflexe d'un investisseur étranger qui arrive dans un pays africain est de regarder comment se comporte le secteur privé local ... afin de voir quels secteurs fonctionnent et de savoir si la population locale y investit." -- Le Président nigérian, M. Obasanjo
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Selon des études de la BAD, pour atteindre les niveaux de croissance économique nécessaires à une réduction importante du taux de pauvreté, il faudrait que l'assistance aux pays africains augmente de 50 à 100 %. Cela est peu probable dans le climat actuel. Au cours des 10 dernières années, les flux d'aide publique au développement en Afrique ont connu une baisse vertigineuse, chutant d'environ 35 % de 1992 à 2001.

Même si l'on peut inverser cette tendance -- et un certain nombre de donateurs se sont d'ailleurs engagés à accroître leur aide à l'Afrique -- il est très peu probable que l'aide atteigne des niveaux suffisants pour financer entièrement les objectifs ambitieux du NEPAD. De même, les mesures d'allégement de la dette ne permettront pas, à leur niveau actuel, de générer des économies suffisantes. L'augmentation des recettes d'exportation pourrait permettre d'augmenter les ressources extérieures mais la faiblesse des cours internationaux des matières premières exportées par l'Afrique et les grandes difficultés auxquelles se heurtent les pays africains pour accéder aux marchés du Nord restreignent sérieusement les perspectives commerciales du continent.

Malgré ces difficultés évidentes, les dirigeants africains demandent à leurs partenaires extérieurs de prendre des mesures sur tous ces fronts. Parallèlement, ils demandent aux investisseurs privés d'intervenir. Des centaines de dirigeants d'entreprises ont d'ores et déjà manifesté leur intérêt au cours d'une conférence tenue à Dakar (Sénégal) en avril 2002 sur le financement du secteur privé dans le cadre du NEPAD, suivie de plusieurs autres organisées dans l'ensemble du continent.

Jusqu'à présent, le bilan est mitigé. Au début des années 90, les flux d'investissement étranger direct (IED) en Afrique n'atteignaient en moyenne que 2 à 3 milliards de dollars par an. Ce chiffre a plus que doublé dans la deuxième moitié de la décennie, pour atteindre un record de 13,8 milliards de dollars en 2001 (voir graphique). L'an dernier, toutefois, les IED nets en Afrique sont retombés, d'après les estimations, à 7 milliards de dollars, en raison du ralentissement mondial des investissements. Ils devraient probablement se maintenir à ce niveau en 2003, selon les prévisions de la Banque mondiale, même si la plupart ne bénéficieront qu'à un nombre restreint de pays d'Afrique, dans le pétrole ou les ressources minérales.

Compte tenu de la taille restreinte de la plupart des économies africaines, même ces IED modestes ont leur importance. En 2001, par exemple, les IED bruts en Afrique subsaharienne équivalaient à 8,1 % du produit intérieur brut total de la région (par rapport à 1 % seulement en 1990). Ce chiffre était plus élevé que dans toutes les autres régions en développement, dépassant notamment à la fois l'Asie orientale et le Pacifique (4,6 %) et l'Amérique latine et les Caraïbes (4,4 %).

Toutefois, par rapport au montant total des investissements étrangers, qui a spectaculairement augmenté au cours de la dernière décennie, les flux en direction de l'Afrique restent toujours faibles. En 2001, l'Afrique subsaharienne n'a attiré que 8 % des flux totaux d'IED vers le monde en développement.

"Des réformes laborieuses"

Selon M. Osafo-Maafo, Ministre des finances ghanéen, l'Afrique pourrait devenir "la prochaine destination mondiale pour l'investissement". Cet optimisme était partagé par nombre des responsables, cadres et investisseurs présents au Forum sur le développement des marchés financiers africains organisé les 14 et 15 avril derniers à New York par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Bourse de New York et l'Association des bourses des valeurs africaines.

Comme Mme Ndi Okereke-Onyiuke, présidente de l'Association, l'a fait remarquer, l'Afrique offre des rendements parmi les plus élevés au monde. Selon des études de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les sociétés étrangères ont obtenu une rentabilité moyenne de 29 % sur leurs investissements en Afrique au cours des années 90, soit beaucoup plus que dans la plupart des autres régions. Mais la rentabilité n'est qu'un des facteurs pris en compte par les investisseurs potentiels.

M. Osafo-Maafo fait observer que le Ghana est maintenant considéré comme une destination relativement recherchée par les investisseurs étrangers en Afrique, non seulement en raison des importants rendements qu'on peut y obtenir, mais aussi grâce aux réformes politiques, aux mesures de lutte contre la corruption et aux améliorations apportées aux conditions de fonctionnement du secteur privé. Ce résultat, dit-il, "n'est pas un miracle, mais l'aboutissement de réformes laborieuses".


Du point de vue de l'investisseur étranger, la plupart des pays africains présentent des obstacles gigantesques à l'investissement, a expliqué aux participants du Forum de New York M. Alan Patricof, Vice-Président de la société d'investissement Apax Partners, aux Etats-Unis. Parmi les nombreuses difficultés rencontrées, il souligne :
• la corruption et les lourdeurs bureaucratiques
• la faiblesse des systèmes judiciaires
• l'insuffisance des infrastructures
• la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée.

Pour réduire la corruption et la bureaucratie, M. Patricof recommande aux pays africains de mettre en place des centres "polyvalents" où les investisseurs pourraient se procurer toutes les licences et autres autorisations nécessaires, au lieu de devoir affronter une multitude de "barrières" administratives qui prennent du temps et permettent aux responsables locaux d'exiger des pots-de-vin ou autres avantages personnels.

Tous les problèmes ne sont pas seulement dus à une participation excessive des pouvoirs publics, a ajouté M. Patricof, mais également à l'absence de réglementation adaptée. Dans la majeure partie de l'Afrique, les règles de direction des entreprises "n'existent pour ainsi dire pas", dit-il. Cela permet aux sociétés nationales et étrangères de ne pas divulguer intégralement leurs états financiers, et de se soustraire ainsi à l'impôt.

Le Ministre des finances du Lesotho, Timothy Thahane, a insisté sur l'importance des réformes du secteur financier, à commencer par la mise au point de cadres réglementaires pour les banques, compagnies d'assurance et autres institutions. Des systèmes financiers plus stricts et plus diversifiés, selon lui, encourageraient aussi bien les investissements que l'épargne.
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Bourse d'Harare : la plupart des bourses africaines sont petites, mais offrent des rendements élevés.
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De nombreux participants ont fait observer que les conflits et l'instabilité politique de l'Afrique tendaient à décourager les investisseurs. Même les pays éloignés des zones de conflit actuelles pâtissent de cette image négative, les investisseurs jugeant souvent à la même aune toute une région, et même le continent dans son ensemble. Par conséquent, ont-ils noté, l'accent mis par le NEPAD sur l'établissement de la paix et de la sécurité est indispensable si l'on veut faire de l'Afrique un pôle d'investissement plus attrayant à long terme.

Le Secrétaire d'Etat adjoint des Etats-Unis pour les affaires africaines, Walter Kansteiner, a souligné qu'il existait aussi des remèdes à court terme. La société publique américaine Overseas Private Investment Corporation, par exemple, aide à financer des systèmes d'assurance contre les risques politiques en Afrique. M. Kansteiner s'est également prononcé en faveur des propositions africaines tendant à une plus grande intégration régionale entre pays voisins, afin de développer des marchés plus importants et plus attrayants.

En outre, un certain nombre d'analystes financiers ont noté qu'il est très difficile pour un pays d'attirer les investisseurs étrangers lorsque son climat économique n'est pas propice aux investissements intérieurs. A la conférence sur le financement du NEPAD, tenue à Dakar l'an dernier, le Président nigérian, Olusegun Obasanjo, a souligné que "le premier réflexe d'un investisseur étranger qui arrive dans un pays africain est de regarder comment se comporte le secteur privé local... afin de voir quels secteurs fonctionnent et de savoir si la population locale y investit".

Le type d'investissements étrangers qu'ils tentent d'attirer peut influencer le développement futur des pays africains, fait remarquer M. Kenneth Kwaku, de l'Agence multilatérale de garantie des investissements de la Banque mondiale, qui fournit une assurance-risque aux investisseurs et organismes de prêts travaillant dans les pays en développement. Beaucoup d'investissements étrangers en Afrique aujourd'hui sont liés à l'extraction de pétrole, de minéraux et d'autres ressources naturelles, le traitement de ces produits se faisant en général ailleurs. Pour attirer des investissements à valeur ajoutée stimulant le développement économique, dit-il, il faut "ne plus dépendre de nos ressources naturelles, mais des compétences et des connaissances". Pour que les entreprises deviennent plus actives dans ces domaines, dit-il, il faudra freiner la tendance des cadres et des travailleurs qualifiés africains à quitter le continent (voir "Inverser la 'fuite des cerveaux' africains").

Les bourses se préparent

Outre les investissements étrangers directs, certains flux vers l'Afrique arrivent sous la forme de placements en actions -- actions de sociétés commerciales, obligations d'Etat et instruments financiers du même ordre. En Afrique subsaharienne, ce type d'apports est passé de 2,9 milliards de dollars en 1995 à 8,9 milliards en 1999, pour tomber à 4 milliards en 2000 et s'effondrer pratiquement les deux années suivantes, en raison des graves perturbations et de la chute des cours sur les places boursières mondiales.

Pour les sociétés africaines les plus importantes, les principales bourses mondiales représentent un bon "point d'accès aux marchés de capitaux internationaux", a déclaré lors de la conférence d'avril le Vice-Président de la Bourse de New York, Bryant Seaman. Sept sociétés africaines sont même cotées dorénavant à la Bourse de New York, avec une capitalisation totale de 26 milliards de dollars. Signe d'un intérêt croissant pour l'Afrique, les transactions de leurs actions ont fait un bond de 700 % entre 1999 et les premiers mois de 2003, souligne M. Seaman.

En revanche, la plupart des bourses africaines sont de très petite taille -- ce sont des bourses "frontières" dans le jargon des investisseurs internationaux -- à l'exception de la Bourse de Johannesburg (Afrique du Sud) et de celles d'Egypte, du Maroc et de Tunisie. Leur capitalisation cumulée a atteint 245 milliards de dollars en 2002 (la part de la Bourse de Johannesburg s'élevant à 183 milliards), soit à peine un dixième de celle de toutes les bourses des "marchés émergents" et moins d'1 % du total mondial.

Le nombre de bourses des valeurs africaines s'est toutefois multiplié, passant de 10 il y a une dizaine d'années à 18 aujourd'hui. Si leur taille est réduite, dit Mme Okereke-Onyiuke, elles représentent une force "vitale" qui devrait susciter davantage d'intérêt international à l'avenir.

La bourse d'Abidjan (Côte d'Ivoire), où sont cotées des sociétés de six pays francophones d'Afrique de l'Ouest, est l'une des rares bourses régionales du monde. Il est actuellement prévu d'en ouvrir une deuxième en Afrique de l'Est.

Nombre des sociétés cotées sur ces bourses africaines -- plus de 2200 en 2002 -- offrent à leurs actionnaires d'importants retours sur investissement. En 2002, par exemple, le retour moyen sur investissement de l'indice de la Bourse de Johannesburg était de 27,9 % (calculé en dollars des Etats-Unis), ce pourcentage était de 27,4 % à la Bourse d'Abidjan, de 33,3 % au Ghana et de 41,4 % au Botswana. En comparaison, la même année, l'indice Standard and Poor's 500 des Etats-Unis enregistrait une perte de 22,4 %, tandis que l'indice combiné de tous les marchés émergents chutait de 7,5 %. L'une des raisons de la forte rentabilité de l'Afrique, fait remarquer Mme Okereke-Onyiuke, est que la plupart des sociétés africaines sont encore "en phase de croissance", c'est-à-dire qu'elles sont relativement nouvelles et ont des perspectives d'expansion très importantes.

Pourtant beaucoup d'investisseurs ne connaissent tout simplement pas l'existence de ces potentialités. La plupart des bourses africaines ne figurent pas dans les principaux indices boursiers et n'attirent par conséquent que peu de fonds de portefeuille ciblant les marchés émergents mondiaux. Pour les investisseurs potentiels bien informés, la forte rentabilité de ces sociétés africaines est tempérée par les incertitudes quant aux résultats à long terme et à la stabilité de la plupart des économies africaines.

Ce manque d'image positive est l'une des raisons pour lesquelles les bourses africaines ont cherché à former des liens plus étroits avec les bourses bien établies de New York, Londres et d'autres places financières mondiales, afin d'être plus visibles sur le plan international. "Nous avons besoin de l'appui de marchés de change plus matures", a déclaré à ses collègues de la Bourse de New York M. Osafo-Maafo, "afin de tirer des enseignements de votre propre expérience".

Parallèlement, a-t-il ajouté, les pays africains ont beaucoup à faire pour que leur économie attire durablement les investisseurs potentiels. "L'Afrique, correctement gérée, pourrait bien être l'avenir des investissements de fonds."

jeudi 19 mai 2011

RÉPONSE D’ANDRÉ MBA OBAME au Communiqué de la Présidence de la République

Le 05 mai 2011, lors d’une conférence de presse André Mba Obame informait l’opinion nationale et internationale du complot qui avait été fomenté par le pouvoir pour procéder à son arrestation, voire son élimination physique. Douze jours plus tard, le pouvoir de fait se met enfin en devoir d’y répondre. Cette réponse tardive, décalée et inappropriée montre son embarras et sa difficulté à contredire au fond les imputations révélées.

Si l’histoire politique du Gabon n’avait pas dans ses lignes les assassinats ou disparitions suspectes de plusieurs de ses fils, les révélations qui sont ici maintenues pourraient paraitre douteuses. Mais la seule évocation des noms de Germain Mba, Ndouna Depenaud, Djoué Dabany, Doukakas Nziengui, Joseph Rendjambé et bien d’autres plus récemment suffisent à rappeler aux Gabonais une pratique bien connu des faucons de ce régime.

Ce communiqué du pouvoir de fait est une diversion. Il révèle en réalité sa fébrilité, ses mensonges, ses contradictions et ses renoncements.

André Mba Obame ne peut servir à dissimuler l’échec cuisant de ce régime. André Mba Obame ne peut servir à dissimuler aux Gabonais l’échec annoncé de l’organisation de la CAN 2012, les promesses non tenues des 5000 logements annuels, du SMIG à 150.000 Fcfa pour tous les travailleurs du Gabon, des centaines de milliards de Fcfa inscrits au budget de l’État et dont on ne voit pas la traduction sur le terrain.

André Mba Obame ne peut servir à dissimuler aux gabonais la dilapidation de leurs ressources depuis le 16 octobre 2009 avec l’achat sur fonds publics d’un hôtel particulier à 65 milliards de Fcfa, l’achat de véhicules personnels pour plus de 10 milliards de Fcfa, l’expropriation prononcée par décret des populations du 2ème arrondissement de Libreville au bénéfice de promoteurs privés, etc.

Par ailleurs, André Mba Obame tient à faire observer que la Présidence de la République est une Administration publique mise à la disposition de l’Institution qu’est le Président de la République. À ce titre, elle ne peut et ne doit s’immiscer dans le débat politique et encore moins s’adresser en des termes injurieux à une personnalité politique qui est de surcroit un élu du peuple.

Mesdames et Messieurs du pouvoir de fait, la vérité est cruelle. Tous les communiqués injurieux, toutes les calomnies du monde ne pourront suffire à faire oublier au peuple Gabonais et à la Communauté internationale la forfaiture dont vous êtes rendus coupables et qui chaque jour inspire vos actes.

André MBA OBAME

Affaire Strauss-Kahn - Strauss-Kahn démissionne du FMI et promet de ne pas quitter les États-Unis


Dominique Strauss-Kahn renonce à son poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et remet sa démission. Elle était réclamée depuis son arrestation relativement à une tentative de viol.

Il entend consacrer « toutes [ses] forces » à prouver son innocence et ainsi défendre sa réputation. Dans sa lettre de démission adressée au conseil d'administration du FMI, M. Strauss-Kahn « réfute tout ce qui [lui] est reproché ».

Quant au processus judiciaire de cette affaire alléguée d'agression sexuelle, il se poursuit jeudi à New York avec l'examen d'une nouvelle demande de mise en liberté sous caution de l'ancien patron du FMI.

Ses avocats tenteront d'obtenir sa libération en proposant des mesures de surveillance strictes comme le port d'un bracelet électronique afin de savoir à tout moment où il est. Ils comptent aussi invoquer la santé de leur client pour faire cette demande.

Selon une requête déposée auprès du tribunal et publiée mercredi soir par le New York Times , Dominique Strauss-Kahn s'est engagé à ne pas quitter les États-Unis s'il est libéré sous caution. Dans une déclaration sous serment, il « renonce volontairement à toute procédure d'extradition de toutes sortes ». Après son passeport français, il s'est engagé à remettre également son document de voyage onusien.

Vendredi, M. Strauss-Kahn se présentera devant le tribunal afin de prendre connaissance de la décision des jurés qui décideront s'il sera accusé ou non pour crime sexuel contre une femme de chambre de 32 ans.

Placé en détention lundi dernier, il est visé par sept chefs d'accusation, notamment pour tentative de viol et séquestration. La juge Melissa Jackson avait refusé de le libérer même en échange d'une caution de 1 million de dollars parce qu'elle considérait que les risques qu'il prenne la fuite étaient trop grands.

On en a appris davantage, mercredi, sur les conditions de détention de Dominique Strauss-Kahn à la prison new-yorkaise de Rikers Island, notamment qu'il fait l'objet d'une surveillance étroite pour prévenir toute tentative de suicide.

Qui remplacera M. Strauss-Kahn?

Quelques noms ont été évoqués pour lui succéder à la tête de l'organisation économique :
• Josef Ackerman, président du directoire de la Deutsche Bank;
• Agustin Carstens, gouverneur de la Banque du Mexique et ancien directeur général adjoint du FMI;
• Kemal Dervis, ancien ministre turc des Finances et ancien directeur du programme des Nations unies pour le développement;
• Arminio Fraga, ancien président de la banque centrale brésilienne et ancien directeur général de Soros Fund Management;
• Christine Lagarde, ministre française de l'Économie, des Finances et de l'Industrie;
• Trevor Manuel, ancien ministre sud-africain des Finances;
• Thomas Mirow, président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement;
• Axel Weber, ancien patron de la banque centrale allemande, la Bundesbank.

Pour sa part, le premier ministre canadien, Stephen Harper, à l'instar de plusieurs observateurs, a estimé mercredi que le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, serait « formidable » pour succéder à Dominique Strauss-Kahn en tant que directeur général du FMI.

Rappelons que M. Strauss-Kahn est remplacé de manière temporaire à la tête du FMI par le numéro deux de l'institution, l'Américain John Lipsky.

De nouveaux détails

Pendant ce temps, les policiers de New York poursuivent leur enquête. Ils ont découpé un morceau de tapis de la chambre d'hôtel dans laquelle Dominique Strauss-Kahn a logé le week-end dernier. Ils sont toujours à la recherche de traces d'ADN.

Les policiers examinent aussi la carte d'accès aux chambres de l'employée afin de déterminer quand la Guinéenne âgée de 32 ans est entrée dans la suite de l'ancien numéro un du FMI et combien de temps elle y est restée.

On apprend par ailleurs qu'un autre employé se trouvait dans la chambre de l'hôtel au moment où la femme de chambre est entrée. L'autre employé était en train de débarrasser le petit déjeuner. Il serait parti en disant à la femme de chambre qu'elle pouvait nettoyer la suite.

La lettre de démission

Radio-Canada.ca avec AFP, Associated Press, Reuters et PC

dimanche 15 mai 2011

Ben MOUBAMBA toujours aux prises avec l’AFP et la Françafrique !


Il est temps d’informer les Gabonais et les amis du Gabon que les persécutions orchestrées par l’Agence France Presse et le responsable de son bureau de Libreville contre ma petite personne ne sont pas partis pour s’arrêter ! Bien au contraire ! Le Procureur de la République du Tribunal de Paris m’attaque de plus bel, totalement coordonné avec le PDG de l’AFP et son représentant à Libreville.

Si l’AFP n’est pas capable d’accepter la critique … imaginez donc de quelle véracité dans le rendu réel des informations, sont capables ceux qui ne sont même pas capables de dire au monde que la France de Sarkozy couvre un génocide en Côte d’Ivoire !

Je ne crois pas que cette France là ait quelque chose de commun avec la France de Jeanne d’Arc, Jaurès, Hugo ou l’Abbé Pierre !?

Je ne suis donc pas contre la France mais contre le « pétainisme Français » c’est-à-dire l’adieu aux valeurs pour lesquels se sont battus des gens comme Victor Schoelcher.

Ces attaques françafricaines sont trop d’honneur !

Il n’a pas autre chose à faire, Claude Guéant ?

Mes persécuteurs de l’AFP ou de la Françafrique me font trop d’honneur mais mon sort est plus enviable que celui du Ministre Blé Goudé en Côte d’Ivoire. Ce dernier a été traqué puis débusqué par les services secrets français avant d’être livré aux mains du criminel de guerre Alassane Ouattara avant d’être sauvagement exécuté.

Depuis que j’ai été violenté à l’intérieur de l’ambassade de France à Libreville (en toute conscience) début septembre 2009, j’ai rompu la chaine d’esclavage qui me reliait à la Françafrique et je n’ai plus besoin de ses réseaux, ses médias et sa mafia. Je n’ai pas non plus peur de l’AFP et de son agence d’espionnage des Gabonais à Libreville.

Je combattrai la Françafrique dans la dignité au péril de mon existence et je n’accepterai plus jamais le colonialisme en terre africaine. Je serais extrêmement déçu si l’opposant historique Pierre Mamboundou allait « insulter » les victimes du génocide ivoirien à Yamoussokro le 21 mai 2011 comme le prétend la Lettre du Continent.

Pour finir, une certaine classe politique gabonaise se fait manœuvrer par la Françafrique et ses instruments au Gabon. Je les appelle à la vigilance. Je suis tellement passé dans les médias français que je sais aujourd’hui combien cela n’est d’aucune utilité dans la bataille contre la recolonisation de l’Afrique.

Si nous aimons donc nos pays et non le seul pouvoir pour le pouvoir, nous devons rompre avec la Françafrique car ce système est la matrice du Bongoïsme. Il ne sert à rien d’avoir le pouvoir dans une configuration qui humilie le Peuple Gabonais. Nous devons donc continuer la lutte et exiger que la France respecte nos pays et elle méritera notre respect.

Les uns et les autres doivent savoir que dans la tête des Françafricains, avoir droit à une dépêche de l’AFP ou à un reportage de France 24 ou encore de RFI, signifie simplement pour nous un renvoie d’ascenseur sous la forme d’une soumission quelconque. Depuis les Présidentielles Gabonaises, j’ai compris que le mal gabonais et africain c’est la Françafrique. Il faut donc la combattre jusqu’au départ de l’Armée Française de tous les territoires qu’elle occupe en Afrique francophone. Si Bruno Ben MOUBAMBA ne le dit pas, je ne sais pas qui pourrait le dire au vu de la pression de la GLNF sur les acteurs politiques.

Tuer, tuer et tuer les récalcitrants en Afrique … C’est à croire que la France ne sait pas faire autre chose !

Dois-je pour autant être persécuté parce que je suis libre dans ma pensée et honnête dans l’amour que je porte à ma terre ? Peu importe ! Je ne suis pas un carriériste et je me moque désormais de ce que la Françafrique pense de Bruno Ben MOUBAMBA. Ce qui compte est qu’un complot contre l’Afrique et le Gabon en particulier sans oublier la Côte d’Ivoire a été mis en place : recolonisation, trucage des élections, tueries des populations civiles alors qu’avant on se contentait d’éliminer les acteurs politiques gênants sans toucher aux peuples ni aux familles des opposants … Le nouveau paradigme sarkozyste est d’une telle gravité qu’il va falloir être courageux : la Françafrique a même expérimenté des armes chimiques contre les Ivoiriens ! Du jamais vu !

Je dirais même plus à Sarkozy, l’AFP et son honorable correspondant de Libreville : Allez au diable ! Je ne suis pas un lâche et je ne ramperai jamais devant vous ! Vous faites honte à votre métier ! Que Dieu nous garde de vos diableries et de votre racisme sarko-pétainiste ! Vous savez où me trouver, venez donc me chercher ! Jusqu’à quand pensez-vous tuer les Africains ? Certainement pas jusqu’à la fin des temps. Allez au diable !

Bruno Ben MOUBAMBA

samedi 14 mai 2011

DECLARATION DE L’UNION NATIONALE SUR LA BIOMETRIE


Au Gabon les élections politiques sont toujours contestées en raison de leur mauvaise organisation tout au long du processus électoral dont le premier élément est la liste électorale.

L’Union Nationale note que la classe politique s’accorde désormais sur le principe de l’introduction des données biométriques pour la confection des listes électorales en prévision notamment des prochaines élections législatives.

Rappelons que, l’Union Nationale et d’autres partis politiques de l’opposition ont toujours affirmé la nécessité de la biométrie pour sécuriser la liste électorale alors que le pouvoir établi et ses alliés s’y sont toujours opposés. Pour preuve, lorsque l’Opposition a organisé une marche en novembre 2010 pour exiger la prise en compte de la biométrie, la réponse du Pouvoir établi et de ses alliés a été de dire, par les voix du Premier Ministre, du Ministre de l’Intérieur et du Secrétaire Général du PDG, que la biométrie n’était pas possible avant au moins trois ans, en raison entre autres de la non fiabilité de l’Etat Civil. Une grande campagne médiatique en français et en langues locales a relayé ce message pour convaincre les Gabonais de leur refus. L’Opposition a toujours marqué son étonnement devant cette position à tout le moins contradictoire, d’autant plus que la biométrie était déjà en usage au sein l’administration gabonaise avec la délivrance des passeports biométriques, de la carte de la CNAMGS et le recensement des agents publics de l’Etat, bien avant la loi relative à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements des données à caractère personnel.

Le 27 janvier 2011, soit deux jours après l’acte politique majeur posé par M. André MBA OBAME et la dissolution prononcée de l’Union Nationale, les Gabonaises et les Gabonais ont été stupéfaits de voir le Secrétaire Général du PDG se rendre au Ministère de l’Intérieur pour dire que son Parti était enfin converti aux vertus de la biométrie et convaincu de l’urgence de sa mise en oeuvre. Mieux, à l’occasion du 43ème anniversaire du PDG, il affirmait, comme pour paraphraser l’Union Nationale : « qu’il n’y aura pas d’élections sans biométrie ».

L’Union Nationale note, avec tous les Gabonais, cette évolution non sans regretter le retard que le pouvoir établi a volontairement accusé dans ce dossier.

En effet, si le PDG et ses alliés l’avaient accepté depuis 2010, on n’en serait plus aujourd’hui à se poser des questions sur le report ou non des prochaines élections législatives. Il est donc clairement établi que le pouvoir est à l’origine de cette situation dont il assume seul la pleine responsabilité.

Maintenant, pour que la biométrie apporte la transparence électorale et la crédibilité des résultats sortis des urnes afin d’éviter les contestations post-électorales, l’Union Nationale demande que sa mise en œuvre se fasse avec méthode, rigueur et clarté, toutes choses de nature à lever les suspicions.

Dans cet ordre d’idées, l’Union Nationale s’associe à l’exigence d’appel d’offres exprimée par les autres partis politiques de l’opposition. Car, pour un marché public de cette importance la procédure légale est la mise en concurrence par appel d’offres international ouvert. L’appel d’offres évitera assurément au Gabon de devoir payer les montants exorbitants annoncés par le prestataire choisi unilatéralement par le pouvoir.

L’Union Nationale rappelle que la transparence électorale ne se limite pas seulement à l’adoption de la biométrie. Les articulations de celle-ci présentées par l’ensemble de l’Opposition gabonaise tournent autour de la mise à plat du fichier électoral, l’introduction de la biométrie, la révision du Code électoral, la réforme des organes et institutions en charge des élections, le retour au scrutin à deux tours, l’accès de l’opposition aux médias publics entre autres. Ces articulations constituent un tout connu aussi de la communauté internationale, dont l’ONU. Il convient donc de ne pas dissocier ces éléments par tactique politicienne.

Le règlement de cette question doit être global et se réaliser sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies comme souhaité par toute l’opposition gabonaise dans le Mémorandum remis à M. le secrétaire général de l’ONU lors de son passage à Libreville le 1er juillet 2010.

Pour terminer, l’Union Nationale réaffirme son attachement à l’introduction des données biométriques dans le fichier électoral. En conséquence, elle se prononce pour le report des élections législatives dans un délai qui permettra d’organiser ce scrutin dans les meilleures conditions de transparence, de crédibilité et de justice.

Ce report est possible. Il est conforme aux dispositions du fameux alinéa 5 de l’article 4 de la Constitution révisée au mois de décembre 2010, qui stipule : « En cas de force majeure dûment constaté par la Cour constitutionnelle, saisie par le Gouvernement le (ou les) membre(s) de l’Institution concernée demeure (nt) en fonction jusqu’à la proclamation des résultats de l’élection organisée dans les délais fixés par la Cour constitutionnelle. »

Toute décision contraire qui favoriserait la précipitation va accréditer, une fois de plus, la volonté d’une manoeuvre aux conséquences imprévisibles et dommageables pour la démocratie, pour la paix et pour le Gabon.

Je vous remercie.

mardi 10 mai 2011

Le combat politique au Gabon, comme d’un autisme : la répétition des mêmes gestes du margouillat.

Nous sommes en plein dans le troisième tiers-temps du printemps. Depuis hier, il fait un temps assez chaud pour aller au travail vêtu d’une simple veste sans mentaux.

Ce matin, pour éviter d’avoir chaud dans l’ascenseur, nous avons laissé notre manteau dans la voiture. La secrétaire qui nous avait aperçus au stationnement, depuis notre bureau au 20e étage, en nous voyant sortir de l’ascenseur a dit que la météo annonçait pour la semaine un temps à la normale de la saison. Nous avons fait un sourire comme pour montrer que nous savions qu’elle nous avait épiés comme à l’habitude. Puis, nous avons ajouté, c’est effectivement une semaine magnifique que nous allons avoir-là! Nous avons négligé, pour ne pas prolonger inutilement la discussion, de dire que nous avions fait une expérimentation du beau temps le week-end.

Dimanche dernier, nous sommes effectivement allés faire une balade au bord du lac Ontario. C’était sympa. Les rayons du soleil qui venaient étendre leur chaleur sur notre peau étaient adoucis par l’air frais arrivé du large. Le vent qui laissait planer les goélands au-dessus de nous produisait une brise qui invitait à la détente. Enlacés dans le tourbillon de la douceur printanière, qu’offre à ce temps de l’année le Lac Ontario, nous ne pouvions qu’oublier un instant les mille traqua du monde.

Regardant le lac au loin, dans son touché du ciel, nous songions à la surface qu’il couvre. Il est vraiment immense. L’autre côté du lac, ce sont les États-Unis d’Amérique. On ne saurait le croire, tellement la vue se perd dans la portée sans fin du lac. En regardant cet horizon lointain et songeant à ce que les immigrants ont fait du Canada et des États-Unis d’Amérique, nous prîmes la dimension de l’ambition humaine, lorsque fondée sur l’intérêt collectif des peuples.

Ces immigrants arrivés avec presque rien ont bâti tout un monde. Ils ont trouvé dans ces territoires des peuples qui avaient plusieurs centaines d’années d’existence. La solidarité manifestée dans la volonté de s’épanouir dans ces contrées les a conduits à déclasser les peuples autochtones jusqu’à les entraîner à l’extinction. Est-ce là une loi naturelle de l’évolution des espèces, nous nous sommes-nous demandés. Dans ce monologue qui s’instituait en nous, nous nous répondîmes que cela était le cas. Les peuples qui s’organisent pour s’adapter au mieux au monde survivent, les autres disparaissent.

Par rapport à ce constat, de la disparition inéluctable des peuples inorganisés, nous ne pûmes nous empêcher, de plus, de faire des comparaisons et d’en arriver à un sentiment d’indignation par rapport à ces drames que vivent les peuples d’Afrique : «tout ce gâchis… toutes ces mésententes… toutes ces jalousies et cette incapacité de voir plus loin que le présent, de se projeter dans le futur pour porter les rêves des grandes Nations; de comprendre que c’est dans la recherche du bien-être de tous que les peuples s’épanouissent et que les Nations évoluent et prospèrent.

Au lieu de bâtir dans le patriotisme national, certains décident de confisquer le destin de la collectivité pour le simple désire de leurs propres grandeurs. Ainsi en arrivent-ils à faire de nous des sujets d’autres peuples; nos pays, des greniers d'autres Nations. Tout cela par immaturité, aussi bien chez les dirigeants que chez le peuple.

Enroulés dans la petitesse de nos esprits, nous sommes dans une espèce d’état de minorité, incapables de lever la tête pour voir au loin. Nous focalisons nos énergies sur des détails sans importance. Nos discours sont le reflet de nos inconsciences et de nos inconsistances. Nous nous donnons à la médisance et à l’inceste politique pour l'élévation de notre petite personne.

En nous remémorant les déclarations qui sont faites ici et là, nous concluons que nous aurions beaucoup de difficulté à nous émanciper comme peuple. Au lieu de proposer des choses intéressantes, nous recherchons chez autrui le mal-être qui nous habite.

La semaine dernière nous avons fait l’expérience de cette immaturité. Une personne qui ne nous connait que de nom, qui ne sait rien de plus de nous, de notre famille, de notre parcours socioprofessionnel et de notre cursus universitaire en est venu à dire dans la place publique que nous écrivons pour attirer l’attention de la nouvelle dictature en vue d’entrer dans ses grâces.

Dans l’étonnement de cette attaque inattendue, les larmes jonchaient le long de notre visage, car nous constatâmes là le long parcours que nos nombreux porte-voix politiques doivent atteindre pour insuffler cette prise de conscience de l’intérêt collectif qui fait défaut. Dans cette grisaille mélancolique qui semblait prendre de l’ampleur, le vent, triste de nous voir dans cet état, s’était empressé d’effleurer notre visage maculé et emporter dans le sifflement des goélands, l’expression de notre peine. La fraicheur du lac qui vint calmer nos élans de nostalgie et d’apitoiement maladroits nous instituant dans une activité réflexive sur nous-mêmes. Pourquoi être triste, nous nous demandâmes après quelques regards intérieurs sur notre vie.

Nous pensions au parcours affranchi de notre vie. Nous réalisâmes que nous avions plus de raison d’être heureux que d’en être triste. Nous observâmes en effet que la vie nous avait gâtés. Nous avons réussi là où plusieurs ont échoué dans leurs études et dans leur parcours professionnel; nous avons un travail que nous apprécions avec un salaire plus que très intéressant; une femme que nous aimons; un nouveau-né qui nous rappelle le bonheur des choses simples de la vie. Pourquoi se laisser entraîner dans la médiocrité. Notre vie est bien plus enviable que celle de bien de gens, malgré les airs affichés ici et là. Nous pouvons voyager quand nous le souhaitons, manger ce que nous voulons, nous habiller comme cela nous convient sans recourir à la mendicité. Oui… nous ne sommes pas à plaindre.

C’est à ce moment que nous comprenions que si nous étions tristes, c’était moins pour nous, que pour les nôtres restés au pays. Que nous n’avions vraiment pas d’ambition politique en tant que telle; que le combat politique dans lequel nous nous inscrivons n’est pas motivé par une volonté d’ascension ou d’existence socioprofessionnelle. Nous nous intéressons au combat politique pour permettre aux nôtres d’entrer dans l’espérance d’une vie meilleure.

En vérité comme Che Guevara qui laissa son Argentine natale et sa carrière de médecin pour aller lutter pour ses frères latino-américains, nous sommes séduits par la lutte de libération politique de notre pays d’origine. À l’opposé du Che qui trouva dans sa lutte des compagnons inscrits dans le combat total, nous sommes dans une lutte politique autistique. Croyant cogner pour faire tomber l’obstacle de l'émancipation politique, nous nous accordons dans ce rythme du margouillat: hochant la tête pour accepter n’importe quoi. Nous sommes des autistes politiques.

La particularité de certains autistes est cette incapacité de réaliser que pour continuer leur chemin, il suffit de contourner l’obstacle, d’user de ruse, de stratégie. Comme ces juifs devant les murs de lamentation, la foi divine maintient dans un élan somnambule répétant inlassablement les mêmes gestes et se répétant inconditionnellement les mêmes mots, attendant que la providence vienne enlever devant leur chemin l’obstacle de leur avancée.

C'est dans cette inorganisation sociale de la pensée que nous sommes plongés depuis 1989… nous sommes donc dans cette pratique politique du hochement de la tête qui ne perdra de son élan que lorsque le mur tombera de lui-même. Mais il est des murs en politique comme des bananiers. Ils ne tombent que lorsque les bourgeons ont pris leur place. Aussi, inlassablement, nous continuons le hochement de la tête du margouillat, saison après saison, se laissant vieillir politiquement dans la succession du temps, oubliant que la victoire du temps sur celle des choses est irréversible.

Le pouvoir illégitime, comme ces colons d’Amérique, sait s’adapter. Les colons d’Amérique prétendaient vouloir négocier avec les peuples autochtones. Ils signaient avec eux les traités. Mais ils ne respectaient pas leur signature. Les traités brandis tels des carottes servaient d’attrape. Car une puissance ne peut agir sur nous que lorsque nous adhérons à son pouvoir. Une fois que nous sommes dans la logique du pouvoir, il a tout le loisir d’agir à sa guise.

Assurément, les colons n’avaient pas l’intention de partager le territoire. Ils voulaient garder pour leur groupe ce qui avait de disponible pour la survie. De la même façon, le pouvoir illégitime n’a pas d’ambition d’instaurer une véritable démocratie au Gabon. Il se serait pris autrement. Lorsqu’il tend la main à l’opposition, c’est pour attraper celle de l’opposition et la couper de son énergie de revendicatrice.

Nous savons ce qu’il en a été de la main tendue par le président du Parti Gabonais du Progrès (PGP) dans cette idée de démocratie conviviale, celle de l’association politique Père Mba Abessolo avec Omar Bongo. Nous savons de ce qu’il en a été de cette promesse de Pierre Mamboundou de serrer la main du président Bongo que lorsqu’il le rencontrerait pour la passation du pouvoir.

Ces discussions stériles autour de la biométrie s’inscrivent dans ce rythme du margouillat. Elles conduisent à hocher la tête pour accepter l’inacceptable. Elles participent de la ruse du pouvoir de se vêtir par les urnes la légitimité qui la fait défaut. En imbéciles heureux, plusieurs accourent à cet appel du débat sur la biométrie telle des poules dans une basse cour des l’ouverture de la présidence de la république. D’aucuns, comme ces coqs étourdis, annoncent l'avenue du jour alors que le soleil est loin d'apparaître. Ils disent être dans la consolidation des institutions démocratiques et félicitent Ali Bongo. Pardon, excusez du peu, mais il faut en pleurer.

En regardant les images de cette messe sur le net, alignées comme des sardines dans une boîte, ces images de ces compatriotes regardant Ali Bongo comme dans une supplication avaient de quoi faire souffrir. Ces mêmes personnes au même lieu, pendant presque vingt-deux ans. Mais enfin qu'obtiendraient-ils qu'ils n'aient obtenu du vivant du président Bongo.


Joel Mbiamany-N'tchoreret



dimanche 8 mai 2011

La France a-t-elle commis des crimes de guerre en Côte d’ivoire?


On dit d’un crime de guerre toute action militaire qui aurait pour objectif la destruction matérielle ou humaine. Pourtant, selon Ernest Hemingway : «qu'elle soit nécessaire, ou même justifiée, ne croyez jamais que la guerre n'est pas un crime». Au-delà de cette appréciation essentiellement philosophique et morale, y a-t-il eu de façon légale crime de guerre en Côte d’ivoire de la part de la France?

La notion de crime de guerre a été établie pour éviter lors d’affrontements militaires les excès qui entraînent la barbarie. Par excès de barbarie on cite les actes de cruauté, les actes qui montrent des gestes d’inhumanité, les actes d’atrocité ou de brutalité qui illustrent des formes de sadisme.

Les images prises lors des attaques des troupes françaises de la licorne et celle de la rébellion de Guillaume Sorro et d’Alassane Ouatara montrent à suffisance des formes avérées de barbarie. Il y a eu assassinats de personnes civiles sans défense et des militaires désarmées sous forme d’exécutions sommaires par des armes ou par la torture.

D’après les accords internationaux, notamment le Statut de Rome (les 59 alinéas de l'article 8[1]), qui régissent les compétences de la Cour pénale internationale (CPI) et ceux des Conventions de Genève qui imposent des contours d’humanismes dans les conflits armés, on a généralement établi comme crime de guerre, les cas où une des parties en conflit s'en prend volontairement à un objectif non-militaire à savoir, les civils, les prisonniers de guerres et les blessés ou des tueries qui s’apparentent à des punitions données collectivement à des individus.

Pour cela, il faut comprendre par objectifs non militaires les personnes ou les structures qui ne sont pas impliquées à l’effort soutenu de la guerre. Ainsi, tout bien qui par sa nature, son emplacement, sa destination ou son utilisation apporte une contribution effective à l'action militaire effective et offre un avantage militaire précis peut-être considéré un objectif militaire.

Subséquemment, si une station de radio sert à diffuser de l’information pour le ralliement des militaires elle peut être considérée un objectif militaire. Tout comme une caserne ou un camp militaire dans lequel sont logés des militaires prenant part de façon effective au conflit armé.

De ces deux exemples, on pourrait dire que la télévision ivoirienne et les camps militaires des forces de sécurité ivoiriennes sont des cibles militaires légitimes selon l'état major de l'armée française en Côte d’ivoire. Les ondes de la télévision en servant à mobiliser les troupes pour aller au combat participaient à l’effort effectif de la guerre; également, les casernes étant un lieu de rassemblement des militaires prenant part à la guerre participaient à l'effort de guerre.

Mais voilà, que ça soit la télévision ivoirienne ou les casernes militaires, plusieurs civils qui n’ont pas pour fonction ou occupation la guerre, particulièrement les enfants et les femmes des militaires qui étaient dans les casernes ou les journalistes qui faisaient leur travail dans la station de télévision, ont été considérés des cibles militaires.

Pour contrer l’adversaire, l’armée française dans son absolue volonté d’arracher le pouvoir à Gbagbo a cherché de façon absolue à détruire ces cibles et à causer la destruction des biens non militaires et provoquer la mort de nombreux civils. L’armée française trouve réconfort de considérer ces destructions et ses morts comme des dommages collatéraux.

En reprenant à notre compte les reproches faits par Amnistie internationale à l’armée israélienne sur ses bombardements au Lyban qui ont causé la pertes de nombreux civils, on a de bonnes raisons de penser, que, loin d’être des «dommages collatéraux» c’est-à-dire des dommages aux civils et aux biens de caractère civil causés incidemment par des attaques contre des objectifs militaires, la destruction de la télévision ivoirienne, des casernes, des bombardements des lieux civils tels que des habitations étaient délibérés et faisaient partie intégrante de la stratégie militaire de conquête du territoire et de la recherche de domination militaire et politique.

L’armée française explique qu’elle n’a pas visé des civils mais des combattants, donc des cibles militaires et que les dommages causés aux civils et aux infrastructures non militaires n’étaient pas souhaités. Pourtant, nous savons que si dans la stratégie d’attaque militaire, il est établi que deux édifices d’un quartier résidentiel abritent des combattants, le bombardement de tout le quartier est interdit car injustifié légalement.

Par ailleurs, même si les attaques ne visent que deux bâtiments occupés par des militaires et qu'ils causent des morts importants des personnes non ciblées par les attaques, ces attaques sont disproportionnées, donc également prohibées. Ce sont celles dans lesquelles les «dommages collatéraux» sont considérés excessifs par rapport à l’avantage militaire direct qui est attendu.

Les bombardements de la présidence dans laquelle l’armée française savait se trouver des milliers des civils désarmés étaient des attaques militaires indiscriminés qui recherchaient pour l’essentiel la mort ceux qui s’y trouvaient sans égard à leur statut: militaire ou non, armé ou non armé.

« Si affaiblir la volonté de lutte pacifique d’une partie de la population civile était considérée un objectif», les attaques de la licorne avaient pour but de donner la mort à tous ceux soutenaient Laurent Gbagbo. Comme ’il y avait parmi ces soutiens des personnes civiles non armées et qu’il convenait de les éliminer pour ôter tout résistance pour éliminer Laurent Gbagbo du pouvoir, ces attaques sont des exécutions sommaires, des crimes de guerre.

En 1945, le procès de Nuremberg, chargé après la Seconde Guerre mondiale de juger les criminels et organisations nazis, définissait le crime de guerre dans la Charte de Londres comme suit :

« Assassinat, mauvais traitements ou déportation pour des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, assassinat ou mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, exécution des otages, pillages de biens publics ou privés, destruction sans motif des villes et des villages, ou dévastation que ne justifient pas les exigences militaires. »

Cette définition permet de répondre par l'affirmatif à notre question de départ. Bien qu'elle soit de portée générale, cette définition circonscrit le cadre à l'intérieur duquel la responsabilité directe et indirecte de l’armée française peut être engagée dans les massacres intervenus en Côte d’Ivoire avant, pendant et après les activités qui ont amené au kidnapping de Laurent Gbagbo.


Joël Mbiamany-N’tchoreret

jeudi 5 mai 2011

La construction des connaissances et des savoir-faire des enseignants débutants en situation d’accompagnement du mentorat


Je vous propose dans ce document ce qui a été le sujet et l'objet de mes recherches doctorales.



Contexte de l’étude


Depuis la deuxième moitié du 20e siècle, l’école, un peu partout en Occident, fait l’objet de nombreuses critiques (Gauthier, Desbiens, Malo, Martineau et Simard, 1997; Tardif, Lessard, et Gauthier 1998; Tardif et Lessard, 1999; Gauthier et Mellouki, 2006; Frigaard, 2008). La formation reçue par les élèves est jugée inadéquate (Duke et Hochbein, 2008). La programmation scolaire ou la qualité de l’enseignement en seraient responsables (Terral, 1998; Airini, McNaughton, Langley et Sauni, 2007). Les programmes scolaires semblent inadaptés (Schweitzer, 2008) et l’on reproche aux enseignants de manquer d’efficacité dans leurs interventions pédagogiques (Morgan et Bourke, 2008; Hamano, 2008). Pour remédier à cette situation, des réformes de l’éducation ont été entreprises dans la plupart des pays industrialisés entraînant des redéfinitions de la mission éducative de l’école (Gauthier et al. 1997; Hanson et Hall, 2005; Irons et Harris, 2006; Feldman et Kent, 2006; Airini et al. 2007; Sanchez et Salinas, 2008; Browne-Ferrigno, Allen Hurt, 2008). Les finalités de l’éducation qui en ont résulté provoquent une révision des curriculas et une mutation de l’activité de l’enseignement. On veut faire de l’enseignement une profession au lieu d’un métier (Tardif et al. 1998 ; Day, 1999 et Robards, 1990, 2008).

La conversion de l’activité de l’enseignement de métier à profession a eu pour fin le changement des méthodes d’enseignement (Freedman, 1984, 1990; Clamp, 1990 et Martineau, 1997; Tardif et al. 1998). Elle a favorisé la mise en place des principes, des connaissances et des savoirs que doivent valoriser les enseignants dans leurs interventions pédagogiques pour améliorer l’apprentissage des élèves (Hull et Saxon 2009). En vue de la dotation de ces connaissances et de ces savoirs, la professionnalisation de l’enseignement entraine des réformes de la formation à l’enseignement pour conduire les enseignants à la détention des savoir-faire efficaces (Airini et al. 2007). Malgré ces réformes, d’après Sanchou, Teil et Turrel (2004), Kalubi, et Debeurme (2004), les interventions pédagogiques de nombreux enseignants sont encore jugées inefficaces au regard des performances attendues des élèves, notamment leurs compétences de lecture, de calcul de même que leur aptitude à acquérir les comportements citoyens (Kalubi et Debeurme, 2004).

De nombreuses explications sont mises de l’avant pour expliquer l’incompétence des enseignants à intervenir efficacement auprès de leurs élèves. La plupart des études pointent du doigt la formation à l’enseignement. Elles évoquent l’inexistence d’un savoir enseignant formalisé sur lequel s’appuyer pour enseigner à enseigner (Beyer et Davis, 2008). Pourtant, depuis le début des années quatre-vingt, plusieurs recherches sur l’enseignement (Livingston et Borko 1990; Gauthier, Mellouki et Tardif, 1993; Barbier, 1996; Hitchcock, 1997; Terral, 1998; Boutin, 2000; Chautard et Huber, 2001 ; Boutet, 2003, Lenoir, 2004; Astier, 2004, Perrenoud, 2008, Vinatier et Altet, 2008) identifient de façon consensuelle les connaissances et les savoirs que nombre d’enseignants efficaces mettent en œuvre dans leurs interventions pédagogiques. Le défaut de conduire au développement des compétences professionnelles en enseignement ne peut donc résider dans l’inexistence des savoirs enseignants à faire acquérir. Vella, (1994), Angello, (2002b); Harrison, Dymoke, Pell (2006); Algozzine, Gretes, Queen, Cowan-Hathcock, (2007) confirment que la formation initiale donnée dans les facultés des sciences de l’éducation entraîne l’acquisition des connaissances et des savoirs enseignants. Néanmoins, d’après Williams (2003), lorsque les enseignants entrent dans la profession, ils ne parviennent pas à utiliser ces connaissances et ces savoirs efficacement. Pour Angello, (2002a) et Worthy (2005) la formation à l’enseignement, bien qu’elle confère les connaissances de l’enseignement, n’entraîne pas leur transfert effectif dans la pratique. Pour remédier à cette situation, le ministère de l’éducation de l’Ontario (MEO, 2006) a institué un programme d’insertion professionnelle pour amener les enseignants débutants à apprendre l’enseignement tout en l’exerçant. Beloff Farrell (2003), Barnett et Graziano (2005) Flores et Day (2005) de même que Worthy (2005) montrent que chez plusieurs enseignants débutants, cet apprentissage ne se fait pas.

Aussi, l’objectif poursuivi dans mes recherches est triple. D’abord, dans une démarche rétrospective, comprendre comment la formation des enseignants défavorise le développement des habiletés d’utilisation efficace des connaissances et des savoirs de l’enseignement. Puis, dans une démarche prospective, examiner les voies d’exploration à partir desquelles entraîner les enseignants débutants, dans le cadre de leur insertion professionnelle, à traduire leurs connaissances et savoirs de l’enseignement en compétences professionnelles. Ensuite, examiner dans un cadre de l'accompagnement par le mentorat, comment conduire les enseignants à construire leur savoir-faire professionnel.

Le problème de recherche

L’insertion professionnelle en enseignement est une étape d’apprentissage conduisant l’enseignant débutant à apprendre à utiliser les connaissances et les savoirs acquis en formation initiale. Les études réalisées (Vella, 1994; Angello, 2002b; Williams, 2003; Harrison, Dymoke, Pell 2006; Algozzine et al. 2007) sur les difficultés qu’ont les enseignants débutants à construire leurs savoir-faire montrent que cet apprentissage ne peut reposer sur la transmission des savoirs d’action des enseignants chevronnés et qu’il faut plutôt amener les enseignants débutants à construire leurs savoir-faire à partir des réflexions faites sur leurs actions (Feiman-Nemser 2001). Compte tenu du manque de savoir réfléchir sur leurs gestes d’enseignement des enseignants débutants, Maynard et Furlong (1993); Maynard et Furlong (1997), Kuit et al. (2001), Worthy (2005) ainsi que Harrison et al. (2006) considèrent qu’apprendre à devenir un enseignant réflexif repose sur l’accompagnement réflexif offert par des enseignants expérimentés. Bien que ces études s’intéressent aussi bien au mentor qu’au mentoré, l’accent est mis sur la démarche du mentor à initier le mentoré au mode de pensée réflexif. Ainsi, ces études décrivent-elles les fonctions du mentor ou les caractéristiques que ce dernier doit avoir pour être un bon accompagnateur réflexif. Ces études traduisent de quelle manière l’expérience réflexive des mentors affecte le développement réflexif des savoir-faire de l’enseignant débutant. Au moment où l’insertion professionnelle par l’accompagnement réflexif est préconisée par le MEO (2006) et les pays de l’OCDE (2007) à titre de cadre d’apprentissage des savoir-faire, il importe de mieux comprendre la façon dont les enseignants débutants développent leurs savoir-faire. La présente étude vise donc à examiner l’effet de l’accompagnement réflexif des mentors sur l’apprentissage des savoir-faire des mentorés.

Visée, question et pertinence de la recherche

La recherche a visé la compréhension des modalités d’apprentissage des savoir-faire par le mentorat réflexif, plus précisément à saisir comment l’accompagnement réflexif offert par des mentors conduit les enseignants débutants à apprendre sur leur pratique professionnelle. La question qui guide l’étude est la suivante :
Comment les enseignants débutants construisent-il les savoir-faire de leur profession dans le cadre de l’accompagnement réflexif par le mentorat ?

Afin de répondre à cette question, trois sous-questions de recherche sont formulées :
a) Identifier les processus d’apprentissage par l’accompagnement tels qu’ils sont vécus par des enseignants débutants et par leurs mentors;
b) décrire comment ces processus induisent les pratiques réflexives des enseignants débutants;
c) démontrer comment ces pratiques réflexives conduisent les enseignants débutants à apprendre les savoir-faire de leur profession.

La question de recherche telle que formulée ci-haut n’avait pas encore été examinée. Notre recherche avait ainsi l'ambition d’enrichir les connaissances sur l’accompagnement par le mentorat, de contribuer à l’avancement des connaissances sur la construction des savoirs enseignants et de proposer des moyens d’action pour améliorer le programme d’insertion professionnelle des enseignants débutants par le mentorat. Les recommandations qui en ont découlées de l’analyse des résultats ont permis aux conseils scolaires d’établir des programmes de mentorat plus structurés, répondant mieux aux besoins spécifiques d’accompagnement des nouveaux enseignants dans le développement de leur savoir-faire. Prochainement, je partagerai avec vous la problématique de même cadre le théorique de la recherche.

L’acte posé par André Mba Obame est politique : elle appelle une réponse politique.


Je suis contraint, depuis quelques jours, à une certaine réserve. Pourtant, au vu de la situation tendue en ce moment à Libreville, je me dois de prendre la parole. Garder le silence, en ces temps si graves de l’histoire politique de notre pays, serait de favoriser les troubles qui entraîneront le pays à des sérieux affrontements politiques et civils si les Gabonais ne s’immobilisent pour dire non : c’est assez, Ali Bongo et le PDG, vous devez arrêter vos folies si vous aimez ce pays. Le Gabon n’est pas une chose. Il est un corps vivant. Vous et les vôtres l’avez suffisamment martyrisé.

Effectivement, le pays est à terre. Nous n’avons pas besoin de cette énième crise politique qui ne fera qu’agrandir le fossé; plonger le peuple un peu plus dans le tourment. La crise politique latente qui perdure ne trouvera aucune solution viable par un processus judiciaire que l’on sait déjà tronqué d’avance. En insistant dans votre démarche de la levée de l’immunité parlementaire d’André Mba Obame, vous donnez au feu l’oxygène qui embrassera ce pays. Il entraînera inéluctablement le pays dans une rébellion occasionnant la mort d’innocents. Nous n’avons pas besoin de ce cataclysme. Vous devez vous ressaisir.

L’action posée par André Mba Obame est légitime. Les Gabonais de bonne foi doivent examiner ce dont il s’agit avec une attention toute soutenue. Ce qui est mis en exergue dans l’acte posé par André Mba Obame est la défense des droits démocratiques collectifs et de nos valeurs républicaines.

Le contentieux électoral de l’élection présidentielle anticipée au Gabon a été arbitrairement examiné. Jusqu’aujourd’hui, Ali Bongo n’a pas fait la preuve qu’il avait gagné cette élection, au-delà des déclarations du ministre de Jean-François Ndoungou. Si Ali Bongo dit être la personne élue, qu’il le démontre. Sinon toute personne ayant pris part à cette élection est tout en fait en droit de se dire vainqueur au regard de ses propres données des votes.

En vérité, la Commission électorale n’avait pas déclaré de vainqueur. Alors qu’elle procédait à la compilation des données des urnes, le ministre de l’intérieur accompagné des bérets rouges est venu interrompre la centralisation des résultats des votes, s’étant préalablement rendu compte, selon les données préliminaires, qu’Ali Bongo avait perdu l’élection. À partir des données sorties de sa poche, le ministre de l’intérieur a déclaré Ali Bono vainqueur de l’élection. Malgré le poids des preuves présentées par les autres candidats sur les facéties de la déclaration du ministre de l’intérieur, le Conseil constitutionnel a statué la déclaration de Jean-François Ndoungou valable.

Nos évaluations des deux tiers des votes exprimés indiquent qu’Ali bongo au mieux ne pouvait qu’être troisième. Les déclarations faites par les observateurs objectifs corroborent nos conclusions. Il y a donc dans la proclamation du ministère de l’intérieur de l’élection d’Ali Bongo une forfaiture. En validant cette déclaration, en plus de jeter parterre ce qui la restait de crédibilité, la Cour constitutionnelle s’est sabordée dans son rôle de gardienne de la légalité constitutionnelle.

Autant, puisque la Cour Constitutionnelle qui a validé l’élection d’Ali Bongo par le ministre de l’intérieur était elle-même déjà dans une situation d’illégalité : le mandat de sa présidente étant échu avant la tenue de l’élection présidentielle, le pays est dans une situation de crise politique et institutionnelle. Lorsque l’instance censée dire le droit n’est plus légalement dans le droit de le faire, qui en effet peut lire le droit?

Vu la déliquescence de la plus haute autorité juridique de l’État, l’improbable neutralité du ministère de l’intérieure, l’incapacité de la CENAP de proclamer les résultats authentiques, le vainqueur réel de résultats de l’élection présidentielle anticipée n’a pas été légalement proclamé.

André Mba Obame, comme tout citoyen épris du droit, de la légitimité de l’autorité politique, a pris l'initiative, par son geste, de poser la question: qui a gagné l’élection présidentielle anticipée de 2009?

La question d’André Mba Obame s’adresse de façon politique à la classe politique, à la société civile gabonaise, à la communauté nationale et internationale. Elle a le mérite de rechercher la vérité, une voie de sortie de la crise politique par l'examen des faits. Laisser la situation en l’état, c’est appeler à l’arbitraire qui depuis septembre 2009, s’est manifesté à tous égards. La question d’André Mba Obame ne doit souffrir d’aucun silence au risque de conduire le pays dans tous les excès.

Plusieurs compatriotes disent que la crise politique actuelle au Gabon est un conflit entre deux frères. Il n’en n’est rien. Elle concerne les institutions de la République. Par conséquent, c'est un fait qui concerne toutes les Gabonaises et tous les Gabonais. Toute la classe politique doit comprendre dans quel gouffre elle va plonger le pays si elle n’est ne parvient pas à donner une suite politique réelle à la question que nous pose André Mba Obame. Il ne faut pas, comme en Côte d’Ivoire, favoriser une situation qui occasionnera des morts parce que personne ne veut réexaminer les résultats des urnes en toute neutralité.

Il faut sortir de l’impasse. La solution consiste à la mise en place d’un gouvernement de transition pour une période 16 mois. Dans l’intervalle, une commission constituée à parité des membres de l’opposition, de ceux du parti au pouvoir et de la société civile veillera à redonner la crédibilité aux institutions de l’organisation et de la tenue des élections libres et transparentes au Gabon.

Les Gabonaises et les gabonais de tous les bords politiques et les membres de la société civile doivent se mobiliser pour que cette commission de correction institutionnelle soit mise en place.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

mercredi 4 mai 2011

Allocution d’André Mba Obame à l'Assemblée nationale du Gabon relative à la levée de son l'immunité parlementaire


Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Honorables députés, Mesdames et Messieurs,


J’ai été convié à m’exprimer à cette tribune par le Bureau de l’Assemblée Nationale pour vous permettre de vous prononcer sur la demande de levée d’immunité parlementaire qui a été adressée à cette Institution.

Dès l’entame de mon propos, il me parait nécessaire d’être clair avec chacune et chacun d’entre vous. Je ne prends pas la parole ici, aujourd’hui, pour vous demander de défendre, sauver ou encore protéger André MBA OBAME. Je ne m’adresse pas à vous non plus pour présenter des excuses ou solliciter votre indulgence. De tout temps, particulièrement depuis le 08 juin 2009, je me sens responsable de tous mes faits et actes dans la vie publique et je suis disposé à en répondre devant chaque Gabonaise, devant chaque Gabonais et devant Dieu.

En tant que député, vous représentez le peuple souverain au nom duquel vous vous exprimez. C’est par respect pour le peuple Gabonais et aussi pour chacune et chacun d’entre vous, représentants de ce peuple, qu’il me parait nécessaire de livrer ici et aujourd’hui ma part de vérité sur la grave crise politique et sociétale que traverse notre pays depuis le décès du Président Omar BONGO ONDIMBA. J’insiste pour dire que si je suis venu devant vous ce jour c’est par réel respect pour l’Assemblée Nationale qui est l’émanation du peuple gabonais.

J’ai prêté serment et j’ai constitué un Gouvernement parce que je suis le Président de la République élu du Gabon. Pour moi cet acte ne peut faire l’objet d’aucun débat.
L’acte politique majeur que constitue ma prestation de serment du 25 janvier dernier attend une réponse politique. D’autant plus qu’il a servi aussi bien de révélateur que d’amplificateur à une crise politique, économique et sociale à la mesure de cette espérance que le peuple gabonais a exprimé dans les urnes le 30 août 2009 et qui lui a été volée.

Honorables députés, Mesdames et Messieurs,

Nous venons tous de quelque part. Et au moment où je vous livre ma version de la grave crise politique que traverse notre pays, je me sens le devoir de vous dire d’où je viens.

En 1971, il y a 40 ans, les joueurs et les supporters de l’équipe scolaire de l’époque, les ASS, avaient été victimes de violences inacceptables des forces de police, instrumentalisées par le Président du Club sportif dénommé à l’époque "Pigeon vert" et aujourd’hui USM. Le Président du club en question se trouvait être en même temps Commandant en chef de la Police nationale. À ce dernier titre, il avait purement et simplement donné l’ordre aux agents de police de le laver de l’affront de ces élèves qui avaient commis ce qui à ses yeux représentait un crime de lèse-majesté : battre sur le terrain son équipe le Pigeon-vert.

En réaction à ce qu’ils considéraient comme une atteinte grave à la sécurité et à la liberté de leurs élèves, les Chefs d’établissement du Lycée National Léon Mba, du Lycée Albert Bernard Bongo et du Collège Bessieux organisèrent une marche des élèves en direction de la Présidence de la République.
En organisant cette marche, les Chefs d’établissement, en charge de la formation des futurs citoyens Gabonais, inscrivaient définitivement dans la mémoire de la jeunesse qu’elle avait la responsabilité de toujours dénoncer l’arbitraire, de toujours combattre l’abus de pouvoir et de ne jamais accepter la violation des droits fondamentaux des citoyens.

En 1971, parmi les élèves ayant participé à cette marche il y avait André MBA OBAME. J’avais alors 14 ans et, à l’appel de Luc MARAT ABYLAT, Jean Pierre NZOGHE NGUEMA et le Frère OBIANG, je participais ainsi à ma première manifestation d’expression politique.
Nous venons tous de quelque part. Comme citoyen, attaché au droit de tout individu à la libre expression de ses opinions, je viens de cette année 1971.

Monsieur le proviseur, honorable Président du Groupe parlementaire PDG, ma présence à cette tribune de l’Assemblée Nationale, près de 40 ans après, confirme hélas que l’arbitraire, l’abus de pouvoir et la violation des droits fondamentaux sont à nouveau ou toujours présents.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Pourquoi êtes-vous réunis aujourd’hui ? Pourquoi suis-je devant vous aujourd’hui ?

Je voudrais d’abord remercier l’honorable Jean Christophe MBIGUIDI NDINGA pour la synthèse qui a été faite de mon audition dans le rapport de la Commission ad hoc. J’emploie volontairement le terme synthèse parce que je me reconnais clairement sur le fond. Toutefois, je relève que certains termes employés ne font pas parti de mon vocabulaire, à l’exemple du mot "trinqué" s’agissant de la Cour Constitutionnelle. De même, je constate que l’honorable député de l’UPG a pris la liberté de porter dans le texte des jugements sur mes propos et mon attitude.

Pour moi, les expressions André Mba Obame prétend que…, affirme que…, affirme d’un ton menaçant…, etc. participent de cette observation.
Si le Président de la Commission Ad hoc, l’honorable André Dieudonné Berre, a tenu à préciser que la Commission n’était pas un tribunal, alors je suppose qu’il doit être particulièrement surpris d’en lire les conclusions. En résumé, je retiens que la Commission ad hoc propose la levée de l’immunité parlementaire pour les 5 motifs suivants :

1. André MBA OBAME déclare que la prestation de serment est un acte politique ;
2. André MBA OBAME déclare que cet acte était réfléchi ;
3. André MBA OBAME déclare que si l’action politique est bloquée, c’est la violence qui prend le chemin ;
4. André MBA OBAME fait dans la provocation ;
5. André MBA OBAME a un mépris manifeste pour les Institutions.

Est-ce effectivement pour les 5 motifs retenus par la Commission ad hoc que les députés de l’Assemblée Nationale ont été réunis aujourd’hui ? Personnellement j’en doute.
C’est le lieu de poser à l’ensemble des députés la question que j’avais déjà posée à la Commission ad hoc. Ma question est celle-ci : La demande de levée d’immunité parlementaire qui vous a été adressée porte sur quel acte d’accusation et quelle est la juridiction compétente ? Il me semble que le rapport de la Commission ad hoc n’y a pas répondu.

Honorables députés, pourquoi êtes-vous réunis aujourd’hui ?

Le 30 août 2009, les Gabonaises et les Gabonais ont clairement porté leur choix sur ma modeste personne pour succéder à feu Omar BONGO ONDIMBA. Ali BONGO ONDIMBA, instrumentalisant les forces de Défense qui étaient sous ses ordres a pris le pouvoir par la force. Les faits sont clairs et ne peuvent être démentis.

Malgré les menaces et les intimidations, j’ai continué à clamer haut et fort que j’ai été élu par le peuple gabonais le 30 août 2009 et que le pouvoir qui s’est établi au Gabon depuis le 16 octobre 2009 est une forfaiture.


Et c’est ce pouvoir dont je dénonce la forfaiture qui vous a saisi pour vous demander de lever mon immunité parlementaire afin qu’il habille des draps de la justice ma mise en détention. Voila pourquoi vous êtes réunis ici aujourd’hui.

L’histoire nous enseigne que l'immunité parlementaire est issue de la lutte entre le monarque et le Parlement. Et la protection des représentants du peuple contre le pouvoir du gouvernement reste un facteur majeur de développement des démocraties. Nous y sommes.

Lorsque qu’un pouvoir contesté se sert, pour sa propre survie, de l’autorité judiciaire pour contraindre ses adversaires, nous nous trouvons dans la situation qui a justifié l’institution de l’immunité parlementaire au 18ème siècle. Aussi, si en la circonstance, les députés que vous êtes renoncent à cette protection que leur offre la Constitution, il est à craindre que définitivement votre institution ne perde la place première et honorable qui est la sienne dans notre système institutionnel.

Après le Général NTUMPA LEBANI c’est maintenant au tour d’André MBA OBAME. Voila pourquoi vous êtes réunis ici aujourd’hui.

La prison politique ?! Si c’est le chemin pour la liberté du peuple gabonais, j’accepterai cet énième sacrifice. Vous êtes un certain nombre dans cet hémicycle à m’avoir précédé. Ainsi, Monsieur le Président NZOUBA NDAMA, je pourrais désormais comparer mon expérience à la vôtre. Cependant, je n’aurai peut-être pas comme vous le privilège d’avoir comme compagnons des personnalités aussi éminentes que Pierre-Louis AGONDJO OKAWÉ et Joseph RENDJAMBÉ, pour ne citer que ceux-là.

La majorité PDG à l’Assemblée Nationale pourrait faire valoir le fait majoritaire et voter mécaniquement selon les consignes de la Direction du Parti. Les députés de l’UPG et du RPG pourraient eux-aussi être fidèles à leur alliance effective ou future avec Ali BONGO ONDIMBA pour confirmer la position prise par leurs collègues respectifs au sein de la Commission ad hoc. Ainsi, à une écrasante majorité, l’immunité parlementaire d’André MBA OBAME sera levée et le Gabon se portera mieux que jamais.

Je soutiens malgré tout que chaque homme et chaque femme présent dans cet hémicycle a réellement conscience de sa responsabilité devant le peuple souverain dont il a sollicité les suffrages en décembre 2006 et qu’il représente. C’est cette conscience du rôle et de la fonction du député qui seule doit guider chacune et chacun de vous.

Et c’est à chacune et chacun de vous individuellement que je m’adresse. À vous mes compatriotes, qui avez l’honneur et la responsabilité de représenter le peuple Gabonais. Notre peuple.

Pourquoi suis-je devant vous aujourd’hui ?

Nous nous trouvons désormais dans la situation où le silence devient un péché lorsqu'il prend la place qui revient à la protestation. Et d'un homme, il fait alors un lâche. Ma responsabilité politique, mon Amour pour Dieu et pour tous mes concitoyens m’obligent à ne pas rester silencieux en ces temps si sombres et si difficiles que traverse notre pays.

Notre pays va mal. Il va très mal.

Depuis plus d’un an, nous assistons à une véritable opération de destruction nationale sur le plan politique, sur le plan économique et sur le plan social. Le peuple Gabonais et les amis du Gabon ne se trompent pas. Ils constatent amèrement que le pays s’enfonce un peu plus chaque jour dans les inégalités sociales, la dégradation de l’économie et la négation des libertés publiques qui sont la marque de fabrique d’une dictature.

Cette politique suicidaire ne peut continuer dans un pays libre et démocratique !

Au lendemain du coup d’État électoral, inspiré par la sagesse du jugement du Roi Salomon, j’avais décidé qu’il était de ma responsabilité de vainqueur de cette élection de privilégier l’intérêt supérieur de notre pays. C’est pourquoi, à l’époque, je n’ai pas donné le mot d’ordre que tous attendaient et que plusieurs me suggéraient fortement.

Ce qui constitue une Nation, ce n’est pas le fait de parler la même langue, ou d’appartenir à un groupe ethnique commun. Ce qui constitue une Nation, c’est d’avoir accompli ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l’avenir.

Mon engagement politique ne se résume pas à la volonté de conquérir ou conserver des privilèges personnels, il vise plutôt un objectif simple et clair : que les Gabonais de Minvoul, de Pana, de Mabanda ou de Libreville soient tous habités de la certitude d’appartenir effectivement au même pays, d’avoir le droit de choisir librement leurs gouvernants et d’être traités de la même manière par ces derniers.
Par crainte du jugement de l’histoire et par amour pour nos enfants et nos petits enfants, ressaisissons-nous. Ressaisissons-nous et cessons de continuer à faire comme si tout ce qui se passe dans notre pays depuis le 08 juin 2009 se déroule au pôle nord ou sur une autre planète.

• C’est au Gabon et non sur la lune que deux députés sont menacés, y compris dans leur chair, parce que dans leur rôle de parlementaire, ils se sont interrogés sur l’opportunité et la régularité de la dernière révision constitutionnelle.
• C’est au Gabon que le principal parti politique de l’opposition est dissout par le pouvoir auquel il s’oppose en lieu et place de la justice qui n’a jamais été saisie et ne s’est donc jamais prononcée.
• C’est au Gabon qu’une chaîne de télévision est suspendue, sans avoir été entendue, au motif qu’elle a diffusé un évènement que toutes les autres chaînes de télévision ont également diffusé.

• C’est au Gabon que des professeurs d’université et des fonctionnaires sont suspendus de fonction et de solde au motif qu’ils ont exprimé en dehors de leurs lieux de travail leurs convictions politiques.
• C’est au Gabon où à la moindre rumeur on déploie massivement les forces de 2ème et 3ème catégorie pour intimider et réprimer au besoin de paisibles citoyens.

C’est cela la réalité de notre pays aujourd’hui et nous ne pouvons l’accepter.

Malgré cette réalité qui constitue autant d’indicateurs dont la communauté internationale se sert pour inscrire les pays sur la liste des États en crise, le pouvoir établi continue de clamer de manière autiste que le Gabon se porte bien et très bien même.

Je me suis engagé en politique comme d’autres en religion. Mon ambition est très au-delà du pouvoir et de la puissance. J’aspire à un Gabon libre et vainqueur. Un Gabon dans lequel, chaque femme, chaque homme, chaque enfant, vivant libres dans son pays, aura la chance de pouvoir réussir sa vie. C’est pourquoi j’affirme que liberté et développement doivent maintenant marcher main dans la main. Ceci bien-sûr n’est possible que dans un pays où toutes les règles sont respectées par tous et surtout par ceux qui exercent le pouvoir d’État. C’est cela mon rêve pour le Gabon.

Et c’est ainsi qu’il faut considérer mes actes de ces dernières années, y compris celui qui me vaut l’honneur d’être devant vous aujourd’hui.
J’aime mon pays. Je suis attaché à chacun de mes concitoyens, où qu’il se trouve et quel qu’il soit. Et je pense que le Gabon, après cinquante ans d’indépendance mérite aujourd’hui de se donner une vraie démocratie. Une démocratie qui garantit à tous et à chacun des choses aussi simples, mais combien fondamentales que la dignité, la liberté, la justice, l’accès à l’éducation, l’accès aux soins de santé,

l’accès à un logement digne et le droit au travail. C’est le Gabon dont je rêve et que je réclame pour mes compatriotes.

L’histoire de notre pays a été façonnée par l’engagement d’hommes et de femmes à ne jamais renoncer devant l’adversité pour promouvoir les valeurs communes proclamées par nos constitutions successives. J’ai fait le choix de suivre cette voie, je vous laisse en conscience la responsabilité de choisir la vôtre.

Je vous remercie.