lundi 30 avril 2012

En quoi le nouveau partenariat France-Afrique peut-il mettre fin aux dictatures en Afrique francophone?

La perspective de l’élection de M. François Hollande à la présidence de la République française entraîne les universitaires et les observateurs politiques africanistes à envisager la possibilité d’un partenariat de coopération nouveau entre la France et les pays d’Afrique francophones. L’intention du candidat Hollande de soumettre à l’appréciation de l’Assemblée nationale française les accords de coopération signés entre la France et ses partenaires africains et d’exiger de ces derniers le respect des règles démocratiques augurerait une coopération qui sera bénéfique au développement politique et démocratique des pays africains francophones.

En effet, plusieurs observateurs estiment que les accords de coopérations signés entre la France et les pays issus de sa colonisation en Afrique subsaharienne ne profitent pas aux sociétés africaines. Ils entrainent l’existence des régimes politiques antidémocratiques et sont la cause du sous-développement des sociétés africaines francophones. Institués à travers des réseaux occultes, ces accords favorisent des collaborations économiques et politiques nocives. Elles engendrent, au détriment du bien-être politique et économique des populations africaines, des modes de gouvernance qui privilégient les intérêts des hommes d’affaires, des politiques français et des chefs politiques africains au pouvoir.

Pour la pérennité de ces intérêts, les pratiques découlant de ces accords de coopérations encouragent le maintien des dictatures dans les sociétés africaines. Ces dictatures agissantes en prédatrices détruisent le tissu économique et le développement politique des sociétés africaines. Aussi, en comparaison des pays issus de la colonisation anglaise, alors qu’ils étaient partis dans les années soixante avec les mêmes chances, on note dans les pays africains issus de la colonisation française un état de développement socio-économique qui est resté fiché dans le temps des indépendances et dans l’espace du développement de l’économie mondiale.

En indiquant qu’il allait soumettre les accords de coopération France-Afrique à l’appréciation démocratique des élus de l’Assemblée nationale française, le candidat François Hollande veut lever les zones d’ombres qui font en sorte que les accords de coopération favorisent l’existence des dictatures en Afrique francophone. La levée d’obscurité dans la collaboration France Afrique donnerait lieu à la transparence dans la reconnaissance de la légitimité des régimes politiques africains. Également, dans la mesure où le respect des principes démocratiques s’inscrit comme valeur cardinale de la coopération avenir entre la France et l’Afrique francophone, les universitaires et les observateurs politiques africanistes ont des raisons de croire que les jours des dictatures au pouvoir dans les sociétés africaines tirent à leur fin.

Plusieurs africanistes sont septiques. Ils estiment que la France a trop à perdre dans une démarche où elle exigerait le respect des normes démocratiques et la résurgence des régimes politiques choisis souverainement par les peuples africains. La volonté du candidat Hollande à repousser les barrières de l’obscurantisme et la maltraitance politique se heurterait aux intérêts supérieurs de l’État français de sorte qu’il est une utopie que d’envisager un tel scénario.

Pourtant, la volonté que véhicule Hollande n’est pas loin de celle manifestée par les abolitionnistes de l’esclavage en Afrique et dans les Antilles au XVIIIe siècle. Là aussi, les sceptiques avaient évoqué les intérêts supérieurs de la France pour s’opposer à la fin de l’esclavage et à y justifier son infaisabilité.

C’est effectivement à partir d’une intention que l'abolition de l'esclavage a été proclamée une première fois en France pendant la Révolution, à l'initiative de l'abbé Henri Grégoire le 4 février 1794. Malgré l'opposition des planteurs ou de la bourgeoisie de commerce des ports qui avaient démontré que la libération des esclaves ruinerait les colonies françaises, l’intention d’abolir l’esclavage avait mué en acte concret. En faisant valoir un des grands principes de la Révolution française que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », les abolitionnistes de l’esclavage ont matérialisé leur volonté en entrainant le 27 avril 1848 une proclamation pour interdire l'esclavage en France. En faisant entériner en préambule les principes démocratiques observables et mesurables de tout accord de coopération, l’intention de M. Hollante deviendrait un acte concret.

Il ne fait aucun doute que certains comportements se sont enracinés dans les pratiques politiques et économiques entre la France et l’Afrique. Ils apparaissent comme allant de soi dans le cadre de la politique française en Afrique. Encore que dans la mesure où ces pratiques de coopération obscures entraînent des avantages considérables à certains Français détenteurs d’une influence considérable, l’éradication de ces pratiques est vue impossible. Néanmoins, puisque ces pratiques appauvrissent les sociétés africaines, ne profitent pas nécessaire à l’ensemble de la société française, il n’y a pas de raison de les maintenir et de croire à l’impossibilité de leur déracinement. Ces pratiques sont contre la moralité universelle. Elles ne peuvent trouver justification dans une société juste et démocratique, si les politiques au pouvoir en France en manifestent la volonté de les éradiquer.

Pourtant, si la volonté de M. Hollande est manifeste, elle ne saurait aboutir à ses fins sans les appuis nécessaires. Les forces en vue du maintien des sociétés africaines sous les dictatures sont encore plus manifestes que la seule volonté de M. Hollande. Il faut donc, pour l’ère politique qui s’annonce en France, que les Africains en France et en Afrique se mobilisent comme une seule personne pour faire en sorte que l’intention de M. Hollande se matérialiste en acte concret.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

dimanche 22 avril 2012

La victoire probable de M. HOLLANDE : les dictateurs de l’Afrique francophone tremblent de peur

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle en France viennent d’être publiés. Le peuple français a choisi et envoie deux candidats au deuxième tour, messieurs François HOLLANDE et Nicolas SARKOZY arrivés en tête parmi les dix candidatures en cours, avec un résultat respectif de 28,4% et 25,5%.
Par-delà de ces résultats, il y a la portée internationale de cette élection présidentielle, en l’occurrence dans les anciennes colonies françaises, à l’instar du Gabon, de la Côte-d’Ivoire, du Burkina-Faso et du Togo, pour ne citer que ces pays, dirigées depuis les années 1960, par des régimes antidémocratiques. Ces derniers misent totalement sur la victoire de Monsieur Nicolas SARKOZY. En effet, après avoir sous-estimé Monsieur François HOLLANDE depuis qu’il est en campagne, aujourd’hui, ils tremblent tous comme des feuilles mortes. Les sociétés civiles, les diasporas des anciennes colonies françaises estiment que la droite française, notamment certains responsables importants de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP), ont toujours joué un rôle très néfaste dans l’organisation des processus électoraux par exemple au Gabon, lors de l’élection présidentielle anticipée de 2009. Cette élection a été remportée frauduleusement par Monsieur Ali BONGO-ONDIMBA grâce au soutien, de certains leaders de la droite française, qui au demeurant ont reconnu cette pseudo-victoire avant même sa validation par la Cour Constitutionnelle.

Loin d’être naïfs, les peuples africains savent que la Françafrique a des défenseurs dans les formations politiques de Gauche. Les peuples africains ont la mémoire du discours de la Baule du feu président François Mitterrand. Un discours qui, à peine produisant quelques effets que très vite les intérêts de la France firent renoncer au dirigeant français son soutien à l'élan de démocratie qui aurait conduit à l'émancipation politique de l'Afrique francophone. Mais entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, l'Afrique des peuples, et non celle des dictateurs, préfère choisir l'Homme sans expérience que l'Homme plein d'expérience et de liens cyniques avec les dictatures africaines. Les peuples africains sont bien placés pour l'affirmer en renvoyant par exemple l'opinion publique à constater la couverture malsaine des biens mal acquis (BMA) de la dynastie des Bongo-Ondimba sur le territoire français.

Les peuples savent également que si Monsieur François HOLLANDE est choisi par le peuple français le dimanche 6 mai 2012 comme Président de la République, il va d’abord défendre les intérêts de la France. Ainsi, en politique, il n’y aurait pas d’amis, seuls les intérêts comptent, dixit Le Général De GAULLE…

Cependant, si le souhait pouvait influencer le cours des événements, monsieur François HOLLANDE aurait le profil du Chef d'État qui ne serait pas indifférent aux réalités difficiles qui n'ont que trop détruit l'Afrique sous l'emprise des régimes incompétents et cyniques protégés et voire installés par son prédécesseur ; et que l'inexpérience des manœuvres barbouzes de François HOLLANDE le conduira sainement à aider l'instauration véritable des États de droit en Afrique.

Monsieur François HOLLANDE, le peuple gabonais espère bien que vous n'allez pas muter comme le président Nicolas SARKOZY qui avait promis ne pas soutenir les régimes dictatoriaux de l'Afrique qui tuent et assassinent leurs propres peuples, alors qu’entre les deux tours des élections françaises de 2007, monsieur Nicolas SARKOZY avait rencontré Omar Bongo-Ondimba, doyen des dictateurs africains de son temps et qui jusqu'aujourd'hui est plutôt le protecteur et conseiller d'une dictature héréditaire, celle du Gabon. Les peuples africains attendent votre intransigeance à ces dictatures et vous souhaitent surtout un exercice de la plus haute fonction de l'Etat avec une certaine moralité politique tel que vous l'avez prouvé en restant un candidat ETHIQUE et NORMAL durant toute cette campagne. Ne souffrez pas d'inculture et de condescendance à mépriser des peuples africains qui subissent les dictatures comme l'autre et son état major l'ont fait.

Dr Jean Aimé MOUKETOU, Halifax Canada.

mardi 17 avril 2012

Depuis 3 ans au Gabon, 1 habitant sur 100 est victime de meurtre rituel.

1 habitant sur 100 au Gabon est tué pour répondre aux besoins des crimes rituels pour les tenants du pouvoir au Gabon. C’est une soustraction du potentiel humain gabonais qu’il est difficile de supporter.En effet, l’Association de lutte contre les crimes rituels au Gabon a recensé depuis 2008 181 cas de crimes et meurtres rituels rapportés. Cela représente un habitant sur 100. Ces cas sont repartis comme suit:
2008 40 cas,
2009 42 cas,
2010 37 cas,
2011 62 dont 28 enfants, 20 femmes et 14 hommes.

Ce sont là les cas qui ont été rapportés et confirmés suite à des vérifications indépendantes. En plus des morts de causes naturelles, les morts prématurés pour cause de misères économiques et sociales et les accidents de la route, comment le pays peut-il se peupler. Les crimes rituels qui ne datent pas d’hier sont un fléau qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

Pour en discuter, le président Ali Bongo a tenu une séance de communication publique à laquelle figuraient notamment le Premier ministre Raymond Ndong Sima, le ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, le ministre de la Défense, Ruffin Pacôme Ondzounga, le ministre de la Justice, Ida Reteno, le commandant en chef des Forces de police nationale, le général Léon Mistoul, et le procureur de la République du Tribunal de Libreville, Sidonie Ouwe et ses collaborateurs du cabinet présidentiel. Aucune décision d’envergure n’a été prise. Le président s’est seulement indigné pour déplorer la publicité autour de ces actes atroces.

Pourtant, face à cette situation, il ne s’agit pas de s’indigner. La situation est connue de tous depuis longtemps. On s’indigne lorsqu’un phénomène est nouveau. Il doit plus tôt s’agir, et de le faire dans l’urgence, de mettre en place une commissions indépendante aux pouvoirs judiciaires élargis pour enquêter sur le phénomène qui a trop duré.

En plus de faire traduire les coupables et complices devant les tribunaux et les faire trouver coupables, cette commission ferrait des recommandations à l’Assemblée Nationale sur les mesures politiques et judiciaires à mettre en œuvre pour prévenir ces meurtres. C’est un peu cela gouverner et présider à la destinée d’un pays, veiller à ce que les actes qui nuisent au bien-être et à la sécurité des citoyens soient éradiqués.

Joel Mbiamany-N'tchoreret

dimanche 15 avril 2012

Pourquoi Ali Bongo et son gouvernement n’agissent pas contre les crimes rituels? Ils protègent qui?

La photo qui accompagne ce texte montre un crime rituel commis le 11 avril 2012. Il y a quatre jours.

Entre janvier 2011 et mars 2012, la presse a fait état, au Gabon, de plusieurs crimes et meurtres rituels : des crimes de Tchibanga, Makokou, Mekambo, Boué, Oyem, Lambaréné, Mouila, Ndjolé, plusieurs à Libreville, etc. Des magistrats ont entrepris des enquêtes pour mettre en prison les coupables de ces crimes. Malheureusement, les Magistrats n'ont pas les mains libres pour traiter ces dossiers. La volonté politique pour mettre à l’abri les commanditaires de ces crimes bien connus a fait clore toutes les enquêtes. Les Magistrats priés de regarder ailleurs, les plus récalcitrants mutés tous azimuts dès lorsqu'ils n’observent pas les consignes données en clins d’œil. Que le Président qui se dit indigné agisse au lieu de faire du blablabla comme s'il découvre l’existence de ces crimes et meurtres maintenant. Il est le patron, depuis 18 ans, des services de renseignements du Gabon. Il sait depuis longtemps ce qu’il en est de ces crimes. S'il est incompétent à cause de certains liens, qu’il laisse faire les magistrats, on verra bien ce qu’ils découvriront. Je demande à tous ceux qui sont des émergents patentés de l’inciter à mettre en place une commission nationale d’enquête sur les crimes rituels avec des pouvoirs judiciaires élargis. Il dit vouloir faire du Gabon un pays émergent. Il doit donner au système judiciaire son indépendance pour la préservation de la sécurité de tous les citoyens. C’est une honte que de le voir se cacher derrière une indignation de façade. Qu'il montre qu'il est vraiment préoccupé par ces crimes.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

jeudi 12 avril 2012

L'État complice des crimes et des meurtres rituels de ses citoyens.

L’État gabonais ne prend aucune mesure concrète pour stopper les crimes rituels qui sévissent dans le pays et protéger ses citoyens. Avec raison, il semblerait que le parti au pouvoir est le principal commanditaire de ces crimes. Qu’en est-il?

Le 11 janvier 2011, le journal en ligne gaboneco.com évoque l’émoi des habitants de la ville de Booué : « depuis la découverte de ce qui ressemble à un crime rituel et que des personnalités politiques de la localité sont soupçonnées d’en être les commanditaires ». Devant la grogne, le Parti démocratique gabonais (PDG) avait ordonné une enquête policière pour démasquer et arrêter les personnes soupçonnées de commettre ces crimes. Pourtant, à ce jour aucune arrestation du commanditaire et des assassins n’a été faite. L’injonction du gouvernement aux forces de sécurité n’était qu’un acte de propagande de communication publique pour monter qu’il veillait à la sécurité de ses citoyens. Depuis, l’injonction du gouvernement aux services de sécurité, le nombre de crimes rituels a quintuplé en un an. Le pays, selon gaboneco vivrait au quotidien une psychose.

À côté du climat d’insécurité, qui n’est pas sans rappeler celui de la jungle, ce qui émeut le plus les populations est l’impression d’impunité régnante. Cette impunité perceptible à travers la liberté dont jouissent des auteurs de crimes connus et identifiés de ces actes. Ils ne sont inquiétés ni par la loi, ni par les forces de sécurité et de défense ». Il est inutile de demander à qui profitent ces crimes!

Tous ces crimes participeraient à la consolidation du pouvoir de certains hommes politiques incapables d’y parvenir par l’expression démocratique. Ainsi, le Gabon est le pays où la vie humaine a valeur de grigri politique. Les pratiques d’ésotérisme des loges en tout genre étant un fait politique notoirement rependu et encouragé par ces messieurs et dames du parti au pouvoir.

Assurément, dans sa déclaration sur le sujet, le chef de l’État du Gabon reconnait que pour gravir les échelons du pouvoir les femmes et les hommes politiques ont pris l’habitude de se doter d’un grigri politique façonné à partir d’organes humains. Le phénomène est si rependu qu’il fait partie de la culture politique du pays.

Pour cela, à l’approche des élections ou de changements politiques notables, il ne se passe pas deux semaines sans qu'un crime rituel ne soit commis ou dénoncé au Gabon. Ce cannibalisme commencé à la fin des années soixante a atteint aujourd’hui des proportions angoissantes.

Autrefois ces crimes étaient commis dans l’anonymat. La culture de l’impunité qui règne au pays donne aux exécutants des assassinats le courage d’agir presque devant les regards de tous. On en vient même à trouver au petit matin des corps mutilés devant des écoles primaires et secondaires.

La recrudescence et le silence complice des puissances publiques face à ces atrocités donnent l’impression qu’il s’agit un phénomène anodin. On en parle comme d'un fait divers. Encore que le chef de l'État ne fait que s'indigner. Il évoque ces crimes humains comme s’il parlait de la recrudescence des accidents de la route pour déplorer les pertes des vies humaines. Un chef de l’État, garant de la sécurité de tous les Gabonais. Il y a de quoi pleurer de toutes ses larmes par rapport à cette insensibilité. On comprend pourquoi il y a comme une culture d’impunité au Gabon, si le chef de l’État n’est pas plus choqué que cela.

Dans d’autres pays où les dirigeants sont plus humains, de telles atrocités auraient entrainé les pouvoirs publics à mettre en branle une équipe d’agents pour faire trouver coupables devant les tribunaux ces chasseurs d’organes humains. À défaut d’arrêter ces coupables, des mesures d’enquêtes à la hauteur de ces crimes et de l’émoi suscité montreraient que le gouvernement prend à bras le corps ce problème et qu’il désire y mettre fin. Il naitrait dans l’esprit des populations une certaine sécurité qui chasserait la psychose qui habite nous habite tous.

Pourtant, rien n’a été proposé. Aucune escouade de police ou de gendarmerie n’a été mise en place. Il faut croire que c’est quelque chose de normal.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

samedi 7 avril 2012

Quand on aime les gens, on n'a pas le temps de les juger.

Quand on aime les gens, on n'a pas le temps de  juger les autres. Aimer c'est entrer dans la passion pour-soi et pour l’autre. Dieu est dans cette passion pour nous.

Dans son amour, Dieu cherche à nous aider, à sortir du péché. Transformé en Jésus, il nous a donné son fils en témoignage de sa tendresse, mais aussi pour vivre notre vie et nous montrer, comme d’un exemple, à travers la foi de Jésus, comment nous pouvons nous en sortir de nos difficultés lorsque nous ne baissons pas les mains et que nous ne nous laissons pas tenter par la facilité comme quand les conditions d’une bonne vie nous désengagent de l’effort de faire du bien autour de nous.

Pour ne pas nous juger dans son acte quotidien, lorsque nous nous laissons tenter par le péché, Dieu, dans la forme et la condition humaine à travers Jésus par amour pour nous, à entrepris la traversée du désert tout seul, dépourvu de tout. Le désert faut-il le rappeler est une zone stérile ou peu propice à la vie, en raison de son aspect dénudé sur de vastes surfaces, sans présence humaine ou bien matérielle. Dans la traversée du désert, les difficultés de l’existence humaine furent pour Jésus plus ardues.

Dans son évangile, Marc, 1,12-13 nous dit que Jésus vit tenté par Satan et parmi les bêtes sauvages sans qu'aucune parole ne soit prononcée, sans qu'aucun mouvement ne se déroule. Cette tentation était nourrie par les difficultés, le danger, la solitude, le manque de choses matérielles. Des envies parurent en Jésus pour le faire dévier du chemin qu’il s’était fixé pour être un modèle pour nous.

Le contexte du désert a effectivement placé Jésus dans les conditions où il devait croire que s’il ne se laissait pas tenter par ce qui n’est pas à lui, s’il ne convoitait pas le bien de l’autre, la vie de l’autre, il périrait. Mais dans sa passion pour la foi en son amour envers nous, il a tenu sa promesse. Il a nous montré qu’aimer c’est faire sacrifice des envies non essentiel à la quête du bien pour les autres.

Le désert a été pour Jésus, d’une part, un lieu où l'on se retire de tout pour prier, faire une introspection des choses de la vie afin de voir ce qui est futile et qui est essentiel. D’autre part, un lieu de la fidélité, de la rencontre de Dieu dans son amour, l’amour pour nous-mêmes, l’amour pour son prochain, malgré les difficultés et les complications de la vie. Lorsque nous sommes mal pris ou lorsque quelqu’un est mal pris dans la vie, soyons forts dans notre foi pour ne pas entrer dans un mauvais chemin et rester dans la passion de l’amour faire ou montrer, comme Jésus l’a fait avec nous, le chemin de la vie bonne et juste.

Nous ne pouvons réussir que si nous parvenons à garder le cap sur ce qui est vertu. La vertu non pas comme une fin, un idéal à atteindre, qu’on s’imagine comme cela comme par fantasme, mais comme une façon de vivre dans le respect de sa dignité, celle d’autrui et dans cette espérance d’un monde où le mal n’est qu’une légende.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

dimanche 1 avril 2012

La Présidence de la Commission de l’Union Africaine doit revenir à l’Afrique du sud

Jean Ping a élu Président de la Commission de l’Union africaine (UA) le 1er février 2008 au premier tour de scrutin. L’actuel Président « intérimaire » de la dite Commission a derrière lui, une longue carrière élogieuse à biens des égards. Proche collaborateur de l’ancien Président Omar BONGO, ministre d’État, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie de la république du Gabon du 25 janvier 1999 au 6 février 2008, il a dirigé plusieurs ministères, et non des moindres. Toutefois, le mandat de Jean PING aura correspondu à la fin du « rêve de Syrte » (en Lybie) : l’idée d’émergence d’une puissance africaine et de l’Afrique comme « Civilisation » à part entière.

1. L’HOMO AFRICANUS

Reprenant les philosophies d’Engels ou d’Hegel (l’Afrique noire n’a pas d’Histoire), certains théoriciens ont clairement décidé depuis de nombreuses années que l’homo africanus n’était pas dans l’Histoire et les choses se sont passées comme d’habitude, depuis cinq siècles : ambitions des grandes puissances, rivalités géopolitiques entre grands pays du monde et partage du gâteau africain. Le plus étonnant est que, ceux qui gouvernent l’Afrique, avec des méthodes d’un autre âge, n’aient pas anticipé tout cela mais aient choisi de coller aux stéréotypes qui empêchent la renaissance de la « civilisation africaine » en tant que puissance partenaire du monde mais exigeante quand à ses propres besoins. Ce ne sont ni les moyens humains, ni les ressources financières, ni les matières premières et ni les dispositifs institutionnels qui ont manqué mais tout simplement le courage politique de le faire.

Pour ne pas avoir réalisé que le temps du courage et du sacrifice de soi était revenu au bout de 50 ans d’indépendances discutables, le mandat de Jean PING en tant que Président de la Commission Africaine était compromis avant même d’avoir commencé. Le volontarisme ne suffit pas quand le courage fait défaut. Oui, Omar BONGO aurait voulu que son volontarisme pacifiste soit incarné à ADDIS-ABEBA par Jean PING, un de ses fidèles lieutenants. Il a mis les moyens pour cela mais le monde change et le temps n’attend personne. Certes la Libye a affiché sa volonté d’unifier l’Afrique à Syrte mais les leaders africains sont rapidement retombés dans le folklore habituelle des Africains tel que symbolisé par cette incroyable cérémonie autour de laquelle, des « rois africains » ont fait du Guide libyen le « roi des rois » en Afrique. Etait-ce bien utile ?

2. L’UNION AFRICAINE DOIT ÊTRE REFONDEE

A l’exception de pays comme l’Ethiopie, le Rwanda ou l’Afrique du sud, rares sont les pays qui auront compris à temps l’importance de la puissance militaire pour les états africains (non pas tournée contre les peuples mais pour défendre les états et les peuples) ou encore l’importance des critères de convergence politique, économico-financière, culturelle et sociale pour qui veut édifier un « nouveau monde » dans des temps incertains. Pour conduire les peuples africains vers un avenir meilleur, il ne suffit pas de savoir organiser des sommets pompeux ou de porter beau le costume trois-pièces, de rouler des mécaniques aux côtés des puissants de la planète (qui n’en pensent pas moins sur l’homo africanus) ou prononcer de longs discours ennuyeux qui sonnent faux, de recevoir les récompenses habituelles du bon nègre et de la médaille (Prix de ceci ou Grand Croix de cela) ou de savoir parler comme des livres uniquement. La qualité qui manque à ceux qui gouvernent l’Afrique n’est-ce pas plutôt le courage et donc la morale ou plutôt une certaine éthique de la responsabilité ?

Il est totalement irresponsable d’avoir des dirigeants à la tête de l’Afrique qui ne travaillent pas à promouvoir une certaine morale en politique : démocratie, droits de l’Homme, justice sociale, co-gouvernance interne, critères de convergence réelle entre les états, bien public, politiques publiques, protection efficace des populations, indépendance énergétique, infrastructures, échanges interuniversitaires, logement social, lutte contre la faim, …etc. Il est inutile de continuer de travailler avec des leaders qui n’en sont pas ou qui ne fonctionnent qu’avec la peur de X ou de Y, la menace ou le crime en permanence. Ceux qui sont prêts à livrer l’Afrique à la prédation universelle pour peu qu’eux-mêmes soient assis au bout de l’échelle de la chaine alimentaire africaine sont peut-être les vrais co-fossoyeurs des rêves africains.

3. APRES L’EFFONDREMENT DE L’ETAT LIBYEN

Si pour le XXIe siècle les choses sont définitivement mal engagées pour les Africains, il appartient à cette génération de réaliser qu’elle a le devoir de se battre pour que les générations du siècle à venir aient un meilleur destin car pour certains, il est peut-être déjà trop-tard. Tous les acteurs africains de ces 50 dernières années ont comme fermé les portes du bonheur possible pour 1 milliard d’Africains. Les prochains 1,5 ou 2 milliards d’Africains ne pourront pas supporter la souffrance sans fin et tout deviendra possible.

Après l’effondrement de l’état libyen concomitamment au régime de Kadhafi, peut-on reprocher sérieusement à l’Afrique du sud de vouloir jouer les premiers rôles à la tête de la Commission de l’UA ? Les circonstances l’obligent peut-être. Le Gabon se trompe en voulant faire dans l’orgueil patriotique : soutenir Jean PING par-delà les intérêts de la puissance africaine. Cela risque d’affaiblir sa diplomatie pour des années. Le Gabon à tout à perdre dans son bras de fer avec le pays de Nelson MANDELA. Il faut avoir des arguments autres que techniques pour refuser de regarder la vérité dans les yeux : l’Afrique va mal, très mal. Quels sont les moyens dont disposent le Gabon et M. Jean PING pour tenter de redresser la barre.

Politiquement, la « diplomatie généreuse » au plan financier, semble avoir vécu depuis 2009, le Gabon n’étant plus l’épicentre d’une certaine façon de faire de la politique en Afrique depuis que le Président Omar BONGO est décédé. Economiquement, c’est la Guinée Equatoriale avec ses 40 % des parts de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) qui fait la loi désormais et non le Gabon. Ce dernier n’a d’ailleurs aucun moyen de savoir combien de litres de pétrole sortent de son sous-sol et ce sera pire avec les hydrocarbures qui sont en eau très profondes.

Militairement, le Gabon n’existe pas. Sa sécurisation et son action dépendent d’autres facteurs.

Dans toute cette apocalypse africaine, quel est donc le pays qui semble tenir la route si ce n’est l’Afrique du sud de Nelson Mandela ? Le Gabon se trompe en voulant faire obstruction à la nouvelle volonté des Sud-Africains de vouloir diriger une Union Africaine (UA) désormais dans un coma avancé. L’UA est sur un chemin qui ne mène nulle part : elle a été inexistante dans les dernières crises qui ont secoué le continent, il est donc normal qu’un grand pays démocratique comme l’Afrique du sud veuille diriger la Commission de l’UA, alors même que l’indépendance de l’Afrique est remise en question et que des ambitions civilisationelles se sont sentir, y compris de la part de l’Arabie Saoudite.

L’Afrique du sud est dotée d’une Gouvernement stable, d’une économie performante et d’une armée capable de sécuriser un certain nombre de crises. Elle mérite que les Africains lui confient leurs destins, même de manière provisoire. Si l’Afrique du sud veut présider la Commission de l’UA, le Gabon ne doit plus s’imposer à cela car c’est l’intérêt partagé des peuples africains, face aux nombreux périls de l’heure. Les présidents Ali BONGO et Jean PING sont assez intelligents pour comprendre que les temps ont changé.

Bruno Ben MOUBAMBA.