mercredi 28 décembre 2011

De l’absurdité de nos existences politiques

Ce matin, mon réveille ne m’a pas ennuyé comme les autres matins, depuis quelque quatre jours. En sortant du lit, j’ai enfilé mon peignoir par-dessus le pyjama. Il a neigé hier. La première vraie bordée de neige de l’année. C’est vêtu comme un judoka que je me suis rendu à la salle de bain pour me brosser les dents et me rafraichir le visage d’une eau toute aussi fraiche. En me relevant devant le miroir, je surpris mon regard me regarder étrangement. J’avais l’air de ne pas me reconnaître. J’arborai néanmoins un sourire de satisfaction. Mon regard sur moi a fait une grimace d’étonnement. Ne voulant pas perdre la raison dans un questionnement de moi-même par rapport à moi-même, je suis sorti de la salle de bain, pris les marches pour aller à l’étage en dessous où se trouvent cuisine, salon et salle à manger. Comme à mon habitude, dans les moments de paix intérieure, j’apprêtai mon petit déjeuner en sifflotant « Affaire Georgia » une musique que mes camardes et moi jouions dans la fanfare du lycée. Ce furent des crêpes arrosées du sirop d’érable, quelques fraises fraiches, deux œufs brouillés et voyons…une tranche de jambon… un petit café et un petit verre de jeu de raisin accompagnaient le tout dans une harmonie matinale de congé des fêtes de fin d’année… comme pour ne pas laisser mon bonheur à demi…. je me suis ensuite plongé dans une relecture de l’Étranger d’Albert Camus pour revisiter le concept de « l’absurde », dans les sons d’une musique d’opéra. Je ne sais pas trop pourquoi… mais ce concept, d’absurde, est resté pris hier dans ma tête en me cheminant vers mon sommeil. … ah oui, je me souviens…

C’est que toute la journée hier, j’étais dans un questionnement que certains qualifieraient sans doute d’existentialisme. J’étais dans cette certitude que l'être humain forme l'essence de sa vie par ses propres actions. Je réfutai, du moins, je tentai de trouver les contre-postulats à cette thèse qui soutient que notre existence soit prédéterminée. Dans mon raisonnement, je rentrai dans la certitude que chaque personne est un être unique, maître non seulement, de ses actes et de son destin, mais également, pour le meilleur comme pour le pire, des valeurs qu'il décide d'adopter. De ce raisonnement j’arrivai à la conclusion qu’il n’y pas de valeur absolue outre que celles qui nous mettent en harmonie avec notre être. Pourtant, me reconnaissant un être naturellement sociable, je fus en contradiction dans ma pensée, me rendant compte que j’opposai mon moi individualiste et mon moi : être sociable, qui doit vivre dans le respect de conventions morales entretenues dans mes relations sociales. Ne voulant pas trop prolonger ma pensée dans cette réflexion, j’en étais arrivé à la trouver absurde…

À suivre….
….

lundi 26 décembre 2011

Les défauts de notre éducation

Ce qui nous tue au Gabon, dans ce manque de conscience que nous avons de notre condition, et donc de la possibilité d’en sortir, est le déficit d’éducation. Nous ne parlons pas de cette éducation qui consiste pour l’essentiel à l’obtention d’un parchemin et par lequel on se gargarise vaniteusement d’être docteur, diplômé de ceci ou diplômé de cela, (à tel ou à tel autre âge), à tel enseigne que notre grade universitaire parle beaucoup plus que nos actes de transformation de notre univers social. Nous parlons ici de cette éducation qui oblige la transforme de la personne pour faire naître un être différent de celui sorti des mains de la nature. Doté des maximes de sa condition, il connaitrait les causes, les effets et les conséquences de sa condition d’existence et serait dès lors affecté de la volonté de changer son univers social par les effets de sa propre transcendance. Clairvoyant, quant à sa condition d’existence misérable, il serait voué à essentiellement agir pour en sortir. Le paraître apparaissant farfelu, puisque situé par sa transcendance au-delà des dimensions de l’accomplissement de son l’égo, il s’investirait dans la réalisation des grands desseins pour faire de son existence autre chose qu’un simple passage sur terre.
Mais que faut-il comprendre par transcendance? En quoi est-elle la clef essentielle de sa libération de l’obscurantisme et du joug de la réalisation de son égo?

dimanche 25 décembre 2011

« Chacun a son passé, son histoire. Aujourd’hui le seul chemin est le combat pour la démocratie ».

La presse locale vient de nous gratifier des commentaires du PDG sur les élections passées. S’ils ont manqué de qualificatifs, conformément à leur habitude, ceux utilisés sont grandiloquents, irréalistes, surréalistes.

Pour ma part, je voudrais porter un regard sur deux points de ce scrutin. D’abord sur les élus puis sur la participation.

Concernant les élus (114 du PDG, 3 du RPG, 1 du CLR/PSD/UPNR), soit 118 à la majorité présidentielle. Alors, plébiscite ou piège ?

Quant aux électeurs, il y aurait eu une « très faible participation » pour ne nous en tenir qu’à la déclaration des observateurs internationaux. Ici, nous ne discuterons pas des chiffres, retenons les 34% de participation en attendant ceux plus crédibles de Wikileaks qui ne sera à coup sûr pas loin des 80-90% d’abstention, soit 10-20% de participation.

Quels enseignements tirer alors de ce scrutin ?

Si, pour le PDG, cette élection est un plébiscite de la politique du Président Bongo, pour l’analyste indépendant qui se réfère « à la très faible participation» notée par les observateurs internationaux, seule la fraction qui a voté le candidat Ali Bongo en 2009 s’est rendue aux urnes, soit 11% auxquels il faut ajouter les électeurs des autres fractions de la majorité et de la dissidence de l’opposition.

Cela ne nous amène guère à plus de 20%. Qu’à cela ne tienne, 41%, octroyés à Ali Bongo aux élections présidentielles en 2009 sans l’apport des Mba Abessolo, Ndao, Maganga, Mayila , Mbou Yembi et autres UPG travestis et 34% avec les voix de tous ceux-là pour se constituer une Assemblée introuvable deux ans plus tard, y a t’il de quoi pavoiser ? Où est le raz de marée ? Il s’agit plutôt d’un recul. Parler ici de plébiscite, autant dire qu’on a perdu le sens des mots ou simplement la raison !

Les résultats électoraux, comme les autres événements de l’Histoire finissent toujours par être révélés. Tôt ou tard, des proches de Rogombé, Mborantsuo, Ndongou, Aboghe Ela ou eux-mêmes, sur un coup de remord, finiront par passer au crachoir.
Quant à moi, observateur politique de notre pays, je tire trois enseignements de ce scrutin.

Tout d’abord, notons qu’une fois de plus, notre peuple a réagit conformément à l’intérêt supérieur de la nation gabonaise. Dans le passé, il a toujours été fidèle à cette idée. Mais sa victoire a toujours été volée et ses choix détournés. Voici quelques exemples à partir des élections dont nous détenons des données : 1957, Obame Jean Hilaire obtient la majorité à l’Assemblée territoriale. Il devrait être premier ministre du gouvernement de la Communauté et devenir Président de la future République lors de la proclamation de l’indépendance.

Mais il perdra le pouvoir à la suite d’une manipulation des forestiers français du Gabon. Intègre, il ne voulait pas brader la forêt gabonaise. 1993, première élection présidentielle de la nouvelle ère démocratique. Les Gabonais se sont massivement mobilisés. Omar Bongo est quasiment battu. Il conservera le pouvoir suite à la proclamation anticipée après manipulation des résultats. 2009, Ali Bongo n’atteint même pas 11%. Il est crédité de 41% et proclamé vainqueur.

Le 17 décembre 2011 notre peuple s’est une fois de plus mobilisé. Cette fois pas pour aller voter, mais pour s’abstenir de voter. Dans certains bureaux, les citoyens allaient retirer leur carte d’électeur au moment du vote. Mais curieusement, au lieu de s’orienter vers l’isoloir, ils sortaient et s’en allaient. Quel patriotisme ! Oui, je dis patriotisme. Car tout au long de la campagne, preuves à l’appui, les leaders de l’opposition leur ont démontré que le Gabon était bradé à des ressortissants étrangers.

Pour une fois, notre peuple s’est reconnu dans son opposition. Il le lui a dit partout où elle est passée. En effet, pour la première fois nos populations voyaient l’opposition rassemblée, parcourir le territoire et parler d’une même voix.

C’était un moment fort.

Oui on ne peut nous refuser ce premier enseignement d’un peuple mobilisé sur un mot d’ordre rassembleur: « ça suffit comme ça, pas de biométrie, pas de transparence électorale, pas d’élection ». Car comment interpréter la débâcle des candidats UPG dans leurs propres fiefs (et à un moindre degré les défaites d’un Ndao ou d’un Maganga) sinon par l’abstention des électeurs de ce parti qui ont voulu honorer la mémoire de Pierre Mamboundou : « Yi sile mfoumbi mougandou », littéralement « ce que laisse un défunt doit être protégé » ou encore « le testament du mort est inviolable » m’a dit une militante à Port-Gentil.

Ainsi, lorsqu’à Tchibanga et à Port-Gentil, l’idée de faire du 17 décembre 2011 une journée Pierre Mamboundou avec ville morte a été lancée, une salve d’ovations l’a accompagnée.

Le deuxième enseignement est qu’unie l’opposition peut mobiliser la population. Nous le savons. Tout le monde le sait et le pouvoir joue sur les divisions de l’opposition pour se pérenniser. En 2009, il nous est revenu que la seule crainte du PDG résidait dans l’éventualité d’une candidature unique de l’opposition. A tel point que la France-Afrique se mobilisa pour susciter une candidature, deuxième digue, dans le cas où la première digue, celle d’Ali, céderait, avec pour mission de barrer le Tsunami Mamboundou, candidature d’une alliance (Boisbouvier in Jeune Afrique). Du nord au sud, de l’est à l’ouest, les Gabonais ne cessent de nous le dire : « unissez-vous, unissez-vous ». Nous y avons répondu, avec ce relent d’unité, en parcourant ensemble le territoire et en disant la même chose. Ils ont applaudit. Ils ont massivement refusé d’aller voter. A chaque coin de rue, ils nous le signifient aujourd’hui. Mais ce n’est qu’un essai, il nous faut maintenant le transformer.

Le troisième enseignement est que, d’une élection à l’autre, se confirme et se renforce cette réalité connue et établie : le PDG n’est pas majoritaire au Gabon. 118 députés plus les 2 de l’opposition avec 34% d’électeurs. La démonstration est ici faite et notre objectif est ainsi atteint : démontrer à l’opinion ce que vaut la PDG, moins de 1/3 de l’électorat. Car, comme nous l’avions programmé, si les Maganga, Ndoa, Mayila et Mbou Yembi n’avaient pas cautionné ces élections, probablement seulement un électorat de moins de 20% aurait été élire les députés PDG, dépassant à peine les 11% d’Ali Bongo aux élections présidentielles de2009.

En dépit de cette réalité, le PDG veut conserver le pouvoir. A cet effet, ce parti a mis au point toute une stratégie: paupérisation de la population pour la rendre facilement achetable à vil prix lors de chaque scrutin (des Gabonais sont transportés comme du bétail de ville en ville pour 5000 fcfa aux fins d’aller voter pour les candidats PDG), maîtrise de la liste électorale avec utilisation de techniciens chevronnés en informatique au Ministère de l’intérieur pour établir des listes sur commande, chaque candidat PDG fournissant sa liste électorale aux inscripteurs tapis dans les préfectures, les mairies et au Ministère de l’intérieur, utilisation de la Cour Constitutionnelle qui intervient en dernier recours avec pouvoir de proclamer vainqueurs même des non élus, de la Commission électorale qui peut bloquer le processus et laisser le Ministre annoncer des résultats « arrangés », de l’administration, des fonds publics pour un contrôle total du processus électoral. Et si, malgré tout cet arsenal, le processus coince, les forces de défense et de sécurité viennent brutaliser les opposants, autant d’actions qui se soldent souvent par des morts que l’on tait (Libreville 1993-1994, Libreville et Port-Gentil 2009).

Pourtant, après la Conférence Nationale, une Constitution adoptée par la 8ème législature comportait bien des éléments de régulation de la Démocratie : élections à deux tours, mandat présidentiel à 5 ans, renouvelable une fois, prérogatives du Gouvernement sur les forces de sécurité et de défense, sur la justice, etc. Les Accords de Paris, en créant la Commission Nationale Electorale (CNE), enlevèrent au Ministre de l’intérieur la primauté de la liste électorale, lui évitant d’être à la fois juge et partie et édicta les principes de la loi 7/96 qui contenait des gages de transparence renforcés par la suite avec la remise des procès verbaux et l’enveloppe à double compartiment.

Grâce à cet arsenal légal, les perspectives d’alternance étaient à tel point rendues possibles qu’aux élections locales de 1996, l’opposition rafla les grandes municipalités du pays (Libreville, Port-Gentil, Oyem, Mouila, etc..). C’est alors que, faisant fi des principes constitutionnels, Bongo et son groupe modifièrent aussi bien la Constitution que la Loi électorale pour revenir à la toute puissance d’un Ministre de l’intérieur manipulateur chargé, comme ses prédécesseurs, d’assurer la victoire du PDG à toute consultation électorale. Bongo ne disait-il pas que « On ne perd pas une élection que l’on organise ».

Ce système si verrouillé à fait prendre conscience à l’électeur Gabonais, loin d’être stupide, de la quasi impossibilité de l’alternance par le bulletin de vote. Ainsi, l’abstention du 17 décembre 2011, comme celles qui l’ont précédée a une signification unique : le vote ne sert à rien tant qu’il n’y a pas de transparence électorale. Que le pouvoir l’admette ou non ce choix populaire a été amplifié par le mot d’ordre d’une opposition soudée, parlant d’une seule voix : « pas de biométrie, pas de transparence électorale, pas d’élection ».

Alors que faire ? Nous avons dit : « ça suffit comme ça. Trop, c’est trop ». Quelles actions alors la raison peut-elle nous dicter ?

Parce que l’histoire montre chaque jour qui passe qu’ il n’est pas possible « de tromper tout le peuple tout le temps » et que les Gabonais viennent de signifier une fois de plus leur rejet du système PDG, l’objectif visé à l’issue de cette élection est unique et simple : mettre en place les outils de la transparence électorale, organiser les élections dans cet esprit et laisser la place à de véritables réformateurs ayant la volonté de mettre le pays sur la voie de la démocratie et du progrès.

C’est la voie que devrait choisir le PDG et ceux qui le soutiennent, si tant est que ce parti a le souci de maintenir la paix et d’assurer l’évolution de ce pays. Mais en ont-ils la capacité ? Garson, professeur à l’Institut Européen de Sciences Politiques, analysant la situation créée par le choix français aux élections présidentielles gabonaises de 2009 concluait que la France avait commis une erreur aussi grave que celle de Marcoussis en enlevant le pouvoir au vrai vainqueur réformateur et en le laissant à des prédateurs minoritaires qui ont planqués tant de milliards à l’extérieur, hypothéquant pour longtemps le développement du Gabon. Et il concluait que l’Histoire et les Hommes se chargeraient de les rattraper.

L’Histoire est entrain de les rattraper. Car quand bien même ces chiffres étaient vrais, 41% en 2009, 34% en 2011, n’est-ce pas là un désaveu ?

A écouter leurs fanfaronnades, et malgré le verdict populaire, ce groupe n’est pas prêt à entendre raison.

Tirer les leçons implique que le peuple qui s’est exprimé ainsi et l’opposition prennent leurs responsabilités. A la lumière du passé, cette opposition est à interpeller afin que tous ceux qui se croient investis d’une quelconque « mission » taisent leur ego et œuvrent pour la communauté.

Chacun d’entre nous à son passé, son histoire, son itinéraire. Mais aujourd’hui le seul chemin est le combat pour la démocratie et l’alternance aux côtés de notre peuple qui passe par l’adoption des 13 points conditionnant la transparence électorale qui lient aujourd’hui notre action à celle de la Société civile.

Pr. P A Kombila
Président du Rassemblement national des bucherons

samedi 24 décembre 2011

Quand les lamentations de l’agneau sont les soupirs de la bête en chasse.

Ce n’est pas une ironie d’associer l’agneau à la bête dans une même image! Dans l’imaginaire de conte, l’agneau incarne l’innocence et dans une certaine mesure la faiblesse face au danger menaçant. Tandis que la bête représente la férocité, le mal qui agit en l’absence de toute empathie envers sa proie. Par rapport à cette férocité réelle ou appréhendée, l’imaginaire du conte, au regard de l’instinct de survie en chacun de nous, nous pousse à prendre des dispositions pour combattre la bête avec toute notre énergie.

À cela, l’association de l’image de l’agneau à celle de la bête en lien au concept de « soupirs de la bête » consiste à un procédé pour dire que dans ce qui semble être son agonie ou sa repentance en vue des derniers sacrements avant la mort, la bête émet des cris de détresse. Ces cris s’apparentent à des lamentations qui conduisent la bête à s’incarner en agneau en vue de se mettre dans une innocence incarnant une victimisation. Elle vise à faciliter la mise en apostrophe de son adversaire pour qu’on soit porté à voir en l’adversaire la bestialité qui en réalité sommeil davantage en lui que dans l’autre.

En effet, lorsque l’on est amené à examiner quelques comportements de certains soi-disant compagnons de lutte, on est en droit de se demander, toute chose étant égale, comment sérions-nous mieux préservés si ceux qui prétendent à la vertu agissent par le mal décrié avec leurs camarades alors qu’ils sont ensembles dans la lutte contre ce même mal.

Lorsque par le hasard des discussions il nous est révélé le comportement qu’affichent certains à notre égard et que l’on prend conscience qu’ils font exactement ce qu’ils dénoncent, il est de l’instinct de survie que de se mettre en émoi. Dans la frayeur qui prend place, s’érigent des doutes sur la certitude de nos convictions par rapport à certains.

Et naturellement, il devient légitime de se demander sérions-nous mieux sauvegardés par certains que par d’autres si certains événements avaient favorisé l’existence d’un certain état de choses. Certains diraient qu’il n’est pas de bon temps que de s’instituer dans ce genre de doute parce que l’on en vient à se situer dans le combat dans une posture bancale qui ne peut que ralentir notre force de combat et affaiblir notre camp. Pourtant, ne faut-il pas, au regard de plusieurs faits, prendre une certaine distance de doute. Ne vaut-il pas mieux demeurer prisonnier de plusieurs doutes et nourrir des pas hésitants que de vivre dans des certitudes et entrer dans sa propre agonie.

En effet quand il est soutenu que l’homme est la bête de l’homme, nous sommes enseignés que le monde n’est pas manichéen. D’où, d’un côté on aurait que des personnes entièrement vertueuses et de l’autre celui des personnes entièrement immorales. Le monde, quel que soit le côté où tombe notre regard est constitué de toute sorte de personnes. Il faut donc pratiquer le douteen prenant appui dans l’histoire des révolutions et saisir que des compagnons de combat sont devenus les tortionnaires de leurs camarades lorsque la lutte avait abouti à la victoire.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

jeudi 22 décembre 2011

Le combat contre la dictature

Bonjour Mike Jocktane

Le harcèlement du gouvernement de l’émergence à ton égard est une autre des façons d’une dictature de réagir à l’égard des personnes qui veulent souffler le vent de la liberté dans tous les horizons de notre pays et propager la lumière de la vérité en étendant ses rayons à l’ensemble des individus pour qu’ils agissent avec leur propre entendement de citoyen libre. Il importe en effet à Ali Bongo et ses courtisans de maintenir le peuple sous la coupole de la facétie par la pratique du mensonge, des vérités partielles et ces autres artifices qui nourrissent l’obscurantisme et la médiocrité de l’esprit.

Dans ce contexte, il est bon de comprendre, dans le combat que vous aurez à mener dans les tribunaux dans les prochains jours, que dans notre pays il y aurait dans le débat politique deux sortes de «vérité». Celle du combat que vous et moi menons, cette quête libératrice des cordes de la domination sociopolitique et cette vérité des émergents qui vise la conquête de tous les instruments du pouvoir en vue de mettre la majorité des gabonais sous leur domination politique pour les asservir leurs droits de citoyens et satisfaire ce qui dans la tutelle de la morale et de la vertu institutionnelle ne saurait être accompli.

De fait, de cette double réalité, renonçons à croire à une sociabilité naturelle de l’homme dans notre pays, comme l’ont pour leur part prédit certains théoriciens du droit naturel. Nous devons admettre que depuis 2009, nous sommes revenus aux conditions du parti unique et reconnaitre que dans cette condition sauvage nous sommes vraiment en guerre. On pourrait croire que, dans ce conflit, les émergents bénéficient d’un avantage. Il n’en n’est rien. Nous sommes dans une égalité de force si le moindrement nous usons de notre intelligence.

Nous devons effectivement savoir que le plus faible est toujours assez fort pour tuer le plus fort, soit par ruse soit en s'alliant à d'autres. Lorsque les individus ne connaissent d'autres limites que leurs forces naturelles, ils peuvent s'attendre à ce que pèse sur leur personne une menace graves. De celle-ci, nous ne pouvons survivre isolément. Voilà pour quoi, par rapport à votre combat, notre combat, nous nous devons solidarité et soutien mutuel. En mon nom et celui de bien d’autres gabonais, même ceux qui ne sont pas de la même allégeance politique que vous, sont en rang derrière vous par la prière et par des actions diverses pour que triomphent le souffle du vent de la liberté et les lumières de la vérité, la vérité libératrice et non celle de l’enfermement au monolithisme politique.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

samedi 17 décembre 2011

Elections législatives - Communiqué de la Société Civile - ça Suffit comme ça!


L’appel lancé par les forces démocratiques gabonaises opposition politique et la Société Civile libre autour du Mouvement Citoyen « ça suffit comme ça » à savoir « Pas de Biométrie, pas de Transparence, Pas d’Élection » a été largement et massivement suivi.

Le Peuple Gabonais, dans une maturité sans précédent vient de rejeter et désavouer le système PDG. À travers tout le pays, les bureaux de vote sont restés vides : plus de 95 % des gabonais ne sont pas allés voter.

Cet échec confirmé par la presse internationale et les représentants de la Communauté Internationale constitue une cuisante défaite pour le pouvoir en place. Ce résultat confirme par ailleurs, le manque de légitimité du pouvoir actuel et l’engagement du peuple gabonais à instaurer une Démocratie et Un État de Droit au Gabon.

Il consacre davantage la rupture entre ce régime autocratique et le Peuple Gabonais, déterminé à mettre fin à un système de corruption, de servitude et d’assujettissement responsable de la ruine actuel du pays.

À partir d’aujourd’hui, fort de la légitimité acquise à travers le boycotte de cette élection, la Société Civile à travers le Mouvement « ça suffit comme ça » s’engage à renforcer la mobilisation citoyenne jusqu’à la satisfaction de toutes les revendications relatives aux réformes démocratiques.

La Société Civile félicite le Peuple Gabonais, salut son courage et son engagement à sortir notre pays de ce régime prédateur. En définitive le peuple Gabonais Souverain et maitre de son destin est le seul vainqueur de cette élection.

Nous prenons à témoins la Communauté Internationale et les différentes représentations diplomatiques installées au Gabon sur les conséquences de cette élection législative refusée par toute la population gabonaise.

Aussi, La Société Civile invite la Communauté Internationale à ne pas reconnaitre cette parodie d’élection législative, et à se mettre aux côtés du peuple en soutenant sa lutte pour la Liberté, la Démocratie, la bonne gouvernance et les Droits de l’Homme au Gabon.

Fait à Libreville, le 17 décembre 2011

vendredi 16 décembre 2011

Quand on parle de dictature au Gabon : Rapport sur les exactions Port-Gentil le 16/12/2011 à 13:17

Au terme d’une mission sur le terrain du 18 au 21 septembre, conduite par le professeur Pierre André Kombila Koumbe, le Front de refus du coup de force électoral a présenté le 24 septembre son rapport sur les émeutes post électorales qui avaient éclaté à Port-Gentil du 3 au 6 septembre dernier.

Alors que les autorités continuent de brandir un bilan officiel de 3 morts accidentelles, le rapport de l’opposition fait état de plusieurs dizaines de morts tombés sous les balles des forces de l’ordre, ainsi que de nombreuses exactions et menaces sur la population de la cité pétrolière.

Gabon : L’opposition sort son rapport sur Port-Gentil RAPPORT DE LA MISSION D’INFORMATION (Port Gentil, les 18, 19, 20 et 21 septembre 2009)

Le 17 septembre 2009, le Collectif des candidats à l’élection présidentielle du 30 Août 2009 a commis une mission d’information chargée de recueillir des témoignages dignes de foi sur les évènements survenus à Port-Gentil depuis le 3 septembre 2009.

La mission d’information conduite par Monsieur le professeur Pierre André KOMBILA KOUMBE, président du RNB, comprenait également les personnalités suivantes :
Monsieur le professeur Joseph JOHN-NAMBO de l’Université Omar BONGO; L’honorable Daniel KOMBE LEKAMBO, député à l’Assemblée Nationale ; Monsieur Jean Blaise MOUSSAVOU MAGANGA, ancien Maire.

Rendus sur place dès le 18 septembre, quatre (4) jours durant, les membres de la mission ont rencontré les familles des victimes décédées, des victimes d’exactions et quelques témoins qui ont accepté de parler, nonobstant un climat de peur et d’omerta constaté sur place à Port-Gentil, climat entretenu par les forces de Défense et de Sécurité.

Le présent rapport s’articule autour de trois centres d’intérêt principaux :
1- les tueries :
2- Les exactions ;
3- Les destructions de biens.

En guise de conclusion, nous tenterons de rapporter le sentiment général qui se dégage dans la population de Port-Gentil.

Nous présentons cas par cas les faits illustrant chaque centre d’intérêt.

1- Les tueries.

Cas 1 : Monsieur Aimé MBADINGA, la trentaine environ, fils de feu BOULINGUI Patrice, ancien fonctionnaire et notable de Tchibanga ; profession chauffeur, tué vendredi 4 septembre au quartier Balise par des militaires circulant en voiture dans le sens quartier chic-Balise, vers 18 heures 30.

Certains militaires portaient une cagoule et d’autres un béret noir. Le corps récupéré par la famille a été transféré à Tchibanga le vendredi Il septembre pour inhumation. Ce témoignage a été obtenu de la part de M.A., membre de la famille du défunt.

Cas 2 : Monsieur Thierry NDONGO MOMBO, âgé de 18 ans, fils de Monsieur Urbain NDONGO a reçu une balle qui lui a transpercé le thorax, (telle que l’indiquent les photos et le certificat de décès versés au rapport) dans la nuit du 4 au 5 septembre sur la route de Ntchèngué face à l’école de feu de Total Gabon, au lieu-dit PG 1 alors que l’intéressé se trouvait au bord de la route en compagnie d’autres jeunes gens. Un de ses compagnons, à l’aide d’une brouette, a tenté de le conduire au Centre Hospitalier Régional de Ntchèngué situé à quelques centaines de mètres où il rendra l’âme quelques heures plus tard. Les parents alertés, ont du mal à obtenir une place à la morgue de l’hôpital, l’employé préposé à cette tâche, leur déclare: «je n’ai plus assez de place ; en ville (morgue de l’ancien hôpital central) c’est plein, ici j’en ai déjà 16 et celui-ci, où dois-je le mettre ?». Néanmoins, après de longues tractations, cet employé accepte finalement de prendre ce dix-septième corps.
La famille de feu MOMBO NDONGO a fourni les photos montrant l’impacte de la balle, le certificat de décès ainsi que la copie de la plainte introduite par elle au tribunal de Port Gentil.

Cas 3 : Monsieur Jean Marie BILONGHA, la trentaine environ, sans emploi, habitant le quartier Bac Aviation, abattu par les tirs de militaires circulant à vive allure dans le quartier.

Cas 4 : Mademoiselle Ursule KOUMBA, seize (16) ans, tuée par balle au passage d’un véhicule rempli de militaires.

Cas 5 : Monsieur Christian ONANGA, sourd muet, tué le vendredi 4 septembre vers 19 heures, par une balle de militaire circulant à vive allure au quartier mini prix, alors qu’il traversait la chaussée. Il a été inhumé par sa famille, le samedi 18 septembre dernier.

Cas 6 : Monsieur Martial OWANE, 26 ans reçoit des balles tirées par deux hommes armés en civil, le 21 septembre vers 17 heures à l’entrée de la Laverie Moderne au quartier Sud. Son décès sera constaté à 19 heures au CHR de Ntchèngué. Le procureur de la République à Port Gentil fait courir le bruit de la légitime défense face à un évadé de prison qui aurait agressé le policier. Ce qui est faux.

Monsieur Martial OWANE avait purgé sa peine et avait été libéré au mois de juin 200. Lorsque le 21 septembre 2009, il est interpellé, reconnaissant le policier qui l’avait fait incarcéré précédemment, il tente de fuir, c’est alors que le policier K. de la Police Judiciaire lui tire trois balles dans le dos (information : Y., parent du défunt). Il nous est revenu que le fameux K., avec ce dernier tué, totalise 8 victimes.

La famille de OWANE, conduite par sa mère s’est rendue le mardi 22 septembre vers 18 heures pour exiger qu’on lui permette d’inhumer elle-même le corps de son enfant que la P.J. voudrait enterrer clandestinement.

Outre ces cas clairement identifiés, des sources dignes de foi et le témoignage du responsable du cimetière de Ntchèngué évoquent le nombre probable de 57 décès. Il faut ajouter à ces morts ceux «largués» par hélicoptère et ceux embarqués dans les pirogues et ramenés dans les villages par peur des représailles brandies par les PDGistes. La difficulté de les recenser vient du fait qu’un climat de terreur règne à Port Gentil autour de ces morts. Des menaces de mort ont été proférées sur quiconque donnerait des informations au sujet des personnes mortes des suites des fusillades des journées d’émeutes.

Pourtant des endroits bien précis semblent propices pour cette expertise indispensable : les morgues du Centre Hospitalier Régional de Ntchèngué et celle de l’ancien hôpital central, gérées respectivement par les sociétés des pompes funèbres CASEPGA et GABOSEP. Mais dans l’une et l’autre c’est motus et bouche cousue.

La morgue du CHR de Ntchèngué est l’établissement où semble être passé le plus grand nombre de corps. Mais il nous est revenu que le directeur régional de Santé, Madame SEFOU, a menacé de licenciement les médecins ou tout personnel qui livrerait des informations; notamment concernant le nombre de morts liés aux évènements. Elle a également retiré certificats médicaux, déclarations de décès ainsi que les dossiers médicaux de ces morts.

A CASEPGA, une source sûre a indiqué que 18 corps de personnes tuées par balles ont séjourné dans cet établissement entre le 4 et le 7 septembre 2009, date à laquelle interdiction leur a été notifiée de recevoir ces corps.

2- Les exactions

Les forces de Défense et de Sécurité venues à Port Gentil semblaient avoir comme mission d’humilier, de brutaliser pour casser le moral de ces populations. Plusieurs types d’exactions et d’actes d’humiliations sont commis sur les habitants de Port Gentil.

On moleste les passants inoffensifs sur la voie publique, on n ‘hésite pas à pénétrer dans les habitations pour perpétrer les mêmes actes, plusieurs personnes sont frappées à coup de poings, de crosses de fusil voire perforées par les baïonnettes fixées au bout des canons des armes des militaires .

On fait faire des pompes, on fait se déplacer à genoux, on fait danser, on fait chanter dans des langues parfois inconnues au Gabon ; on fait s’embrasser des frères et des sœurs quand on ne leur demande pas de s’accoupler, on viole en groupe (12 policiers violent 6 filles, le 16 septembre et 4 policiers violent une jeune femme qui avait un bébé, provoquant des délabrements génitaux). Une dame portant une grossesse à terme se rendant à l’hôpital pour accoucher a été contrainte de voir son bébé sortir devant les militaires malgré ses supplications. Outre ces témoignages donnés par des habitants de Port Gentil ayant requis l’anonymat, les cas suivants nous ont été relatés par les intéressés ou certains membres de leur entourage.

Cas 1 : Henri MBONGO, la cinquantaine environ, père de famille nombreuse, a été sauvagement battu, humilié, mis à genou par des militaires, le vendredi 4 septembre au carrefour Nguadi, vers 17 heures alors qu’il traversait la chaussée pour rejoindre son domicile situé à une quarantaine de mètres de là. Une dame qui tentait de traverser la route au même moment a subit les mêmes exactions. On leur a intimé l’ ordre de chanter et de clamer haut et fort, «Ali 9 président!» Monsieur MBONGO s’en est sorti avec des hématomes aux jambes et au dos, tandis que la dame, traumatisée a tout fait sur elle. Tout cela devant une foule effarée.

Cas 2 : Christiane JOCKTANE, mère de famille, 55 ans environ, ancienne employée de banque a été sauvagement battue par les militaires, le 6 septembre, sous les yeux de ses enfants et de nombreuses personnes qui, comme elle, faisaient la queue en vue d’acheter du pain à la boulangerie SMAG, en face de la «Gendarmerie de l’Océan» ; sous le prétexte, selon les militaires, que le pain était réservé à l’armée et au motif que les enfants des Port-Gentillais ont été à l’origine des casses provoquant la pénurie. Elle a reçu de multiples coups de matraques et chaussures au visage, au bassin et sur le dos qui l’ont immobilisé pendant plus d’une semaine. Elle a fourni un certificat médical et des photos à l’appui de sa déclaration.

Cas 3 : Philippe ISSANI, agent municipal, la quarantaine, a été sorti manu militari, alors qu’il était hospitalisé, sous perfusion, à Paul IGAMBA et amené à la base de la Marine où il est jusqu’à ce jour détenu, sans que sa famille ne puisse le voir. Est-il encore en vie?

Cas 4 : Locin MONDOUNGUA, jeune homme d’une vingtaine d’année a été embarqué de force au tournant de Salsa par un policier qui l’a conduit au Commissariat du château alors qu’il traversait la chaussée pour rentrer à son domicile situé à une vingtaine de mètres de là. On lui a demandé de faire des pompes avant d’être relâché.

Cas 5 : Les travailleurs de la Société Morel et Prom le samedi 19 septembre, alors que le couvre feu est désormais fixé à 23 heures; aux environs de dix neuf, vingt heures, les travailleurs de cette compagnie pétrolière qui rentraient de leur lieu de travail sont pris à partie par une patrouille de militaires; ils sont copieusement tabassés au point que certains ont des fractures et d’autres perdent leurs dents; ils sont conduits à l’hôpital de Ntchèngué. Le directeur de cette société qui a pris les photos du triste spectacle a promis de porter plainte. Les militaires ayant volontairement bloqué l’accès de l’hôpital, nous n’avons pas pu y accéder.

Cas 6 : Philippe VOUETTE ; dans la matinée du samedi 18 septembre, il a été violenté par des militaires alors qu’il entrait dans son bureau de la société Schlumberger non loin du siège de Total Gabon. Il a été abandonné sur les lieux. C’est le témoignage d’une de ses relations qui a requis l’anonymat.

Cas 7 : Monsieur MOUITY MAGANGA, pâtissier à l’hôtel le Méridien ; le dimanche 6 septembre à 9 heures du matin, les militaires lui ont fait traverser la chaussée à genoux sans raison au carrefour ASECNA.

Cas 8 : Monsieur Jean Bernard MOUANAMBATSI, retraité; le jeudi 3 septembre à seize heures trente est molesté (vêtements déchirés) par les militaires alors qu’il recherchait son petit fils.

Cas 9 : Monsieur Théodore NGOUNGOU est sauvagement frappé au visage au carrefour ASECNA, alors qu’il cherchait à s’enquérir de la situation de son fils arrêté pour défaut de pièce d’identité. Ce dernier a fourni photo et certificat médical.

Cas 10 : Messieurs Martial MBOUMBA MOUNANGA et NZE ANGARA sont sortis manu militari de chez eux le 10 septembre vers 20 heures, embarqués et molestés avec des matraques et bâtons sertis de pointes, baladés dans la ville dans un camion militaire qui finira par les déposer couverts de blessures au dos et à la tête (voir photos) à la base de la marine vers une heure du matin.

Cas 11 : Monsieur Alain OBAME, 34 ans a été transporté et hospitalisé dans le service de chirurgie du CHR de Ntchèngué pour blessure par balle tirée par le gendarme Robert AVOUNGOU, commandant de brigade d’Omboué dans le département d’Etimboué.

Cas 12 : Monsieur MEMIAGHE, le 5 septembre à 22 heures à son domicile, a reçu 5 balles de petit calibre. Hospitalisé d’abord à la clinique Bilie (Dr IKOUAKOUA) pour les premiers soins, il a été transféré ensuite à 1 ‘hôpital de Ntchèngué.

Cas 13 : Un jeune garçon de seize (16) ans a reçu deux balles au poumon (Dr IGAMBONTCHINA).

Cas 14 : Famille Diawara ; Monsieur DIAWARA, son épouse, ses trois (3) filles et son locataire sont violemment molestés à leur domicile (vers carrefour ASECNA) par des militaires basés à l’aéroport. Monsieur DIAWARA est gravement blessé à jambe droite, son épouse et ses filles portent plusieurs ecchymoses. Le locataire a un traumatisme de la jambe et du pied droit (voir photos).

Cas 15 : Monsieur Guy Hervé MAVOUNGOU, 30 ans, a reçu deux balles aux jambes suite aux coups de feu tirés au quartier Sud (Laverie Moderne), le 21 septembre à 17 heures, au moment où on abattait Monsieur Martial AWANE. Les riverains pensent que ce sont des éléments de la Police Judiciaire qui ont perpétré cette exaction.

Cas 16 : Monsieur Serge Landry DOUMA MOUENGI était dans son domicile lorsqu’il est atteint de plusieurs balles au niveau de la jambe et de la main gauche, l’intéressé est actuellement hospitalisé au CHR de Ntchèngué.

Outre ces cas de tueries et d’exactions constatées, il y a lieu de mentionner que plus de 300 personnes avaient été arrêtées; à ce jour, un peu plus d’une quarantaine ont été présentés au tribunal de Port Gentil. On peut légitimement s’interroger sur la situation des nombreux autres dont on n’a jusqu’aujourd’hui aucune nouvelle. A moins qu’elles ne soient à classer parmi les disparus. Une enquête s’impose.

3- Destruction des biens

La mission a constaté que de nombreux magasins situés dans la zone du marché du Grand Village ont été détruits et incendiés. Certains témoins rencontrés indiquent que les militaires sont presque restés inactifs pendant les pillages;

Plusieurs d’entre eux se contentant de récupérer les biens pillés, de les embarquer dans les camions militaires pour les amener dans des directions inconnues.
En ce qui concerne l’immeuble Schlumberger de la concession Total qui a bel et bien été pillé par les manifestants, les riverains indiquent que bien après le pillage dans la journée, c’est dans la nuit, alors que le couvre feu était en vigueur, que l’incendie a pris dans le dernier étage de cet immeuble.

Quant au foyer Roger BUTTIN ; aucune manifestation n’avait été observée dans cette zone. C’est dans la nuit, alors que le couvre feu était en vigueur, que les riverains aperçoivent des flammes et de la fumée sur le toit de l’immeuble. D’aucuns sont même convaincus que c’est un projectile lancé à partir de la route qui a déclenché l’incendie de ce foyer.

Tous ces propos restent à éclaircir à partir d’une enquête approfondie qui permettra à terme de rétablir la vérité.

Il est à noter enfin que tous nos interlocuteurs restent choqués par les propos mensongers tenus par les plus hautes autorités de l’Etat et par quelques responsables politique de cette ville réunis à Port Gentil, à l’hôtel Mbandja, quelques jours après ces malheureux évènements. Propos qui, au lieu de prôner l’apaisement, se sont avérés constituer des appels à la haine et à la division tribale. Toutes choses qui constituent des véritables délits et qui tombent sous le coup de la loi.

Fait à Libreville, le 22 septembre 2009
Pr Pierre André KOMBILA KOUMBA ; Pr Josep JOHN-NAMBO ; Honorable KOMBE LEKAMBO ; Monsieur Jean Blaise MOUSSAVOU MAGANGA»

Le Gabon en «État» d’urgence pour cause d’élections législatives, le 17 décembre 2011.

En vue de la tenue du scrutin des législatives du samedi 17 décembre 2011, le chef de l’État gabonais et son gouvernement ont décrété la fermeture des frontières aériennes, navales et routières. Dans les pays où l’on respecte scrupuleusement les libertés et les droits des citoyens, ce type de décret est une mesure de déclaration d’État d’urgence.

Il faut rappeler que l’État d’urgence est une mesure d’exception prise par un gouvernement en prévention d’un cas de péril imminent dans un pays ou dans une partie du pays. Il entraîne la restriction des libertés fondamentales, comme celle de circuler librement ou la liberté de la presse. Pour ce qui est de la liberté de presse nous savons depuis longtemps qu’elle est problématique au Gabon. En revanche, interdire les citoyens de circuler est en soi une décision extrêmement sérieuse. Elle ne se prend pas à la légère. Elle marque en effet la prévention d’un péril important. Il faut donc se demander, au regard de ce décret de fermeture de toutes les frontières nationales, l’État et la Nation gabonaise seront-ils en péril le 17 décembre 2011? Quelle est la nature de ce péril ?

Le seul péril qui pourrait naitre le 17 décembre 2011 est celui de la confirmation de l’illégitimité du pouvoir usurpateur. Contrairement aux élections antérieures où l’affluence des électeurs aux urnes donnait l’onction de se décréter une légitimité en détournant l’expression de la volonté du peuple, cette fois-ci, si les gabonais restent cloîtrés chez eux, il sera laborieux pour le parti au pouvoir de s’octroyer malhonnêtement le soutien de la majorité des gabonais. En effet, comment voler ce qui n’existe pas!

Le chef de l’État et son gouvernement sont en droit, pour la sécurité et la protection des Gabonais, de décréter l’État d’urgence. L'article 4 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l'ONU de 1966 reconnait au niveau du droit international l'état d'urgence. Il dispose notamment en son article 4.1 que :

«Dans le cas où un danger public exceptionnel menace l’existence de la nation et est proclamé par un acte officiel, les États parties au présent Pacte peuvent prendre, dans la stricte mesure où la situation l’exige, des mesures dérogeant aux obligations prévues dans le présent Pacte, sous réserve que ces mesures ne soient pas incompatibles avec les autres obligations que leur impose le droit international et qu’elles n’entraînent pas une discrimination fondée uniquement sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion ou l’origine sociale (…)».

Si l’on suit à la lettre cet article 4.1, le gouvernement présent, pour le 17 décembre, un danger public exceptionnel menaçant l’existence de la Nation. Dans la présentation de sa décision de fermer les frontières nationales, le gouvernement gabonais n’a pas trouvé de son devoir d’expliquer ou de justifier auprès de ces commettants sa décision.

Pour éviter que les gouvernements prennent de façon illégitime et illégale des décisions d’État d’urgence et restreindre les libertés des citoyens, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l'ONU de 1966 en son article 4.3 exige que «Les États parties au présent Pacte qui usent du droit de dérogation doivent, par l’entremise du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, signaler aussitôt aux autres États parties les dispositions auxquelles ils ont dérogé ainsi que les motifs qui ont provoqué cette dérogation. Une nouvelle communication sera faite par la même entremise, à la date à laquelle ils ont mis fin à ces dérogations».

Nous avons téléphoné le secrétariat général des Nation Unies pour nous enquérir des motifs de la décision du chef de l’État gabonais et de son gouvernement de restreindre les libertés fondamentales des citoyens gabonais le 17 décembre 2011. Le secrétariat des Nations Unies nous dit qu’elle n’a reçu aucune correspondance du gouvernement gabonais relativement à la décision de fermeture de ses frontières. Comme à son habitude, le gouvernement gabonais aurait-il agi de façon contraire au respect de ses obligations constitutionnelles et des traités internationaux ? À l’évidence, il semble que oui.

Dans un article publié il y a quelque quatre semaines, nous soutenions que «le Gabon est un pays de coup d’État permanent». Le décret de fermeture de toutes les frontières gabonaises en violation des obligations constitutionnelles et des traités internationaux est une autre illustration de ce coup d’État permanent.

Pour un pays où règne la primauté du droit, lorsque le gouvernement veut prévenir la sécurité des citoyens et la protection des biens publics et privés, il fait appel aux forces de police ou à la gendarmerie nationale. Lorsque l’on fait appel à l’armée, on est en présence d'une situation de péril. Au Gabon, l’appel à l’armée pour encadrer des meetings des politiciens dans leur éducation des citoyens par rapport à leurs droits et libertés est une chose courante. Le déploiement de l’armée n’a pas pour but la préservation de la sécurité des citoyens et la protection des biens. Il a pour objet d’intimider, de menacer en vue de décourager l’expression et les libertés des citoyens. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la décision de décréter la fermeture des frontières nationales le 17 décembre 2011.

Par ce décret, comme les citoyens palestiniens de Gaza, les gabonais seront circonscrits comme dans un enclot. En Palestine, il s’agit pour les militaires israéliens de forcer les palestiniens d’accepter leurs conditions de dominations politiques et de ne rien contester. Au Gabon, le pouvoir fait la même chose. Ce qui est triste, ce qu’il y a des Gabonais sur le net qui trouvent façon d’accepter ce genre de chose et d’en venir à justifier le bienfondé d’un pouvoir qui agit de la sorte. Enfin, lors de l'holocauste il se trouvait bien dans les rangs des tortionnaires des juifs, il faut croire qu’il faut des nôtres pour nous dire qu’il est bien de souffrir.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

mercredi 14 décembre 2011

African Christian Democratic Party

African Christian Democratic Party
Attention News Editor
Media Release
14 December 2011


ACDP calls on SADC, AU and UN, particularly President Zuma to urgently call thorough investigation into the “disappearance” of nearly 2, 000 polling station results in Kinshasa
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ACDP President Hon. Kenneth Meshoe MP said today:


“According to the Carter Center, the provisional presidential election results in the Democratic Republic of Congo (DRC) announced by the Independent National Election Commission (CENI) lack credibility for a number of reasons. Most independent election observers who were in the DRC during the elections have told same stories of massive corruption that has taken place during and after the elections.

It is shocking and totally unacceptable that South Africa that claims to believe in justice, transparency and democratic principles has allegedly accepted and given credibility to the provisional results that were marred by violence and serious irregularities that included the disappearance” of about 2,000 polling station results in Kinshasa.

It is a shame that the leadership of SADC, the AU and the United Nations (AU) did not demand transparency from the DRC government when cries of vote-rigging, fraud and corruption were raised not only by voters in the DRC, but also by concerned Congolese in different parts of the world, including SA, London and Belgium/France. It is disgraceful that both SADC and the AU conveniently remained silent when suspected “fraudulent” election results were “splashed” in the media to deceive the world.

The ACDP calls on leaders of SADC and the AU, particularly President Zuma, to urgently call for a thorough investigation into the “disappearance” of nearly 2,000 polling station results in Kinshasa, and have a recount of all disputed results before the Supreme Court validates them before the end of this week. This we believe, will help avert the much spoken about civil war in the DRC. Another war in the DRC is not in the best interest of South Africa, because if it does take place, then we will have a flood of refugees in this country who shall have fled from their country. The South African government, led by President Zuma, should be seen to be doing more to avert another war in the DRC. Let transparency peace and justice prevail in the Democratic Republic of Congo”.

-Ends-

For more information please contact Hon. Kenneth Meshoe MP on 082 962 5884 or
Media enquiries, Liziwe Ndalana, 072 103 8899

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