dimanche 30 janvier 2011

Faut-il une insurrection armée pour changer les choses au Gabon?

Pendant qu’ailleurs dans le monde les gens débattent de la nécessité de changement de régime et de système de gouvernance, au Gabon, on s’enfonce dans l’étiquetage politique. Il se traduit par une personnalisation du débat politique. Il parait que ce qui se passe dans mon pays est une histoire d’un individu contre un autre individu, d’un camp contre un autre camp. Pourtant, l’ensemble des Gabonais, quel que soit le camp, est d’avis qu’il faut que notre système politique change. Mais pris dans la quête de leurs propres privilèges, tout en voulant le changement, certains le critiquent ou font en sorte que le changement ne se fasse pas.

Depuis 23 ans, le président Ben Ali et son clan régnaient en Tunisie comme des familles mafieuses. En moins d’un mois, ce régime qui semblait granitique s’est effondré comme un château de cartes. Le soulèvement populaire qui l’a emporté, que personne n’avait vu venir, semble serein et responsable. Certains n’en croient pas tout simplement ce qu’ils voient, avec raison. À cause de nos intérêts égoïstes, nous avons la fâcheuse habitude de regarder dans la mauvaise direction pour appréhender certaines réalités.

L’exemple tunisien pourrait-il ou devrait-il être contagieux ? Le vent de la liberté pourrait-il souffler sur les autres pays de l’Afrique notamment l’Afrique noire? J’en doute. Au Gabon, le mouvement tunisien et égyptien est une réalité difficilement reproductible dans ce pays.

En Tunisie, c’est une certaine classe de population qui a poussé au mouvement de révolte politique. Plusieurs jeunes tunisiens diplômés, confrontés à une situation de précarité et d’accomplissement socioprofessionnelle n’ont eu d’autres choix que de chercher à remettre les pendules à l’heure. La colère, suivant la peine et la tristesse nées du suicide d’un jeune compatriote qui cherchait à exister par un travail honnête alors que plusieurs pillent le pays, a servi de détonateur. Les rancœurs accumulées ont pris le dessus sur la peur de la protestation.

De la même façon, voyant ce qui est arrivé en Tunisie, les égyptiens ont vu que c’est le peuple qui détient le monopole du pouvoir. Des milliers de gens ont compris qu’ils n’étaient pas prisonniers de Moubarak, mais de ne leur propre peur. Ils ont décidé de ne plus avoir peur et se sont préparés à tout. La société tunisienne et la société égyptienne ont des caractéristiques plus ou moins identiques sociologiquement, même si la population égyptienne semble en général moins éduquée que la population tunisienne.

La Tunisie et l’Égypte diffèrent des États d’Afrique noire dans la perception que l’individu a de l’État et du politique en général. Même si on y retrouve en Tunisie et en Égypte des divisons sociologiques sur le plan des appartenances religieuses : sunnite et chiite par exemple, il y a au moins une idée collective, celle d’être arabe et magrébin. Par ailleurs le cadre de la division sociologique est restreint : un à deux voir quatre groupes.

En Afrique noir, le contexte est tout à faire différent. Les sociétés d’Afrique noire, surtout les pays dits bantou, sont composées de plus de trente groupes ethniques.

Comme nous l’avons démontré dans un post précédent, l’ethnisme joue dans ces sociétés un rôle fondamental dans l’identification sociopolitique des individus. Identification qu’on ne trouve pas avec la même acuité en Tunisie et en Égypte.

Dans les pays d’Afrique bantou, le citoyen ne se réfère qu’au leader politique de son ethnie ou de sa région. L’ethnisme est porteur des propriétés identitaires de dépendance relative à la subsistance socio-économique incompressible. L’ethnie est à la fois l’unité familiale dans laquelle on trouve la sécurité de subsistance, d’accession aux bénéfices de l’État et pour sa survie sociale. Au regard de cette dépendance, les individus ne se plient pas aux calculs habituels du militantisme politique retrouvés dans les États modernes. Ils s’engagent dans l’auto-identification sociopolitique.

De même, s’ils sentent que leur action politique à l’égard de leur leader ethnique ne peut rapporter les gains politiques souhaités par l’ensemble du pays, prisonniers des logiques identitaires socio-affectives ethniques, ils adoptent des comportements opposés à l’intérêt de l’ensemble de la Nation et même parfois à leurs propres intérêts. Ils sont ainsi amenés à soutenir un leader politique au détriment d’un autre. Ce soutien ne repose pas sur les impératifs de la construction de la Nation, du développement du pays ou sur la modernisation de l’État, mais sur des intérêts primaires socio-affectifs. Voilà pourquoi ce qui se passe en Tunisie ou en Égypte ne peut se déteindre au Gabon.

Dans le débat actuel, le pays semble se divisent entre deux camps. Ceux qui veulent le changement de système politique et ceux qui militent pour le maintien du statu quo. Ces derniers ne veulent pas le changement parce qu’ils ne souhaitent pas que ceux qui les permettent ou pourraient les permettre d’accéder aux bénéficies de l’État perdent leur position de pouvoir. Pour justifier le paradoxe de leur conduite ambivalente, ils portent des réserves sur les leaders politiques qui mènent le débat pour exiger le changement.

Ainsi, le débat sur le changement politique devient une sorte de référendum contre et pour un tel. En pareille circonstance, il est difficile de créer un mouvement de revendication de changement politique comme en Tunisie ou en Egypte. Le pays étant prisonnier de ses propres contradictions. On est comme dans une impasse.

Pour le décanter et faire progresser le pays, faut-il un coup d’État militaire, ou une insurrection par les armes ? Ces moyens de changement pourraient apparaître barbares, sont-ils le seul moyen pour instituer une constituante qui irait introduire les mécanismes susceptibles de gommer le cadre de fonctionnement sociopolitique actuel du pays ?

Joel Mbiamany-N'tchoreret

Ces Gabonais qui se disent émergents alors qu'ils sont des indésirés...Il faut en rire ou en pleurer pour eux?

Je viens de lire les post dans lesquels quelques compatriotes, regardant des photos des manifestations à Libreville le 29 janvier 2011, se félicitent d'un gain de points parce que dans certaines images il n'y avaient pas de masses compactes.

Quand on est né pour un petit pain on ne peut que se féliciter de dire qu'on a gagné des points quand par ailleurs la vitoire appartient au peuple. Tout cela indique l'état d'esprit de certains.

Pourtant, ceux-là même sont critiqués au pays par leurs propres amis d'enfance qui y voient une grande gueule...Il ne faut pas s'étonner qu'ils ne soient pas invités à servir le pays. j'ai été témoin de ces dires. Il ne faut pas faire le suivisme par effet de mode quand on a reçu une excellente instruction. Soyons les lumières de notre peuple. Arrêtons la danse du ventre. Pourquoi dire appartenir à l'émergence quand on est même pas considéré par ses amis qui sont aux commandes de cette chose. Posez-moi des question et je vous dirais ce qu'ils pensent de vous. Ils ne vous aiment pas malgré votre excellente formation.

M. Bruno Ben Moubamba, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coppération en mission au sommet de l'Union Africaine

Sommet 2011 de l’Union Africaine à Addis-Abeba ! L’actuel Sommet 2011 de l’Union Africaine à Addis-Abeba, devraitconnaitre un niveau d’intensité important d’ici sa clôture le 31janvier. Cette rencontre intervient dans un contexte extraordinaire.Le problème ivoirien est, à n’en pas douter, au centre despréoccupations des dirigeants du Continent Africain. Les événements en Tunisie et ceux en court en Égypte démontrent que l’Afrique est entrain de changer à grande vitesse.

Les questions de paix et desécurité, ont été d’ailleurs largement abordées depuis quelques joursau siège de la Commission Africaine par les Chefs d’États et deGouvernement déjà présents dans la capitale éthiopienne.

1. Un lourd climat

Le climat est plutôt lourd d’une manière générale car il n’estprobablement pas aisé de rassembler ceux qui gouvernent l’Afrique, lespartenaires de l’Union Africaine et les autres invités alors même quedes risques d’attentats sont évalués avec beaucoup de sérieux. Le climat est lourd également pour le personnel gabonais de laCommission de l’UA, car il est évident que ma présence à Addis-Abeba aquelque peu gêné les uns et les autres. Certes, ce sont desfonctionnaires de l’Institution internationale « Union Africaine (UA)», mais il est aisé d’imaginer, que la plupart n’ont pas perdu de vue les réalités gabonaises. Lors d’un entretien avec un Ministre du Gouvernement sénégalais, j’aiappris au passage, qu’il existe à Addis-Abeba près de 25 Gouvernementsen exil. Il serait fortuit d’en vouloir à des compatriotes Gabonais qui ont visiblement du mal à appréhender de loin une « crise » au Gabon qui ne dit pas son nom depuis plus d’un an. J’ai été marqué par la journée « providentielle » du 28 janvier que j’ai pu passer à l’intérieur des locaux de la Commission Africaine. J’y ai surtout discuté de façon informelle, du problème gabonais et à bâton rompu avec les journalistes du monde entier qui se retrouvent en général au Media Center. J’ai répondu à quelques interviews et retrouvé de vieilles connaissances journalistiques. J’ai aussi informé les services du protocole et de la communication de l’Union Africainede ce qui se passe au Gabon. Bien évidement faire le choix d’un «changement politique » au Gabon est comme une « croix » qu’on doit porter par devers soi !

2. Consigné à l’Hôtel de France d’Addis-Abeba,

J’ai choisi de protester en restant devant le bâtiment de la Commissionde l’Union Africaine quand le Bureau de la Présidence de la Commission Africaine s’est sentie comme obligé de m’empêcher l’essentiel des accès à cette rencontre internationale. Ma venue, a commencé à troubler quelque peu au niveau du Protocole d’autant plus que je me suis exprimé clairement sur la nécessité d’inscrire la « question gabonaise » à l’ordre du jour du Sommet des dirigeants Africains prévue spécifiquement dimanche 30 janvier et ce de manière exceptionnelle. Apercevant le « Ministre » des Affaires Étrangères et de la coopération de l’Émergence à la Gabonaise, J’ai aussitôt demandéà la directrice de la communication de la Commission Africaine à pouvoir m’exprimer sur mon pays le Gabon à l’occasion d’une Conférencede Presse. Or, le système de l’Union Africaine étant très centralisé,un tel événement demande l’aval du Président de la Commission. La réponse des directions du Protocole, de la Communication et du Bureaudu Président a été on ne peut plus claire : Les services de l’Armée Éthiopienne qui assurent la sécurité de l’Union Africaine àAddis-Abeba m’ont informé qu’il y avait de la colère et de l’inquiétude contre ma présence pacifique devant la Commission Africaine. J’ai aussitôt compris que j’étais jusqu’à la fin du Sommet de l’UA, en quelque sorte « consigné » (par l’Armée Éthiopienne) à l’Hôtel de France (décidément !) où j’avais pris mes quartiers auparavant, en arrivant à Addis-Abeba. Mais j’ai choisi de poursuivre ma « Mission » en dépit des difficultés. J’ai pu échanger indirectement avec le Président de la Commission trop chargé pour me recevoir, à travers un intermédiaire du Congo Brazzaville qui voit le Président de la Commission chaque fois qu’il le souhaite. Mais pas moi malheureusement ! Je continue de converser avec les journalistes du monde entier présent tout en multipliant un certain nombre de contacts. Certes le Gabon connaît des jours quelque peu sombres mais j’ai bon espoir qu’après la nuit, les Gabonais verront le jour et que l’Union Nationale notre parti « interdit » représente l’espoir d’une réconciliation de la société gabonaise avec elle –même.

Bruno Ben MOUBAMBA

bruno@moubamba.com

Confirmation l’épouse de l’évêque Mike Jocktane enlevée par les services secrets du Gabon

Lorsqu’un fauve est attaqué, poussé dans ses derniers retranchements, il agit avec les gestes du d’espoir et chercher à faire du mal à son adversaire. Au Gabon le régime en place est poussé dans ses retranchements. Il attaque et intimide les combattants de la liberté politique. Plusieurs individus sont mis aux arrêts et conduits vers des destinations inconnues. Ce Matin, dimanche 30 janvier 2011, les services secrets ont tenté d'arrêter l’évêque Mike à son église. Elles n’ont pas réussi. L’évêque s'est enfuit. Les services secrets ont pris son épouse à sa place et l’ont conduite vers une destination inconnue. Ces forces de police et gendarmerie à la solde du gouvernement illégitime la garder en otage espérant faire venir son époux prendre sa place. Elle est devenue otage d’Ali Bongo et sbires. Les Gabonais ne sont pas un peuple lâche. Il faut dénoncer ce genre de comportement qui est de l’ordre de la lâcheté.

samedi 29 janvier 2011

Bilan des manifestations à Libreville Gabon 29 janvier 2011: 4 blessés graves

Aux dernières nouvelles, on note 4 morts. L’ancienne gare routière est enflammée de même qu’une partie de Rio. Il n’y a plus de circulation à Rio. La police, la gendarmerie et une partie des forces armées quadrillent toute la ville. Les manifestants se sont dispersés. Pour le moment un semblant de calme semble se manifester. Nos gens sur le terrain et avec les manifestations disent prendre du recul pour mieux repartir. Que nous réservent dimanche, lundi, mardi et mercredi? À suivre…

CONTRIBUTION A L’ACTION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Si les gens n’ont pas confiance dans l’acte que vient de poser MBA OBAME André, je me demande finalement si cela n’est pas un subterfuge pour cacher leur peur ?
Ma réponse : les gabonais n’ont pas encore LA CONSCIENCE DE LA LIBERTE.

Quand on a cette conscience, aucun oppresseur ne peut nous maintenir sous son joug. Toutes les révolutions ont été faites par des peuples qui ont réalisé que la liberté est leur NATURE VERITABLE en tant qu’être humain. A cet égard, il me semble que les gabonais n’ont pas encore cette culture de la LIBERTE.

Si le peuple ne joue pas un rôle déterminant en se montrant plus incisif, la démarche que le Président de la République et ses collaborateurs directs et indirects viennent d’amorcer est vouée à l’échec.

A ceux qui doutent de la sincérité de son engagement, je lance un appel solennelle : faisons lui confiance, car une majorité d’entre nous s’accorde à dire que c’est un travailleur compétent et acharné qui va toujours jusqu’au bout de ses idées.

A ceux qui le critiquent en arguant qu’il est complice de la gestion qui a plongé le Gabon dans un état de déliquescence, je réponds qu’avec Bongo, il n’était pas possible de s’illustrer par le travail, car cela était perçu comme une volonté de concurrencer le patron. Aussi, un regard objectif de son agir politique semble crédibiliser mon hypothèse selon laquelle : il attendait l’après-bongo pour prendre ses responsabilités afin de nous éviter la continuation de ce système inique. L’acte de courage qu’il vient de poser ne dément pas cette hypothèse.

A ceux qui disent qu’une révolution n’est pas pertinente dans le cas du Gabon, je réponds qu’on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs. Apparemment, les gabonais sont les seuls au monde à penser qu’on peut se débarrasser de la dictature en faisant des compromis. Je me demande sur quoi ils comptent pour se libérer des Bongo, tant ces derniers ne comprennent pas le langage de la RAISON, c’est-à-dire L’inflexion de notre HUMANITE ?

Lorsqu’on a en face des gens violents, la médiation, la discussion, la diplomatie sont des voies sans issues. Par conséquent, la seule manière de se défaire d’eux est la détermination populaire quel que soit le mode d’action choisi ; en ce sens, il n’y a pas plus pertinent qu’un soulèvement populaire. L’histoire nous le démontre. Bref !

Nos excuses qui nous dérobent de notre responsabilité de trouver les moyens de nous libérer m’amusent, et confortent surtout ma thèse selon laquelle NOUS GABONAIS N’AVONS PAS ENCORE LA CONSCIENCE DE LA LIBERTE. Ce simple fait m’emmène à affirmer que le peuple gabonais se plaît finalement dans sa misère. Ce que nous devons comprendre, malgré nos peurs c’est que MBA OBAME peut très bien se contenter de vivre décemment avec ses moyens sans se soucier de notre sort malheureux. Mais il ne l’a pas fait parce qu’il est tout simplement sensible à la condition terriblement miséreuse dans laquelle une majorité de gabonais vit.

Tout discours est sans effet si les gens qu’il vise n’ont pas eux-mêmes une réelle prise de conscience de leur condition d’êtres soumis à l’oppression.

Toute révolution est le témoignage ou la manifestation du ras-le-bol des peuples qui n’acceptent plus de vivre dans la misère et l’oppression, car ils ont atteint la maturité spirituelle, fruit d’une prise de conscience de leur liberté en tan qu’humains. En effet, la condition essentielle pour qu’un être humain prenne conscience de l’importance de sa liberté est de considérer sa DIGNITE comme PRINCIPE INVIOLABLE. C’EST PUREMENT UNE INJONCTION HUMANISTE.

Un questionnement me vient alors à l’esprit : qu’est-ce qui fait la différence entre un musulman et un chrétien, entre un noir américain et un noir antillais, entre un noir sud-africain et les noirs du reste de l’Afrique et particulièrement ceux de l’Afrique centrale francophone, entre les arabes et les noirs, entre les blancs et les noirs… ? A mon avis, c’est la disposition à assumer et à défendre sa dignité. Cette disposition semble plus affirmée chez les blancs, les arabes, les noirs américains et sud-africains. Mais elle le semble moins chez d’autres noirs, dont ceux du Gabon – j’assume pleinement ce point de vue. Le premier groupe est plus réactif et réfractaire à toute forme d’oppression qui limiterait sa liberté, alors que le second groupe est enclin à la passivité – il est attentiste. Les réactifs-actifs ont dépassé la philosophie du bouc-émissariat et de la victimisation : ils en sont arrivés à la compréhension qu’ils sont maîtres de leur vie. Par contre, les attentistes-passifs pensent consciemment ou inconsciemment que ce sont les autres qui sont responsables de leur condition, et que leur libération dépend d’une intervention extérieure, divine ou humaine. Ils pensent qu’ils ne sont responsables de rien. Ils restent enfermés dans leur posture éternelle de victimes. Je crains fortement que les gabonais fassent malheureusement partie de ce groupe. Encore que c’est bien ce que je pense au plus profond de moi-même.

SI LE GABONAIS VEUT VRAIMENT ETRE LIBRE, IL DOIT APPRENDRE A AGIR SANS TROP SE POSER DES QUESTIONS QUI SONT, A LA VERITE, L’EXPRESSION DE SA PEUR D’AFFRONTER SON BOURREAU.

MBA OBAME ET SES ALLIES ONT MONTRE QU’ILS SONT COURAGEUX ET VEULENT EN FINIR AVEC LE SYSTEME POLITIQUE ARBITRAIRE QUI NOUS OPPRIME ET NOUS MAINTIENT DANS LA MISERE. NOTRE PART DE RESPONSABILITE NOUS COMMANDE ET NOUS RECOMMANDE DE LES SOUTENIR EN NOUS ENGAGEANT LE PLUS CLAIREMENT POSSIBLE, JUSQU’A LA LIBERATION DE NOTRE PAYS.
MBA OBAME EST UN ETRE-HUMAIN COMME NOUS. DE CE FAIT, IL N’Y ARRIVERA PAS TOUT SEUL MALGRE SA VOLONTE. C’EST POURQUOI NOUS AVONS LE DEVOIR DE LE SOUTENIR SANS RESERVE !

Tenez bon Monsieur le Président de la République, car nous qui sommes conscients des enjeux de votre acte sommes irrémédiablement derrière vous !

J-Aristide OVONO ESSIMENGANE
+33(0)6.68.85.26.34

GABON : Jean PING veut bâillonner Ben MOUBAMBA à Addis Abeba

Bruno Ben Moubamba, ministre des affaires étrangères d'André Mba Obame vient d'être assigné à résidence par l'armée Éthiopienne à l'Hôtel de France à Addis Abeba sur ordre de la présidence de l'Union Africaine.

Par ailleurs, on apprend qu'à Libreville, les conjoint(e)s et familles des membres de l’Union Nationale et du Gouvernement d'André Mba Obame sont actuellement menacé(e)s et subissent des pressions de la part d’Ali BONGO et de son gouvernement.

Où est la « fameuse » Communauté Internationale qui s’active en Côte d’Ivoire en ce moment ? Qu’attend-elle pour aller protéger la population gabonaise désarmée ? On voit bien que le harcèlement sur Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire est un problème économique, et non de démocratie.

Ainsi va l’AFRIQUE…

Il faut soutenir le mouvement de révolte politique qui est entamé en ce moment au pays.

Soyons clairs : en l’état actuel de la situation politique, Ali ne peut faire avancer le pays même s’il y croit lui-même.

Il est des moments comme ça dans l’histoire d’un peuple où se taire devient un crime. De la même façon, critiquer stérilement ceux qui veulent le changement, fait de nous des complices du statu quo. La situation actuelle au Gabon est intenable. Elle n’est pas de nature à faire évoluer le pays, indépendamment des bonnes intentions de ceux qui disent œuvrer dans ce sens. Tous les Gabonais admettront du plus profond de leur conscience que le pays va mal. Il va même très mal. À partir du moment où se constat est posé, il convient d’envisager ce qu’il faut faire. Que faut-il faire pour que notre pays évolue harmonieusement.

Il faut d’abord l'unité politique. L'entêtement d'Ali n'est pas de nature à créer cette unité politique, au contraire.

Ensuite un État de droit pour sauvegarder les libertés individuelles et collectives Puis instituer des politiques économiques et sociales en vue d’améliorer et promouvoir le bien-être de tout un chacun. Mais pour y parvenir le pays a besoin d’une bonne gouvernance, laquelle gouvernance nécessite des mécanismes de contrôle et de redevabilité politique : un parlement compétent et efficace. Il s’agit d’éviter la mal gouvernance. Pour ce faire, il faut la primauté du droit : tous et chacun soumis à la loi. Nous ne pouvons parvenir à un tel État avec Ali Bongo Ondimba. Il est dans une posture du tout lui est dû. On ne peut faire avancer le pays avec un tel comportement. Voilà pourquoi il faut soutenir le mouvement de révolte politique qui est entamé en ce moment au pays.

Il ne s’agit pas nécessairement d’être pour AMO et contre Ali. Il s’agit d’être pour le progrès du pays de nos ancêtres. Arrêtons de faire l’autruche et engageons-nous tous pour dire au système PDG assez c’est assez, nous voulons du nouveau. Un autre Gabon est possible. À cet égard, l'initiative de faire tomber le régime politique actuel est à soutenir dans la mesure où son action est préférable à un attentisme béat sans perspectives. Cette action, si elle est soutenue par toutes les forces vives de notre nation, nous parviendrons à instituer un nouveau Gabon.

Il n'est donc plus question de savoir si Mba Obame est une bonne ou mauvaise personne, mais de créer une dynamique unitaire enfin d’insuffler suffisamment de courage et d'action pour que cette opération soit menée à terme. L’heure est maintenant au combat de la libération du Gabon par les gabonais. Nous convions les Gabonais à arrêter la tergiversation, le doute, la critique, l’ironie et de se mobiliser ; unis dans la concorde et la fraternité, pour dire nous volons une nouvel société politique et nous la voulons maintenant.

Joel Mbiamany-N'tchoreret

vendredi 28 janvier 2011

Du politique au Gabon après Omar Bongo Ondimba : configuration d’une gouvernabilité stérile du pays.

Au Gabon, le pays vit une situation de tension politique latente, née d’un manque de consistances institutionnelles et de la confusion du cadre légal, dans lequel l’élection présidentielle anticipée de 2009 s’est tenue.

Le holdup électoral, qui a caractérisé cette élection et le processus de confiscation du pouvoir par un clan, fait naître des ressentiments occasionnant un repli politique identitaire. Ils privilégient l’appartenance politique ethnique au détriment de la citoyenneté. Plusieurs Gabonais se retrouvent alors engagés dans le débat politique selon un parti pris d’allégeance au leader politique charismatique de leur ethnique ou de leur région. Le militantisme qui en ressort reparti le pays en plusieurs blocs politiques selon l’appartenance ethnique des leaders les plus en vue de la scène politique nationale.

Le débat se focalise dès lors, non pas sur les enjeux du développement du pays, mais sur des positionnements tactiques en rapport avec la stratégie de la confiscation du pouvoir et des alliances éventuelles pour la contrecarrer. On note une construction socio-symbolique ethnique ou régionale au détriment de la citoyenneté républicaine. Le pays se retrouve alors dans une configuration où la politique est ethnicisée.

Cette configuration ne saurait en aucun cas empêcher la génération des tensions latentes improductives quant aux changements politiques sollicités par le commun des Gabonais. C’est pourquoi dans ce texte vous trouverez révélés quelques disfonctionnements du système politique actuel au Gabon. Nous proposons quelques pistes de solutions susceptibles de surmonter la situation d’embarras politique dans laquelle se trouve pris le pays.

L’échec de la politique de l’unité nationale

Le Gabon est composé de plusieurs ethnies. La construction de la Nation, qui débute en 1958 avec la proclamation de la République, est encore à l’état embryonnaire (Mayer, R. 1992). Si dans certains aspects, les individus se considèrent Gabonais, dans d’autres, notamment ceux qui font intervenir le sociopolitique, ils sont avant tout d’une ethnie avant de se considérer Gabonais (Ndombet, W.-A., 2009). Lorsque l’identité ethnique est en rivalité avec l’appartenance républicaine ou citoyenne, l’ethnicité l’emporte. Cette réalité est autre dans des pays où la construction de l’État-Nation est achevée (Mbog Bassong, 2007).

Au Canada anglais, par exemple, les individus sont d’abord Canadiens avant d’être de telles ou telles autres régions. Les principes fondateurs de l’État canadien puisent leur légitimité dans tous les Canadiens et le rôle que jouent les institutions judiciaires et démocratiques promeuvent une telle identification. Mais au Gabon, rien dans le fonctionnement de l’État n’a été de nature à instituer les bases d’une identification à la Nation au détriment de l’ethnie (Gaba, L. 2000). Au contraire, l’organisation politique et le fonctionnement de l’État mis en place au sortir de la colonisation ont favorisé l’ethnicisme et le régionalisme (Mbiamany-N’tchoreret, 1997).

L’ethnicité : élément d’organisation et du fonctionnement de l’État

En Occident, la Nation a précédé l’État, il faut même dire que la Nation est l’élément constructeur de l’État. Par contre au Gabon, l’État a précédé la Nation. Suite aux indépendances des anciennes colonies, les théories développementalistes mises en place pour donner naissance à ces pays ont posé l’État comme l’élément constructeur de la Nation (Issaka K. S., 2007). Il était attendu que l’organisation politique devant dynamiser le fonctionnement de l’État crée une cohésion sociopolitique pour faire éclore une conscience d’appartenance nationale. Cette construction est un échec (Mbiamany-N’tchoreret, 1997). Il s’explique par l’inconsistance de l’État dans ses fondements et son mode de fonctionnement sociopolitique (idid.).

En effet, lorsque le président défunt Omar Bongo Ondimba succède à Léon Mba, son besoin de confiscation du pouvoir le conduit à proscrire le multipartisme et à instituer un parti unique, le parti (Démocratique Gabonais, PDG) (Mbiamany-N’tchoreret, 1997). Il voulait créer une unité politique nationale, le multipartisme étant vu comme source de divisions politiques. Parce que, la représentation politique ne pouvait être faite sur la base de concurrence politique multipartiste, le président Bongo Ondimba, agissant en chef patrimonial, s’est arrogé le droit de désigner les représentants du peuple sur une base de cooptation (Tshiyembe Mwayila, 1990).

En chef patrimonial, pour éviter que certaines ethnies du pays se sentent exclues du gouvernement, le système politique du monopartisme qu’il met en place prend appui sur l’équilibrisme ethnique (Mappa, s.,1998 & Bayart, J. 1989). Les leaders de chaque région susceptibles de faire preuve d’une notoriété auprès de leur ethnie étaient désignés pour la représenter dans l’administration publique et manifester le soutien à Omar Bongo Ondimba, chef de l’État (Mbiamany-N’tchoreret, J, 1997).

La capacité de mobilisation de son ethnie et de sa région dans l’expression de la fidélité au chef de l’État deviendra l’enjeu de l’action politique des leaders cooptés. Dans la joute politique qui prend corps, les stratégies politiques ne visent pas les défis du développement du pays mais la capacité de mobilisation de sa communauté ethnique à la légitimation du pouvoir du chef de l’État. Le clientélisme sera le mécanisme de cette légitimation politique.

Le clientélisme politique ethnique

Pour bénéficier de l’appui des siens, en l’absence d’un État de droit garant des droits et intérêts de tous les citoyens et de la saine gestion du bien public, le leader ethnique ou régional s’approprie les prérogatives, les ressources et les privilèges de sa fonction (Tshiyembe Mwayila, 1990). Cette appropriation est assortie d’une redistribution concomitante auprès des membres de son ethnie et de sa région à des fins de conquêtes politiques (Bayart, J.-F. 1993). Dans le processus, il importe moins d’assurer le fonctionnement de l’État conforme aux principes de management et du développement du pays que de préserver l’appui de son ethnie et de sa région à sa personne et par ricochet au chef de l’État (ibid.).

Cette pratique du politique a construit la conception que l’appartenance à l’État, à la Nation passe préalablement par son attachement au leader politique de son ethnie. En cela, l’organisation politique pour le fonctionnement de l’État s’est enracinée dans des affections sociopolitiques et socio-affectives spontanées à l’égard du leader de son ethnie ou de sa région et du chef de l’État : c’est l’ethnicisme.

Assurément, dans le processus d’affections politiques spontanées, l’ethnicisme a engendré des traits, des objets et productions symboliques dans lesquels un individu se reconnaît socialement et par lesquels il se fait reconnaître dans son rapport à l’État. On note là des caractérisations sociales qui ont eu pour effet, sinon pour fonction, de singulariser l’individu dans un groupe sociopolitique par rapport à la communauté nationale. (Bouchard, G., 2001 & M’Bokolo, A. 1999).
En tant qu’entité de reconnaissance identitaire collective d’un groupe d’individus, l’ethnie est pour cela propulseur de particularités qui s'articulent par des références de différenciations socio-affectives porteuses de représentations. Elles guident des modes de comportements face à la chose politique. Weber définit les groupes ethniques dans ce contexte comme nourrissant une croyance subjective à une communauté d’individus fondée sur des similitudes d'habitus ou de politicus de sorte que cette croyance devient le référent existentiel politique des individus, peu importe qu'une communauté de sang existe ou non objectivement (Économie et Société, 2, Agora-Pocket, 1995).

Les identités politiques ethnicisées

Au regard de l’habitus ou du politicus, l’ethnicisme conduit l’individu à manifester un comportement socio-affectif centré sur la subsistance parce que, contrairement à un État de droit où les droits des citoyens sont préservés et qu’il existe des mécanismes efficaces pour entrer dans son bon droit, dans l’État gabonais encore soumis à l’empire de quelques individus et de la violence de l’accumulation primitive des ressources et des services de l’État, il importe aux citoyens d’être soumis à la volonté du leader politique de son ethnie ou de sa région (Bayart, J.-F., Hibou, B. & Stephen, E., 1997). Il pourra le cas échéant négocier pour lui ses droits citoyens.

Le citoyen ne peut donc appuyer un autre leader que celui de son ethnie car il n’a aucun construit identitaire avec lui-même et ne peut compter sur lui pour résoudre ses problèmes sociaux. L’ethnicisme porte pour ce faire les propriétés identitaires de dépendance relative à la subsistance socio-économique incompressible. Il est pour cela à la fois l’unité familiale dans laquelle on trouve la sécurité de subsistance, d’accession aux bénéfices de l’État et pour sa survie sociale (Amselle, J-L., M'Bokolo, E.,2007; Augé, E., 2005, Auracher, T., 2001 & Mayer, R. 1992).

Au regard de cette dépendance, les individus ne se plient pas aux calculs habituels du militantisme politique retrouvés dans les États modernes. Ils s’engagent dans l’auto-identification sociopolitique. De même, s’ils sentent que leur action politique à l’égard de leur leader ethnique ne peut rapporter les gains politiques souhaités par l’ensemble du pays, prisonniers des logiques identitaires socio-affectives ethniques, ils adoptent des comportements opposés à l’intérêt de l’ensemble de la Nation et même parfois à leurs propres intérêts.

Voilà la configuration sociopolitique et affective du Gabon telle qu’elle a été formatée sous Omar Bongo Ondimba.

Le décès du président Bongo ouvrait des perspectives de gouvernance autre pour le bien-être de l’ensemble des Gabonais. Nous constatons malheureusement, malgré le départ du président Bongo, la valorisation politique des pratiques qui ont piégées le pays dans la misère. Avec raison, comment en aurait-il était autrement : la scène politique est toujours composée des mêmes acteurs avec les mêmes pratiques, les plus jeunes faisant aussi bien, sinon mieux, que les plus vieux dans le clientélisme politique.

De l’ethnicisme des leaders politique gabonais

Le paysage politique gabonais actuel a été construit par Omar Bongo Ondimba. À l’instar du président défunt, l’ensemble des leaders politiques gabonais fonctionnent en chefs traditionnels. Dans sa thèse sur l’État en Afrique noire, Jean-François Médard (1993) y voit un mode de comportement basé sur une forme de domination personnelle, emprunt à la tradition. Ces comportements sont le résultat des caractérisations politiques patrimoniales. Lorsque le chef patrimonial meurt, il importe aux héritiers de perpétuer les pratiques ancestrales. Il en va de leur propre existence.

Dans ce genre de régime, les fils naturels croient qu'ils sont plus légitimes que les fils adoptés. De ce fait, les conflits internes peuvent prendre l'aspect de véritables luttes à mort pour l'occupation des espaces privilégiés de pouvoir. Chacun cherche à faire valoir son héritage politique qui, même lorsqu’il est contraire à l’intérêt national, est mis de l’avant pour se conférer le droit politique successoral. Car ce qui importe ce n’est pas de faire prévaloir des qualités de vertu personnelle, mais l’héritage du chef traditionnel et les attributs de son pouvoir.

Au demeurant, une fois au pouvoir, l’héritier politique aura à reproduire les comportements et les réflexes politiques par lesquels il a été façonné. Avec raison, il n’est pas une personne nouvelle (Tshiyembe Mwayila, 1990).

Par rapport à la caractérisation du paysage politique, le chef, qu’il soit chef de l’État, chef du parti de l’opposition ou chef de l’ethnie, traite toutes les affaires comme s’il s’agissait «de trucs personnels», de «propriétés privées» (Médard, J.-F., 1989). Il ne se considère pas comme un simple individu appelé à servir humblement la nation. Il se croit Prince, ou les gens de son entourage le fait croire qu'il est un Prince n'ayant aucun compte à rendre par rapport aux stratégies politiques qu’il adopte.

Aux commandes de l’État, l’héritier politique agit en chef suprême. Il se considère au-dessus de la Constitution. Quand cette dernière l'empêche de faire ce qu'il veut, il cherche tous les arguments pour la faire amender grâce à l'aide d'un parlement «j'approuve». C'est cette logique qui explique pourquoi Ali bongo a modifié la Constitution sans réel débat.

Lorsque le chef patrimonial n’est qu’un simple chef du parti, la charte constitutive du parti fait de lui un chef inamovible. Il ne respecte les instances et les procédures du parti que pour mieux asseoir son pouvoir.

À cause de son infaillibilité, son autorité n’est jamais contestée et encore moins les stratégies politiques qu’il adopte. Il fonctionne avec un groupe restreint, dont les plus proches sont des membres de sa famille, de son clan ou de sa loge. Selon l’analyse que Médard (1989) fait des écrits de Weber, le chef patrimonial regroupe, dans son fonctionnement des pratiques comme le clanisme, le népotisme, le tribalisme, la corruption, la gabegie, etc.

Toutes ces pratiques sont le lot de confusions qui empêchent les leaders politiques gabonais à avoir une maturité profonde pour l’intérêt supérieur de la nation (Mbiamany-N’tchoreret, J. 1997). Ils n’abordent la chose politique qu’avec une vision partielle à court terme. Plongés dans les logiques de l’ethnicisme, au lieu de travailler pour implanter les structures nécessaires au changement politique, ils s'attardent à critiquer les politiques du gouvernement sans réellement constituer une alternative crédible, puisque nullement habité par une vision profonde du changement politique qu’il vente.

Sa contestation politique s’apparente à une lutte d’influence par rapport au parti au pouvoir pour conquérir l’assentiment de l’ensemble des membres qui s’identifie à son ethnie ou à sa région. De la même façon, le parti au pouvoir au lieu de conduire le pays dans une véritable politique consensuelle pour le faire avancer, s’adonne au jeu du positionnement ethnique en vue de contrecarrer son ou ses adversaires dans l’opposition. Le peuple, dans tout cela, plongé dans le socio-affectif politique, attend de courir après chaque conseil de ministre, acheter le journal officiel pour voir lequel, des membres de leur ethnie, a été nommé aux fonctions de l’État.

En définitive, les Gabonais sont prisonniers du système politique hérité d’Omar Bongo.

En vérité comme on peut le voir, l’enjeu politique n’est pas la formulation des politiques de développement et la mise en place du fonctionnement harmonieux des institutions pour faire avancer le pays. Il s’agit plutôt d’un côté de s’accaparer le pouvoir, de le confisquer et de faire jouer les alliances ethniques ou régionales par des nominations stratégiques afin de conquérir les populations par le jeu du clientélisme ethnique.

De l’autre côté, de prendre appui sur sa région ou son ethnie et faire valoir sa mise à l’écart du jeu pouvoir comme étant celle de sa composante ethnique. Pour cela, puisque le comportement socio-affectif et sociopolitique institue l’individu à l’État par rapport au leader politique auquel il s’identifie et de la représentation politique que ce leader en fait de sa condition, lorsque le leader politique manifeste son mécontentement ou considère que le pouvoir lui a été volé, les individus de la communauté dont il fait partie se considèrent également avoir été volé.

Par conséquent, le comportement qu’affiche le leader politique se déteint dans sa communauté ethnique. Les oppositions politiques entre les leaders sur la scène nationale deviennent ainsi des oppositions entre ethniques, entre régions du pays. Ces oppositions cristallisent le débat politique et jette le soupçon et la suspicion. Tout changement politique d’un individu ou toute critique de son camp est vue comme une trahison politique. De peur de se voir affubler les stigmas de traite, chacun se préserve de critiquer, de dire ce qui ne va pas. C’est dans cette loi de l’omerta, que les Gabonais s’observent. Le silence est vertu. Le pays est figé. Les uns attendant le faux pas des autres. Entre-temps, la misère fait son chemin et le pays sombre dans la pauvreté. C’est là une gouvernance politique stérile.

De cette gouvernance politique stérile comment s’en sortir?

Il faut la mise en place d’une constituante. Elle ne se fera pas en l’absence d’une pression politique des uns et des autres. La constituante aura le pouvoir de modifier la Constitution pour instituer un État de droit seul mécanisme de changer le rapport qu’a le citoyen avec l’organisation et le fonctionnement politique de l’État.

Car il faut reconnaître que le désordre politique, la mal gouvernance, provient de l’ethnicisme comme mode d’organisation politique et du fonctionnement de l’État. Les constituants élaboraient cette charte dans l'intention d'offrir un cadre normatif pouvant aider à faire la politique à partir de nouveaux réflexes, de nouvelles mentalités et de nouvelles pratiques par rapport à ceux qui sévissent. La réalisation d'élections libres, honnêtes et indépendantes doit être l'une des obsessions desdits constituants, et c'est pour cette raison qu’il faut prendre la précaution de penser à la création d’une entité électorale indépendante et autonome du pouvoir exécutif et que les critères de désignation de cette entité se fassent de manière consensuelle sous l’arbitrage d’un comité international.

Il ne faut pas se leurrer, le pouvoir en place, plongé dans le paysage politique patrimonial et faisant jouer les réseaux ethniques et régionaux, ne prendra pas le risque de convoquer une constituante. Il n’a pas d’intérêt à le faire. Il faut donc aux forces du changement d’user de pression pour installer un climat politique qui contraigne tous les acteurs politiques à entrer dans le débat du changement nécessairement souhaitable.
Joël Mbiamany-N’tchoreret.

La seule solution de changement politique du Gabon: l'insurrection pacifique.

Les puissances qui exploitent les matières premières de notre pays et des compatriotes égoïstes ont décidé de nous maintenir dans l’esclavage. Les oppositions politiques classiques de notre pays, incapables d’actions politiques d’envergure, ont décidé de nous maintenir dans le statu quo politique. Elles ont notamment brillé par leur absence de prise de parole authentique et du refus de s’opposer avec véhémence à la dernière réforme de la constitution. Laquelle réforme enferme le pays davantage dans l’obscurantisme politique. Il apparaît clairement qu’il y a un glissement insidieux vers un régime dictatorial pour assoir le pouvoir autocratique de l'enervent Ben Ali du Gabon. Avec le décès d’Omar Bongo, nous avions cru un moment qu'il valait la peine de canaliser nos énergies, nos impatiences dans une lutte politique avec les instruments démocratiques. Le résultat de ce processus a révélé l’impossibilité du fonctionnement démocratique des institutions qui nous gouvernent. Le holdup électoral qui en a résulté montre l’impossibilité de changement politique par la voie des urnes. Que reste-t-il à un peuple qui à soif de changement s’il ne peut le faire par les urnes? Nombre de Gabonais ont compris qu’il y a plus d’autres solutions que l’insurrection nationale pacifique. Nous devons travailler pour cette perspective et rien d’autre. Voilà!

L’absurde ethniciste

L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel patriotique pour une position qui conduira à faire muter notre pays pour le mieux et cette dénonciation à notre texte pour des raisons purement ethnicistes. Mon Dieu fais qu’à un moment donné, dans la journée, nous soyons guéris de notre invalidité.

L'appel patriotique à reconnaître l’importance actuelle de Pierre Mamboundou dans l’opposition et l'absence de compréhension des véritables enjeux politiques du moment, de certains de mes compatriotes, où il se trouve des gens pour voir dans notre opposition, à la présence de pierre Mamboundou au pouvoir, comme d’une prise de position pour une ethnie contre une autre est une absurdité! Pourquoi souffir d’autant de profondeur de la bêtise humaine. L'homme vivant dans un monde dont il ne comprend pas le sens ignore tout, jusqu'à sa raison d'être, c’est quoi être citoyens mes aïeux. Pour cela, il n’est homme que de la forme du corps qui donne silhouette à son être. L'appel patriotique envers Pierre Mamboundou n'est que la quête d'une cohésion politique nationale pour délivrer le pays du mal dans lequel il ne cesse de cheminer. Je ne suis pas Fang, ni Punu… J’aimerai bien être à la fois l’UN et l’autre, et même autre chose…

Seigneur, je sais que L'homme absurde n'accepte pas la loi de la raison et s’évertue dans l’ignorance pour se dire dans la raison. Mais ce n’est de la raison dont il fait preuve. Il est dans la déraison, l’ethninisme. Il veut se maintenir dans l'absurde, car elle génère le cadre à travers lequel il croit exister, ses repères sociobiologiques. Ne sommes-nous pas en République? Le plafond sur nos têtes n’est pas la voûte d’une caverne. Sortez de votre enfermement préhistorique. La République a besoin d’une conscience citoyenne et non ethnique!

De l’esprit tordu de l’obscurantisme politique au Gabon

Si je n’avais écouté certains discours, vu de mes yeux des prises de positions contrecarrant les déclarations d’un désir d’idéal de liberté politique dans mon pays, je me serais cru dans un mauvais rêve. Même dans ma lucidité, je me pince pour m’assurer de mon état d’éveil. Non en effet, je ne rêve pas. Il y a parmi mes concitoyens des personnes douées de raison et de ces facultés que l’on acquiert que dans les bancs des bonnes académies pour dire qu’il faille accepter le fait politique accompli au Gabon depuis l’été 2009, puisque, disent-ils, il est porteur d’espoir pour exclure du champ de la misère chacune des filles et chacun des fils de la Nation. Mais comment font-elles, pour se voiler du vrai et se dévoiler dans le faux. Par quelle magie de l’obscurantisme se sont-elles, elles-mêmes, exclues de la vertu pour plonger dans l’apologie du mal politique, faire de la Nation un bien propre de certains et pour lequel ils décident de la destinée. Pourtant la Nation n’est pas ce que l’on consomme avidement dans l’espoir de ne voir rester que l’ossature incomestible!

Par l’égarement de notre esprit, troublé par l’inconscience de certains, nous décrivions le mal politique comme prenant racine dans la banalité des actions quotidiennes contraires à l’éthique et à la moralité. La généralisation des actions difformes envahissant le bon esprit y était posée telle que nourrissant l’inconscience pour y voir s’instituer dans l’esprit une forme d’ignorance du fait du mal. Nous ignorâmes à ce moment-là que cette inconscience qui prend place dans les bonnes âmes nait d’un obscurantisme politique qui plonge dans les ténèbres le bon sens. Faisant ériger l’avidité, cette maitresse des justifications de toutes les afflictions à l’égard de son prochain, de son pays. Nous constatons, dans l’observation des comportements de certains et leurs discours, que par la simple espérance de s’asseoir à cette table où est dépecée la Nation comme d’une antilope dans un monde de famine, le mal politique est voulu et même nourri.

Plusieurs en effet, des personnes de bonne éducation, trouvent de juste cause de défendre cette idée de l’émergence. Pourtant, il est d’une frivolité que d’annoncer pareille chose. Mais La horde de ces iconoclastes, les uns derrière les autres, tels ces guirlandes d’un chapelet du démon, brandissant l’étendard de leur obédience, agissant par le mouvement de la danse de leur ventre affamé, tel ce corbeau de Lafontaine, y voient bénéfice à ouvrir leur grand bec, chanter pour opposer la juste lutte de la liberté à une idée vague justificatrice de l’obscurantisme. Comme s’ils n’avaient de leurs yeux vu la misère galopante qui jonchent le quotidien des nôtres ; comme si, de la charpente de leurs jambes, ils n’avaient arpenté les sentiers de la douleur de nos compatriotes. Ils trouvent effectivement bon d’accepter et de défendre la confiscation de l’autorité politique de la cité et maintenir la multitude dans le caveau de la misère. Oh Dieu, quand il fut dit que nous fûmes créés à ton image, avait-on comparé la nature de ta bonté au reflet de l’image de ces personnes.


Ces mêmes charognards, alors que la Constitution du pays jetée aux orties en vue de fouler aux pieds l’essence de la Nation, disent y voir une action salvatrice, une offrande de la liberté politique et de la démocratie. Ah obscurantisme, quand tu étends le voile de ta cape, tu conduis merveilleusement ces incultes à prôner et à défendre la négation du savoir. Ils parviennent à refuser de reconnaître pour vraies des choses démontrées. Ils font de la restriction dans la diffusion de la connaissance, niant pour ce faire la véracité d'une chose, considérant qu'elle ne peut être diffusée que pour des raisons sottes. Ils sont les porteurs de ton ombre. Par leur dévouement égoïste et meurtrier, ils deviennent les patins de ta volonté. De là, ce n’est pas à Ben Ali qu’il faut trouver coupable de l’affliction du peuple, mais tous ces corbeaux, ces oiseaux de malheur dans leurs habits sombres par lequel ils obscurcissent la vérité et camouflent le chemin du bonheur. Ah Sentence, quand tu portais l’épée et la flamme de la justice pourquoi n’es-tu pas passé par chez moi ?



Joël Mbiamany-N’tchoreret