dimanche 30 janvier 2011

M. Bruno Ben Moubamba, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coppération en mission au sommet de l'Union Africaine

Sommet 2011 de l’Union Africaine à Addis-Abeba ! L’actuel Sommet 2011 de l’Union Africaine à Addis-Abeba, devraitconnaitre un niveau d’intensité important d’ici sa clôture le 31janvier. Cette rencontre intervient dans un contexte extraordinaire.Le problème ivoirien est, à n’en pas douter, au centre despréoccupations des dirigeants du Continent Africain. Les événements en Tunisie et ceux en court en Égypte démontrent que l’Afrique est entrain de changer à grande vitesse.

Les questions de paix et desécurité, ont été d’ailleurs largement abordées depuis quelques joursau siège de la Commission Africaine par les Chefs d’États et deGouvernement déjà présents dans la capitale éthiopienne.

1. Un lourd climat

Le climat est plutôt lourd d’une manière générale car il n’estprobablement pas aisé de rassembler ceux qui gouvernent l’Afrique, lespartenaires de l’Union Africaine et les autres invités alors même quedes risques d’attentats sont évalués avec beaucoup de sérieux. Le climat est lourd également pour le personnel gabonais de laCommission de l’UA, car il est évident que ma présence à Addis-Abeba aquelque peu gêné les uns et les autres. Certes, ce sont desfonctionnaires de l’Institution internationale « Union Africaine (UA)», mais il est aisé d’imaginer, que la plupart n’ont pas perdu de vue les réalités gabonaises. Lors d’un entretien avec un Ministre du Gouvernement sénégalais, j’aiappris au passage, qu’il existe à Addis-Abeba près de 25 Gouvernementsen exil. Il serait fortuit d’en vouloir à des compatriotes Gabonais qui ont visiblement du mal à appréhender de loin une « crise » au Gabon qui ne dit pas son nom depuis plus d’un an. J’ai été marqué par la journée « providentielle » du 28 janvier que j’ai pu passer à l’intérieur des locaux de la Commission Africaine. J’y ai surtout discuté de façon informelle, du problème gabonais et à bâton rompu avec les journalistes du monde entier qui se retrouvent en général au Media Center. J’ai répondu à quelques interviews et retrouvé de vieilles connaissances journalistiques. J’ai aussi informé les services du protocole et de la communication de l’Union Africainede ce qui se passe au Gabon. Bien évidement faire le choix d’un «changement politique » au Gabon est comme une « croix » qu’on doit porter par devers soi !

2. Consigné à l’Hôtel de France d’Addis-Abeba,

J’ai choisi de protester en restant devant le bâtiment de la Commissionde l’Union Africaine quand le Bureau de la Présidence de la Commission Africaine s’est sentie comme obligé de m’empêcher l’essentiel des accès à cette rencontre internationale. Ma venue, a commencé à troubler quelque peu au niveau du Protocole d’autant plus que je me suis exprimé clairement sur la nécessité d’inscrire la « question gabonaise » à l’ordre du jour du Sommet des dirigeants Africains prévue spécifiquement dimanche 30 janvier et ce de manière exceptionnelle. Apercevant le « Ministre » des Affaires Étrangères et de la coopération de l’Émergence à la Gabonaise, J’ai aussitôt demandéà la directrice de la communication de la Commission Africaine à pouvoir m’exprimer sur mon pays le Gabon à l’occasion d’une Conférencede Presse. Or, le système de l’Union Africaine étant très centralisé,un tel événement demande l’aval du Président de la Commission. La réponse des directions du Protocole, de la Communication et du Bureaudu Président a été on ne peut plus claire : Les services de l’Armée Éthiopienne qui assurent la sécurité de l’Union Africaine àAddis-Abeba m’ont informé qu’il y avait de la colère et de l’inquiétude contre ma présence pacifique devant la Commission Africaine. J’ai aussitôt compris que j’étais jusqu’à la fin du Sommet de l’UA, en quelque sorte « consigné » (par l’Armée Éthiopienne) à l’Hôtel de France (décidément !) où j’avais pris mes quartiers auparavant, en arrivant à Addis-Abeba. Mais j’ai choisi de poursuivre ma « Mission » en dépit des difficultés. J’ai pu échanger indirectement avec le Président de la Commission trop chargé pour me recevoir, à travers un intermédiaire du Congo Brazzaville qui voit le Président de la Commission chaque fois qu’il le souhaite. Mais pas moi malheureusement ! Je continue de converser avec les journalistes du monde entier présent tout en multipliant un certain nombre de contacts. Certes le Gabon connaît des jours quelque peu sombres mais j’ai bon espoir qu’après la nuit, les Gabonais verront le jour et que l’Union Nationale notre parti « interdit » représente l’espoir d’une réconciliation de la société gabonaise avec elle –même.

Bruno Ben MOUBAMBA

bruno@moubamba.com

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