samedi 23 avril 2011

Réponse aux amis de l’Union Nationale sur leurs critiques à propos de mes écrits


Chers amis, mes chers frères

Que d’éloquence, vous faites dans vos critiques! J’apprécie la sincérité de vos propos constructifs sur mes écris et vous remercie de me permettre une réflexion supplémentaire sur la pensée exprimée sur mon derniers texte en discussion et sans doute de gagner là l’occasion de mieux préciser ce qui a été peut être maladroitement énoncée, puisque mal saisie. Il est vrai que mon propos est une critique à l’égard d’une certaine position de certains leaders de l’Union Nationale. Mais ce n’est pas que cela. Le malheur de l’Union nationale c’est d’avoir des individus qui font dans le fanatisme politique comme au PDG et que toute critique, même de bon aloi, est mal vécue.

Pourtant, une critique peut être positive ou négative. L’important n’est pas la critique, mais l’enseignement qu’on peut en tirer. Il faut croire que certains se refusent à tout enseignement et s’enferment dans des placards, la tête en étau entre leurs paumes, pour éviter d’entendre tout débat sur l’action du parti. La science de la chose leur étant infuse. Ce qu’ils pensent est ce qui est : c’est le règne de la pensée unique, l’Église chrétienne à l’aurore de son histoire. Nous savons ce qu’il en a été de ceux qui ont osé poser la question qu’il ne fallait pas. Les regrets sont formulés aujourd’hui mais encore tout mal avait été fait. Que de douleurs vécus par les gens de l’époque.

Si l’on en vient à faire une critique dans la place publique c’est peut-être parce qu’il n’y a pas place de la faire de l’intérieur : manque d'écoute, de structures de débat et de voies de communication appropriées.

Pourquoi critiquer les leaders de l’union nationale et pas les autres. Simplement parce dans le débat qui doit se faire et le débat à venir sur l’avenir politique de notre pays, ils sont ceux qui comptent. Entendons par là, que les gens du pouvoir agiront toujours et tous comme des moutons, avançant tête baissée, sans regarder où ils vont, tout en confiance comme ils aiment se le faire et se laisser dire. Ils sont condamnés à agir comme cela. L’Union du Peuple Gabonais est dans les cendres cherchant à trouver quelques charbons pour allumer la vie de leur parti. Mais il n’y a plus que de la cendre. Tout comme le parti du Père Mba, il ne faut pas compter qu’il renaisse de ces cendres là. On ne pactise pas avec le diable et espérer garder sa vertu populaire. Les autres groupuscules de parti sont avec ce qu’ils appellent la «majorité républicaine». Il y a quelques petits partis politiques dans l’opposition radicale qui ont un discours vrai et qui méritent notre respect et notre admiration. Encore que n’ayant pas la portée de l’Union nationale, ils ne sont que l’écho de leur propre voix.

L’Union Nationale regorge ce qu’il y a de mieux en ce moment au pays, selon la diversité des individus qui la compose, de l’expérience de leurs formations et de leurs expériences professionnelles. Il y a dans ce groupe des individus capables d’amorcer au Gabon un tournant décisif de notre histoire, une révolution, si le moindrement ils font don de leur de soi en s’exposant dans des débats internes pour rechercher chez l’autre l’apport du mieux, s’ils acceptaient d’être critiques de leurs propres actions (individuellement et collectivement) et que de ces critiques et de ce don de soi, ils arrivent en consensus sur ce qu’il y a lieu de faire, sans au préalable préjuger de l’analyse de chacun et jeter aux orties le point de vues de ceux qui n’appartiennent pas à un certain cercle d'un certain clan.

Lorsque dans l’Ogooué on se déplace en pirogue et que la pagaie n’est pas attachée à la pirogue, le piroguier rame de chaque côte de son navire. La raison en est qu’en ramant que d’un seul côté, le navire prend la direction non voulue et accoste au mauvais débarcadère. Pour l’avenir de notre pays, l’Union Nationale ne peut se permettre un tel accostage. L’Union Nationale doit faire l’union nationale de la diversité des points de vue pour que de chacun de ses flancs viennent les voix de sa propulsion.

Au lendemain de la fondation de l’Union nationale, le parti au pouvoir a pris peur. Il faut dire qu’au départ, cette Union nationale apparaissait improbable. Il y avait trop d’égos surdimensionnés disait-on. Pourtant, la détermination des uns a eu raison du scepticisme des autres. Là où l’Union nationale fait moins peur aujourd’hui, c’est dans l’espèce de surplace qu’elle semble opérer par des choix non débattus. Elle est toujours en arrière d’un coup au regard des événements. Il y a certes un travail de fond qui se fait sur le terrain en ce moment avec les rencontres citoyennes. Je salue cette initiative. Ce travail peut faire tâche d’huile et même ébranler le pouvoir si le moindrement il était élargi et vulgarisé d’avantage. Si tous les unionistes mettaient la main à la patte, il y aura formation d’une déferlante. J’en suis certain. Mais il manque au parti des structures de base pour répondre à ses besoins d’expansion, simplement parce que les énergies qui comptent sont mises ailleurs, là où il ne faut pas… suivez mon regard. Les rencontres citoyennes est une grande initiative. Il faut tabler là-dessus.

Pour le reste, ce qui est regrettable c’est que les gens se focalisent sur la critique sans en examiner le bienfondé. Pour eux, critique rime avec affaiblissement du parti, intelligence avec l’adversaire politique, trahison. On se croirait à la belle époque des partis communistes d’Europe. On a là une conduite de l’idiot du village. Comme le dit si bien André Mba Aubame, je montre la lune, d’aucuns s’attardent à regarder le doigt. Ils en viennent à dire que mon doigt est gros. Ainsi me dit-on, c’est pas le moment de critiquer, c’est pas le moment de dire certaines choses, oui vous avez raison mais vous l’avez mal dit, etc.,. En somme, avançons comme cela et plus tard on aura le temps de redresser disent certaines de me critiques. Sauf que nous aurions atteint la rive. C’est au départ de la pirogue qu’il faut viser la cible. Je ne suis pas contre l’Union nationale, je suis avec elle plus que ceux-là qui font dans les courbettes de palais du prince. Seulement, je pense que le parti doit adopter une démarche de prise du pouvoir et non de son partage.

Joël Mbiamany-N’tchoreret

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire