mardi 14 août 2012

La Convention de la diaspora gabonaise sera aux assises de la Conférence nationale souveraine.

La diaspora gabonaise est une communauté des Gabonais dispersés à travers différents pays. Ce sont des personnes qui ont essentiellement pour cadre d’existence et de vie à l’extérieur du Gabon. L’expatriation volontaire de ces Gabonais a pour source les répressions politiques, les effets des pratiques de mauvaise gouvernance, l’absence de liberté politique, le non-respect des droits de la personne et l’absence de conditions de vie et d’existence saines.

Malgré l’éloignement de leur pays d’origine et l’enracinement socioprofessionnel dans leur pays d’accueil, les Gabonais de la diaspora manifestent une forte conscience patriotique. Par celle-ci, ils revendiquent l’identité nationale de leur pays d’origine et la conscience ethnique de leurs parents, leurs ancêtres.

Pour servir les buts de cette revendication et notamment de l’attachement à leur terre natale, ils se constituent en association et en organisations sociales et communautaires. Dans ces organisations, les Gabonais de la diaspora entendent garder intactes les liens sociaux d’une origine sociologique commune et visent à s’en servir comme levier pour l’institution de leur vie et de leur existence. Le besoin de se reconnaitre et de se faire reconnaître Gabonais les entraîne à maintenir le lien avec leur pays de naissance et à y aspirer jouer un rôle économique, politique ou socioculturel.

En effet, justement, plusieurs Gabonais sont dans un sentiment d’un retour possible dans le pays natal ou restés ancrés dans le souvenir de leur famille élargie d’origine. Par la préoccupation qu’ils ont de cette famille, de la préservation des souvenirs qui fondent leur existence, ils sont dans le sentiment de la nécessite de faire quelque chose pour cette terre, cette famille qui les a vu naître. L’urgence de la situation sociopolitique et le besoin de résoudre les problèmes des conditions des précarités vécues par les Gabonais sont ainsi une cause d’engagement pour leur pays d’origine.

En cela, la constitution de la Convention de la diaspora gabonaise est, entre autres, une manifestation de la citoyenneté gabonaise pour la quête d’un meilleur avenir politique, la promotion des droits humains et des devoirs civiques qui en sont au fondement de toute citoyenneté.

Il est bien vrai que la citoyenneté, ses droits et ses devoirs s’exercent habituellement à l’intérieur des frontières de l'État-nation. Pourtant, les mouvements de migration moderne entamés à la fin des années quarante et la participation à des organisations transnationales montrent des formes de citoyennetés qui s’exercent à l’extérieur de l’État national avec une recherche d’incidence à l’intérieur de cet État.

La citoyenneté est issue d'importantes évolutions facilement identifiables. Élaborée au 17e siècle, caractéristique de l’évolution des États-nations capitalistes de l'Occident, elle est devenue avec la mondialisation un concept d’expression politique qui ne s’exprime plus dans un cadre territorial. Comme l’idée même d’État-nation évolue dans le cadre de cette intégration mondiale des communautés, la citoyenneté est dans une évolution mutante. Elle s’exprime partout et entraîner à s’engager à la lutte au-delà du cadre des douleurs dont on recherche la solution. C’est pour cela que de plus en plus, les droits citoyens sont revendiqués à l’extérieur du territoire national.

Assurément, si le capitalisme a transformé l'économie, les combats pour des droits politiques ont transformé les institutions étatiques. Subséquemment, même si les racines philosophiques du droit de cité plongent dans l'Athènes antique, le concept actuel de citoyenneté, né au Siècle des lumières, a pris la forme d'une politique de la souveraineté de l'individu.

Devenu citoyen du monde, il exprime et revendique sa citoyenneté la où il vit. En ce sens, même si plusieurs Gabonais possèdent diverses citoyennetés, ils sont fondamentalement attachés à celle de leur terre d’origine, le Gabon. C’est dans cette terre que se trouvent les parfums et les couleurs de leur institution comme individu. Tel ce saumon, ils sont ainsi de façon ponctuelle ou récurrente appelés à remonter le cours d’eau et le cours du temps pour aller se reproduire et sans doute trouver le chemin de leurs ancêtres où ils iront conter et faire le compte de leur passage sur terre de leur développement. C’est dans cet esprit que s’explique la volonté des membres de la Convention de la diaspora de prendre part au débat de la Conférence nationale souveraine au Gabon.

Le Gabon gagnera à considérer et à intégrer sa diaspora dans le débat sur l’avenir institutionnel du pays. Cette diaspora qui est constituée des membres occupant des fonctions et disposant d’une histoire socioprofessionnelle a une compétence et une expertise essentielle à l’essor du Gabon. La participation de la diaspora à la Conférence nationale souveraine vise non seulement à apporter une expertise, mais aussi, et surtout à participer au renouvellement de la classe politique dans la mesure où des reproches sont faits à la classe politique actuelle. Ce nouvellement n’implique pas le remplacement total des personnes politiques en place, mais une complémentarité pour au changement que souhaite l’ensemble des citoyens.

Les membres de la Convention de la diaspora entendent par conséquent participer aussi bien en aval qu’en amont du processus et du déroulement de la tenue de la Conférence nationale. En ce moment ils travaillent à faire de la Conférence nationale une réalité plutôt qu’un souhait ou un rêve. La Convention de la diaspora enverra plusieurs compatriotes à travailler pour la tenue et la réalisation des travaux de la Conférence nationale. Ces compatriotes seront autonomes financièrement et logistiquement. Ils afficheront une neutralité par rapport à la classe politique. Ils agiront néanmoins dans un esprit de collaboration et d’ouverture d’esprit entendu de tous.

Le débat national à venir concerne tous les Gabonais où qu’ils vivent. Personne ne devra être laissé en marge. Nous veillerons à cela.

Le Secrétaire exécutif CDG
Joel Mbiamany-Ntchoreret

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