samedi 23 juin 2012

Communiqué contre la rencontre prématurée Ali Bongo Ondimba / François Hollande à Paris début juillet 2012

Comme ancien candidat de la présidentielle gabonaise de 2009, je veux dénoncer ici et maintenant, la venue prochaine de M. Ali Bongo Ondimba (Président du Gabon) qui doit rencontrer le président français, M. François Hollande, la première semaine de juillet à Paris. Il est clair que cette rencontre prématurée n’est possible que parce que les réseaux corréziens de droite l’ont voulu ; et parce que des hommes d’affaires véreux et connus l’ont facilité. Il apparaît désormais que la Françafrique de gauche façon « papamadit » devient une possibilité préoccupante. Dans un pays comme le Gabon ou l’extrême droite française est largement représentée, il est évident que les pressions sur le nouveau Président français sont intenses. La France a d’importants intérêts économiques au Gabon et tout le monde s’accorde théoriquement sur le fait qu’il faille normaliser une relation historiquement marquée par les déviances de la Françafrique. Mais nous sommes sans illusions : Ali Bongo Omdimba exploitera la rencontre comme un adoubement du nouveau pouvoir français et François Hollande cherchera à rassurer les intérêts privés du Gabon qui sont contre l’enrichissement des Gabonais.

Le Gabon, 5,7 % de croissance du fait des ses ressources naturelles, a une des populations les plus pauvres du monde dans les faits. Il faut sortir notre pays et l’Afrique francophone de l’économie PMU et stopper maintenant la dégradation de notre vie publique pour refonder les repères. Le Gabon doit rompre avec la cupidité destructrice qui règne depuis plus de cinquante ans pour que chacun se réapproprie son pays. Les peuples du Gabon et africains doivent créer une alliance suffisamment forte pour briser le garrot de l’oligarchie : par-delà un monde transafricain qui détruit lui-même sa substance, il n’est pas d’autre choix qu’une nouvelle alliance pour mettre en pièces l’empire de la Françafrique. C’est pourquoi je retournerai au Gabon dans quelques jours car quelqu’un doit tirer la sonnette d’alarme et s’opposer aux oligarques de la majorité présidentielle et de la pseudo opposition.

La France doit retrouver une dimension morale universelle pour jouer un rôle de catalyseur du progrès des peuples au lieu de faire du sarkozysme sans Nicolas Sarkozy. Si François Hollande oublie qui l’a fait roi, du SOFITEL de New York aux drapeaux africains du 6 mai, il ne ferra qu’un mandat comme le Président Sarkozy. Au vu de ce qui se passe partout en Afrique francophone (Gabon, Togo, Mali …), nous les Africains courrons le risque de rester les pions d’une relation de faux monnayeurs vouée à la destruction. Les conditions d’une disparition de l’Afrique subsaharienne sont en train d’être réunies à partir du Mali et du Congo Démocratique en passant par le Gabon car l’EurAfrique semble incapable de définir un nouveau partenariat crédible. Voici venus les temps des Africaines et des Africains ayant du caractère et qui refusent les petits arrangements de couloirs ou de partage du pouvoir. Nous ferons l’Histoire malgré les tempêtes à venir, pourvu que nous regardions la réalité en face.

Bruno Ben MOUBAMBA

bruno@moubamba.com

+33 (0) 6 88 12 88 21

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire