vendredi 25 janvier 2013

Construire une opposition politique nationale démocratique pour bâtir la démocratie au Gabon.

L’opposition politique au Gabon, sortie anémiée des crises électorales successives, dont le coup d’État électoral de 2009, est aujourd’hui dans un état lamentable.

La dissolution de l’Union Nationale, le décès de Pierre Mamboundou Mamboundou et la mésentente entre ces héritiers politiques de même que l’échec d’une véritable Union des Forces de l’Alternance montrent le délitement d’une opposition de plus en plus désarticulé.

Faut-il le rappeler, l’opposition politique constitue un contre-pouvoir. Lorsqu’elle est harmonieusement constituée, elle permet d’éviter que ceux qui sont au pouvoir aient la tentation de mener une politique portant atteinte au patrimoine socio-économique et aux droits et libertés des citoyens.

En persistant d’exister à travers des petits groupes politiques dispersés non démocratiques, l’opposition politique actuelle ne peut offrir au peuple une réelle structure d’alternance politique ou même l’entraîner dans une mobilisation afin de faire valoir ses droits démocratiques.

Comme Schapiro l’a écrit, il est trop évident d’affirmer que le processus de bon gouvernement d’un pays ne doit être observé qu’à la lumière de ce qu’ambitionnent et réalisent les détenteurs du pouvoir. Il importe dans l’évaluation des facteurs contributifs au développement d’un pays ou d’une nation d’également observer ceux qui s’opposent aux ambitions du gouvernement, ou ceux dont les intérêts et les résistances doivent être conciliés avant que les détenteurs du pouvoir agissent conformément aux intérêts de la collectivité.

Or, le drame de l’opposition politique au Gabon, dont on ne cesse pourtant de vanter la richesse de la sagesse des différents chefs des partis, se résume en effet dans ce constat désolant que le nombre incalculable de partis politique sont des espèces d’îlots ethniques ou claniques qui ne peuvent par leurs seules actions constituer une force véritable pour s’opposer effectivement au parti au pouvoir et veiller à faire obstacle à une gouvernance lamentable.

En effet, la reconnaissance du droit de critiquer et de contester publiquement les mesures et politiques adoptées par le gouvernement est un des piliers fondamentaux des régimes démocratiques, l’un des droits que Dahl a définis comme le premier axe constituant d’un État responsable.

Par conséquent, il n’est guère dans l’intérêt de notre pays que l’on se retrouve avec des formations politiques disparaitra et qui n’ont pour seul lien de convergence que la colère nourrie contre ceux qui détiennent le pouvoir.

La première chose qu’il convient de faire avant de dénoncer le parti au pouvoir, qu’il soit légitime ou pas, qu’il gouverne mal ou pas, est de construire un opposition politique crédible visant à présenter aux populations un projet de société à partir duquel sera examiné les actions du gouvernement actuel, sa légitimité ou son illégitimité.

Pour cela, j’invite mes compatriotes, qui souhaitent voir se forger un cadre de discussion politique constructif, à participer activement à la reconstruction de l’opposition politique au Gabon. Très prochainement, selon le résultat du sondage envoyé à quelques leaders politiques et à quelques universitaires de même que des réactions recueillies dans les réseaux sociaux, un plan d’action stratégique sera proposé d’ici peu. Je nous invite à la réflexion.

Faisons des propositions concrètes publiques et engageons-nous dans le débat pour l'avenir politique de notre pays.

JMN

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