lundi 16 juin 2014

Causes et conséquences du téléchargement illégal de la musique

Il ne se passe pas une journée, sans que l’on entende parler du téléchargement illégal de la musique sur Internet, notamment des causes et des conséquences engendrées par ces téléchargements.
Au Canada, on estime à environ deux millions de fichiers musicaux qui sont téléchargés chaque année. Ce téléchargement est effectué de manière légale ou illégale. Le téléchargement légal  fait référence aux enregistrements dans  des sites proposant de la musique libre d’accès avec l’accord des auteurs des œuvres musicales en échange du versement de leurs droits d’auteur. Le téléchargement illégal consiste aux enregistrements des œuvres musicales qui sont soumises aux droits d'auteur sans l'accord des ayants droit. Ce téléchargement nuit à la prospérité de l’industrie de la musique. On se demande ce qui favorise le téléchargement illégal de la musique et en quoi ce  téléchargement est nuisible. Le but de ce texte est d’expliquer l’impact négatif du téléchargement illégal de la musique.
Le téléchargement de musique est le transfert d'une œuvre musicale d'un ordinateur à un autre à travers un réseau informatique. Ce transfert est accessible via Internet vers l'ordinateur d'un particulier. De plus en plus de personnes préfèrent ce mode d’acquisition de la musique parce qu’il ne nécessite pas une logistique importante.   En effet, le contexte de la consommation de la musique change dès que celle-ci est séparée du support matériel de sa production. Par le passé, la musique était uniquement présentée sur une bande magnétique, un disque vinyle ou un disque compact. Ce support maintenait un lien entre l’auteur et l’œuvre musicale.
 
Les progrès technologiques réalisés sur l’enregistrement, sur Internet et la mise au point de formats numériques, compressés tels que le format MP3, ont favorisé la séparation de l’œuvre musicale de son auteur. Par conséquent, la consommation de musique n’est plus liée à l’usage du support matériel de sa production. La séparation de l’œuvre et du support matériel a réduit le contrôle que l’auteur peut exercer sur l’usage de son bien.
De fait, les gains sur la production des œuvres musicales reposent fortement sur le respect des droits d’auteur. Mais si un individu peut faire respecter ses droits sur un bien matériel, cela est plus difficile pour un bien immatériel.  Contrairement à un bien concret, le créateur d’une œuvre peut difficilement empêcher le public d’accéder à son bien sans débourser un droit d’auteur.  Les auteurs des œuvres musicales  ne peuvent exercer un contrôle sur les téléchargements que les individus réalisent avec des outils technologiques personnels dans des lieux privés.
Plusieurs consommateurs justifient les téléchargements gratuits de la musique de plusieurs façons. Les biens immatériels nécessitent des coûts comme tous les autres biens matériels. Mais à la différence de la plupart des biens matériels, la musique présente certaines caractéristiques d’un bien collectif qu’on peut consommer ou apprécier sans que sa valeur monétaire ne diminue à cause du nombre d’utilisateurs. La production musicale entraîne certes d’importants coûts. Ces coûts sont fixes et peuvent donc conduire à la réduction du coût d’accès à la musique. 
Or, on  constate que les coûts par personne sont beaucoup trop élevés par rapport à ce que cela devrait en représenter pour l’ensemble des consommateurs.  Lorsqu’une personne a vendu quelques exemplaires de son œuvre, on considère qu’elle a réalisé des profits par rapport aux coûts de production. Pourtant, les prix des albums de musique n’ont jamais été aussi élevés.  Et ce d’autant plus que plusieurs consommateurs  considèrent, peut-être avec raison, que les albums musicaux sont de moins en moins intéressants.
En fait, qui n’a pas déjà acheté un disque pour finalement n’aimer qu’une ou deux chansons? C’est pourquoi, lassés de se faire avoir, certains clients en sont venus à ne plus vouloir acheter des disques et  trouver d’autres solutions pour satisfaire leurs besoins musicaux.
Une de ces solutions est le téléchargement à partir de logiciels poste-à-poste, comme Kazaa et LimeWire qui permettent à n’importe qui d’envoyer et de recevoir des fichiers multimédias. Grâce à cette technologie, l’amateur de musique peut trouver la pièce musicale qu’il cherche et la télécharger gratuitement dans son ordinateur. Cela crée donc un problème pour les grandes maisons de disques : comme on n’achète plus leurs produits, leurs profits diminuent. Par exemple, en 2005, des spécialistes ont estimé à 23 millions de dollars les pertes subies dans l’industrie de la musique canadienne.
Lorsque l’industrie de la musique fait moins de profits, tout le monde y perd. Moins d’artistes peuvent lancer des albums et certains doivent même abandonner leurs rêves. Les artistes ont toujours eu de la difficulté à percer dans l’industrie de la musique, mais aujourd’hui, c’est plus difficile que jamais. Lorsque les maisons de disques ne peuvent plus produire d’albums, elles doivent licencier du personnel, comme le confirme Simon Cleary de la compagnie Soniax : «L’année passée, 215 emplois ont été abolis chez Soniax en raison de la baisse de profits causée par le téléchargement
En somme, rappelons que le but de ce texte était d’expliquer ce qui favorise le téléchargement illégal de la musique et les conséquences de ce téléchargement.  On constate que les progrès technologiques ont conduit à l’immatérialité des œuvres musicales. Celle-ci favorise la disparition du contrôle direct que l’auteur peut exercer sur son œuvre musicale. Il ne peut maintenant recueillir des gains sur ses œuvres que par le respect par le consommateur de ses droits d’auteur. Or le coût exorbitant des œuvres musicales et la qualité de ces œuvres poussent les consommateurs à une consommation qui ignore de plus en plus les droits d’auteurs. Cette ignorance des droits d’auteur par  le téléchargement illégal nous affecte tous. Il cause des pertes d’emplois et diminue le choix de musique disponible sur le marché. Si les gens connaissaient mieux les conséquences de cet acte, il y aurait sûrement moins de téléchargement illégal. Après tout, tout le monde aime la musique et personne ne veut qu’elle disparaisse.
Joël Mbiamany-N’tchoreret

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