samedi 11 mai 2013

Marcher pour les crimes rituels : la propagande qui fait outrage…

Les nombreux meurtres au Gabon qu’on qualifie de crimes rituels  constituent, à lire les images et les souffrances  qui traumatisent l’esprit, l’horreur absolue.

En l’absence de mesures politiques et judiciaires observables et mesurables pour endiguer le phénomène, les citoyens ont sollicité une marche en vue de protester contre l’inertie voir, la quasi-complicité de l’État au regard l’impunité qui semble favoriser la recrudescence de ces actes ignominieux.

Considéré depuis longtemps d’incompétent face à la souffrance des citoyens et pour  ne pas être montré du doigt devant la communauté nationale et internationale, l’État, a, à travers la femme de son chef,  pris sur lui de parrainer la marche. 

Comme dans ces royaumes des princes inaptes,  des citoyens ont arboré des pancartes et des banderoles pour faire parler l’action politique et judiciaire pourtant inaudible et invisible de l’État…

En effet, à l’inverse des silences des morts, le gouvernement et l’état-major (d’insécurité), confrontés à la demande de manifestation, ne pouvant s’esquiver, a tenté de s’exprimer. Ainsi que cette personne qui se dit responsable mais pas coupable, il fallait tout à la fois cacher son incompétence et donner à voir pour illustrer une désapprobation qui n’en n'est pas une en réalité.

D’où le recours à une « propagande visuelle » et surtout à une rhétorique de l’image, partiellement ancrée dans les canons politiques habituels qui conduisent à faire porter un Tee-Shirt pour montrer l’adhésion et le soutien populaire.  Belle époque que celle de la gouvernance par la misère!

Voilà que, alors que nous aurions cru, l’espace d’un instant, à la sincérité de la démarche, les images, les images de trop, dans les banderoles, sont  venues bouleverser l’environnement visuel de ce qui devait être un moment de recueillement face à la douleur. Dans la foule, qui semblait s’avancer telle la somnambule perdue dans son sommeil mais avançant par cette mécanique de l’automatisme, des  palettes de mots donnaient le dégout.

Sans doute Obsédés, consciemment ou non, par cette volonté d’acquérir la légitimité qui fait défaut, le chef de l’État, son épouse et leur entourage ont encore fauté.

Par la tenue de cette marche et la méthode qu’elle a revêtue, nous avons appris que le mépris et l’insouciance politique sont chez certains des défauts. Chez d’autres ce sont des particularités humaines comme par exemple le fait d’être droitier.

Le silence que l’on observe est celui des agneaux…

Que de douleur…pauvre peuple!

JMN

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