dimanche 5 mai 2013

La clé de domination de l’émergent du village : semer la crainte pour récolter la peur.



Il étonne plus d’un par sa  dextérité politique méphistophélique. Le dernier congrès du PDG a révélé le sacre de sa domination politique. Depuis la saisie du pouvoir, tout se passe comme s’il exécutait un dessein pensé soigneusement depuis longtemps. On a même l’impression, à la manière dont les choses se passent, que ce plan a été essayé et réessayé plusieurs fois pour examiner sous toutes les coutures toutes les faiblesses éventuelles.  

En effet, la pratique  du pouvoir que l’on observe semble  ne laisser aucune place à l’ambigüité. La mémoire populaire cultivée à dessein fait naitre la peur là où d’habitude seuls la compétence et l’amour vrais mobilisent les esprits.
Incontestablement, l’émergent du village entretient la peur avec brio, l’exploite à satiété.

Qui peut oser…pas moi, se disent certains dans le murmure de l’anonymat de leur esprit tourmenté par la crainte des représailles. Non pas qu’ils seront fusillés mais dépouillés de leurs biens….mal acquis?
Aussi, habités par cette angoisse permanente de perdre leurs privilèges, ceux qui sont en mesure de contester le pouvoir usurpé n’osent pas ouvrir les yeux. Bien au contraire, ils les gardent bien fermés.

Lors du dernier congrès du PDG, cette peur était bien lisible dans bien de visages. Elle a conduit tous les caciques et autres grands hommes du parti, sous un autre règne, à se réfugier dans le creux de leurs mains. De la même façon qu’ils étaient blottis dans leurs fauteuil comme pour dissimuler toute grimace qui trahirait la moindre opposition, ils évitaient le regard arrogant de leur hôte qui n’attendait qu’un regard de défiance.  Devant l’arrogance amusée, on a vu des gens habités par l’humiliation et surtout la honte, considérés par une certaine gestuelle de domination certaine comme des moins que rien. Ainsi, ont-il involontairement laisser apparaitre l’impression de gens accrochés ad vitam aeternam au pouvoir de l’émergent comme une arapède à son rocher.
Cela est compréhensible dans une certaine mesure.

L’histoire de la conquête du pouvoir par la force et de la domination qui en résulte est riche en enseignements. Elle nous apprend que les premiers gouvernements qui se sont emparés du pouvoir par la guerre et par la conquête politique illégitime ont imposé aux conquis une domination résultant de la peur. Les vaincus qui n’avaient pas été exécutés ou vendus comme esclaves devaient payer un tribut aux vainqueurs. Au moindre signe de rébellion, les vainqueurs menaçaient de confisquer les biens des conquis et de les réduire à l’esclavage. Dans ce contexte, le paiement d’un tribut était un moindre mal. Ainsi apparurent les premiers régimes d’impôts. Dans mon village émergent, il suffit de menacer ces nantis de les traduire devant la Commission de l’enrichissement illicite ou de priver certains de leur salaire pour s’assurer contenir la les moindres signes de contestation politique.
Certainement, l’émergent du village a longtemps compris que le moindre signe de faiblesse de sa part risque de se solder par la révolte des conquis. Faire régner une certaine peur soustrait les plus coriaces à l’entreprise de dénonciation de son pouvoir. Pour cette raison, il est immergé dans ce délire obsidional, l’incitant à mobiliser tous les moyens de l’Etat non pas pour le bien de la population, mais pour la conservation de ce pouvoir, en répandant à dose homéopathique de la peur au sein de la population. De fait, certains sont sous cette impression d’un danger anticipé.

La mémoire collective cultivé entre autre par le décès de Josèphe Redjambé et la douloureuse mort de Rawiri est sans équivoque. Ce type qui a une pierre à la place du cœur est capable des monstruosités inimaginables. L’opinion des leaders nationaux qui doit être un rempart, semble être du côté du bourreau non pas amour pour lui mais par peur. Dès lors, abandonnant la veuve et l’orphelin à leur triste sort, certains ont pris parti de plier l’échine. Voilà pourquoi, lors du congrès du PDG on avait même du mal à les identifier. La bouille renfournée, ils étaient porteurs de masque, le masque de la peur.   

JMN

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