mercredi 24 octobre 2012

La fissure de la République : quand une partie du pays reste de l’autre bord du rivage.


En France, ils ont parlé de fracture sociale pour dire le fossé séparant socialement une tranche de la population d'une autre. Chez nous, le Gabon, il faut parler dorénavant de fissure de la République. L’image peut être anodine, ce creuset entre une  partie des gens de la capitale et le reste du pays. Il en est de même pour l’ensemble de la République. Il y a ceux qui sont d’un côté, une minorité dont on parle, et la majorité qui est là, de l’autre côté, qu’on ne voit pas mais dont on devine la présence.

En effet, le pont de Kango est tombé au combat il y a que quelque dix mois et voilà que la route nationale part en lambeaux. Plus rien ne tient plus en place.

Il est indécent d'en parler, pourtant…

Les coupures, ces séparations qui créent ou présentent le fossé, le clivage, resurgissent là où on ne les attend pas pour montrer cette vision du pays des uns qui se voient s’avancer vers le progrès et d’autres qui restent sur le bord du rivage pour constater le recul vers le néant. Un mur de vallée d’eau se dresse entre les deux groupes. Chacun voyant l’avancement vers l’autre comme un plongeon dans le torrent. Le Gabon est ainsi devenu depuis 2009, un pays des marges, renvoyé dans l'ignoble où dans le déni de la crise montrent les difficultés du vivre ensemble qui se conjuguent avec les difficultés du bien vivre simplement.

Ne faut-il pas avoir touché le fond pour réaliser la profondeur de l’abime abyssale. Nous ne sommes qu’à mi-chemin de la descente. On n’a encore rien vu.

La fissure de la République : quand une partie du pays reste de l’autre bord du rivage, contemplant l’autre dans l’impuissance. On n’avait dit, « on va encore faire comment! » pour dire son impuissance face à l'insoutenable. Là c’est on ne peut rien faire : les choses sont ainsi faites. Hummmmmmmmmm.

JMN

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