jeudi 6 décembre 2012

Il fallait réviser le processus du projet de la CNS


J'ai écrit cette lettre le 31 octobre 2012, alors que j'étais secrétaire exécutif de la CDG dans le cadre des scénarios de travail pour susciter le cangement politique au Gabon.

Bonjour,

Je vous prie de me lire avec une attention soutenue.

Scénario 2

Il faut revisiter l’idée et le projet de la Conférence nationale Souveraine.

Soyons lucides. À l’heure actuelle, tout indique que la Conférence Nationale Souveraine ne se tiendra pas. Nous nous dirigeons vers une impasse. Il faut reprendre l’initiative pour que le travail qui a été entamé ne tombe dans les oubliettes. Il faut redéfinir ce que ce projet doit être et comment parvenir à faire en sorte qu’il voit le jour dans un très bref délai.

En premier lieu, il convient de dire que l’opposition pour l’opposition n’apporte rien. C’est comme cela que ce projet est vu en ce moment par les citoyens qui ne s’intéressent pas aux débats rhétoriques. Ils observent ce qui se dit en leur nom avec désinvolture. Le discours de l’opposition apparaissant comme du réchauffé.

Pour faire preuve de crédible et mobiliser pour les changements convoités, l’opposition doit montrer dans ses discours qu’elle se préoccupe des conditions de vie des Gabonais non pas dans cette dénonciation des manquements du système PDG-Bongo, mais dans la conceptualisation et l’offre d’un projet de société qui soit à la hauteur d’effacement des prétentions que les tenants du pouvoir véhiculent.

En effet, nul Gabonais n’ignore que la vie de la plupart des compatriotes est calamiteuse et que cette condition misérabiliste est le fait d’une mauvaise gouvernance, des crimes politiques, des crimes économiques, des crimes sociaux et des crimes rituels. Il faut certes les dénoncer, mais dans une perspective de proposition d’une société nouvelle incarnant à la fois des valeurs nouvelles puisées dans nos traditions et des pratiques de gouvernance qui valorisent la citoyenneté, qui font la promotion des valeurs démocratiques, qui montrent le respect de la vie humaine et qui promeuvent le respect des libertés individuelles et l’esprit d’entreprenariat créatif.

Pour cela, le projet de Conférence Nationale qui a été mis de l’avant par la diaspora, la société civile et l’opposition ne doit pas être abandonné ou conduit à l’abattoir faute d’une lecture intelligente de l’état d’esprit de nos concitoyens. Il doit aller de l’avant avec un agenda nouveau. Elle gardera son caractère souverain parce qu’elle ira puiser son essence dans les revendications non pas seulement politiques des populations, mais ce besoin du mieux-être économique, social et culturel.

Ainsi, à l’exclusion du parti au pouvoir, elle regroupera tous les partis politiques et conduira à la naissance d’une seule force politique qui pourra héberger de nombreux courants politiques divers dans leurs idéologiques socio-économiques, mais une uni dans cette quête d’une alternative institutionnelle et gouvernementale.

Le projet de société dont sera porteuse cette formation politique nouvelle sera l’élément mobilisateur qui devra évincer le système politique Bongo-PDG sans violence. Aussi, il est essentiel de comprendre que tout projet de société se doit d’abord de coller au plus près aux réalités de notre société. Il sera par conséquent construit telle une réponse articulée aux difficultés que les citoyens vivent quotidiennement et un levier pour soulever les obstacles sociopolitiques qui font ombrage à l’épanouissement de la Nation.

Dès lors, la Conférence Nationale Souveraine sera le cadre du débat de la définition de l’avenir politique du Gabon comme les participants la concevront.

En regroupant toutes les forces de l’opposition, tous les acteurs de la société civile, les acteurs économiques, les investisseurs potentiels internationaux, la Conférence Nationale Souverain sera donc l’occasion de tout remettre à plat pour l’érection d’un cadre politique, économique, culturel et social attendu de tous.

 

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