samedi 15 septembre 2012

DÉCLARATION UNION DES FORCES DU CHANGEMENT DU 15 septembre 2012

Lue par le President Pierre-Claver MAGANGA MOUSSAVOU. PSD

Le Président Ali BONGO ONDIMBA, a cru devoir réunir un Parlement non représentatif de la sociologie politique du Gabon aux fins de stigmatiser le repli identitaire, la xénophobie et d’opposer un refus à la tenue d’une Conférence Nationale souveraine.

Par ailleurs il a profité de l’occasion qu’il s’est offerte pour prôner l’antagonisme entre jeunes et moins jeunes comme pour se venger de ce qu’il aurait été victime de l’ostracisme des vieux à la Conférence Nationale de 1990. Voilà un Président qui a la dent bien dure et la rancune tenace. Comme qui dirait « il a le mauvais cœur » !

Il aurait pu s’arrêter là mais il ne s’est pas privé de présenter un catalogue de projets à transformer de façon comminatoire en une loi d’Orientation. A ce propos, l’UFC rappelle à un Chef d’Etat qui confond sa fonction à celle de Premier Ministre car il veut être tout à la fois, qu’il lui faut d’abord abroger l’autre loi d’Orientation qui existe déjà, loi d’Orientation de la Stratégie du Développement économique et sociale en République gabonaise N°21/2005 du 10janvier 2006 pris en application des dispositions de l’article 47 de la Constitution, tout en l’invitant également à ne pas marcher à côté du Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP) fraichement adopté par ce même Parlement, il est vrai godillot.

Aussi sa gestion des Affaires, sa propension à vouloir tout faire, à vouloir tout régenter, avec son espèce de Légion étrangère, la façon qu’il a d’ignorer le Gouvernement, de n’écouter personne pour s’écouter lui-même et finir par tout ramener à lui, conduit tout le peuple gabonais à s’interroger sur les conséquences d’un tel activisme qui n’est que le pendant d’une dictature que l’on doit dénoncer avec force.

Après une analyse très approfondie d’une déclaration qui cache une sorte de fébrilité, d’une peur de l’autre et celle de l’échec de sa politique, l’Union des Forces du Changement (UFC) s’insurge contre la tentative de division du peuple gabonais par un président passible de forfaiture en voulant dresser les différentes communautés ethniques les unes contre les autres.

Le Président Ali BONGO ONDIMBA incarne tous les maux qu’il fait semblant de dénoncer devant une Assemblée et un Sénat aux ordres. Tous les maux qu’il dénonce, que l’UFC déplore, sont la résultante d’une gouvernance dont il est le principal héritier et qu’il perpétue avec beaucoup d’emphase qui se nomment concussion, gabegie, dépenses ostentatoires, favoritisme, népotisme, exclusion et division ; tous ces maux qui conduisent malheureusement nombre de Gabonais à espérer qu’un Président issu de leur province, de leur ethnie, favorisera avant tout l’essor de sa province, de ses cadres, de son ethnie voire de son clan.

Si tout Chef d’Etat se situait au-dessus de ces contingences-là, fidèle au Serment qu’il aura prêté, animé de la volonté de construire un pays en imprimant chez chaque citoyen les vraies valeurs qui font un grand pays et qui fondent une grande Nation que sont l’effort, le mérite, le courage, l’esprit d’initiative et l’esprit d’abnégation, Ali BONGO ONDIMBA n’aurait pas été réduit à prononcer un discours incantatoire d’une extrême vacuité. Et lorsqu’il parle de l’Union Nationale et des événements survenus les 15 et 17 août 2012, il conviendrait de rappeler pour ce qui concerne la Fête de l’Assomption tout en étant quasiment tous chrétiens dans cette salle que le Gabon reste cependant un pays laïc. Et que le 17 août date qui marque l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, doit être le jour où chaque gabonais peut s’autoriser à exiger l’avènement des libertés, de toutes les libertés, y compris la liberté de manifester envers et contre les décisions iniques d’un pouvoir contre la dissolution d’un Parti politique, parce que, en son sein, une personnalité politique, alors candidat indépendant à l’élection présidentielle litigieuse de 2009, a cru légitime de revendiquer la présidence de la République au su des résultats éventés par la presse internationale. Un acte posé par un individu ne peut pas entraîner la sanction de tout un groupe ; par ailleurs l’histoire de l’humanité est parsemée de crises politiques débouchant parfois en guerres civiles qui n’ont jamais conduit les pouvoirs établis à dissoudre les partis politiques antagonistes, les exemples de l’Angola, du Congo, de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique du Sud, de la RDC sont patents.

La dissolution de l’Union Nationale, traduit purement et simplement l’abus de pouvoir, lequel cache par ailleurs la crainte de l’autre, cet abus conduit les membres de ce parti à le contester et à revendiquer légitimement le droit d’existence de leur parti.

L’Union Nationale peut compter pour ce faire sur la solidarité de l’Union des Forces du Changement dont elle est membre à part entière.

Il ressort que le refus de dialoguer y compris avec des adversaires les plus redoutables est un signe de faiblesse et de manque d’assurance face au rôle qui est celui d’un Président de la République qui doit se situer au-dessus de tous les partis politiques et qui ne peut pas s’autoriser à laisser de côté une frange, qui plus est, majoritaire, de la population ; le serment qu’il a prêté devant la Nation, lui commande de « consacrer toutes ses forces au bien du peuple gabonais et d’être juste envers tous ». Il ne peut pas y déroger sous prétexte d’une quelconque indélicatesse envers sa personne.

Faut-il rappeler que le Président Omar BONGO ONDIMBA, son père a su cultiver le Dialogue, même perverti. Cependant, il donnait au moins l’impression de prêter une oreille attentive à tous, y compris à ses adversaires.

Le Président Ali BONGO, héritier du PDG, Parti qui a toujours dans sa devise le mot ‘’Dialogue’’, a décidé comme pour essayer de se démarquer malencontreusement de son père de se définir comme le ‘’Président du refus’’ : refus de dialoguer pour, pense-t-il, incarner la rupture, rupture avec son père, rupture avec les préceptes de son parti, rupture avec les fidèles de son père restés au PDG, rupture avec une gestion administrative orthodoxe dont le contrôle ne peut plus s’exercer aisément, rupture avec un Gouvernement responsable de la conduite des Affaires de l’Etat et responsable devant le Parlement en lui substituant une Kyrielle d’Agences toutes logées à la Présidence de la République, échappant à tout contrôle et confortant l’idée généralement répandue que la présidence de la République est devenue une vraie caverne… d’Ali Baba.

Cependant, Ali BONGO président du refus devrait savoir que le refus d’un dialogue inclusif, entraîne l’intolérance ; il doit savoir que l’intolérance entraîne les excès, et les excès entraînent la violence : les parodies d’élections sont une forme de violence, l’injustice est une forme de violence, le favoritisme est une forme de violence, l’accaparement des moyens de l’Etat par une infime minorité est une forme de violence, le chômage surtout des jeunes qui sévit à l’état endémique dans un pays sous-peuplé comme le nôtre est une forme de violence, l’instrumentalisation et l’achat de conscience des jeunes désœuvrés est une forme de violence, la suspension des bourses à des étudiants parce qu’ils revendiquent leurs droits légitimes à la formation dans les meilleures conditions possibles est une forme de violence, l’emprisonnement injustifié des étudiants et d’autres citoyens est une forme de violence, la suspension sans justification des salaires de certains fonctionnaires est une forme de violence, la privation des libertés essentielles que sont le logement, l’éducation et la santé est une forme de violence, la réduction d’autres citoyens au silence est une forme de violence, les femmes qui accouchent à même le sol est une forme de violence, la suspension abusive des organes de presse est une forme de violence, la dissolution arbitraire de l’Union Nationale est une forme de violence, le déguerpissement sauvage est une forme de violence, l’accaparement des médias publics est une forme de violence, l’impunité des crimes dits rituels est une forme de violence, les coupures intempestives d’eau et d’électricité sont une forme de violence, la vie dans un quartier sans voies de communication, sans eau et sans électricité est une forme de violence, la cherté de la vie est une forme de violence.

Tout peuple même adepte de la non-violence ne peut qu’être excédé par autant de violences et opposer la résistance si ce n’est la contre-violence.

Nonobstant le refus du dialogue par Ali Bongo Ondimba et pour éviter les conséquences regrettables qui peuvent en découler, l’Union des Forces du Changement croit fermement à la Conférence Nationale Souveraine comme le moyen le mieux adapté au règlement de toutes ces violences. Car elle permet aux Gabonaises et aux gabonais de se parler entre eux aux fins d’examiner tous les problèmes liés à cet ensemble de maux synonymes de crise et trouver les solutions les plus appropriées.

Par ailleurs on ne peut pas bâtir un pays en suscitant des antagonismes entre jeunes et moins jeunes, en suscitant des antagonismes entre Gabonais d’origine et Gabonais d’adoption en introduisant ostensiblement au sommet de l’Etat une sorte de légion étrangère perçue comme une insulte à l’intelligence des Gabonaises et des Gabonais.

Faut-il rappeler que les jeunes prospérités ont le devoir de féconder les prospérités plus anciennes et de les entretenir. Et comme Ali BONGO procède par exclusion, l’Union des Forces du Changement lance un appel et proclame à tous ceux, jeunes et moins jeunes qui se sentent à l’étroit et mal à l’aise dans un parti où l’on nie jusqu’à leur existence qu’ils sont les bienvenus au sein d’une Opposition unie et déterminée à favoriser l’avènement de l’alternance démocratique dans notre pays.

C’est pourquoi nous dénonçons avec force la perversion des Institutions de régulation de la Démocratie que sont la Cour Constitutionnelle et le Conseil National de la Communication dont les membres sont désignés par un seul parti, le PDG pour ne pas le citer.

Si le Conseil National de la Démocratie avait fonctionné normalement, l’UFC ne serait pas rendue à exiger la Conférence Nationale Souveraine. Toutes ces dérives enregistrées, à savoir un découpage électoral non équitable, un mandat présidentiel renouvelable sans limite, des élections législatives et présidentielles à un seul tour, favorisant justement le repli identitaire, auraient été corrigées à force de conviction et d’un dialogue permanent en son sein.

C’est en conséquence de ce qui précède que l’UFC invite toutes les bonnes volontés d’où qu’elles viennent, nous disons bien d’où qu’elles viennent, à convaincre tous les acteurs politiques à l’idée de la Conférence Nationale Souveraine, un dialogue inclusif, constructif et refondateur et sans a priori, réunissant toutes les forces vives de la Nation.

Enfin, L’Union des Forces du Changement invite le peuple gabonais à se tenir prêt à suivre tous ses mots d’ordre qui visent à obtenir l’alternance démocratique.

Je vous remercie.

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