dimanche 12 juin 2011

Africains que faites-vous de l’affront que vous ne cessez de subir?

«Je suis venu vous parler avec la franchise et la sincérité que l'on doit à des amis que l'on aime et que l'on respecte. J'aime l'Afrique, je respecte et j'aime les Africains.»

Quand un ami commence son propos de cette façon là, c'est qu'il va cracher sur vous...

Il n'est pas allé de main morte. Il la fait. Il nous avait pourtant averti : «Je ne suis pas venu, jeunes d'Afrique, pour m'apitoyer sur votre sort parce que votre sort est d'abord entre vos mains. Que feriez-vous, fière jeunesse africaine de ma pitié ? »

Alors je vais vous montrer comment garçon est... et là, en Côte d'Ivoire, il a carrément pissé sur nous. Et lui de rajouter : « Je ne suis pas venu effacer le passé car le passé ne s'efface pas. Je ne suis pas venu nier les fautes ni les crimes car il y a eu des fautes et il y a eu des crimes».

Il a seulement oublié de dire qu’il y aura d’autres crimes.

Croyez-le ou pas, ce jour-là, lors de son discours, plusieurs ont applaudi avec des sourires d’imbéciles heureux que nous sommes. D’ailleurs, n’est-ce pas cela que nous savons faire au mieux.

Senghor l’avait dit, «l'émotion est nègre, la raison hellène».

Et comme si pisser ne suffisait pas, il a fait autre chose, caca... en explicitant:

«La colonisation n'est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l'Afrique. Elle n'est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux. Elle n'est pas responsable des génocides. Elle n'est pas responsable des dictateurs. Elle n'est pas responsable du fanatisme. Elle n'est pas responsable de la corruption, de la prévarication. Elle n'est pas responsable des gaspillages et de la pollution».

Vraiment!

Il est des moments comme ça dans notre histoire où partir dans l’inconscience n’est pas que mourir un peu… c’est mourir totalement car aucune voix diplomatique, politique, gouvernementale, n'est venue distordre ce qui était dit... ces chefs d'État n'ont dit mot... Il n'avait aucun maux de tout cela.

Franchement....

Africains que faites-vous de l’affront que ne cessez de subir? Jusque quand allez-vous endurer cela?

Pourtant, il nous a presque supplié

«Car elle est l'appel à la raison et à la conscience universelles.»

Et de nous faire la leçon attendue:

« Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès.»

Nous ne sommes pas dans le progrès... il avait sans doute raison... sinon comment expliquer qu'après pareille insulte, il se trouva de nombreux africains pour aller pleurnicher à l'Élysée pour devenir président dans leur propre pays... Cela ne serait jamais arrivé en Asie. Les peuples ont de la dignité.

Je ne peux que souffrir de me plaindre: pas même un petit douk-douk de Kiriku pour les chatouiller.

Joel Mbiamany-N'tchoreret

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