samedi 19 février 2011

La rencontre Pierre Mamboundou et Nicolas Sarkozy : P. MM. sera-t-il l’énième Juda gabonais?



J’ai publié ce post la première fois le 23 février 2010. Il y a de cela un an. Presque jour pour jour.

http://www.lvdpg.com/La-rencontre-Pierre-Mamboundou-et-Nicolas-Sarkozy-P-M-sera-t-il-l-enieme-Juda-gabonais_a3120.html

Comme j’aime à le répéter, j’ai un certains sens de prémonition. À l’époque pourtant, plusieurs m’avaient baptisé de divers noms d’oiseaux. Je vous laisse le lire.

L’incapacité de certains personnes politiques ou leur incapacité à adhérer à certaines visions ou pour introduire certaines réformes a souvent mené plusieurs politiques Gabonais à changer de camp. Lorsqu’on change de camp pour laisser droits et privilège, on appelle cela de la bravoure. Lorsqu’on quitte son camp, abandonnant les siens à la misère, pour aller du côté de l’oppresseur profiter des privilèges décriés, on appelle cela de la trahison.

La trahison désigne le fait d'abandonner, de livrer à ses ennemis ou de tromper la confiance d'un groupe politique, d'une personne, des amis, la famille ou de principes collectivement partagés. En politique, on a généralement utilisé l’'épithète de « traître » pour qualifier ceux qui abandonnent leurs principes pour traverser le rubicond et rejoindre l’oppresseur. L'usage politique de ce terme est également utilisé pour designer des personnes d'un camp opposés qui manqueraient supposément à leurs devoirs envers le peuple. Certaines figures historiques ou de légendes, par l'ignominie de leurs actes, se sont vues associées au personnage du « traître » : c'est le cas de Judas.

Le cas de Judas évoque la plus célèbre des trahisons. Après la résurrection de Lazare, le Sanhédrin avait décidé de faire mourir Jésus et donné publiquement l'ordre de le saisir partout où on le trouverait. Toutefois rien n'avait encore été résolu quant au moment de l'exécution de ce décret. Les puissantes paroles du Seigneur, dans le temple, avaient attisé la haine de ses ennemis. C'est pourquoi ils se réunirent de nouveau pour décider quand et comment on pourrait passer à l'action. Tous étaient d'accord sur un point : vu les dispositions du peuple, il n’était pas de bon conseil d'agir publiquement. Il fallait s'emparer du Sauveur en secret et par ruse.

L'occasion d’exécuter leur plan s'offrit à eux, lorsque Judas Iscariote leur promit de leur livrer Jésus moyennant trente pièces d'argent. Il est une erreur généralement admise de croire que Judas fût poussé à trahir Jésus par le seul amour de l'argent. Si tel avait été le cas, il aurait assurément demandé une plus forte somme. Il aurait exigé trois cents deniers, et même davantage, et ils lui eussent été accordés.
Sans doute, l'avarice joua un rôle dans cette trahison ; mais le vrai motif qui poussa Judas à commettre son crime, c'était sa haine contre Jésus. Son avarice, que Jésus avait détectée lors de leurs randonnées, y a contribué en ce sens qu'elle a obscurci ses yeux et fermé sa conscience aux enseignements de son Maître.

Comme Jésus, le Peuple Gabonais sera-t-il trahi lors de la prochaine réunion entre Sarkozy, Pierre Mamboundou et Ali Bongo Ondimba. Si cela arrivait, nous serions en droit de croire que ce scénario avait sans doute été décidé il y a quelque sept moi. Mais le moment n’était pas venu de passer à l’action. Vu les dispositions du Peuple, par rapport au discours d’antan de Pierre Mamboundou et de Nicholas Sarkozy au Sénégal.

Les morts de Port-Gentil et la formidable concertation de la coalition de l’opposition ont sans doute retardé l’irrémédiable. Mamboundou n’acceptera pas d’aller vers Ali uniquement pour des questions d’argent. L’avidité de l’exercice du pouvoir et sans doute la fin prochaine de sa carrière politique par le départ à la retraite provoqué par le poids de l’âge y contribuent sans doute pour quelque chose. Si son changement de camp conduisait Pierre Mamboundou à introduire des réformes significatives dans nos institutions politiques, instituer un véritable État de droit pour nourrir une alternance du pouvoir, nous saluerons son abnégation. Mais s’il changeait de cas pour uniquement servir de caution à l’émergence, Pierre Mamboundou ne devrait-il pas être considéré comme un Judas?

Joël Mbiamany-N’tchoreret

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